Michaël Ferrier
MichaĂ«l Ferrier, nĂ© le Ă Strasbourg, est un Ă©crivain et essayiste français qui vit Ă Tokyo, oĂč il enseigne la littĂ©rature.
Naissance | |
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Activité principale | |
Distinctions |
prix de l'Asie 2005 prix littĂ©raire de la Porte dorĂ©e 2011 prix Ădouard-Glissant 2012 prix Franz-Hessel 2015 prix DĂ©cembre 2018 |
Langue dâĂ©criture | français |
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Genres |
Roman, essai |
Ćuvres principales
- Tokyo, petits portraits de l'aube
- Sympathie pour le FantĂŽme
- Fukushima, récit d'un désastre
- MĂ©moires d'outre-mer
- François, portrait d'un absent
Biographie
Formation et enseignement
Grand-mĂšre indienne, grand-pĂšre mauricien, nĂ© en Alsace, MichaĂ«l Ferrier passe son enfance en Afrique et dans l'ocĂ©an Indien, puis fait ses Ă©tudes Ă Paris. Ancien Ă©lĂšve de lâĂcole normale supĂ©rieure de Fontenay-aux-Roses[1], agrĂ©gĂ© de lettres, docteur Ăšs-lettres de l'universitĂ© Paris-Sorbonne, il est professeur Ă l'universitĂ© Chuo de Tokyo (Japon), oĂč il dirige le groupe de recherches « Figures de l'Ă©tranger », sur les reprĂ©sentations de lâaltĂ©ritĂ© dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines[2].
Il collabore réguliÚrement pour des critiques littéraires et artistiques aux revues Art Press, L'Infini et la Nouvelle Revue française, mais c'est surtout par ses romans et ses essais qu'il s'est fait connaßtre, notamment par l'analyse qu'il a donnée du désastre de Fukushima, dont il fut le témoin direct[3].
PrĂ©sentation de l'Ćuvre
L'Ćuvre de MichaĂ«l Ferrier est Ă la fois celle d'un essayiste et d'un romancier : elle se situe aux frontiĂšres de plusieurs univers culturels (français, japonais, crĂ©ole) et de plusieurs disciplines (littĂ©rature, musique, philosophie, critique d'art).
Ses essais portent sur les regards croisés entre les cultures, et notamment la culture japonaise, prise non comme une entité essentialisée mais comme le résultat de processus complexes de traductions et de circulations (techniques, savoirs, personnes), en référence constante à d'autres aires géographiques, particuliÚrement les mondes créoles.
Il a aussi publié plusieurs romans, salués par la critique : Kizu (la Lézarde), Tokyo, petits portraits de l'aube (prix littéraire de l'Asie 2005), Sympathie pour le FantÎme (prix littéraire de la Porte Dorée 2011)[4], Mémoires d'outre-mer (prix Franz-Hessel 2015 et prix du Salon du livre Athéna - Ville de Saint-Pierre)[5], François, portrait d'un absent (Prix Décembre 2018).
Depuis 2012, il soutient BibliothÚques sans frontiÚres, une jeune ONG qui vise à faciliter l'accÚs au savoir dans les pays en développement.
L'écriture de Michaël Ferrier est marquée par le thÚme des rencontres interculturelles, ainsi que par une réflexion sur la mémoire, la violence et le temps, comme l'illustre le livre qui évoque son expérience à Fukushima au moment de la catastrophe de 2011, et qui constitue une réflexion sur ce qu'il nomme la « demi-vie », un concept qui s'impose aujourd'hui dans les sociétés nucléarisées : Fukushima, récit d'un désastre (Gallimard, 2012).
MichaĂ«l Ferrier a reçu en 2012 le prix Ădouard-Glissant pour l'ensemble de son Ćuvre[6]. Il bĂ©nĂ©ficie aussi dâune audience internationale : des universitĂ©s prestigieuses ont en effet consacrĂ© des colloques Ă son Ćuvre. AprĂšs un premier colloque international dĂšs 2017 Ă lâuniversitĂ© d'Ădimbourg, rĂ©unissant des spĂ©cialistes venus d'Angleterre, de France, des Ătats-Unis et du Japon[7], lâuniversitĂ© du Tohoku au Japon[8] et lâuniversitĂ© de Londres (Birkbeck, UniversitĂ© de Londres)[9] lui ont Ă©galement consacrĂ© des colloques en 2019, avant l'University State of Florida en 2022[10]. Ses livres sont traduits ou en cours de traduction dans de nombreux pays : Chine, Ătats-Unis, Italie, Japon, Portugal, Inde...
Style dâĂ©criture
La critique littĂ©raire en gĂ©nĂ©ral et les Ă©crivains en particulier sâaccordent Ă reconnaĂźtre en Ferrier un grand styliste de la langue française. LâĂ©crivain et journaliste Olivier Mony souligne par exemple son « infinie dĂ©licatesse de plume », ainsi que son sens aigu dâune « ligne claire » narrative absolument moderne dans le rĂ©cit de soi », paradoxalement alliĂ©e Ă une grande « mixitĂ© des genres »[11]. Josyane Savigneau parle Ă©galement dâ« une Ă©criture pleine de dĂ©licatesse »[12], tandis quâĂ lâoccasion de la parution de Scrabble, une enfance tchadienne en 2019, la revue Hommes et Migrations insiste sur son art de la description : « MichaĂ«l Ferrier rend toutes les descriptions passionnantes. Il enrichit le lecteur d'une vive sensibilitĂ© qui nimbe le moindre Ă©vĂ©nement, le plus petit personnage, l'animal le plus insignifiant, d'une kalĂ©idoscopique lumiĂšre d'images et de sens. »[13]. »
Ă cet art de la description est indissociablement mĂȘlĂ© un art de la sensation, oĂč lâĂ©rudition se mĂȘle Ă la sensualitĂ© : « lâĂ©criture de MichaĂ«l Ferrier (âŠ) sĂ©crĂšte aussi une forme de sensualitĂ© dans cette fusion avec la nature, dans cette exploration sensorielle de « territoires nomades »,« dâeaux limoneuses », de « zones fantĂŽmes ». Dans une Ă©tourdissante collecte de « fragments de savoir », MichaĂ«l Ferrier cristallise ses sensations en un souvenir impĂ©rissable. »[14] Quant Ă lâĂ©crivain Philippe Labro, il parle dâune Ă©criture « d'une beautĂ© presque stupĂ©fiante. (...) Sa prose nâest pas une prose, câest un chant, un concert dâimages, de scĂšnes et de dialogues. »[15] Une « somptueuse Ă©criture », Ă©crit aussi Patrick Chamoiseau, « une enthousiasmante voltige de lâĂ©criture et de la vision » (dans le livre MichaĂ«l Ferrier, un Ă©crivain du corail, Paris, Ăditions HonorĂ© Champion, 2021).
Filiation japonaise et polyphonie : « lâĆuvre-corail »
TrĂšs tĂŽt, la critique a mis en avant la filiation japonaise de lâĆuvre de Ferrier, qui vit au Japon depuis plus de trente ans. RenĂ© de Ceccatty Ă©crit par exemple : « Un lecteur familier de la littĂ©rature japonaise dâavant-guerre sera heureux de trouver cette Ă©trange modernisation dâun fonds poĂ©tique commun Ă Osamu Dazai, Ă KafĆ« Nagai, Ă Akutagawa[16].» (RenĂ© de Ceccatty, « Chez soi, Ă lâĂ©tranger : le Japon, avec justesse, de MichaĂ«l Ferrier », Le Monde des livres, 2004). De mĂȘme, la critique littĂ©raire anglo-japonaise Akane Kawakami-Davis, professeur Ă lâuniversitĂ© de Londres (Birkbeck, UniversitĂ© de Londres) insiste sur le fait que « Ferrier traduit les principes et la praxis du kanji et de ses manifestations calligraphiques dans son style dâĂ©criture, (âŠ) et quâil rĂ©ussit ainsi Ă crĂ©er une reprĂ©sentation de la culture japonaise qui intĂšgre pleinement le Japon dans sa matiĂšre, dans la logique qui gouverne ses structures. » [17](« Calligraphy or Photography? Representations of the City in MichaĂ«l Ferrierâs Tokyo, petits portraits de lâaube », Australian journal of French studies, 2018).
Lâimportance du Japon dans lâĆuvre est Ă la fois thĂ©matique et structurelle, et elle a donnĂ© lieu Ă plusieurs Ă©tudes, mais nombreux sont les exĂ©gĂštes qui insistent sur le fait que cette rĂ©fĂ©rence, loin dâĂȘtre exclusive, ouvre au contraire sur plusieurs aires linguistiques et culturelles. Tandis que Muraishi Ă©voque la « composition polyphonique » des livres de Ferrier, son goĂ»t pour la strette, la fugue ou le contrepoint en musique, Hannah Holtzman, professeur Ă lâuniversitĂ© de San Diego, note ainsi « la facilitĂ© avec laquelle Ferrier passe dâune langue et dâune tradition littĂ©raire Ă une autre », insistant sur lâoriginalitĂ© dâun auteur inclassable (« âLes Français ne savent pas oĂč me mettreâ : situer les petits portraits de MichaĂ«l Ferrier »). Le philosophe HervĂ© Couchot, professeur Ă lâuniversitĂ© Sophia (Tokyo), dĂ©crit de son cĂŽtĂ© une Ćuvre qui « chevauche les frontiĂšres et les rĂšgnes produisant un court-circuitage gĂ©nĂ©ralisĂ© des codes et des classifications » (« LâesthĂ©tique de la fĂȘlure dans les romans de MichaĂ«l Ferrier ») : dâoĂč par exemple les thĂ©matiques de la fĂȘlure ou du fantĂŽme, lignes qui traversent les bĂątiments, les corps ou les mĂ©moires. MĂȘme analyse chez lâessayiste et universitaire Christian Doumet (UniversitĂ© Paris-Sorbonne), analysant les MĂ©moires dâoutre-mer : « Câest lĂ , je crois, ce quâil y a de plus remarquable dans ce livre : quâen tout ce quâil touche, il dĂ©sespĂšre la notion de territoire. » (« MĂ©moire, singulier et pluriel »).
Les critiques parlent alors dâune « esthĂ©tique de la lĂ©zarde » (Couchot) ou, reprenant une expression qui figure dans François, portrait dâun absent, dâun « art du « court-circuit » » (Mevel, Muraishi), ou dâun « Ă©crivain-corail ». La conception de lâĆuvre dâart comme « corail », trouvant sa lĂ©gitimitĂ© dans le caractĂšre pluricellulaire et inclassable de ce superorganisme, revient Ă plusieurs reprises : « La mĂ©taphore du corail reflĂšte donc bien le caractĂšre protĂ©iforme et foisonnant (âŠ), Ă©manant d'une conception de la littĂ©rature comme un espace insulaire pluriel, nourri de phĂ©nomĂšnes d'hybriditĂ© et de mĂ©tissage, entre considĂ©rations politiques, historiques et mĂ©morielles » (MichaĂ«l Ferrier, un Ă©crivain du corail, Paris, Ăditions HonorĂ© Champion, 2021).
Le rapport Ă la musique
« Ferrier est musicien, il a jadis consacrĂ© une thĂšse importante Ă la musique dans lâĆuvre de CĂ©line (thĂšse soutenue Ă lâUniversitĂ© Paris IV en mars 1998), a publiĂ© CĂ©line et la chanson : de quelques oreilles que la poĂ©tique de CĂ©line prĂȘte aux formes chantĂ©es. Cette prĂ©sence de la musique est une constante dans lâĆuvre, elle ne se borne pas Ă dicter des mĂ©taphores comme câest trop souvent le cas, mais donne vĂ©ritablement forme Ă lâĂ©criture. Câest ainsi que le titre Sympathie pour le fantĂŽme fait vibrer, par « sympathie », le titre sous-jacent Sympathy for the devil des Rolling Stones », explique Anne Roche, dans un des ouvrages critiques qui lui est consacrĂ©[18]. Cette compĂ©tence musicale peut sâexprimer par des articles critiques, comme celui publiĂ© sur « Balzac, CĂ©line et Romain Rolland : entre la musique et le roman », dans la revue dâagrĂ©gation de musique Analyse musicale (Paris, n°41, 2001), mais elle se manifeste surtout dans les romans. Josyane Savigneau note par exemple la « composition trĂšs musicale : « ouverture au noir », trois parties, et une « coda »[19]» de François, portrait d'un absent, qui sâouvre dâailleurs sur une citation sur la musique de Matteo Ricci et contient des analyses musicales sur le doigtĂ© de Thelonious Monk ou sur lâinterprĂ©tation de Jean-SĂ©bastien Bach par le claveciniste Gustav Leonhardt. Les ouvertures de Ferrier sont dâailleurs trĂšs souvent musicales : MĂ©moires dâoutre-mer commence par une « partition de roche et de feuillages (âŠ), une musique dâune lĂ©gĂšretĂ© incroyable » et se poursuit avec les numĂ©ros musicaux du Cirque Bartolini (Mozart, Vivaldi, Monteverdi) et le « Creole Jazz band » du Nouvel HĂŽtel, clin dâĆil au Creole Jazz Band de King Oliver. Les rĂ©fĂ©rences au blues et au jazz sont nombreuses, souvent pointues (Johnny Dodds, Chippie HillâŠ), ainsi que la musique classique et les diverses formes de lâopĂ©ra, sur lesquelles Ferrier a soutenu en Sorbonne une thĂšse volumineuse.
Enfin, Scrabble, une enfance tchadienne, livre une partie de la genĂšse de cette passion musicale, dominĂ©e par un long apprentissage de la flĂ»te classique et du piano, mais aussi dâinstruments africains plus rares : le kundu, le balafon et le xylophone, enseignĂ©s Ă Ferrier pendant son enfance.
La musique imprĂšgne ainsi tous les romans de Ferrier, tant pour leur thĂ©matique que pour leur composition, Ă tel point que certains critiques y voient « des romans quâon pourrait dire rhapsodiques » (Cailler[18]).
Ăcrits sur lâart
Docteur Ăšs-Lettres et arts de lâUniversitĂ© Paris-Sorbonne, Ferrier a collaborĂ© au magazine Art Press et publiĂ© de nombreux textes sur lâart, sâintĂ©ressant aussi bien aux artistes classiques (Hokusai, le Japonisme, Picasso) quâĂ lâart contemporain, aussi bien dans le domaine japonais (Makoto Aida, Takashi Arai, ChimâPom, Nobuyoshi ArakiâŠ) que dans le domaine international (Mitch Epstein, Raffi Kaiser, Jasper Morrison, PicassoâŠ). Outre ces nombreux textes, ses romans sont aussi souvent lâoccasion de longs dĂ©veloppements artistiques, comme sur le marchand dâart Ambroise Vollard dans Sympathie pour le FantĂŽme par exemple ou sur Picasso et le Bateau-Lavoir dans François, portrait d'un absent.
Les principes de Ferrier critique dâart ont Ă©tĂ© exposĂ©s dans le livre-somme quâil a dirigĂ© sur les artistes de Fukushima, et qui a pu ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme « un ouvrage collectif fondamental » [20] : en donnant une large part Ă lâiconographie, « qui suscite Ă la fois la rĂ©flexion et la dĂ©lectation », ainsi quâaux voix des artistes eux-mĂȘmes dans une perspective internationale et plurilingue (français/japonais/anglais), il sâagit de sâinterroger sur les divers rĂ©gimes de visibilitĂ© Ă lâĆuvre sur plusieurs niveaux dans le monde aujourdâhui (« esthĂ©tique, Ă©thique, technique »[21]) et de « penser lâart au niveau de sa crĂ©ation mais aussi de sa diffusion et de son exposition, (âŠ) et Ă repenser Ă la fois ses modalitĂ©s de prĂ©sentation, de circulation et de participation. »
Adaptations théùtrales et musicales
LâĆuvre de MichaĂ«l Ferrier a Ă©tĂ© adaptĂ©e plusieurs fois Ă la scĂšne, que ce soit en solo (mise en scĂšne de Yoshi Oida au ThĂ©Ăątre de Lenche de Marseille et Ă la Maison de la Culture du Japon Ă Paris, 2013-2015[22]) ou en combinaison avec dâautres Ćuvres. Fukushima, rĂ©cit d'un dĂ©sastre a notamment Ă©tĂ© plusieurs fois associĂ© aux Notes de Hiroshima de Oe Kenzaburo et Ă La Supplication, le livre de Svetlana Alexievitch sur la catastrophe de Tchernobyl : par la Compagnie CoĂ©cie dans RĂ©plique (Ă St Etienne et Ă Paris en 2016) [23], ou encore par Fabien Marquet et la Compagnie Le Quintet Plus, dans On ne prĂ©vient pas les grenouilles quand on assĂšche les marais, prix Tournesol en 2014 au Festival dâAvignon[24]. Fukushima, terre des cerisiers, mis en scĂšne au Festival d'Avignon 2016 par Brigitte Mounier et la Compagnie des Mers du Nord (chorĂ©graphie : Antonia Vitti-Nakata) a Ă©galement reçu le prix Tournesol[25].
La musique tenant un rĂŽle essentiel dans son Ćuvre, des spectacles musicaux en ont Ă©galement Ă©tĂ© tirĂ©s, comme le Pitt Ă Pawol de la Compagnie le Grand Balan de Yasmina Ho-You-Fat Ă la Maison de la Culture du Japon Ă Paris (2021) [26], ou lâoratorio Ă©lectronique intitulĂ© Fukushima de Marc Chalosse (2022-2023)[27].
Ćuvre
Romans et récits
- Kizu (La lézarde), Arléa, 2004 ; réédition sous le titre Kizu : à travers les fissures de la ville, Arléa, coll. « Arléa-poche » no 196 2013 (ISBN 978-2-36308-034-9)
- Tokyo, petits portraits de lâaube, Gallimard, 2004 ; rĂ©Ă©dition, ArlĂ©a, coll. « ArlĂ©a-poche » no 157 2010 (ISBN 978-2-86959-891-1) - Prix littĂ©raire de l'Asie
- Sympathie pour le FantÎme, Gallimard, coll. « L'Infini », 2010 (ISBN 978-2-07-013004-7) - prix littéraire de la Porte Dorée
- Fukushima, récit d'un désastre, Gallimard, 2012 (ISBN 978-2-07-013735-0)
- MĂ©moires d'outre-mer, Gallimard, 2015 (ISBN 978-2-07-010677-6) - prix Franz-Hessel
- François, portrait d'un absent, Gallimard, 2018 (ISBN 978-2-07-280142-6) - prix Décembre
- Scrabble, Mercure de France, 2019 (ISBN 978-2-71-525316-2) (prix Jacques-LacarriĂšre)
- Ce qui nous arrive , avec MichaĂ«l Ferrier, Camille Ammoun, Ărsi SotiropoĂșlou, Fawzi Zebian et Makenzy Orcel, prĂ©face de Charif Majdalani, Inculte, 2022
Essais
- La Tentation de la France, la Tentation du Japon : regards croisés, dir., éd. Picquier, 2003 (ISBN 2-87730-663-1)
- CĂ©line et la chanson : de quelques oreilles que la poĂ©tique cĂ©linienne prĂȘte aux formes chantĂ©es, Ă©d. du LĂ©rot, 2004
- Japon, la BarriĂšre des Rencontres, Ă©d. CĂ©cile Defaut, 2009 (ISBN 9782350180748)
- Maurice Pinguet, le texte Japon, introuvables et inédits, dir., éd. du Seuil, 2009 (ISBN 978-2020993456)
- Penser avec Fukushima (sous la direction de C. Doumet et M. Ferrier), Nantes, Ă©ditions nouvelles CĂ©cile Defaut, 2016 (ISBN 9782350183800)
- Naufrage, sur la pandémie de Covid-19, coll. « Tracts », Gallimard, 2020
- Dans l'Ćil du dĂ©sastre : crĂ©er avec Fukushima, sous la direction de MichaĂ«l Ferrier, Ă©d. Thierry Marchaisse, 2021 (ISBN 978-2-36280-254-6), avec la participation des artistes Makoto Aida, Takashi Arai, ChimâPom, Marie Drouet, Hikaru Fujii, Thierry Girard, Yoi Kawakubo, Jacques Kraemer, HĂ©lĂšne Lucien, Bruno Meyssat, Chihiro Minato, Yoann Moreau, Brigitte Mounier, KĂŽhei Nawa, Shinji Ohmaki, Marc Pallain, Claude-Julie Parisot, Gil Rabier, Noi Sawaragi, Nobuhiro Suwa, Kota Takeuchi, Kenichi Watanabe, Yukinori Yanagi.
- Notre ami l'atome, écrits cinématographiques, en collaboration avec Kenichi Watanabe, Gallimard, 2021.
Autres textes sur Fukushima
- « Fukushima : la cicatrice impossible » (sur la reconstruction du paysage aprĂšs Fukushima), Cahiers de l'Ăcole de Blois, no 11, Les cicatrices du paysage, Ed. de la Villette, , p. 72-79.
- « Fukushima ou la traversée du temps : une catastrophe sans fin », Esprit, no 405, Apocalypse, l'avenir impensable, , p. 33-45.
- « Avec Fukushima », L'Infini, no 130, Gallimard, 2015, p. 64-79.
- « De la catastrophe considérée comme un des Beaux-Arts », Communications, no 96, Vivre la catastrophe, Le Seuil, 2015, p. 119-152.
- « Visualiser l'impossible : l'art de Fukushima », Art Press, no 423, , p. 62-66.
Autres publications
- Le Goût de Tokyo, anthologie commentée de textes sur Tokyo, Mercure de France, 2008 (ISBN 2-7152-2811-2).
Films
- Le Monde aprÚs Fukushima, réal. Kenichi Watanabe, commentaire écrit par Michaël Ferrier, coproduction Arte France/Kami Productions (France, 2013, 77 min) - prix « Lucien Kimitété » du festival international du film insulaire de Groix 2013.
- Terres nucléaires, une histoire du plutonium, réal. Kenichi Watanabe, commentaire écrit par Michaël Ferrier, coproduction Arte France/Seconde Vague Productions/Kami Productions (France, 2015, 83 min).
- Notre ami l'atome, réal. Kenichi Watanabe, commentaire écrit par Michaël Ferrier, coproduction Arte France/Radio Télévision Suisse/Kami Productions (France, 2019, 55 min). Prix du meilleur film documentaire, International Uranium Film Festival de Rio, Brésil, 2022.
Les textes des trois films ont été publiés en 2021 sous le titre Notre ami l'atome par Gallimard.
Prix et distinctions
- 2005 : Tokyo, petits portraits de l'aube, prix littéraire de l'Asie, 2005
- 2010 : Sympathie pour le FantÎme, prix littéraire de la Porte Dorée 2010
- 2012 : ambassadeur interculturel de l'UNESCO depuis le (Club Sorbonne)
- 2012 : prix Ădouard-Glissant 2012 pour l'ensemble de son Ćuvre
- 2013 : Prix Lucien Kimitété du Festival International du Film Insulaire (pour Le Monde aprÚs Fukushima, réalisé par Kenichi Watanabe)
- 2014 : ThĂ©Ăątre : prix Tournesol du Festival dâAvignon, On ne prĂ©vient pas les grenouilles quand on assĂšche les marais (tirĂ© de Fukushima, rĂ©cit d'un dĂ©sastre)
- 2015 : prix Franz-Hessel pour MĂ©moires d'outre-mer
- 2016 : French Voices Award, Over the Seas of Memoryâ (traduction de MĂ©moires d'outre-mer)[28]
- 2016 : ThĂ©Ăątre : prix Tournesol du Festival dâAvignon, Fukushima, Terre des cerisiers (tirĂ© de Fukushima, rĂ©cit d'un dĂ©sastre)
- 2017 : prix littéraire Athéna (La Réunion) pour Mémoires d'outre-mer
- 2017 : prix RĂ©sidence d'auteur de la Fondation des Treilles
- 2018 : prix Décembre[29] pour François, portrait d'un absent
- 2020 : prix Jacques-LacarriĂšre pour Scrabble, une enfance tchadienne
- 2022 : Prix du festival international Uranium du film documentaire (pour Notre ami lâatome, rĂ©alisĂ© par Kenichi Watanabe)
Notes et références
- Association des anciens Ă©lĂšves, ENS de Lyon
- Ăditions CĂ©cile Defaut.
- "Fukushima, récit d'un désastre", publié en 2012 chez Gallimard, sur evene.fr
- Mustapha Harzoune, « Michaël Ferrier lauréat du prix littéraire de la Porte Dorée 2011 », Musée de l'Histoire de l'immigration, (consulté le ).
- « Prix Franz Hessel 2015 », Maison de la Poésie, (consulté le ).
- Remise du Prix et de la Bourse Edouard Glissant le mardi 11 décembre 2012.
- Colloque international âMichaĂ«l Ferrier: un Ă©crivain du corailâ
- « De MichaĂ«l Ferrier, les lecteurs savent, de Fukushima, rĂ©cit dâun dĂ©sastre Ă MĂ©moires dâoutre-mer (Gallimard, 2012 et 2015), lâinfinie dĂ©licatesse de plume, son sens aigu dâune « ligne claire » narrative absolument moderne dans le rĂ©cit de soi, la mixitĂ© des genres et Ă mĂȘme de traquer les fantĂŽmes. »(Olivier Mony, Livres Hebdo, 1/6/2018).
- https://www.lorientlitteraire.com/article_details.php?cid=73&nid=7421
- Hommes et Migrations, octobre 2019 - Mustapha Harzoune, https://doi.org/10.4000/hommesmigrations.10535
- [MichaĂ«l Ferrier, un Ă©crivain du corail, Paris, Ăditions HonorĂ© Champion, 2021]
- [ https://lemagazoom.com/2016/07/05/fukushima-en-avignon/]
- « Michaël Ferrier, prix Décembre 2018 pour son hommage à un ami disparu », Bruno Corty, Le Figaro, 8 novembre 2018.
Références bibliographiques
- RĂ©gine Robin, MĂ©gapolis : les derniers pas du flĂąneur, Stock, 2009.
- Critique, no 762, éd. de Minuit, 2010, « Sous l'Empire du Japon » (ISBN 9782707321398)
- « L'écrivain sismographe », in Revue des deux Mondes, 2013 (ISBN 978-2-35650-061-8)
- La réflexion de Michaël Ferrier sur l'identité nationale : une analyse de l'historien Jean Baubérot
- Philippe Forest, De Tel Quel Ă lâinfini, Ăditions CĂ©cile Defaut, 2006 ; Retour Ă Tokyo, CĂ©cile Defaut, 2014.
- Catherine Coquio, « Dâun ton anti-apocalyptique : AprĂšs la fin du monde de MichaĂ«l Foessel et Fukushima, RĂ©cit dâun dĂ©sastre de MichaĂ«l Ferrier », Ăcrire l'histoire, no 15, 2015, p. 119-128.
- Ouvrage collectif, RĂ©ceptions de la culture japonaise en France depuis 1945, sous la direction de Fabien Arribert-Narce, Kohei Kuwada et Lucy O'Meara, Paris, Editions HonorĂ© Champion, Collection PoĂ©tiques et esthĂ©tiques XXeâââXXIe siĂšcles, 2016. DeuxiĂšme partie : « Georges Perec, Pascal Quignard, MichaĂ«l Ferrier et Philippe Forest ».
- (en) Akane Kawakami, Walking Underground: Two Francophone FlĂąneurs in Twenty-First-Century Tokyo, L'Esprit crĂ©ateur, Volume 56, Number 3, Fall 2016, Johns Hopkins University Press, p. 120â133.
- (en) Martin Munro, 'The Elsewhere and the Overseas in Michaël Ferrier's Mémoires d'outre-mer, Critical Review of French Contemporary Fixxion, Number 16, edited by Charles Forsdick, Anna-Louise Milne and Jean-Marc Moura, 2018.
- AurĂ©lie Briquet, « LâefficacitĂ© de lâĂ©criture dans Fukushima, RĂ©cit dâun dĂ©sastre », Alternative Francophone, vol. 2, 4, 2019, p. 77-91.
- Bernadette Cailler, « Promenoir(s) de la mort seule : quand Michaël Ferrier revient vers Edouard Glissant », Dalhousie French Studies, no 113, 2019.
- (en) Oana Sabo, The Migrant Canon in Twenty-First-Century France Lincoln: University of Nebraska Press, 2018 (âchapter 3, CONSECRATION The Prix littĂ©raire de la Porte DorĂ©e and Its Migrant Archiveâ, p. 97-126).
- Joëlle Roseman, « M. Ferrier, écrivain de l'irréparable », Quinzaines (anciennement La Quinzaine littéraire), no 1212, avril 2019.
- Pilar Andrade, « Ăcrire, reprĂ©senter, imaginer la centrale nuclĂ©aire : Ferrier, Filhol, Volodine, discours toxique » : Ecozon@, European Journal of Literature, Culture and Environment: Ecological In(ter)ventions in the Francophone World, Vol 10, No 2, 2019.
- (en) Hannah Holtzman, L'Úre nucléaire: French Visions of Japan, from Hiroshima to Fukushima, Graduate School of Arts and Sciences, University of Virginia, doctorat de philosophie, 2018.
- (en) Hannah Holtzman, « âLes Français ne savent pas oĂč me mettreâ: Placing MichaĂ«l Ferrierâs petits portraits from Japan », French Studies, Volume 73, Issue 4, October 2019, p. 561â577.
- Sarga Moussa, « Arpenter un dĂ©sastre. Voyage et tĂ©moignage (sur Fukushima de MichaĂ«l Ferrier) », La Revue des lettres modernes, sĂ©rie Voyages contemporains, numĂ©ro spĂ©cial Voyages extrĂȘmes, 2019, p. 255-272.
- (en) Fabien Arribert-Narce, « Narrating Fukushima: The Genre of âNotesâ as a Literary Response to the 3|11 Triple Disaster in Hideo Furukawaâs Horses, Horses, in the End the Light Remains Pure (2011) and MichaĂ«l Ferrierâs Fukushima: RĂ©cit dâun dĂ©sastre (2012) », a /b: Auto/Biography Studies, Volume 36, Issue 2, 2021.
- Mustapha Harzoune, « Abécédaire sur la littérature africaine de l'exil », le 1er panorama de la littérature africaine de langue française sur les migrations et l'exil (contient des textes sur Aminata Aidara, Luc Bassong, Brian Chikwava, Ousmane Diarra, Gaston-Paul Effa, Michaël Ferrier, Gauz, In Koli Jean Bofane, Fabienne Kanor, Henri Lopes, Alain Mabanckou, Patrice Nganang, Gaël Faye, David Diop, Naïl Ver-Ndoye, Mohamed Mbougar Sarr, Traversé (Elara Bertho), Sylvie Kandé, Max Lobe, Marie Darrieussecq, Carole Zalberg, Hommes et Migrations, N°1332, janvier-mars 2021.
- Ninon Chavoz, Les Morts vivants. Comment les auteurs du passé habitent la littérature présente, coll. Fiction pensante, Hermann, 2021.
- Michaël Ferrier, un écrivain du corail, ouvrage sous la direction de Fabien Arribert-Narce, avec des contributions de Patrick Chamoiseau, Martin Munro, Christian Doumet, Asako Muraishi, Bernadette Cailler, Anne Roche, Catherine Coquio, Hannah Holtzman, Akane Kawakami, Hervé Couchot, Yann Mével, Paris, éditions Honoré Champion, 2021.
- (en) Akane Kawakami, « Scatter and Resist: Ferrier writing Fukushima », Journal of Romance Studies, Volume 22 (2022), Issue 1, Liverpool University Press, 2022.
- Sabine Kraenker, La représentation du Japon dans les écrits francophones contemporains, L'Harmattan, 2022.
- Claire Marin, Ătre Ă sa place : Habiter sa vie, habiter son corps, Ăditions de lâObservatoire, 2022 (chapitre « Ceux qui ne tiennent pas en place »).
- Poétiques et politiques du témoignage dans la fiction contemporaine, A. F. Ekorong, A. J. Ngamaleu & C. Premat (dir.), Bruxelles, Peter Lang, coll. "Comparatisme et société (n. 45)", « Témoigner du séisme de Fukushima : Michaël Ferrier et la poétique du désastre » et « Fukushima, dix ans aprÚs ; entretien avec Michaël Ferrier », 2023.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- Tokyo Time Table, le site de Michaël Ferrier