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Meganeura

Meganeura monyi

Meganeura
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution de Meganeura monyi au Muséum d'histoire naturelle Henri-Lecoq.
(Clermont-Ferrand, France)

Genre

† Meganeura
(C. Brongniart, 1893)

Espèce

† Meganeura monyi
(C. Brongniart, 1884)

Synonymes

  • Meganeura aeroplana (Handlirsch, 1919)[1]
  • Meganeura brongniarti (Handlirsch, 1906)[1]
  • Meganeura brongniartiana (Handlirsch, 1919)[1]
  • Meganeura draco (Handlirsch, 1919)[1]
  • Meganeura fafnir (Handlirsch, 1906)[1]
  • Meganeurella rapax (Handlirsch, 1919)[1]

Meganeura est un genre éteint d'insectes du Carbonifère au Permien, de l'ordre des Meganisoptera (entre -360 et -300 millions d'années) ayant l'aspect d'une libellule géante. Meganeura monyi est la seule espèce connue de ce genre[2] - [3].

Aspect

Ses dimensions dépassaient tous les insectes actuels, étant comparables à celles d'un pigeon biset : sa longueur était environ 30 cm, son envergure dépassait 70 centimètres[4], mais elle était bien plus légère que celui-ci, avec une masse estimée à 150 g. L'espèce Meganeura monyi est un des plus grands insectes qui aient jamais existé, tout juste devancé, en l'état actuel de nos connaissances, par une espèce du Permien : Meganeuropsis permiana[5].

Mode de vie

Les reconstitutions paléoécologiques indiquent que son milieu de vie était constitué de forêts tropicales du Carbonifère, à proximité de rivières ou d’autres points d'eau[6].

Meganeura a toutes les caractéristiques d'un superprédateur qui se nourrissait probablement d'autres insectes (tels les paléodictyoptères et les dictyoptères)[7] qu'elle devait chasser en vol. Ses yeux de grande taille et jointifs, avec une vision à près de 360°, une vision vers le haut et le bas, des pattes solides et épineuses pour se saisir des proies, sont aujourd'hui caractéristiques des libellules « faucons » (hawker)[8].

Gisements

Des fossiles de Meganeura monyi ont été découverts dans les mines de charbon de Commentry, dans l'Allier, en 1880. Le nom de l'espèce monyi lui vient de Stéphane Mony, qui était alors le directeur de ces mines de Commentry et qui fit parvenir les fossiles au paléontologue français Charles Brongniart qui décrit l'espèce en 1885 et lui donna son nom en référence aux grandes « mega » nervures « neura » de ses ailes[9].

Un autre exemplaire remarquable a été découvert à Bolsover, dans le Derbyshire, en 1979.

L'holotype se trouve au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Le mineur qui arrondissait ses fins de mois en recherchant des fossiles, a donné des coups de pioche en ouvrant la dalle fossilifère, d'où la présence de quatre entailles dont l'une a fait disparaître la tête[10].

Trop grand pour respirer dans l'atmosphère actuelle ?

Moulage d'un fossile de Meganeura monyi.
Muséum de Toulouse.

Des discussions ont eu lieu sur la question de savoir comment les insectes du Carbonifère avaient pu devenir aussi grands. La façon dont le dioxygène se diffuse à travers le système respiratoire trachéen impose à la taille du corps une limite maximale, que cependant les insectes du Carbonifère semblent avoir dépassée. D'abord on a proposé[11] que Meganeura pouvait voler du fait qu'à cette époque il y avait davantage de dioxygène dans l'atmosphère que les 21 % actuels. Cette théorie a été abandonnée par la suite, mais elle a retrouvé crédit en 1999 grâce à des études sur la relation entre le gigantisme et la disponibilité en dioxygène[12]. Si cette théorie est correcte, ces insectes géants auraient été dangereusement sensibles à la décroissance subite des niveaux de dioxygène, et ils n'auraient pas été capables de survivre dans la nouvelle atmosphère.

Un ensemble de causes Ă  leur disparition

Cette relation entre le taux de dioxygène dans l'air et la taille possible des insectes imposée par leur système respiratoire peut expliquer la disparition des insectes géants non volants au Trias. Mais en ce qui concerne les espèces d'insectes volants, dont Meganeura, on a retrouvé des fossiles de ces insectes géants dans les ères géologiques postérieures au Carbonifère, durant lesquels le taux de dioxygène était redevenu proche de celui de l'époque actuelle. En effet, le vol permet d'optimiser les échanges gazeux dans le corps des insectes volants[13].
On explique leur déclin par la concurrence qu'ils auraient eue par les ptérosaures (reptiles volants du genre Anurognathus) ou leurs ancêtres (Coelurosauravus) puis par les premiers oiseaux au Jurassique, enfin leur extinction finale au Crétacé par le changement écosystémique des zones lacustres (en lien avec le développement des plantes à fleurs dont la décomposition par les microorganismes aquatiques consomment l'oxygène dans l'eau) où se développaient leurs larves[14].

Meganeura dans la culture populaire

Documentaires et fiction

  • Dans la sĂ©rie documentaire Prehistoric Park, Nigel Marven sauve de l'extinction un spĂ©cimen de Meganeura.
  • Meganeura apparaĂ®t aussi dans la sĂ©rie documentaire Sur la terre des gĂ©ants.
  • Meganeura apparaĂ®t aussi dans le documentaire Voyage aux origines de la Terre.
  • Meganeura apparaĂ®t aussi dans le documentaire Il Ă©tait une fois notre planète diffusĂ© sur Nat Geo Wild en 2014.
  • Dans le sĂ©rie Terra Nova, Mira, la leader des classes Six, a une Meganeura comme animal espion.

Bande dessinée

  • Dans l'album Le Piège diabolique de la sĂ©rie Blake et Mortimer, Mortimer, plongĂ© Ă  une Ă©poque indĂ©terminĂ©e de la prĂ©histoire (vraisemblablement le CrĂ©tacĂ© ou le Jurassique, la section comportant de nombreuses incohĂ©rences), il est assailli par deux insectes gĂ©ants nommĂ©s par l'auteur « MĂ©ganeudon ».

Jeu vidéo

  • Le PokĂ©mon Yanmega, l'Ă©volution de Yanma, en est inspirĂ©e.
  • MĂ©ganeura est prĂ©sente dans le jeu ARK Survival Evolved.
  • Dans Destiny 2, Meganeura est une particularitĂ© d'arme qui permet d'amĂ©liorer les dĂ©gâts de la zone offerte par la particularitĂ© d'arme « libellule ».

Notes et références

  1. Synonymie de Meganeura monyi sur Paleobiology Database
  2. le genre Meganeura sur Paleobiology Database
  3. l'espèce Meganeura monyi sur Paleobiology Database
  4. Meganeura, dictionnaire de français Larousse
  5. . Meganeuropsis permiana dĂ©couvert en 1937 Ă  Elmo, dans le Kansas, est pour le moment le plus gros insecte fossile connu, avec une longueur de l'aile reconstruite de 33 centimètres, une envergure d'environ jusqu'Ă  71 centimètres, et une longueur de corps de la tĂŞte Ă  la queue de près de 43 centimètres. voir : Mitchell, F.L. and Lasswell, J. (2005): A dazzle of dragonflies, Texas A&M University Press, (ISBN 9781585444595),224 pages, p.47
  6. Le Meganeura : les ancĂŞtres Ă©tranges des animaux d'aujourd'hui. Dossier de l'Internaute Magazine.
  7. (en) Bechly G. (2004): Evolution and systematics. pp. 7-16 in: Hutchins M., Evans A.V., Garrison R.W. and Schlager N. (eds): Grzimek's Animal Life Encyclopedia. 2nd Edition. Volume 3, Insects. 472 pp. Gale Group, Farmington Hills, MI PDF
  8. (en) André Nel, Jakub Prokop, Martina Pecharová, Michael S. Engel & Romain Garrouste, « Palaeozoic giant dragonflies were hawker predators », Scientific Reports, vol. 8, no 12141,‎ (DOI 10.1038/s41598-018-30629-w).
  9. Fayol, H., de Launay, L., Meunier, S., Renault, B., Zeiller, R., Brongniart, C., Sauvage, E. et Boule, M. Études sur le terrain houiller de Commentry, Bulletin de la Société de l’Industrie minérale, Saint-Étienne, livraisons entre 1887 et 1890
  10. Anna Alter, Philippe Testard-Vaillant, Guide du Paris savant, Belin, , p. 117.
  11. Harlé & Harlé, 1911.
  12. Chapelle & Peck, Nature, 1999.
  13. Les mondes perdus - Qui a tué les insectes géants ? · 15/02/2017 · par TERRA MIRABILIS
  14. Accueil / Documentaires / Sciences et Découvertes / Archéologie / Les mondes perdus : Qui a tué les insectes géants ?

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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