Maurice Persat
Maurice Persat, né à Ennezat (Puy-de-Dôme) le et mort à Lezoux (Puy-de-Dôme) le est un militaire et écrivain français qui participa aux guerres napoléoniennes puis à divers conflits du début du XIXe siècle en Amérique latine, en Grèce, en Italie et en Espagne.
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(Ă 70 ans) Lezoux |
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Biographie
Enfance et origines
Il est le fils d'Antoine Persat qui suivit Lafayette en Amérique, puis fit fortune à Haïti, avant de rentrer à Ennezat, où il devint président de l’Assemblée cantonale en l’An VI du calendrier républicain. Son frère Victor Persat prétendit être Louis XVII[1] - [2].
Le soldat
Il s'engage le [3] - [1] à 17 ans et enchaîne les campagnes militaires des guerres napoléoniennes[4] comme lieutenant de cavalerie au 9e régiment de dragons (devenu ensuite le 4e régiment de chevau-légers lanciers)[3]. Il combat notamment pendant les campagnes d'Espagne, de Portugal, de Russie et fut présent à Waterloo[3]. Il reçoit la Légion d'honneur des mains-même de l’empereur le [3] - [5]. Il est blessé le devant Troyes d'un coup de lance et d'un coup de feu[3].
Après la chute de Napoléon Ier, il va poursuivre sa carrière militaire aventureuse dans plusieurs conflits, souvent révolutionnaires.
Exilé après la Seconde Restauration, il participe à un complot pour faire évader Napoléon de Saint-Hélène[6] - [5], puis séjourne aux États-Unis en 1817 avant de rejoindre les armées de Simon Bolivar en Amérique latine, toujours à la recherche d'un leader aussi charismatique que Napoléon[5]. Déçu dans ses attentes, il rejoint la Martinique en février 1819 puis revient en France pour participer à un complot napoléonien.
Parti pour l'insurrection dans le Royaume des Deux-Siciles de 1820 au côté du général Pepe, il est fait prisonnier des Autrichiens mais parvient à s'évader[7].
Il rejoint ensuite la guerre d'indĂ©pendance grecque contre les Ottomans en 1821 et fait partie des premiers officiers de l'armĂ©e grecque sous les ordres de DimĂtrios Ypsilántis et sera dĂ©corĂ© de l'ordre du Sauveur[8]. Durant son sĂ©jour, il achète une jeune esclave turque, AdĂ©lĂ© Hassan Alili, qu'il emmène avec lui Ă Marseille en 1822[9]. Ă€ son arrivĂ©e, il est sous le coup d'une proscription. Il doit se dĂ©fendre et confie la jeune AdĂ©lĂ© de 14 ans, enceinte, au baron Ange Hyacinthe Maxence de Damas qui dirige Marseille et promet d'aider Persat. En rĂ©alitĂ©, le baron oublie vite ses promesses et empĂŞche Persat de rĂ©cupĂ©rer AdĂ©lĂ© qui vit dĂ©sormais chez le baron et son Ă©pouse après que l'enfant d'AdĂ©lĂ© et de Persat ait Ă©tĂ© abandonnĂ©e Ă l'Hospice des enfants abandonnĂ©s[10]. Il est possible que cette histoire ait inspirĂ© Alexandre Dumas pour son personnage de HaydĂ©e, hĂ©roĂŻne du Comte de Monte-Cristo[11].
Après la Grèce, il part en Espagne et combat sous le commandement de Francisco Espoz y Mina contre les troupes de Louis-Antoine d'Angoulême.
Il part ensuite à Londres, puis de nouveau aux États-Unis où il séjourne trois ans et se mêle à des entreprises de commerce et de flibusterie dans la région du Texas. Il revient en France en 1827, mais la baronne de Damas lui refuse toujours la main d'Adélé. Il racontera son désespoir à Ida Saint-Elme qu'il rencontre le avant de partir pour Alexandrie[10]. Après la chute de Charles X, il parvient à réintégrer l'armée française. Il récupère sa fille et épouse Adélé (sous le nom de Marie Angélique Adélaïde Charlotte Giliatopoulo) le à Bordeaux[12]. L'armée l'envoie en Grèce où il est chargé du commandement de la place de Modon. Adélé meurt à peine un an plus tard, le [13] avec leur fille, d'une pleurésie. En 1834 il est adjudant de place à Bougie[7].
Retour en France et derniers voyages
Revenu en France, il devient l'ami du journaliste Armand Carrel qui lui offre la gérance de son journal Le National[14]. Persat est le témoin de Carrel au cours du duel mortel du contre Émile de Girardin[15] - [14] - [16].
Il fait ensuite trois mois de prison pour délit de presse. Toujours napoléonien, il entre en relations avec les premiers partisans du prince Louis-Napoléon. Il repart pour la Grèce, en , avec l'idée d'y finir ses jours, mais ne tarde pas à se raviser et rentre par Corfou et Ancône. Il obtient une fois de plus d'être remis en activité en 1839, et devient adjudant de place à Oran, à Bayonne, à Mazagran, au fort de Brescou, à Belle-Île-en-Mer, à Strasbourg[7].
Il prend sa retraite en 1854[7] et revient vivre dans sa région natale où il épouse le à Ennezat, en secondes noces, sa petite-nièce Henriette Charles Latour[13] (elle a 22 ans et lui 66 !).
Il écrit ensuite ses mémoires (qui ne seront publiées qu'en 1910[9]) puis meurt dans son domicile de la rue des Balinettes à Lezoux le , peu de temps après avoir reçu la Médaille de Sainte-Hélène[8].
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur ()[3]
- Chevalier de l'ordre du Sauveur de Grèce[8]
- Médaille de Sainte-Hélène (1857)[8]
Notes et références
- Gilles Frierese, « Maurice Persat, frère de Victor », sur lauvergneparallele.wordpress.com, (consulté le )
- L'Auvergne historique, littéraire & artistique, Riom, Ulysse Jouvet, imprimeur-éditeur, (lire en ligne), Victor Persat ou mémoires d'un faux dauphin
- « Base Leonore » (consulté le )
- Walter Bruyère-Ostells, La grande armée de la liberté, Tallandier, , 336 p. (EAN 979-1-02100-242-5, lire en ligne)
- Inès Murat, Napoléon et le rêve américain, Fayard, (lire en ligne), p. 120
- (en) William St. Clair, That Greece Might Still be Free: The Philhellenes in the War of Independence, Open Book Publishers, (lire en ligne), p. 32
- Pierre Caron, « compte-rendu des Mémoires du commandant Persat, 1806 à 1844, publiés avec une introduction et des notes par Gustave Schlumberger », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, vol. 17, no 6,‎ , p. 523-525 (lire en ligne)
- « Registre des décès de la commune de Lezoux 1851-1860 », sur Archives départementales du Puy-de-Dôme (consulté le )
- Maurice Persat, MĂ©moires du commandant Persat : 1806 Ă 1844, , 422 p. (lire en ligne)
- Ida Saint-Elme, La contemporaine en Égypte, pour faire suite aux souvenirs d'une femme (etc.), Ladvocat, Paris, (lire en ligne), p. 154
- Renée Dray-Bensousan, Dictionnaire des Marseillaises, Gaussen, (ISBN 978-2-35698-049-6 et 2356980490, OCLC 822017986)
- « Registre des mariages de la commune de Bordeaux 1831 », sur Archives départementales de la Gironde (consulté le )
- « Registre des mariages de la commune d'Ennezat 1851-1860 », sur Archives départementales du Puy de Dôme (consulté le )
- Nicole, « Un duel tragique », Le Figaro supplément littéraire,‎ (lire en ligne)
- Émile Laurent, Histoire anecdotique du duel dans tous les temps et dans tous les pays, Michel Levy frères, 342 p. (lire en ligne), p. 150
- Ulysse Tencé, Annuaire historique universel pour 1836, Thoisnier-Desplaces, (lire en ligne), p. 203
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :