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Masque de CĂ´te d'Ivoire

Les masques jouent un rôle important dans certains rituels et cérémonies traditionnels africains, et ceux de la Côte d'Ivoire présentent une diversité et jouent un rôle particulièrement significatifs.

Masque Baoulé.
Masque ivoirien à l'ère du selfie (2019).

RĂ´le

Le masque africain est un auxiliaire liturgique ayant pour mission essentielle d’actualiser les événements du mythe de la création et d’en figurer les principales déités, c'est-à-dire faciliter les contacts de communion de l’homme avec le sacré[1].

Le danseur qui porte le masque, un objet en bois sculpté, revêtu d'un costume, est habité par « un esprit » ou un « génie », et devient ainsi un « être sacré ». Il devient un médiateur entre Dieu, les ancêtres et les hommes.

Dans la société traditionnelle, le masque est une institution religieuse, mais aussi politique et sociale. Il intervient dans les décisions politiques, accompagne les semailles et les récoltes, punit les coupables, assure la transmission du savoir, accueille l'enfant à sa naissance et lui permet de devenir adulte, etc.

Le masque est très présent à l'occasion des cérémonies funéraires.

À l'époque coloniale, ils ont fait l'objet de véritables autodafés organisés par des missionnaires pour éradiquer l'emprise psychologique des féticheurs sur les populations, ceux-ci exigeant toujours des dons pour ne pas jeter de sort.

Commerce

Comme la plupart des pays africains, la Côte d'Ivoire n'autorise pas et n'a jamais autorisé l'exportation des « masques authentiques ». De surcroît, une résolution prise par l'UNESCO interdit, depuis le début des années 1990, de faire sortir masques et statues du continent africain.

Types de masques

Masque dan

Masque baoulé

Des masques plus simples tels que le kple kple du peuple Baoulé de Côte d'Ivoire (essentiellement un cercle avec un minimum d'yeux, de bouche et de cornes) sont associés à des esprits mineurs[2].

Masques dan

À l'ouest du pays, dans la région de Man et Touba, les Dans sont créateurs d'un style de masque particulier, de forme ovoïde, parfois orné de cauris.

Masques Neyo

Dans la région dite du Trépoint, près de Sassandra et Dagbego, dans la région du Bas-Sassandra, a été organisé en 2004 des festivals de masques Neyo.

Masques Ouan

Masque ouan de la région de Béré

L'institution du masque n'existait pas chez les Baoulés avant la migration qui les a conduit du Ghana en Côte d'Ivoire sous la conduite de la Reine Pokou.

Goli, masque d'origine Ouan, est un masque-heaume en forme de tête de buffle qui ne sort que pour les grandes occasions. Il est aussi le père de Kplé-Kplé. Goli est une divinité protectrice. Il fait partie des grands masques Ouan. Le Goli et le Kplé-Kplé sont Mandé Sud.

Le porteur du masque Goli est un initié plongé dans un sommeil hypnotique. Son costume se compose d'une grande cape, d'une jupe en fibres de raphia, de grelots aux pieds et il porte une peau de panthère sur le dos.

Les masques-heaumes en forme de gros animaux sont appelés djéli. Ces masques de danse incarnent un des dieux les plus terrifiants. Le terme Amuin désigne un art religieux qui englobe tous les pouvoirs et les objets soumis au sacrifice sanglant (en général des poulets) et qui peut entraîner la mort de quiconque offenserait ses lois. La forme de ces masques, leurs noms et l'ordre des danses où ils sont portés varient d'un village à l'autre, mais ils ne doivent pas être vus par les femmes et les étrangers. Leurs danses, exécutées lors des funérailles des hommes ou pour assurer la protection du village, durent en général toute la nuit. Ils ont leurs sanctuaires dans la forêt. Le masque Goli glin, ainsi que les observances religieuses qui lui est associé, est identifiées à la virilité, à la forêt, à la rudesse de la nature. Il personnifie la nature dangereuse et implacable.

Masques sénoufo

Masque sénoufo « Wanyugo »

Chez les Sénoufos, les masques représentent aussi bien le corps humain que certains animaux (serpents, crocodiles, caméléon) dont le grand calao qui joue un rôle essentiel dans la liturgie de ce peuple du nord du pays, dans la région des savanes, autour des villes de Boundiali, Tingréla et Korhogo.

Pendant le Poro, rite initiatique des jeunes Sénoufos d'une durée de 7 ans, les masques utilisés sont souvent à visage humain et de petite taille. À l'occasion de cérémonies particulières, les masques peuvent être d'une très grande complexité en associant bois, raphia, plumes, feuilles sur des motifs humains et animaliers.

Les masques-heaumes zoomorphes sont appelés wanyugo et sont utilisés dans le cadre du Poro.

Les masques-heaumes kponyugo sont utilisés dans les cérémonies funéraires.

Les masques kpélyé[3]sont utilisés lors des funérailles. Les danses durent en général toute la nuit.

Les petits masques gondjoh ou gondoh étaient utilisé pour vénérer les ancêtres, en particulier la puissante Kolotyolo.

Masques yohouré

Chez les Yohourés, les masques servent à influencer les forces surnaturelles considérées comme responsables des maux des hommes et de leur prospérité. Ils sont interdits aux femmes. Les masques Yohouré sont en général entourés d'une bordure dentelée. Les Yohourés font danser 7 masques lors des funérailles.

Masques gouro

Le masque zaouli est un synthèse des deux autres masques gouro : le boulou et djela.

Masque gouro

Masques bété

Masque bété (XXe siècle)

Autres masques

Voir aussi

Bibliographie

  • Aka Martin Kouadio, Masques et parures : Ă©tudes sur le corps ornĂ© en CĂ´te d'Ivoire, UniversitĂ© d'Aix-Marseille, Aix-en-Provence, 1994, 2 vol., 324 p. + 198 p. (thèse de doctorat de Lettres)

Liens externes

Notes et références

  1. Bohumil Holas, Masques ivoiriens, Paris, CSH, , 118 p.
  2. (en) University of Virginia, « Faces of the Spirit »
  3. Le mot Kpélyé vient du terme sénoufo Gpélé qui signifie surprendre
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