Manuel Thomson
Manuel Tomás Thomson Porto Mariño, nĂ© le 3 novembre 1839 Ă ValparaĂso, au Chili, et mort le 27 fĂ©vrier 1880 Ă Arica, au PĂ©rou, est un marin chilien qui a participĂ© Ă la guerre du Pacifique[1].
Manuel Thomson | ||
Naissance | ValparaĂso Chili |
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Décès | (à 40 ans) Arica Pérou (actuellement au Chili) Mort au combat |
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Allégeance | Chili | |
Arme | marine chilienne | |
Grade | Capitaine de frégate | |
Années de service | 1851 – 1880 | |
Conflits | ||
Faits d'armes | ||
Il était le fils du capitaine suédois Joaquin Thomson et de Manuela Porto Mariño. Il est entré en 1851 à l’école militaire. Sa première action de guerre fut la défense qu’il fit au palais de la Monnaie lors d’une tentative de coup d'État en avril de la même année. Il rejoint l’escadre en tant qu’aspirant et, en 1865, il est déjà capitaine de corvette sur l'Esmeralda, sur le même navire où se trouvait Arturo Prat.
À ce grade, il assiste à la capture de la goélette espagnole Virgen de Covadonga au combat de Papudo le 26 novembre 1865, et combat la même année à Abtao où il se distingue par ses actions à Ancud[2]. Après la fin de la guerre avec l’Espagne, il a appris la géographie et s’est consacré aux explorations hydrographiques au sud et au nord du Chili.
En 1863, il prĂ©sente Ă l’universitĂ© du Chili un mĂ©moire gĂ©ographique intitulĂ© Le Rio BiobĂo et ses affluents, qui est publiĂ© dans les annales de l’universitĂ©.
Biographie
Occupation de l'Araucanie
Pendant la première partie de l'occupation de l'Araucanie, la marine chilienne a joué un rôle important dans le transfert des troupes de l’armée de terre chilienne dans l’actuelle province d'Arauco, puis dans l’occupation de Lebu et Detà a en 1862[3].
En 1862, Thomson Ă©tait enseigne de vaisseau de 2e classe dans la Marine et il fut chargĂ© par le gouvernement le 21 octobre 1862 de rĂ©aliser une Ă©tude hydrographique du Rio BiobĂo. Pour ce travail, Thomson prit avec lui 16 hommes de l’équipage du navire Esmeralda, dont les aspirants Javier Barahona, chargĂ© de l’exploration du RĂo Vergara ; Luis Castillo, chargĂ© d’explorer la rivière RĂo Duqueco ; Emilio Valverde, chargĂ© d’explorer la rivière RĂo Bureo, et Luis Pomar avec qui il explore le Rio BiobĂo depuis sa source[3]. Avec cette Ă©quipe, il a effectuĂ© des Ă©tudes hydrographiques et astronomiques sur le territoire, sur une pĂ©riode de 7 mois, qui comprenaient un travail sur le terrain du 29 novembre au , relevant en outre les affluents du Rio BiobĂo. Dans ce travail, il a rendu compte des villes et des forts de la frontière, mais a Ă©galement dĂ©crit dans son rapport, qu’il a publiĂ© en juin 1863, les possibilitĂ©s d’établir des travaux de canaux et d’irrigation. Parmi les rĂ©alisations qui ressortent de ce rapport figurent entre autres l’ascension du volcan Antuco, la visite des thermes de San Lorenzo, la description des ruines du fort de Mesamavida, de l’ancienne ville d’Angol, des missions de Diuquin, Huaqui et Colhue. Il fait une description de chacun des villages et des paysages. En plus, il relate son contact avec les Pehuenches et la rĂ©sistance d’une partie des Mapuches pour le laisser explorer la rivière Butaco, près d’Angol[4].
Il a également publié une carte avec un aperçu détaillé des noms géographiques, de la localisation des établissements coloniaux et des ruines (comme les anciennes missions et les forts), parmi lesquels figurent les résidences des communautés indigènes et de leurs principaux chefs.
Ces documents ont ensuite permis au gouvernement de justifier l’occupation au sud du fleuve BiobĂo commencĂ©e en 1861 et d’établir la « ligne du Malleco » comme nouvelle frontière[3].
Guerre du Pacifique
Au début de la guerre, il était capitaine de frégate et commandant de la corvette Esmeralda. Le 5 mai 1879, un changement de commandement a été apporté au blocus d'Iquique, et le capitaine de frégate Arturo Prat Chacón assume le commandement de l'Esmeralda. Thomson prend celui du transport Abtao. Il a fait le voyage à Callao avec le contre-amiral Juan Williams Rebolledo, puis au Panama en « Amazonie ».
Après que le monitor péruvien Huáscar ait été capturé dans la bataille d'Angamos, Thomson a reçu son commandement. À ce poste, il se trouva à Arica, le . Thomson décide de faire un passage provocateur devant les forts péruviens en exposant le Huáscar avec un énorme drapeau chilien. C’est à ce moment qu’il reçut le feu des batteries situées dans la ville et sur le cap. Cela provoqua la sortie de l’ancien monitor fluvial Manco Cápac de sa cachette. Thomson a répondu à l’attaque en ciblant les batteries de la ville et en s’éloignant de l’artillerie péruvienne.
Puis Thomson, dans un nouvel élan de vantardise, décide de mener une deuxième attaque sur la place, en décidant d’arrêter à coups de canon un transport ferroviaire militaire et, au passage, bombarder le monitor Manco Capac, placé sous le commandement du capitaine Juan Guillermo More Ruiz. Le monitor fluvial faisait partie des défenses du port, et en sortait parfois. En s’approchant par bâbord, le monitor Huáscar est victime d’une défaillance de ses machines qui le laisse sans propulsion et exposé aux coups des canons du monitor côtier péruvien. Celui-ci a profité de l’occasion pour viser calmement avec sa redoutable artillerie de 500 livres. Le Manco Cápac tire avec son canon gauche vers le pont et l’un des obus de 500 livres touche Thomson en rebondissant sur le mât d'artimon, en lui pulvérisant presque entièrement le côté gauche du torse[5].
Son corps a été enterré et son épée a été brisée à l’avant sur le pont du monitor, au même endroit où Prat était mort auparavant[6]. Paradoxalement, il convient de souligner que Thomson ressentait un profond mépris pour Prat, qu’il considérait comme un marin peu éclairé et de faible valeur militaire, ce qui a affecté le destin de celui-ci. C’est lui qui suggéra à l’amiral Juan Williams Rebolledo le changement de commandement à Iquique, ce qui, paradoxalement, permettra à la figure de Prat de se couvrir de gloire au passage du Condell.
Œuvres publiées
- (es) JeografĂa de Chile. Informe de la comision esploradora del rio Bio-Bio i sus afluentes, pasado al Gobierno por don Manuel T. Thompsom, jefe de la espedicion, (lire en ligne) (en français : « GĂ©ographie du Chili. Rapport de la commission exploratrice du fleuve Bio-Bio et ses affluents, transmis au gouvernement par M. Manuel T. Thompsom, chef de la mission, le 20 juin 1863 »).
- (es) Carta plana del RĂo BĂo-BĂo i sus afluentes evantada de orden del Supmo. Gbno., por la ComisiĂłn Exploradora de Marina compuesta por el Teniente 2° Manuel T. Thomson, ValparaĂso, (lire en ligne) (en français : Carte plan du Rio BĂo-BĂo et ses affluents Ă©vasĂ©es, dressĂ©e par ordre du gouverneur suprĂŞme, par la Commission exploratrice de marine composĂ©e du 2d lieutenant Manuel T. Thomson, ValparaĂso, 1863.]
Hommages
La marine chilienne a nommé en son honneur deux sous-marins successifs :
- Le Capitán Thompson, de classe Capitán O'Brien, dans l’entre-deux-guerres ;
- Le Comandante Thomson (SS-20), de Type 209-1300, dans les années 1980.
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Manuel Thomson » (voir la liste des auteurs).
Notes
Références
- (es) « Manuel Tomás Thomson Porto Mariño, Capitan de Fragata », sur www.armada.cl, (consulté le )
- « Thomson y su participación en la guerra hispanoamericana » [archive du ] (consulté le )
- Manuel Thompson, JeografĂa de Chile. Informe de la comision esploradora del rio Bio-Bio i sus afluentes, vol. 23, Santiago, Universidad de Chile, coll. « Anales de la Universidad de Chile », (ISSN 0717-8883, lire en ligne), chap. 2, p. 129-238
- « Muerte de Thomson » [archive du ] (consulté le )
- « Fin de Thomson » [archive du ] (consulté le )
Bibliographie
- (es) Rodrigo Fuenzalida Bade, Marinos ilustres y destacados del pasado, .
- (es) RodrĂguez González et AgustĂn RamĂłn, La Armada Española, la campaña del PacĂfico, 1862–1871: España frente a Chile y PerĂş, Madrid, Agualarga, .
Liens externes
- (en) Robert Scheina, « Thomson Porto Mariño, Manuel Tomás (1839–1880) », sur Encyclopedia of Latin American History and Culture (consulté le ).
- (en) Luis E. EcheverrĂa DomĂnguez, « Manuel Tomás Thomson Porto-Mariño, Capitán de Corbeta », sur Geni, (consultĂ© le ).
- (it) Junina, « Thomson porto mariño, manuel tomás (1839-1880) », sur Ifatti (consulté le ).
- « Manuel Tômas THOMSON Y PORTO MARINO, 1839 – 1880 », sur MyHeritage (consulté le ).