Maladie de Sanfilippo
La maladie de Sanfilippo ou syndrome de Sanfilippo est une mucopolysaccharidose, et donc classée en tant que maladie lysosomale.
Maladie de Sanfilippo Mucopolysaccharidose de type III | |
Référence MIM | 252900, 252920, 252930 et 252940 |
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Transmission | autosomique récessive |
PrĂ©valence | 1-9â100 000 |
Liste des maladies génétiques à gÚne identifié | |
Spécialité | Génétique médicale |
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CIM-10 | E76.2 |
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CIM-9 | 277.5 |
OMIM | 252900 252920, 252930 252940 |
DiseasesDB | 29177 |
MedlinePlus | 001210 |
eMedicine | 948540 |
MeSH | D009084 |
Mise en garde médicale
Il s'agit d'une maladie neurologique rare et incurable[1], liĂ©e Ă une mutation gĂ©nĂ©tique. Les premiĂšres manifestations dans la petite enfance se prĂ©sentent sous la forme d'un retard dans les acquisitions cognitives qui peuvent, au premier abord, Ă©voquer l'autisme ainsi qu'une hyperactivitĂ©. Cependant, l'enfant, bien avant son adolescence, Ă©volue rapidement vers une rĂ©gression de plus en plus sĂ©vĂšre des acquis psychomoteurs entraĂźnant un polyhandicap nĂ©cessitant une prise en charge constante. La maladie entraĂźne une mort prĂ©maturĂ©e au dĂ©but de lâĂąge adulte[2].
Autres noms
- Mucopolysaccharidose de type III (MPS III)
- Déficit en héparane sulfamidase (héparane-N-sulfatase) dans la maladie de Sanfilippo A - MPS III A
- Déficit en alpha-N-acétylglucosaminidase dans la maladie de Sanfilippo B - MPS III B
- Déficit en acétyl-CoA alpha-glucosaminide-N-acétyltransférase dans la maladie de Sanfilippo C - MPS III C
- Déficit en N-acétylglucosamine-6-sulfatase dans la maladie de Sanfilippo D - MPS III D
Description
Ce syndrome est dû à une déficience en une enzyme lysosomiale dénommée héparane-N-sulfatase. Cette enzyme réalise une étape cruciale du catabolisme du sulfate d'héparane, un glycosaminoglycane que l'on trouve dans la matrice extracellulaire et dans les glycoprotéines de la surface cellulaire. Bien que le sulfate d'héparane soit le substrat stocké en premier lieu, des glycolipides comme des gangliosides sont également stockés bien qu'il n'y ait aucun déficit génétique des enzymes associées à leur catabolisme.
Elle se traduit par une dégénérescence nerveuse trÚs importante aboutissant à un état grabataire vers l'ùge de 10 à 15 ans et un décÚs survenant le plus souvent entre 10 et 20 ans, bien qu'il y ait quelques exceptions dû à des types de mutations génétiques plus légÚres.
Il y a quatre sous-types (MPS 3A Ă MPS 3D) :
- MPS 3A : déficience en héparane-N-sulfatase ;
- MPS 3B : déficience en N-acétyl-α-glucosaminidase ;
- MPS 3C : déficience en α-glucosaminide N-acétyltransférase ;
- MPS 3D : déficience en N-acétylglucosamine-6-sulfate sulfatase.
MPS-III A a une incidence d'environ 1 sur 115 000 naissances viables. Dans certaines populations, comme les juifs ashkénazes, on retrouve de plus hauts taux. Il s'agit d'une maladie rare.
Causes
MPS 3A
Mutation du gÚne SGSH (en) 605270 situé sur le chromosome 17 codant la N-sulfoglucosamine sulfohydrolase.
Histoire
Historique naturelle et diagnostic
L'enfant ne présente aucune anomalie à la naissance dans la grande majorité des cas et le développement est normal jusqu'à 3 à 4 ans, ùge auquel la maladie est généralement diagnostiquée par le pédiatre ou le neurologue.
Cependant, quelques symptĂŽmes annonciateurs apparaissent avant mĂȘme l'Ăąge de trois ans, soit :
- hyper pilosité (particuliÚrement des sourcils trÚs garnis)
- arĂȘte du nez enfoncĂ©e
- de grosses lĂšvres et une grosse langue (les enfants Sanfilippo ont trĂšs souvent la bouche ouverte et la langue apparente)
- joues tombantes
- problÚmes ORL récurrents (rhinites et otites)
- pneumopathie et bronchiolites fréquentes
- splénomégalie et hépatomégalie (foie et rate plus grand que la normale qui se traduisent par un petit ventre bien rond)
- problĂšme de sommeil et insomnie
- retard dans l'apprentissage du langage
- hyperactivité (tendance à papillonner et à ne pas rester concentré longtemps sur un jeu)
- surdité (souvent due aux nombreuses otites)
- appétit démesuré (peu ou pas de notion de satiété)
- problÚmes de propreté
- tendance Ă jeter les objets Ă travers la piĂšce et casser les objets
- peu ou pas de notion du danger
Les premiers signes de la maladie sont un changement de comportement de l'enfant, il devient hyperactif (il court tout le temps) avec des tendances Ă l'automutilation.
Une perte de l'audition survient. Le visage se transforme et apparait un faciÚs aux traits moins fins, ainsi qu'une modification de la chevelure et sourcils qui deviennent plus épais. Entre 4 et 7 ans l'enfant passe par une période de « plateau » au niveau de l'apprentissage. Ils n'acquiÚrent plus de nouvelles connaissances. Ensuite, les enfants perdent progressivement leurs acquis. Il y a une perte progressive de l'activité qui aboutit à une diminution de l'autonomie de la personne atteinte. Une perte totale des contrÎles sphinctériens survient aboutissant à une incontinence urinaire et fécale. L'enfant perd peu à peu contact avec son entourage. Des convulsions sont fréquentes. Généralement, les enfants perdent la motricité entre 8 et 12 ans.
Le diagnostic se fait soit par mise en évidence d'un déficit en héparane N-sulfatase lors de la culture de fibroblaste ou mise en évidence d'une excrétion urinaire d'héparane N-sulfatase.
La MPSIII est une maladie rare dont la prĂ©valence est difficile Ă Ă©tablir, car la maladie est vraisemblablement sous-diagnostiquĂ©e. Toutefois, les chiffres connus font Ă©tat dâune prĂ©valence variant entre 1â24000 (Pays-Bas) et 1â120000 (Australie) pour la MPS de type A. La prĂ©valence est plus faible pour les MPSIII de type C et D (en dessous de 1â1000000). Historiquement, on considĂšre que la MPSIII prend principalement une forme sĂ©vĂšre, mĂȘme si certains patients connaissent une forme plus modĂ©rĂ©e de la pathologie.
Les types A, B, C et D de MPS III font rĂ©fĂ©rence Ă lâenzyme spĂ©cifique qui fait dĂ©faut pour dĂ©grader lâhĂ©parane sulfate : hĂ©parane sulfamidase pour la MPS IIIA, alpha-N-acĂ©tylglucosaminidase pour la MPS IIIB, alpha-glucosaminide N-acĂ©tyltransferase pour la MPS IIIC, et N-acĂ©tylglucosamine-6-sulfate sulfatase pour la MPS IIID.
Traitement
En , Lysogene (une société de biopharmaceutique créée par Karen Aiach[5] - [6]) a commencé un essai clinique de thérapie génique intracérébrale[7] pour traiter le syndrome de Sanfilippo de type A.
En , l'Institut Pasteur, conjointement avec l'AFM et l'association VML[8], a commencé un essai clinique pour le traitement de la MPS IIIB[9].
Des essais cliniques pour les autres formes de maladie de Sanfilippo (type B, C, D) sont programmés et portés par d'autres laboratoires et groupe de recherche[10].
Dans l'attente de la validation de ces traitements, seul un traitement symptomatique peut ĂȘtre proposĂ© aux patients[11].
Conseil génétique
Mode de transmission
Transmission autosomique récessive, les deux parents sont porteurs sains d'une mutation. Pour que l'enfant soit atteint, il faut que chacun des parents transmette la mutation : le risque est de 1 sur 4 à chaque naissance.
Diagnostic anténatal
- Mise en évidence de l'activité déficitaire enzymatique par culture de trophoblaste ou au niveau des cellules amniotiques.
- DĂ©pistage de la mutation si celle-ci est connue chez les parents.
Notes et références
- Voir la section « Traitement » pour en savoir plus sur les essais cliniques menés depuis 2011.
- Site de l'institut Pasteur, page sur le syndrome de Sanphilippo, (consulté le ).
- Site les-enfants-de-sanfilippo.tv/, (consulté le ).
- Site de maladiesanfilipo, page sur la Découverte de la maladie Sanfilippo, (consulté le ).
- Armelle Bohineust, « Karen Aiach, du consulting à la thérapie génique », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- [vidĂ©o] Dans les yeux dâOlivier, Dans les yeux dâOlivier - Au nom des miens sur YouTube, (consultĂ© le ), de 53 min Ă 1 h 14.
- (en) « Intracerebral Gene Therapy for Sanfilippo Type A Syndrome - Full Text View - ClinicalTrials.gov », clinicaltrials.gov,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- association VML.
- « Nos documents presse », Institut Pasteur,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Le laboratoire suisse paiera pour financer les essais thĂ©rapeutiques sur Juliette », LaProvence.com,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Les traitements dans la maladie de Sanfilippo - MPS III », sur Association Vaincre les Maladies Lysosomales, .
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Fiche de l'affection sur Orphanet
- Livret Génétique et Transmission de la maladie de Sanfilippo édité par l'association de patients Vaincre les Maladies Lysosomales
- Film documentaire sur les enfants atteints par la maladie de Sanfilippo : https://www.youtube.com/watch?v=RPG4w92RgbI
- site de la société Lysogene
- Orphanet Froissart R, Maire I. « Mucopolysaccharidoses de type III » Orphanet encyclopédie [PDF]
- (en) OMIM number 252900
- (en) The National MPS Society page on MPS-III