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Luciana Paluzzi

Luciana Paluzzi, née le à Rome, est une actrice italienne.

Luciana Paluzzi
Description de cette image, également commentée ci-après
Luciana Paluzzi dans L'Empire du crime (1972).
Surnom Luciana Paoluzzi
Naissance
Rome, Italie
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Profession Actrice
Films notables Opération Tonnerre

Elle est surtout connue pour avoir été James Bond girl dans Opération Tonnerre, mais elle a également été une actrice prolifique du cinéma de genre italien, tournant notamment avec Fernando Di Leo, Umberto Lenzi ou Riccardo Freda.

Biographie

Luciana Paluzzi est la fille d'un colonel de l'Armée de terre italienne. Elle naît et grandit à Rome. Elle est allée à Milan pour y étudier l'architecture navale pendant deux ans, étant la seule femme de sa classe[1] - [2].

Les débuts dans les années 1950

Alors qu'elle n'a que seize ans, son tout premier petit rôle se fait sous l'égide d'une réalisatrice, Maria Basaglia, aux côtés d'Ugo Tognazzi et de Jacques Sernas, dans Sua Altezza ha detto: no!. L'année suivante, elle est figurante dans deux films internationaux : l'américain La Fontaine des amours de Jean Negulesco et le français J'avais sept filles de Jean Boyer.

Luciana Paluzzi dans L'Ennemi de ma femme en 1959.

Dans une interview, elle raconte qu'elle a obtenu le rôle de La Fontaine des amours par hasard grâce à un ami de son père qui était invité à dîner et qui cherchait une jeune actrice pour un rôle très court de deux lignes dans le prochain Negulesco. Alors que Paluzzi ne parle pas un mot d'anglais, elle apprend par cœur la ligne de dialogue qu'elle répète durant l'audition le lendemain. Negulesco, n'ayant pas été satisfait des autres actrices jusque-là, lui aurait alors accordé le rôle[2].

Elle croise ensuite Virna Lisi dans le drame de guerre Le Voiturier du Mont-Cenis (1954) de Guido Brignone. Elle retrouve le cinéma français avec La Châtelaine du Liban (1956) de Richard Pottier et surtout En effeuillant la marguerite (1956) de Marc Allégret et Roger Vadim où elle interprète l'amie italienne de Brigitte Bardot. En 1957, elle a un petit rôle dans le musicarello Bambino, dont la chanson-titre du film sera chantée en version française par Dalida. En 1958, elle joue dans son premier péplum avec Les Travaux d'Hercule (1958) mettant en vedette Steve Reeves.

À la fin des années 1950, elle part en Angleterre pour travailler d'abord dans des feuilletons, puis interprète la gérante du Lido dans le film de guerre britannique La Brigade des bérets noirs de Terence Young[3], le même réalisateur qu'elle retrouvera sept ans plus tard dans le film de James Bond Opération Tonnerre (1965).

Après un détour par Le Tigre du Bengale de Fritz Lang ainsi que par la comédie d'espionnage britannique avec Sois toujours diplomate, Paluzzi finit la décennie en jouant dans L'Ennemi de ma femme de Gianni Puccini la maîtresse de Marcello Mastroianni qui joue un arbitre de football.

Opération Tonnerre et les films de genre des années 1960 et 1970

Son début de carrière la voit participer à des films importants, mais souvent reléguée des rôles secondaires. Après avoir joué la fille no 88 dans la Commanderie des chefs SS dans Le Vice et la Vertu de Roger Vadim, elle obtient le premier rôle féminin dans le film américain pour adolescents Muscle Beach Party, la suite de Beach Party.

En 1965, elle joue l'actrice principale face à Nino Manfredi dans la comédie Questa volta parliamo di uomini (« Cette fois-ci, parlons des hommes ») de Lina Wertmüller, un film qui se veut selon la réalisatrice une réponse à Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) qu'Ettore Scola a réalisé l'année précédente[4].

La même année, Paluzzi est choisie pour incarner Fiona Volpe, la méchante du SPECTRE, dans Opération Tonnerre (1965), le quatrième film de la saga des James Bond. Elle avait auditionné pour le rôle de la Bond girl principale, Domino Petacchi, mais les producteurs lui ont préféré la Française Claudine Auger, en rebaptisant le personnage Dominique Derval. D'abord déçue de ne pas interpréter la protagoniste, Paluzzi s'est réjouie lorsqu'on lui a dit qu'elle aurait en échange le rôle de l'antagoniste bravache Fiona Volpe. Son personnage devait initialement s'appeler Fiona Kelly, mais on l'a renommé pour coller à sa nationalité italienne, « volpe » signifiant « renard » en italien. En définitive, elle a déclaré que ce rôle de méchante était « plus amusant » à jouer. Dans le documentaire Bond Girls Are Forever, Paluzzi déclare que faire un James bond est à double tranchant : d'un côté, il est enivrant d'atteindre un tel niveau de célébrité et d'être sous l'objectif des photographes, de l'autre, la réputation un peu puérile et « bande dessinée » du film l'a empêchée d'être considérée par de grands réalisateurs italiens tels qu'Antonioni, Fellini ou Visconti pour figurer dans leurs films d'auteur[5] et l'a confinée au cinéma de genre.

Luciana Paluzzi avec Henry Silva et Woody Strode dans L'Empire du crime (1972).

Paluzzi embraye effectivement avec plusieurs films d'espionnage comme les films américains Minuit sur le grand canal se déroulant à Venise ou The One Eyed Soldiers (en) ou encore la coproduction italo-française Pas de roses pour OSS 117 (1968) de Renzo Cerrato, Jean-Pierre Desagnat et André Hunebelle. Elle s'essaie ensuite à une série b japonaise de science-fiction avec Bataille au-delà des étoiles de Kinji Fukasaku ainsi qu'à un western américain avec Chuka le redoutable (1967) et italien avec Le Dernier des salauds (1969) de Ferdinando Baldi ou un encore au film d'aventures à la Mille et Une Nuits avec le film espagnol La esclava del paraíso (en). Dans le sillage de l'ambiance érotique BDSM du Vice et la Vertu de Roger Vadim, elle participe aux Brûlantes, un film d'exploitation « women in prison » que son réalisateur espagnol Jesús Franco a réussi à tourner dans des conditions très difficiles en raison de la censure franquiste de l'époque.

Elle a poursuivi sa carrière avec deux des genres les plus populaires des années de plomb italiennes, le giallo et le poliziottesco. Dans le premier, elle tourne Perversion (1968) d'Alberto De Martino, Les Deux Visages de la peur (1972) de Tulio Demicheli et surtout Estratto dagli archivi segreti della polizia di una capitale europea, un giallo avec de jeunes hippies pourchassés par des adorateurs du diable qui fait explicitement référence au meurtre de Sharon Tate par la famille Manson. Ce film est l'avant-dernier dans la longue carrière de son réalisateur Riccardo Freda, reconnu a posteriori comme un des maîtres du cinéma de genre italien.

Mais c'est dans le genre poliziottesco que Luciana Paluzzi a le plus tourné dans les années 1970, avec Enrico Maria Salerno et Jean Sorel dans Le Grand Kidnapping (1973), avec Henry Silva dans Un flic hors-la-loi (1975) d'Umberto Lenzi ou avec Antonio Sabàto dans ...a tutte le auto della polizia... de Mario Caiano. Elle va travailler par deux fois avec Fernando Di Leo, dans Gli amici di Nick Hezard (1976) et surtout dans L'Empire du crime (1972), le deuxième épisode de la fameuse Trilogie du Milieu adaptée des romans de Giorgio Scerbanenco et considérée par plusieurs critiques comme le le chef-d'œuvre italien du genre poliziottesco influencé à la fois par le film d'auto-défense, le film noir et les polars de Jean-Pierre Melville[6] - [7].

Vie privée

Luciana Paluzzi avec son mari Michael Jay Solomon (en) en 2016.

En 1960, Paluzzi épouse l'acteur Brett Halsey, qui venait de divorcer d'avec Renate Hoy (de), une actrice et reine de beauté allemande. Paluzzi et Halsey jouent ensemble le rôle d'un couple de jeunes mariés dans le film Les lauriers sont coupés (1961) de José Ferrer. Le couple a eu un fils, Christian, et après leur divorce en 1962, Halsey a épousé la chanteuse allemande Heidi Brühl.

Au cours des années 1960 et 1970, Paluzzi a eu une relation durable avec Tony Anthony, avec lequel elle est apparue dans les films Wounds of Hunger (it) et Come Together. Son travail au Japon sur Bataille au-delà des étoiles a inspiré Anthony pour scénarisé et produire le film hybride entre western spaghetti et Jidai-geki Le Cavalier et le Samouraï[8].

En 1979, Paluzzi a épousé son mari actuel, le magnat américain des médias Michael Jay Solomon (en), qui avait fondé Michael Jay Solomon Film International en 1977, cofondé Telepictures Corporation en 1978 et était devenu président de Warner Bros. International Television en 1985. Elle s'est alors installée à New York pour vivre avec son mari. En 1980, elle devient représentante commerciale de Canale 5 et Reteitalia aux États-Unis, ce qu'elle qualifie de travail très tranquille, et suit son mari dans ses voyages internationaux[9] - [10].

Paluzzi et son mari ont également résidé dans une propriété très cotée au sommet d'une falaise sur l'océan Pacifique à Jalisco, au Mexique, connue sous le nom de Casa Dos Estrellas[11] - [12]. Le couple a vendu cette propriété 7 millions de dollars[11] vers 2005 pour vivre à New York et à Rome, afin d'être plus proches de leurs familles respectives.

Filmographie

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Actrice de télévision

  • 1956-1957 : Douglas Fairbanks Jr. Presents (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, 2 Ă©pisodes) :
    • The Story of Pan Yusef (1956) : Maria
    • Together (1957) : la fille
  • 1957 : Sword of Freedom Fawn petite (Ă©pisode Vespucci)
  • 1959 : Have Gun - Will Travel (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, Ă©pisode Unforgiven)
  • 1959 : Five Fingers (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Simone Genet (4 Ă©pisodes)
  • 1960 : Aventures dans les Ă®les (Adventures in Paradise sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Suzanne Dulac (Ă©pisode Heads, You Lose)
  • 1960 : Hong Kong (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Lisa Mario (Ă©pisode To Catch a Star)
  • 1960 : The Tab Hunter Show (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Lucienne Palette (Ă©pisode One Night in Paris)
  • 1962 : Thriller : Madalena (Ă©pisode Flowers of Evil)
  • 1962 : Bonanza (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Michele Dubois (Ă©pisode The Dowry)
  • 1963 : Delitto e castigo (TV)
  • 1964 : L'Homme Ă  la Rolls (Burke's Law sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Mia Bandini (Ă©pisode Who Killed Marty Kelso?)
  • 1965 : Des agents très spĂ©ciaux (The Man from U.N.C.L.E.) : Angela (Ă©pisode The Four Steps Affair)
  • 1966 : Annie, agent très spĂ©cial (The Girl from U.N.C.L.E. sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Tuesday Hajadakis (Ă©pisode The Dog-Gone Affair)
  • 1966 : Twelve O'Clock High (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Carla (Ă©pisode Face of a Shadow)
  • 1967 : Mr. Terrific (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, Ă©pisode Matchless)
  • 1968 : Now You See It, Now You Don't (TV) : Gabrielle Monet
  • 1971 : Powderkeg (TV) : Juanita Sierra-Perez
  • 1973 : Search (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Carla Lucchese Whitfield (Ă©pisode A Honeymoon to Kill)
  • 1973 : Tenafly (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Francesca (Ă©pisode The Cash and Carry Caper)
  • 1973 : The New Dick Van Dyke Show (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : : Anna (Ă©pisode Preston al Naturale)
  • 1973: The Six Million Dollar Man: Solid Gold Kidnapping (TV) : Comtesse DeRojas
  • 1978 : HawaĂŻ police d'État (Hawaii Five-O sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : : Liana Labella (Ă©pisode 240 (10-22) : Mon ami l'ennemi)

Notes et références

  1. (en) Everett Aaker, Encyclopedia of Early Television Crime Fighters: All Regular Cast Members in American Crime and Mystery Series, 1948-1959, McFarland, (ISBN 9780786424764)
  2. (en) [vidéo] Bill Guptill, LUCIANA PALUZZI - Bond Girl Extraordinaire sur YouTube, (consulté le )
  3. (en) Ann Lloyd, Graham Fuller et Arnold Desser, The Illustrated Who's Who of the Cinema, Orbis Publishing, (ISBN 978-0-85613-521-7), p. 338
  4. Laurence Schifano, Le cinéma italien de 1945 à nos jours, Armand Colin, , 192 p. (ISBN 9782200614867, lire en ligne)
  5. [vidéo] Bond Girls Are Forever pt. 2 of 5 (sub. ITA) sur YouTube
  6. (en) « The Italian Connection » (consulté le )
  7. Bruno Icher, « Jean-Baptiste Thoret: «On peut (presque) tout apprendre avec John Ford» » (consulté le )
  8. (en) Tomas Knapko, « The Silent Stranger – The Full Story », sur spaghetti-western.net (consulté le )
  9. (it) anonyme, « Luciana Paluzzi diventa manager. Non reciterà più », La Stampa,‎ (lire en ligne)
  10. (en) Television Editorial Corporation, « Broadcast », Television/radio Age, vol. 28,‎
  11. (en) « Bond girl Luciana Paluzzi sells up $7m Mexican pad », sur mi6-hq.com,
  12. (en) Forbes, « PACIFIC PLAYGROUND », sur casadosestrellas.com, (version du 23 août 2013 sur Internet Archive)

Liens externes

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