Accueil🇫🇷Chercher

Louise Lawler

Louise Lawler est une artiste contemporaine née en 1947 à Bronxville, New York[1]. Elle vit et travaille à New York.

Louise Lawler
Naissance
Période d'activité
depuis
Nationalité
Drapeau des États-Unis américaine
Activité
Lieu de travail
Mouvement
Distinction

Depuis les annĂ©es 1970, elle questionne la relation entre l’œuvre d’art, son lieu d’exposition et le processus de crĂ©ation. Elle est connue pour ses photographies d'Ĺ“uvres d'art dans diffĂ©rents contextes : au sein d'un musĂ©e, chez un collectionneur, ou encore lors de l'installation ou du dĂ©montage d'une exposition. Figure de proue de l'appropriationnisme, elle s'illustre aussi bien dans la photographie que par des installations ou de l'art conceptuel. Elle est souvent rapprochĂ©e d'artistes telles que Cindy ShermanLaurie Simmons et Barbara Kruger au sein de ce que l'on appelle la "Pictures Generation"[2].

Aux États-Unis, elle est représentée par la galerie Metro Pictures de New York, en Allemagne par la galerie Sprüth Magers de Berlin, tandis qu'en France, elle était représentée par la galerie Yvon Lambert.

Biographie

Louise Lawler est nĂ©e en 1947 Ă  Bronxville, New York. Elle a Ă©tudiĂ© Ă  Cornell University dont elle sort diplĂ´mĂ©e en 1969[3]. La mĂŞme annĂ©e elle s'installe Ă  Manhattan oĂą elle commence Ă  travailler pour la galerie Castelli. Elle y rencontre Janelle Reiring qui fondera en 1980 la galerie Metro Pictures avec Helene Winer[4].

Ĺ’uvre

Le travail de Louise Lawler, dans ses diffĂ©rentes formes (installations, Ă©vĂ©nements, publications), analyse les systèmes de lĂ©gitimation de l'art, du goĂ»t et du style[5]. Elle s'intĂ©resse moins au processus original de crĂ©ation de l'Ĺ“uvre d'art qu'au contexte dans lequel celle-ci est nĂ©cessairement situĂ©e et qui dĂ©pend fortement de la sphère d'influence de l'artiste[6]. Souvent rapprochĂ© de l'approprationnisme ou de la critique institutionnelle, le travail photographique de Louise Lawler dĂ©crypte le monde de l'art en mettant en lumière les opĂ©rations quotidiennes de circulation et de prĂ©sentation des Ĺ“uvres[7].

Premiers travaux

L'œuvre sonore Birdcalls [Cris d'oiseaux] (1972, enregistrée en 1981) transforme les noms d'artistes célèbres en bruits d'oiseaux. Les artistes cités sont tous des hommes devenus célèbres au cours des années 1960 : Joseph Beuys, Donald Judd, Sol LeWitt, Gerhard Richter, Andy Warhol, Lawrence Weiner, etc. En 1970, Louise Lawler assiste plusieurs artistes pour l'exposition Projects: Pier 18 installée en extérieur sur une jetée du fleuve Hudson à Manhattan. Sur les trente-sept artistes invités à produire des interventions éphémères in situ il n'y a aucune femme. Comme le précisera Louise Lawler "les femmes impliquées dans le projet travaillaient beaucoup, mais toutes les œuvres présentées étaient signées par des hommes". En rentrant un soir après leur travail sur l'exposition, Louise Lawler et une amie artiste commencent à crier les noms d'artistes célèbres en imitant un oiseau. C'est une réponse instinctive et parodique au privilège qui était accordé aux artistes hommes à l'époque. Louise Lawler a plus tard expliqué : “Cette question de la reconnaissance du nom propre est un lien avec mon sentiment sur les interviews, à la crédibilité qui est donnée à une déclaration selon qui parle"[8].

Pour sa première exposition à Artists Space en 1978, Louise Lawler ne montre aucune des œuvres qu'elle produisait à l'époque (éditions, peintures, photographies). Elle décide plutôt d'emprunter un portrait de cheval datant de 1883 qu'elle avait repéré au-dessus d'une photocopieuse dans les bureaux de Aqueduct Racetrack, un champ de course et casino dans le Queens, New York. Elle accroche le portrait sur l'un des murs de la galerie vide par ailleurs. Pour signaler son geste, elle installe deux spots : l'un éclaire la peinture, l'autre est tourné vers la rue et semble interpeller les passants. L'artiste précisera en 2011 : “Cela m'intéressait d'emprunter quelque chose qui provenait d'un contexte différent, qui avait une autre signification” et ajoute "J'ai pensé qu'une peinture ancienne serait la chose la plus étrange à voir à Artists Space"[9].

A Movie Will Be Shown Without the Picture (1979)

En 1979, Louise Lawler prĂ©sente A Movie Will Be Shown Without the Picture [Un film sera montrĂ© sans l'image] au Aero Theater Ă  Santa Monica. Alors que la bande-sonore du film Les DĂ©saxĂ©s est diffusĂ©e dans la salle, l'Ă©cran reste vide durant toute la durĂ©e du film[10]. Cette pièce a Ă©tĂ© rejouĂ©e plusieurs fois avec des bandes-sonores de films diffĂ©rents, notamment en 1983 au Bleecker Street Cinema de New York avec L'Arnaqueur et en 2012 dans le cadre de la programmation du Stedelijk Museum avec La fièvre du samedi soir[11].

Arrangement of Pictures (1982)

La première exposition de Louise Lawler Ă  la galerie Metro Pictures en 1982 s'intitule Arrangement of Pictures [Arrangements d'images]. Elle sĂ©lectionne dans les rĂ©serves de la galerie des Ĺ“uvres d'autres artistes (Robert Longo, Cindy Sherman, Jack GoldsteinLaurie Simmons et James Welling) et les expose ensemble sous le titre Arranged by Louise Lawler [ArrangĂ© par Louise Lawler]. Cette sĂ©lection devait ĂŞtre vendue en un seul bloc, comme une Ĺ“uvre Ă  part entière. Son prix avait Ă©tĂ© fixĂ© en additionnant les prix de toutes les Ĺ“uvres individuelles majorĂ© de 10% (reprĂ©sentant la commission de Louise Lawler). La pièce n'a pas Ă©tĂ© vendue. Louise Lawler dĂ©clarera par la suite : « Lorsque Metro Pictures m'a invitĂ© Ă  faire une exposition en 1982, ils avaient dĂ©jĂ  une identitĂ©. Ils reprĂ©sentaient un groupe d'artistes dont le travail Ă©tait souvent liĂ© Ă  des questions d'appropriation, des artistes dont on parlait souvent ensemble. Une galerie gĂ©nère de la signification par le type d'Ĺ“uvres qu'elle dĂ©cide de montrer. J'ai consciemment rĂ©alisĂ© un travail qui “ressemblait” Ă  Metro Pictures [...] Metro Pictures Ă  cette Ă©poque a donnĂ© lieu Ă  ces Ĺ“uvres et a aussi formĂ© pour moi une mĂ©thode de travail Â»[12].

Louise Lawler prĂ©sente Ă©galement dans l'exposition des photographies d'Ĺ“uvres telles que « arrangĂ©es Â» par d'autres personnes notamment au sein de musĂ©es comme l'Art Institute of Chicago ou le Metropolitan Museum of Art ou encore chez des collectionneurs[13]. La galerie Metro Pictures lui donne les contacts de ses collectionneurs. Louise Lawler se rend chez eux et photographie leurs Ĺ“uvres sur place. Elle appelle ces photographies « arrangements Â», leurs titres indiquent Ă©galement le nom des collectionneurs, par exemple « Arranged by Barbara and Eugene Schwartz, New York City Â»[12].”

For Presentation and Display : Ideal Settings (1984)

Cette exposition est le fruit d'une collaboration entre Louise Lawler et Allan McCollum. Elle consiste en un arrangement de copies de socles et piètements, normalement conçus pour présenter les objets, afin d'en faire une œuvre sculpturale, à la manière d'un monument. L'installation était baignée dans une lumière d'ambiance, générée par des spots colorés. Ce travail a pu être interprété comme une critique des limites à l'art imposées par le capitalisme[14].

Photographies de la collection de Burton et Emily Tremaine (1984)

En 1984, Louise Lawler a accès à la maison des collectionneurs Burton et Emily Tremaine dans le Connecticut. Elle y photographie leur collection d'œuvres d'art du XXe siècle quelques années avant que celle-ci soit mise en vente chez Christie's en 1988[15]. Elle travaille avec un appareil photo 35 mm et avec la lumière disponible sur place (sans éclairage additionnel). La photographie Pollock and Tureen, Arranged by Mr. and Mrs. Burton Tremaine, Connecticut montre une peinture de Jackson Pollock accrochée au-dessus d'une porcelaine de Limoges. Dans Living Room Corner, Arranged by Mr. & Mrs. Burton Tremaine, New York City on peut voir une peinture de Robert Delaunay placée derrière une télévision et une sculpture de Roy Lichtenstein[16].

Something about TIme And Space But I'm Not Sure What It is (1998)

En 1998, Louise Lawler présente Something about TIme And Space But I'm Not Sure What It is. L'installation se compose de plusieurs photos en noir et blanc des Silver Clouds d'Andy Warhol. En réalité, il s'agit même de photos de la réinstallation de cette œuvre dans la d'Amelio Terras Gallery à New York. En 1966, Andy Warhol avait installé dans la galerie Leo Castelli, des coussins de plastique argenté, gonflé à l'hélium : cette installation, par définition éphémère, questionnait de manière ludique ainsi les notions d'œuvre et d'original.

Photographies des coulisses du monde de l'art

Louise Lawler a photographié les coulisses des foires Art Basel et Art Basel Miami Beach, du MoMA, de Christie's et de différentes galeries. Elle montre par exemple l'installation d'une œuvre de Richard Serra par des personnes en uniforme, une peinture de Gerhard Richter transportées avec soin par des installateurs portant des gants blancs ou posée contre un mur en attendant d'être accrochée, la tête du Picasso de Maurizio Cattelan emballée dans du plastique et posé à côté du reste du corps, une spin-painting de Damien Hirst visible par l'embrasure d'une porte . Louise Lawler a intitulé une de ses expositions en 2004 au Musée d'art contemporain de Bâle "Louise Lawler and Others" [Louise Lawler et les autres] soulignant le lien étroit que son travail entretient avec les œuvres d'autres artistes[17]. Pour l'exposition "Sequence 1 : Peintures et sculptures dans la collection François Pinault" au Palazzo Grassi en 2007, Louise Lawler présente un travail effectué quelques mois auparavant en 2006 dans les coulisses de l'exposition inaugurale du lieu "Where are we going". La photo Adolf (Must be installed 8 inches from the floor) [Adolf (Doit être installé à 8 pouces du sol)] (2006) montre l'œuvre Him [Lui] (2001) de Maurizio Cattelan (représentant Hitler enfant en train de prier) toujours dans sa caisse de transport, désamorçant ainsi l'effet de surprise et donc de provocation recherché par Maurizio Cattelan dans son œuvre[18] - [19].

Projets récents

Louise Lawler a collaboré avec l'artiste Liam Gillick en 2013 pour une exposition à la galerie Casey Kaplan. L'intervention in situ de Louise Lawler a consisté à utiliser deux de ses précédentes photographies : l'une d'une sculpture de Degas qui a été recadrée et retouchée et l'autre de trois œuvres de Carl Andre, Richard Serra et Gerhard Richter, étirée tout le long de l'espace d'exposition en un long bandeau de couleur non reconnaissable, placé à hauteur des yeux et reliant les différentes salles de la galerie entre elles [20] - [21].

En 2014, Louise Lawler a rĂ©alisĂ© une Ĺ“uvre pour panneau publicitaire sur la High Line de New York. La photographie intitulĂ©e Triangle (adjusted to fit) [Triangle (ajustĂ© pour rentrer)] (2008/2009/2011) montre des Ĺ“uvres des artistes Donald Judd, Frank Stella et Sol LeWitt exposĂ©es Ă  Sotheby's New York. L'image est lĂ©gèrement dĂ©formĂ©e par sa mise Ă  l'Ă©chelle Ă  la taille du panneau[22].

Collections

Les œuvres de Louise Lawler sont présentes dans les collections suivantes :

Allemagne

Autriche

Belgique

Canada

États-Unis

France

Israël

Italie

Mexique

Norvège

Portugal

  • Ellipse Foundation, Lisbonne

Pays-Bas

Suède

Suisse

Royaume-Uni

Expositions personnelles (sélection)

2014

  • Metro Pictures Gallery, New York, États-Unis
  • No Drones, SprĂĽth Magers London, Londres, Royaume-Uni
  • Adjusted, MusĂ©e Ludwig, Cologne, Allemagne

2013

2012

2011

  • No Drones, SprĂĽth Magers London, Londres, Royaume-Uni
  • Louise Lawler - Fitting at Metro Pictures, Metro Pictures Gallery, New York City, États-Unis

2010

2009

  • Taking place, SprĂĽth Magers, Berlin, Allemagne

2008

  • Metro Pictures, New-York, États-Unis

2007

  • Where is the nearest camera?, SprĂĽth Magers, Londres, Royaume-Uni
  • documenta 12, Cassel, Allemagne
  • No Official Estimate, Galerie Yvon Lambert, Paris, France

2006

  • Twice Untitled and Other Pictures (looking back), Wexner Center Galleries, Ohio, États-Unis

2005

  • Kunstverein Hamburg, Hambourg, Allemagne
  • In and Out of Place, Dia Art Foundation, New York, États-Unis

2004

  • Not there and other work, SprĂĽth Magers Lee, Londres, Royaume-Uni
  • Kunstmuseum, Bâle, Suisse
  • Looking Forward, Metro Pictures, New York, États-Unis

2003

2001

2000

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

1992

1991

1990

1989

  • The Show Isn't Over, Photographic Resource Center, Boston, États-Unis
  • Metro Pictures, New York, États-Unis

1988

1987

1986

1985

  • Interesting, Nature Morte, New York, États-Unis

1984

  • Home/Museum - Arranged for Living and Viewing, Matrix, The Wadsworth Atheneum, Hartford, États-Unis

1982

  • Another Gallery, Anna Leonowens Gallery II, Halifax, Canada
  • An Arrangement of Pictures, Metro Pictures, New York, États-Unis

1981

  • Jancar/Kuhlenschmidt, Jancar/Kuhlenschmidt Gallery, Los Angeles, États-Unis

1979

  • A Movie Will Be Shown Without the Picture, Aero Theater, Santa Monica, États-Unis

Notes et références

  1. (en) « Louise Lawler », sur whitney.org, (consulté le )
  2. (en) Douglas Eklund, « The Pictures Generation », sur www.metmuseum.org,
  3. « Louise Lawler », sur yvon-lambert.com (consulté le )
  4. (en) Rachel Wolff, « Impressive proportions », sur nymag.com, (consulté le )
  5. (en) « Louise Lawler, Arrangements of pictures », sur metropicturesgallery.com (consulté le )
  6. (en) « Louise Lawler, Probably not in the show », sur portikus.de, (consulté le )
  7. (en) « Stedelijk @ If I can't dance - Louise Lawler », sur stedelijk.nl, (consulté le )
  8. (en) « Louise Lawler », sur diaart.org (consulté le )
  9. (en) Rachel Wolff, « Impressive Proportions », sur nymag.com, (consulté le )
  10. (en) Susan Morgan, « Sex in the city », sur nytimes.com, (consulté le )
  11. (en) Anik Fournier, « Visitor account on 'A Movie Will Be Shown Without the Picture' », sur www.ificantdance.org (consulté le )
  12. (en) Douglas Crimp, « Indirect Answers », Artforum,‎ , p. 505 (lire en ligne)
  13. (en) « Louise LawlerArrangements of Pictures », sur metropictures.com, (consulté le )
  14. (en) « ALLAN McCOLLUM / LOUISE LAWLER DIANE BROWN GALLERY Ideal Settings: For Presentation and Display Kate Linker - ARTFORUM December, 1984 »
  15. (en) Rita Reif, « Christie's to Auction Works From Two Art Collections », sur nytimes.com, (consulté le )
  16. (en) « Pollock and Tureen, Arranged by Mr. and Mrs. Burton Tremaine, Connecticut », sur metmuseum.org, (consulté le )
  17. (en) « Louise Lawler Looking Forward », sur metropicturesgallery.com, (consulté le )
  18. « Louise Lawler », sur palazzograssi.it (consulté le )
  19. (en) « Louise Lawler », sur whitney.org (consulté le )
  20. (en) « NOVEMBER 1 – DECEMBER 21 », sur caseykaplangallery.com (consulté le )
  21. (en) Karen Rosenberg, « Liam Gillick / Louise Lawler », sur nytimes.com, (consulté le )
  22. (en) Graham Bowley, « A Louise Lawler Billboard for the High Line », sur artsbeat.blogs.nytimes.com, (consulté le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.