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Loi portant mesures d'urgence Ă©conomiques et sociales

La loi du portant mesures d'urgence économiques et sociales est une loi française mettant en œuvre trois mesures d’urgence économiques et sociales présentées par le président de la République Emmanuel Macron le en réponse à la crise du mouvement des Gilets jaunes.

Loi portant mesures d'urgence Ă©conomiques et sociales
Présentation
Titre Loi no 2018-1213 du portant mesures d'urgence Ă©conomiques et sociales
Pays Drapeau de la France France
Langue(s) officielle(s) France
Type Loi ordinaire
Adoption et entrée en vigueur
Législature XVe législature de la Ve République
Gouvernement Gouvernement Édouard Philippe (2)
Adoption
Promulgation

Lire en ligne

LĂ©gifrance

Contenu de la loi

Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat

L'article 1 de la loi prĂ©cise que les entreprises peuvent verser, pour les salariĂ©s rĂ©munĂ©rĂ©s jusqu’à 3 600 € par mois (3 SMIC), une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat qui sera exonĂ©rĂ©e, jusqu’à 1 000 €, de toutes cotisations sociales et d’impĂ´t sur le revenu. La prime doit ĂŞtre versĂ©e avant le . Un amendement du gouvernement exclut cette prime exceptionnelle des ressources prises en compte pour le calcul de la prime d’activitĂ©[1].

Anticipation de l’exonération des heures supplémentaires

Dans l'article 2, l’exonĂ©ration de cotisations salariales sur les heures supplĂ©mentaires prĂ©vue au par la loi de financement de la sĂ©curitĂ© sociale pour 2019 est avancĂ©e au . Elle est complĂ©tĂ©e par une exonĂ©ration de l'impĂ´t sur le revenu dans une limite annuelle de 5 000 €[1].

RĂ©tablissement de la CSG Ă  6,6 % pour certains contribuables

Avec l'article 3, Ă  compter du , le taux de contribution sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e (CSG) sur les revenus de remplacement est rĂ©tabli Ă  6,6 % (taux de prĂ©lèvement en vigueur avant le ) pour les retraitĂ©s dont le revenu fiscal de rĂ©fĂ©rence est infĂ©rieur Ă  22 580 € (34 636 € pour un couple). L’AssemblĂ©e nationale a votĂ© pour que le remboursement de la CSG prĂ©levĂ©e en excès Ă  partir du ait lieu en [1].

Revalorisation de la prime d'activité

Par ailleurs, l'article 4 de la loi spécifie que le Gouvernement doit remettre au Parlement un rapport sur la revalorisation exceptionnelle de la prime d'activité au , dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi. Ce rapport a pour objet de présenter un bilan de la mise en œuvre opérationnelle de cette disposition règlementaire et de son impact sur le pouvoir d'achat des foyers bénéficiaires. Il a également pour objet de proposer des pistes de réforme pour améliorer le recours à la prestation et son impact sur le pouvoir d'achat des ménages modestes[1].

Chronologie législative

Le projet de loi est présenté au Conseil des ministres du par Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé[2] - [3]. Instruit en procédure accélérée, il est adopté en première lecture, avec modifications, par l’Assemblée nationale, le [4], puis en première lecture, sans modification, par le Sénat le [5]. Il est promulgué le et la loi est publiée au Journal officiel le [6].

Coût des mesures et impacts budgétaires

MesuresFinancement
Heures supplémentaires2,4Taxe Gafa0,5
Gel de la taxe carbone3,9Niche Copé0,2
Prime d'activité2,5Réduction dépenses publiques1,5
Suppression hausse CSG1,5Modification baisse impôts sur les sociétés1,8
Total10,3 Md€4 Md€

Coût des mesures

Le coĂ»t des mesures en faveur du pouvoir d’achat, Ă  savoir les trois mesures dĂ©finies dans la loi et le gel de la taxe carbone, est Ă©valuĂ© Ă  10,3 milliards d'euros[7].

Financement

Le financement de ces mesures est assurĂ© par un plan d’économies de quatre milliards d’euros, avec notamment une taxe sur les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), pouvant rapporter 500 millions d’euros. Ce nouvel impĂ´t est toutefois subordonnĂ© Ă  un accord europĂ©en sur ce sujet. Dans l'Union europĂ©enne, les bĂ©nĂ©fices des multinationales du numĂ©rique sont en moyenne deux fois moins imposĂ©s que ceux des entreprises traditionnelles. Dans une perspective d'harmonisation des politiques fiscales, La Commission europĂ©enne a dĂ©voilĂ©, le , un projet de "taxe sur les services numĂ©riques" (TSN), un projet largement inspirĂ© d'une proposition formulĂ©e par Bruno Le Maire et Wolfgang Schäuble, l'ex-ministre allemand des Finances, ainsi que de leurs homologues espagnols et italien de l'Ă©poque. L'exĂ©cutif europĂ©en a proposĂ© aux États membres de taxer Ă  hauteur de 3 % le chiffre d'affaires (et non pas les seuls bĂ©nĂ©fices comme dans le système classique) gĂ©nĂ©rĂ©s par certaines activitĂ©s numĂ©riques. Divers Ă©tats sont toutefois opposĂ©s Ă  cette taxation[8]. NĂ©anmoins, Bruno Lemaire affirme que, mĂŞme sans accord, une taxe sera mise en place en France, qui portera sur le chiffre d’affaires de ces sociĂ©tĂ©s rĂ©alisĂ© en France. Il ajoute aussi que « Son champ pourrait inclure non seulement les revenus publicitaires mais aussi ceux liĂ©s Ă  l’exploitation des donnĂ©es personnelles des Français »[7].

Les autres mesures phares de financement sont la rĂ©duction des dĂ©penses publiques, la rĂ©duction de la niche CopĂ©, un mĂ©canisme d'exonĂ©ration fiscale en faveur des entreprises françaises, votĂ© Ă  l'occasion de la loi de finances pour 2005, et le gel de la baisse de l’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s. Mais, le monde des affaires a bien failli participer encore davantage Ă  l’effort de guerre. Il a Ă©tĂ© question un temps de diminuer de 3 milliards d’euros les 20 milliards d’euros d’exonĂ©ration de charges prĂ©vus en 2019, mais cette mesure a finalement Ă©tĂ© abandonnĂ©e peu de temps avant le dĂ©pĂ´t de la loi[7].

Pour compenser le reliquat de 6,3 milliards d'euros, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de laisser filer le dĂ©ficit budgĂ©taire qui est portĂ© de 2,8 % Ă  3,2 % (2,3% sans le CICE) dans le projet de loi de finances pour 2019. Lors de la prĂ©sentation de ce projet de budget, Bruno Le Maire se voulait tout de mĂŞme rassurant face aux attentes de Bruxelles, qui demande un dĂ©ficit infĂ©rieur Ă  3 % : « J'ai rappelĂ© (Ă  Bruxelles) que la ligne du gouvernement restait celle d'un rĂ©tablissement de nos finances publiques. La Commission europĂ©enne a parfaitement notĂ© les circonstances exceptionnelles dans lesquelles se trouvait la France »[9].

Notes et références

  1. « Loi du 24 décembre 2018 portant mesures d’urgence économiques et sociales », sur http://www.vie-publique.fr/, (consulté le )
  2. « Projet de loi portant mesures d’urgence économiques et sociales, n° 1516, déposé(e) le mercredi 19 décembre 2018 », sur http://www.assemblee-nationale.fr/, (consulté le )
  3. « Projet de loi portant mesures d’urgence économiques et sociales, n°1516, déposé(e) le mercredi 19 décembre 2018 - Etude d'impact et avis du Conseil d'État », sur http://www.assemblee-nationale.fr/, (consulté le )
  4. « Projet de loi portant mesures d’urgence économiques et sociales - Adoption en première lecture par l'Assemblée nationale », sur http://www.assemblee-nationale.fr/, (consulté le )
  5. « Projet de loi portant mesures d’urgence économiques et sociales - Adoption en première lecture par le Sénat », sur http://www.assemblee-nationale.fr/, (consulté le )
  6. « Projet de loi portant mesures d’urgence économiques et sociales - Promulgation », sur http://www.assemblee-nationale.fr/, (consulté le )
  7. Boris Cassel, Delphine Denuit, Sébastien Lernould, « Pouvoir d’achat : ce que vont coûter exactement les mesures de Macron », sur le site du Parisien, (consulté le )
  8. Justine Daniel, « Qu'est-ce que la taxe GAFA ? », sur https://www.touteleurope.eu/, (consulté le )
  9. Pierre Zéau, « Le Parlement adopte un projet de budget 2019 bouleversé par les «gilets jaunes» », sur le site du Figaro, (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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