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Liste des seigneurs de Termonde

Cette page présente la Liste des seigneurs de Termonde (en néerlandais : Dendermonde), ville de l'actuelle province de Flandre-Orientale en Belgique. La terre de Termonde devient rapidement la propriété de grandes familles et finit par disparaitre au sein des vastes domaines détenus par les comtes de Flandre puis leurs successeurs les ducs de Bourgogne.

Histoire

Termonde (en néerlandais : Dendermonde) est une ville néerlandophone de Belgique, chef-lieu d'arrondissement situé dans la province de Flandre-Orientale en Région flamande. Le nom a souvent été transformé au cours du temps : Termonde, Teneræmonda, Teneromonte, Tenremonde, Tenremuade[1].

La seigneurie de Termonde est à l'origine un alleu acquis par une famille gantoise qui exerçait l'avouerie de l'abbaye Saint-Bavon de Gand[2]. Elle se situe sur la rive droite de la Dendre, et releve du diocèse de Cambrai, doyenné de Bruxelles[3]. Puis elle s'étend sur des localités dépendant du doyenné d'Alost. Elle gagne ensuite le diocèse de Tournai, dans les doyennés de Gand et de Waes. Dans ce dernier cas, l'extension est liée à la concession par le comte de Flandre de terres relevant de son autorité[4].

La première trace de la seigneurie de Termonde date du XIe siècle. Une légende prétend relier Termonde à la Chanson des quatre fils Aymon et au Cheval Bayard, chanson de geste du cycle de Charlemagne, mais il ne s'agit que d'une légende[5]. Néanmoins, il demeure à Termonde une procession rituelle, ayant lieu tous les dix ans, autour du cheval géant Ros Beiaard[6].

Au début du XIIIe siècle, par mariage, un membre de la maison de Béthune devient seigneur de Termonde

En 1246, à la suite d'une nouvelle alliance, la seigneurie de Termonde échoit au comte de Flandres Gui de Dampierre. Au fil des héritages, la seigneurie échappe aux comtes de Flandre avant de leur revenir un siècle plus tard et de rester définitivement dans leurs mains[7].

Seigneurs issus des seigneurs de Gand

Des versions différentes de l'ordre de succession des titulaires de la seigneurie de Termonde existent jusqu'à Mathilde de Termonde (1185-1224)[8]'[9].

  • Reingot Ier de Gand est le premier nommĂ©[10]. Il apparait dans des chartes des annĂ©es 1046 Ă  1066[11]. Il semble qu'il s'agisse de Reingot, fils de Lambert, châtelain de Gand. Ce Reingot est le père du premier seigneur de Termonde confirmĂ©[12].
  • Reingot II de Gand, seigneur de Termonde, dit Le Chauve, fils de Reingot Ier, est Ă©galement parfois appelĂ© Rangot ou RĂ©my. Il obtient l'avouerie de l'abbaye Saint-Bavon de Gand. De ce fait, ses successeurs se diront avouĂ© de Tenremonde, de mĂŞme que les seigneurs de BĂ©thune qui Ă©taient avouĂ©s de l'abbaye Saint-Vaast d'Arras, ajoutèrent le titre d'avouĂ© Ă  leur seigneurie[11]. Reingot II souscrit avec Baudouin II de Gand, seigneur d'Alost, Ă  des lettres de Raoul, chambrier (chambellan) de Flandre, datant de 1095. Il a Ă©pousĂ© une dame nommĂ©e Adelwide qui lui apporte la terre de Termonde. Reingot et sa femme fondent[13] ou dotent l'Ă©glise collĂ©giale de Termonde, ils y instituent six chanoines. Il meurt le [3] ou le [11], voire en 1108[13]. Adelwide devenue veuve, prie Odon de Tournai, Ă©vĂŞque de Cambrai, d'affranchir les chanoines de Termonde de toutes obligations sĂ©culières par lettres passĂ©es en 1108. Elle meurt en 1110[13]. Le couple n'aurait pas eu d'hĂ©ritier.Les deux Ă©poux sont inhumĂ©s dans l'Ă©glise de Termonde[14].
  • Daniel de Termonde hĂ©rite de la seigneurie de Tenremonde[15]. Il est un proche parent d'Adelwide[14]. Il est Ă©galement avouĂ© de l'abbaye Saint-Bavon[16]. Il aurait participĂ© Ă  la première croisade au cĂ´tĂ© du comte de Flandre Robert II de Flandre[17]. En 1122, Charles le Bon, comte de Flandre, Ă©tant dans son château de Bruges, règle quelques diffĂ©rends entre Wlueric, abbĂ© de Saint-Bavon et Daniel Ă  propos des droits des avouĂ©s de l'abbaye. Daniel souscrit Ă©galement sous le nom de Daniel de Termonde aux lettres du comte Charles Ă  propos de l'abbaye de Loo en 1123. Après l'assassinat du comte de Flandre Charles en 1127, Daniel aide gĂ©nĂ©reusement Ă  venger sa mort[16]. Il est d'abord partisan de Guillaume Cliton, dans la compĂ©tition de Guillaume avec Thierry d'Alsace pour rĂ©cupĂ©rer le comtĂ© de Flandre[18]. Il souscrit une charte d'avril 1127 reconnaissant les coutumes et franchises de la ville de Saint-Omer, accordĂ©e par Guillaume, installĂ© comte de Flandre par le roi Louis le Gros[19]. NĂ©anmoins, il va soutenir les prĂ©tentions de Thierry d'Alsace[18] dès 1128[20] et lui rend hommage. En 1130 et 1133, il signe une charte Ă©mise par Thierry[19]. Le nom de la femme de Daniel de Termonde n'est pas connu mais il en eut plusieurs enfants dont Gautier Ier qui lui succède[21].
  • Gautier Ier de Termonde, fils de Daniel, devient Ă  son tour seigneur de Termonde et avouĂ© de Saint-Bavon[10]. Il se nomme Gautier avouĂ© de Tenremonde dans une charte de 1151, dans laquelle, avec le consentement de ses frères, il amortit un alleu situĂ© Ă  Cartelo au bĂ©nĂ©fice de l'abbaye d'Afflighem[22]. Cette mĂŞme annĂ©e 1151, il aplanit avec Laurette, dame d'Alost, veuve d'Yvain de Gand, (et fille de Thierry d'Alsace) des diffĂ©rends entre l'abbaye d'Afflighem et Bernier de Morsele[22]. Son Ă©pouse n'est pas connue. Il en eut trois enfants : Gautier II, Daniel et Thierry[22]. Thierry participe au siège de Constantinople en 1204, est connĂ©table du comte de Flandre Baudouin VI de Hainaut devenu empereur de Constantinople[22].
  • Gautier II de Tenremonde succède Ă  son père Gautier Ier dans la possession de la seigneurie de Termonde et en tant qu'avouĂ© de l'abbaye de Saint-Bavon. Il confirme Ă  l'Ă©glise d'Affleghem quelques donations faites par son père. Il se qualifie dans ses lettres de « prince et seigneur de Tenremonde ». Il Ă©pouse Adelize, dame de Buysscheure[23]'[24], laquelle devenue veuve, Ă©pouse GĂ©rard II, seigneur de Grimberghen. Elle concède aux religieux de l'abbaye Saint-Pierre de Gand l'exemption de tous pĂ©ages sur les terres composant son douaire. Son fils Bertoul, nĂ© d'un autre mariage consent Ă  cette donation[25]. Adelize va de nouveau confirmer cette faveur dans une charte de l'an 1210[26] Gautier II a eu deux filles, Mahaut ou Mathilde, future dame de Termonde et de BĂ©thune, avouĂ©e de Saint-Bavon et d'Arras[26] et Marguerite restĂ©e sans alliance[26].

Maison de BĂ©thune

  • Mathilde ou Mahaut de Termonde (1185-1224), fille de Gautier II, hĂ©ritière de Termonde, Lokeren, Meulebeke et de l'avouerie de Saint-Bavon, Ă©pouse Guillaume II, seigneur de BĂ©thune, avouĂ© de l'abbaye Saint-Vaast d'Arras, fils de Robert V, dit Le Roux, (Maison de BĂ©thune)[27], mort en 1213[28]. En 1193, les deux Ă©poux octroient Ă  l'Ă©glise Saint-Pierre de Gand, l'exemption de tous pĂ©ages sur leur terre de Tenremonde. L'annĂ©e suivante, Guillaume passe une charte, approuvĂ©e par son Ă©pouse et cinq de leurs enfants, assignant sur une de ses possessions de Warneton, une rente annuelle d'un marc d'argent accordĂ©e autrefois par Gautier de Tenremonde Ă  l'abbatiale Saint-Yved de Braine. Entre 1197 et 1203, Guillaume et Mahaut assignent divers dons Ă  l'abbaye de Clairmarais, Ă  l'abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer, Ă  l'abbaye des Dunes[29]. Guillaume meurt peu de temps après. Mahaut devenue veuve est retrouvĂ©e dans diffĂ©rents actes oĂą elle s'oppose Ă  Siger II châtelain de Gand au sujet de leurs droits respectifs en l'avouerie de Saint-Bavon. Les deux dĂ©signent des arbitres pour trancher leur diffĂ©rend vers 1206 ou 1216[30]. En 1221, Mahaut passe un accord avec Jeanne de Constantinople ou Jeanne de Flandre, comtesse de Flandre au sujet de l'attitude Ă  tenir vis Ă  vis de leurs serfs respectifs sur les terres d'Alost et Tenremonde[30]. Un des derniers actes de Mathilde consiste Ă  montrer sa piĂ©tĂ© en crĂ©ant une abbaye de religieuses de l'ordre de Citeaux en l'Ă©glise de Saint-Gilles de Tenremonde, oĂą est Ă©tablie en tant que première abbesse une dĂ©nommĂ©e Hedwide. Mahaut meurt la mĂŞme annĂ©e que cette fondation qui intervient fin 1223 ou dĂ©but 1224[30]. Après son dĂ©cès, sa sĹ“ur Marguerite demoiselle de Termonde, transfère l'abbaye dans un lieu dĂ©nommĂ© Zwyveque près de Tenremonde avec l'accord de Godefroid de Fontaines Ă©vĂŞque de Cambrai, son cousin, en l'an 1127[31]. Guillaume et Mathilde ont eu plusieurs enfants dont leur fils Robert seigneur de Termonde.
  • Robert VII de BĂ©thune, fils de Guillaume II de BĂ©thune, est seigneur de Tenremonde selon des chartes passĂ©es en 1224 et 1226. Puis il succède Ă  son frère aĂ®nĂ© en la seigneurie de BĂ©thune et en l'avouerie d'Arras. Il prend pour femme Élisabeth de MorialmĂ©. Il a remis en apanage Ă  son frère Guillaume Lokeren et Meulebeke[28]. Il accorde une charte communale ou keure Ă  Termonde en 1233[32]. Il meurt en 1248[27].La fille aĂ®nĂ©e du couple est l'hĂ©ritière des biens.

Comtes de Flandre

Bibliographie

  • LĂ©on Vanderkindere, La formation territoriale des principautĂ©s belges au Moyen Age, vol. 1, Bruxelles, H. Lamertin, 1902, lire en ligne.
  • AndrĂ© Du Chesne, Histoire gĂ©nĂ©alogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand et de Coucy et de quelques autres familles illustres, Paris, 1632, lire en ligne.
  • A. L. de Vlaminck, Cartulaire de l'abbaye de Zwyveke-lez-Termonde: 1e partie, Gand, 1869, lire en ligne.
  • Clemens Witsman, Notice sur des monnaies frappĂ©es Ă  Termonde, Gand, 1860, lire en ligne.

Notes et références

  1. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 63 de la table analytique Noms de lieux et de personnes.
  2. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 228.
  3. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 229.
  4. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 230.
  5. C. Witsman, cité dans la bibliographie, p. 6.
  6. (nl) « La saga de Termonde », sur Ros Beiaard Stad Dendermonde (consulté le )
  7. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 254.
  8. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie.
  9. André Du Chesne, cité dans la bibliographie.
  10. André Du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 136.
  11. André Du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 138.
  12. C. Witsman, cité dans la bibliographie, p. 7.
  13. C. Witsman, cité dans la bibliographie, p. 9.
  14. C. Witsman, cité dans la bibliographie, p. 11.
  15. Selon A. du Chesne, p. 136 et suivantes, derrière Reingot II qui aurait eu une fille, l'ordre de succession est le suivant : Gautier Ier époux de la fille de Reingot II, puis Daniel Ier, suivi de Gautier II, etc. La thèse ici présentée est celle rencontrée le plus fréquemment.
  16. A. Duchesne, cité dans la bibliographie, p. 139.
  17. C. Witsman, cité dans la bibliographie, p. 8.
  18. André Du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 122.
  19. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 116.
  20. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 153.
  21. A. Duchesne, cité dans la bibliographie, p. 140.
  22. A. Duchesne, cité dans la bibliographie, p. 141.
  23. De Vlaminck, cité dans la bibliographie, p.1 .
  24. Selon C. Witsman, cité dans la bibliographie, p. 11, l'épouse est Alix ou Alise de Locres (Lokeren).
  25. A. du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 142.
  26. A. du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 143.
  27. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 231.
  28. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 252.
  29. A. du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 144..
  30. A. du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 145.
  31. A. du Chesne, cité dans la bibliographie, p. 146.
  32. Annales de la Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand, De Busscher, (lire en ligne), p. 13.
  33. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 248.
  34. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 319.
  35. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 234.
  36. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 257.
  37. Léon Vanderkindere, cité dans la bibliographie, p. 320.

Articles connexes

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