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Liste de scientifiques tunisiens

Cette page présente une liste de scientifiques tunisiens considérés à partir de l'émergence d'une entité Tunisienne sous l'influence ottomane.

Époque ottomane (1574-1881)

Lorsque l’empire ottoman s’empara de la Tunisie, la détérioration scientifique ne cesse d’accroître. La seule institution qui a empêché un sort catastrophique pour le savoir public en Tunisie est l’université Zitouna qui s’est développée durant les dynasties ottomanes successives et qui fournit une formation particulièrement spécialisée en Sciences humaines et sociales comme la théologie, le fiqh, le hadith, l’arabe, la littérature et le droit avec peu d’arithmétique et de calcul. Cette situation explique le fait que tous les scientifiques notables de l’époque étaient des avocats, des poètes, des littéraires et des théologues.

Avec la crise du XIXe siècle survécu par la Tunisie, on remarque l’apparition de certains intellectuels qui ont eu une formation plus développée et qui ont essayé de faire des réformes pour le sauvetage du pays. C’est dans ce contexte-là que le Général Husseïn et Kheireddine Pacha, deux officiers de l’état qui ont eu une formation plus politique et plus scientifique grâce à leurs études spécialisées à l’École militaire du Bardo créée à cette époque pour résoudre le problème du manque de compétences appliquées à cause de la déficience du système de l’université Zitouna, sont apparus.

Les travaux des scientifiques et des littéraires de cette ère arrangés surtout par les familles Bayram, Ennaifer, Djaït et Ben Achour étaient considérables et s’inscriraient dans le cadre de ce qui sera intitulé par la suite « renaissance arabe ». Néanmoins, le protectorat français de Tunisie a été installé vers le mois d’avril 1881.

Intellectuels culturels

NomDisciplineÉpoque de l'apparition visiblePerformances
Ibn Abi DinarHistoireXVIIe siècleÉtudiant de l'université Zitouna, il devient juge malékite à Tunis, avant de composer en 1681 une œuvre fondamentale sur l'histoire de la Tunisie : Al Mu’nis fi Akhbar Ifriqya wa Tunis évoquant l'histoire de la province de l'Ifriqiya, nom porté par la Tunisie à l'époque, de l'Antiquité jusqu'au règne des Mouradites
Mohamed Seghir Ben YoussefThéologie islamique1691-1771Il rédige vers 1763 une importante œuvre sur l'histoire des débuts de la dynastie des beys husseinites en Tunisie : Tārīkh al-mashra al-milkī fī salṭanat awlād Alī Turkī (Chronique tunisienne du règne des fils d'Ali Turki). Le livre concerne principalement les évènements de l'arrivée au pouvoir de Hussein Ier Bey, son éviction par son neveu Ali Ier Pacha et le rétablissement puis le règne des fils d'Hussein, Mohamed Rachid Bey et Ali II Bey.
Hussein KhoujaThéologie islamique1666-1732Connaisseur des langues arabe, turque, latine et perse, il devient vite ministre de la Plume. Ce fait lui servira pour acquérir une expérience professionnelle lui permettant de publier certaines œuvres dont El assrar el kahina Bel Kina, un traité de botanique et pharmacopée sur le quinquina, écrit en 1726, plante importée des Amériques et utilisée par les marins de Méditerranée en prévention de plusieurs maladies, Bacha'ir ahl el iman bi foutouhat ahl othmane, une description de la culture, des sciences, de la géographie et de la vie politique des pays et des populations de l'Empire ottoman et Dhil bacha'ir ahl el iman bi tounes, un traité de géographie et d'histoire de la Tunisie, de la conquête turque au règne des premiers souverains husseinites, qui décrit notamment les principales villes comme Tunis, Kairouan, Sousse et Sfax.
Al Wazir Al SarrajHistoire1659-1735Al Wazir Al Sarraj, de son vrai nom Mohamed Ben Mohamed Al Wazir Al Sarraj Al Andalousi, né en 1659 et décédé en 1735 à Tunis, est un historien et chroniqueur tunisien. Al Wazir Al Sarraj est né dans une famille de lettrés et d'immigrants andalous. On rattache habituellement son nom aux Abencérages, qui vient de l'arabe Benou Al Sarraj, célèbre famille de hauts fonctionnaires et de lettrés andalous ayant fui la reconquête espagnole au XVIe siècle ; elle adopte le patronyme Al Wazir une fois arrivée en Tunisie. De formation religieuse, Al Wazir Al Sarraj est un professeur de théologie à l'université Zitouna de Tunis. S'inspirant de l'œuvre d'Ibn Abi Dinar, il rédige vers 1727 une importante œuvre portant sur l'histoire de l'Ifriqiya, nom porté par la Tunisie à l'époque, de l'Antiquité au début du XVIIIe siècle : Al Hulal Assundusia Fil Akhbar Attunusyya. Le livre est surtout une chronique de la vie politique et sociale de Tunis à l'époque ottomane et des premiers beys husseinites. La fin de l'œuvre insiste sur le règne de Hussein Ier Bey, fondateur de la dynastie dont Al Wazir Al Sarraj fait un éloge appuyé.
Hammouda Ben AbdelazizThéologie islamiqueXVIIIe siècleHammouda Ben Abdelaziz (أبو محمد حمودة بن محمد بن عبد العزيز), né au début du XVIIIe siècle à Tunis et décédé en 1787 à Tunis, est un ministre et chroniqueur tunisien. Il suit des études à la Zitouna mais se voit aussi formé par son père, Mohamed Ben Abdelaziz, ʿālim et savant religieux. Il commence sa carrière comme professeur à la Zitouna, lorsque Ali II Bey le remarque et le fait introduire à la chancellerie (diwan el incha) où travaille les secrétaires du bey. De plus, il est chargé de la formation du jeune prince, Hammouda Pacha, aux côtés du ministre des Finances Moustapha Khodja. Lors de l'accession au pouvoir d'Hammouda Pacha en 1782, Ben Abdelaziz devint son ministre et premier secrétaire. Il rédige une chronique sur le règne d'Ali Ier Pacha (1735-1756) et le début du règne des fils d'Hussein Ier Bey, nommée Al kitab al bachi. L'historien Ibn Abi Dhiaf note qu'il excelle aussi dans la poésie. Hammouda Pacha lui désigne comme élève et auxiliaire le mamelouk Youssef Saheb Ettabaâ, nouvellement arrivé à la cour du Bardo, qui commence sa carrière à son service comme garde des sceaux.
Famille BayramThéologie islamique1718-1943La famille Bayram est une famille tunisienne qui appartient à la notabilité tunisoise et dont les membres s’illustrent dans les sciences religieuses à l'époque husseinite. Elle descend de Baïram Al Turki, officier dans l'armée ottomane, venu en Tunisie en 1574, à l'époque de Sinan Pacha. Parmi ses descendants, entre la deuxième moitié du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle, se trouvent des lettrés et des savants religieux : bach mufti (puis Cheikh El Islam après les réformes de 1840), muftis, cadis hanéfites et notaires. Le premier à avoir occupé des fonctions religieuses a été Mohamed Bayram I[1]. Son fils hérite de ses oncles maternels chérifs la fonction de nakib al achraf, syndic des descendants du prophète Mahomet. Les plus célèbres des Bayram furent Mohamed Bayram I, II, III, IV et V qui sont tous des scientifiques notables qui travaillaient sur le Fiqh et la théologie islamique.
Famille EnnaiferThéologie islamique1807-1993La famille Ennaifer est une famille tunisienne qui appartient à la grande notabilité tunisoise et s'illustre dans le domaine religieux. L'ancêtre de la famille, Abou Annour, se serait installé à Tunis à la fin du XVIIe siècle après avoir quitté Sfax en qualité de commerçant parfumeur. Son arrière-petit-fils, Ahmed, riche commerçant de parfum, donne la progéniture de cette famille qui offre à partir du XIXe siècle un grand nombre d'oulémas : enseignants (mudarris), notaires, cadis, muftis et bach muftis de rite malékite.
Famille Ben AchourThéologie islamique et droitDepuis 1815La famille Ben Achour est une famille tunisienne appartenant à la notabilité religieuse tunisoise. L'ancêtre des Ben Achour, appartenant au clan des chérifs idrissides, quitte l'Andalousie à l'aube du XVIIe siècle et s'installe au Maroc puis à Tunis dans la deuxième moitié du même siècle. Il détient une zaouïa au Maroc et en fonde une autre à Tunis. Riches propriétaires terriens, la famille Ben Achour compte un nombre d'intellectuels et de notables. De nos jours, Yadh Ben Achour, Rafâa Ben Achour et Mohamed El Aziz Ben Achour sont des professeurs universitaires modernes et jouent un rôle important dans la promotion de la littérature et le droit constitutionnel en Tunisie.
Famille DjaïtThéologie islamiqueDepuis 1650La famille Djaït est une famille tunisienne qui appartient à la grande notabilité tunisoise. Originaires du Yémen, ses membres s'installent à Kairouan. À l'aube du XVIIIe siècle, l'un d'eux, Mohamed Djaït, un ouléma réputé, s'installe à Tunis ; sa descendance compte de brillants savants religieux — enseignants (mudarris), notaires (udul) et muftis — mais aussi des commerçants et des propriétaires fonciers. On trouve certains de ses membres dans l'administration beylicale, comme secrétaire beylical, ministre et caïd-gouverneur, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle.
Mohamed NakhliThéologie islamique1869-1924Mohamed Nakhli (محمد النخلي), né en 1869 à Kairouan et décédé en 1924 à Tunis, est un universitaire et réformateur tunisien. Professeur à l'université Zitouna mais aussi exégète, jurisconsulte, historien, écrivain et poète, il est surtout connu pour ses idées libérales inspirées des enseignements des principaux réformateurs musulmans du XIXe siècle, notamment du cheikh Mohamed Abduh et de Jamal Al Dîn Asadabadi. Il contribue durant 35 ans à former, suivant une méthode appropriée aux exigences des temps nouveaux, une pléiade de grands clercs qui occuperont les plus hautes charges civiles et religieuses de Tunisie, parmi lesquels le savant Mohamed Tahar Ben Achour, le grand cadi Mohamed Sadok Ennaifer, le jurisconsulte Béchir Ennaifer ainsi que le cheikh Albelhamid Ben Badis, président de l'Association des oulémas musulmans algériens. Le professeur Nakhli enseigne également à la Khaldounia, établissement créé en 1896 par le mouvement des Jeunes Tunisiens en vue de dispenser un enseignement portant sur les matières non étudiées à la Zitouna comme les mathématiques et les sciences physiques. Il contribue à la réforme de l'enseignement en Tunisie en membre actif du conseil de perfectionnement du Collège Sadiki mis en place en 1906. Mohamed Nakhli ne cesse de prôner durant sa vie, tant dans ses cours et conférences que dans ses écrits, la nécessité de concilier la science et la religion.
Mahmoud KabadouThéologie islamique1812-1871Mahmoud Kabadou (محمود قابادو), né en 1812 et décédé en 1871 à Tunis, est un théologien et universitaire tunisien. Ce cheikh est considéré, avec son professeur Sidi Brahim Riahi, comme le premier religieux réformateur en Tunisie et le premier idéologue moderne de la notion de progrès en islam. Il devient le maître à penser de Kheireddine Pacha, des généraux Husseïn et Rustum dont il est le professeur, mais aussi de nombreux autres oulémas réformateurs de l'université Zitouna dont Mokhtar Chouikha, Mohamed Snoussi ou encore Mohamed Bayram V.
Salem BouhajebLittérature arabe1824-1924Salem Bouhageb (سالم بوحاجب), né en 1824 ou 1827 à Bembla et décédé le à La Marsa, est un réformateur, jurisconsulte et poète tunisien. Considéré comme l'un des premiers réformateurs tunisiens, il fait partie de ce mouvement du XIXe siècle — composé notamment de Kheireddine Pacha, Mahmoud Kabadou, Mohamed Tahar Ben Achour, Mohamed Nakhli, Ibn Abi Dhiaf, Mokhtar Chouikha, Mohamed Snoussi et Mohamed Bayram V — qui défend l'idée de modernisme. Bouhageb pose les bases du débat autour de la compatibilité entre la modernité et la tradition arabo-musulmane. Il a aussi été orateur, faqîh et poète grâce à l'impulsion de Mahmoud Kabadou.
Famille SnoussiThéologie islamique1851-1965La famille Snoussi est une famille tunisienne de la notabilité tunisoise installée à la fin du XVIIIe siècle à Tunis après avoir quitté Le Kef. Composée de brillants lettrés, elle garde la mémoire d'une lointaine origine de Tripolitaine. Elle est spécialisée en littérature arabe et en islamologie
Mokhtar ChouikhaThéologie islamique1834-1910Mokhtar Chouikha, né le à Tunis et décédé le à La Marsa, est un réformateur et magistrat tunisien. Fils de Mohamed Chouikha, il poursuit des études classiques à la mosquée Zitouna et devient par la suite un scientifique et un juge de très haute notoriété.
Sidi Brahim RiahiThéologie islamique1766-1850Sidi Brahim Riahi, de son vrai nom Abou Ishak Ibrahim Ben Abdelkader Riahi, né en 1766 à Testour et décédé le à Tunis, est un ambassadeur, théologien et saint tunisien. Érudit musulman sunnite, il est également poète. Il meurt durant la Nuit du Destin, la nuit du 27e jour du mois de ramadan de l'année 1266 tout en laissant une série de livres volumineux.

Époque coloniale (1881-1956)

La période coloniale se caractérisait par la naissance de plusieurs scientifiques qui ont tenté de sensibiliser le peuple et l’encourager à s’opposer au colonisateur et à corriger leur situation[2]. Ces scientifiques appartiennent à deux catégories parfaitement distinctes qui sont celle des alumni de l’université Zitouna et celle des alumni de l’école de la rue du Pacha, du collège Sadiki… et qui ont poursuivi leurs formations universitaires en général ailleurs en France et en Allemagne. Pour certains oulémas de l’université Zitouna, leur rôle est de former une équipe intellectuelle qui militera pour faire des réformes efficaces au système tunisien et de constituer des assemblées engagées syndicales ou plutôt politique. En effet, Abdelaziz Thâalbi qui était un étudiant de l’université Zitouna est l’un des fondateurs potentiels du parti du Destour et Mohamed Fadhel Ben Achour contribua à l’organisation officielle de la réunion constituante de l’UGTT qui eut lieu à la Khaldounia le [3].

Quant aux étudiants du collège Sadiki et des écoles francophones, ils ont opté pour le soutien de quelques valeurs occidentales comme le modernisme et la laïcité et ils ont introduit de nouvelles formes d’objection contre le colonisateur comme la militance diplomatique par le lobbying et la militance culturelle par la fondation des instituts modernes et des groupes intellectuels visant la diffusion, la promotion et la mise en relief de la culture arabe et surtout tunisienne comme La Rachidia et les cafés culturels parus entre les deux guerres mondiales comme le Taht Essour[4].

On remarque aussi la naissance ou la résidence de certains scientifiques français en Tunisie qui se sont bien développés et qui devinrent renommés mondialement comme Charles Nicolle[5], Prix Nobel et instaurateur de l’Institut Pasteur de Tunis, et Gaston Bouthoul[6], créateur de la polémologie et membre de l’Institut de France. Néanmoins et en bref, les scientifiques tunisiens de cette époque étaient surtout des promoteurs aux niveaux de certaines sciences humaines fondamentales comme la littérature, le droit, la sociologie et l'Histoire. L'existence de ces pionniers a servi pour l'obtention de l'indépendance de la Tunisie en 1956[7].

Les Français naturalisés tunisiens

La Tunisie a connu aussi pendant le protectorat français la naissance et la célébrité de certains Français qui sont y nés ou qui y ont fait leur carrière scientifique. Par exemple, Charles Nicolle, lauréat du Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1928, avait une grande passion pour la Tunisie qui l'a adopté, a fait une grande partie de ses recherches scientifiques en Bactériologie au sein de l'Institut Pasteur de Tunis, en fut directeur de 1903 jusqu'à son décès à Tunis où il fut enterré[8]. Gaston Bouthoul, illustre membre du Collège de France et fameux créateur de la polémologie, est né à Monastir en 1893 et y vit sa première enfance[9]. Paul Sebag, sociologue français connu pour ses publications en rapport avec l'histoire de la Tunisie et des quartiers juifs de Tunis, est né à Tunis en et a été même impliqué dans l'opposition communiste au gouvernement de Vichy en Tunisie[10]. Henry Normand, médecin et entomologiste, publie en 1936 une Contribution au catalogue des coléoptères de Tunisie, toujours citée en référence, qu’il a réalisée pendant sa longue carrière en Tunisie entre 1892 et son décès au Kef en 1959[11].

Scientifiques zitouniens

Les premières réformes de l'université Zitouna datent de 1856 mais c'est Sadok Bey qui amorce les premiers véritables changements dans le rôle de l'université qui se manifestent par le décret qu'il promulgue le .

Celui-ci spécifie les matières et les ouvrages destinés à l'enseignement[12] ; à cela s'ajoute la création du collège Sadiki où tous les enseignants sont issus de la Zitouna.

Au début du XXe siècle, la Zitouna profite également des réformes modernistes impulsées par l'élite intellectuelle qui a fondé l'association de la Khaldounia avec trois membres du mouvement des Jeunes Tunisiens : Abdeljelil Zaouche, Ali Bach Hamba et Hassen Guellaty. Attentifs aux grèves tenues à l'université al-Azhar en 1909, à l'attitude de Taha Hussein et aux cours modernes dispensés dans le même temps à la Khaldounia, 800 étudiants de la Zitouna organisent dès 1910 d'importantes grèves ainsi que des meetings réclamant la modernisation de l'enseignement et la constitution d'une commission de réformes[13] - [14].

Cette commission voit finalement le jour en 1945, sous la présidence de Mohamed Tahar Ben Achour et composée de Mohamed Salah Ben Mrad ainsi que d'autres savants tunisiens renommés et des membres actifs du mouvement national. Cette commission insiste pour inscrire obligatoirement au programme les disciplines scientifiques modernes et les langues étrangères, pour réviser les méthodes pédagogiques par la mise en place d'un enseignement écrit, d'horaires réguliers et précis et d'une diminution de la longueur du cycle d'études. Un contrat est signé en 1947 entre cette université et la Khaldounia pour que soit créé, au sein de la Zitouna, des postes d'enseignement en sciences physiques et naturelles, en histoire-géographie et en philosophie. Les réformateurs insistent également pour obtenir leur exonération de la mejba et leur exemption du service militaire. Le processus de réforme de l'université causa du souci aux autorités du protectorat[15] ; l'administration accusa ainsi les Jeunes Tunisiens d'avoir organisé l'agitation des étudiants zitouniens.

Néanmoins, le rôle des savants de la Zitouna n'était pas toujours réformiste[16]. D'ailleurs, les idées de Tahar Haddad à propos de l'Émancipation de la femme ont vu une opposition extrême de la part de l'université[17] - [18] menée par Mohamed Salah Ben Mrad et Amor Berri Medani[19].

Scientifiques indépendants

Certains scientifiques n'étaient pas affilié à aucun courant politique ou culturel de l'époque. En effet, Tawhida Ben Cheikh était une femme médecin, pédiatre puis gynécologue tunisienne et la première femme musulmane du monde arabe à exercer ces métiers. Elle était bénévole. Néanmoins, elle n'est jamais affiliée au Néo-Destour[20]. Aussi, Dorra Bouzid, l'une des premières pharmaciennes en Tunisie, était engagée politiquement sans avoir partie au mouvement néo-Destourien[21]. En outre, Mohamed Laroussi Métoui et Mnawar Smadeh, poètes notables et spécialistes en littérature arabe, n'étaient pas affiliés à un groupe particulier.

Époque contemporaine (1956-2014)

Scientifiques connus en Tunisie

Certains scientifiques ont été renommés publiquement en Tunisie grâce à des critères particuliers et non pas pour leur parcours scientifique et leurs contributions au cours de la Science. On distingue trois types de ces personnalités. En effet, il y a ceux qui sont connus pour un exploit scientifique ponctuel comme les découvertes scientifiques ou les prix décernés, il y a ceux qui ont assumé des postes politiques durant le règne d’Habib Bourguiba et ses successeurs et il y a ceux qui devinrent populaires grâce à des apparitions médiatiques.

Scientifiques connus pour une performance scientifique remarquable

Certains scientifiques renommés en Tunisie ne figurent pas dans la liste des scientifiques les plus fructueux vu que leurs performances bibliométriques.

Nom et prénomDisciplinePerformance remarquable
Habiba Bouhamed ChaâbouniGénétique humaineObtention du Prix L’Oréal-Unesco[22]
Mouldi AmamouGastrologieTravaux gastroentérologiques[23]
Hamza EssaddamOrthopédieTravaux orthopédiques[24]
Rachid MechmècheCardiologieCardiovasculaire[25]
Hammadi SammoudLittératureTravaux sur la traduction[26]
Béchir JarrayaNeurologieTravaux sur la dopamine[27]
Muhammad Rachad HamzaouiLittératureTravaux sur la terminologie arabe[28]
Hédi Ben MaïzNéphrologieTravaux sur les outils utilisés en néphrologie[29]

Scientifiques connus pour un rôle politique assumé

Certains scientifiques ont opté pour faire un exploit politique et participer à la haute direction de l'état plutôt que s'engager à faire des recherches scientifiques notables.

Scientifiques renommés pour des apparitions télévisées

Certains scientifiques sont connus pour leurs différentes apparitions télévisées notamment à la Télévision tunisienne 1.

Nom et prénomDisciplinePerformance
Hichem DjaïtLittératureApparition télévisée
Mourad SakliMusicologieApparition télévisée
Mohamed GarfiMusicologieApparition télévisée

Bibliographie

Œuvres

  • Mohamed Boudhina, (1992), Tunisiens célèbres, éd. Cérès, Tunis
  • Hichem Djait, Mohamed Talbi, Farhat Dachraoui, Abdelmajid Dhouib, Mhamed Ali Mrabet (2008). Histoire Générale de la Tunisie
  • Mohamed Salah Lejri (1975), L'Évolution du mouvement national tunisien : des origines à la Deuxième Guerre mondiale
  • Mahmud Abd al-Mawla (1984), L'Université zaytounienne et la société tunisienne

Émissions

  • Compétences tunisiennes (2012), Télévision tunisienne 1
  • Les ouléma de Tunisie (2013), Télévision tunisienne 1 : émission qui se base dans son choix des scientifiques tunisiens à évoquer sur la qualité de leurs travaux. Malheureusement, puisque l'émission est faite par Hédi Rouchou et Habib Allani, deux scientifiques de l'Université Zitouna, seuls les professeurs et les élèves de l'Université Zitouna y sont cités.
  • Nojoum Fi Dhekira (2003), Télévision tunisienne 1

Articles connexes

Références

  1. (fr) Mohamed El Aziz Ben Achour, Catégories de la société tunisoise dans la deuxième moitié du XIXe siècle, éd. Institut national d'archéologie et d'art, Tunis, 1989
  2. (fr)Leaders Tunisie (2012), L'enseignement de la Tunisienne du début du XXe siècle à l'Indépendance, Leaders Tunisie, 11 août 2012
  3. (fr)Leaders Tunisie (2009), Cheikh El Fadhel Ben Achour: l'illustre érudit et l'esprit éclairé, Leaders Tunisie, 26 mars 2009
  4. (fr)Jouini, Yasmine (2009), Des cafés littéraires de Tunis au début du XXe siècle, Jeunes tunisiens, 01 janvier 2009
  5. (fr)Leaders Tunisie (2013) Comment Charles Nicolle a ramené à la Tunisie le premier Prix Nobel, Leaders Tunisie, 16 juillet 2013
  6. (en)Young, Nigel J. (2010), The Oxford International Encyclopedia of Peace, OUP, (ISBN 978-0-1953-3468-5)
  7. (fr)Quemeneur, Tramor (2004), 100 fiches d'histoire du XXe siècle, Bréal éditions, (ISBN 978-2-7495-0341-7)
  8. (en) « for his work on typhus » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physiology or Medicine 1928 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 25 novembre 2010
  9. (en)Jerónimo Molina, Bouthoul, Gaston, in Nigel Young (Ed.), The International Encyclopedia of Peace, vol. I. Oxford University Press, Oxford 2010
  10. (fr) Biographie de Paul Sebag par Mohamed Kerrou (Harissa.com)
  11. Robert Constantin, Mémorial des coléoptéristes français, supplément au no 14 du bulletin de l'ACOREP, novembre 1992, p. 66
  12. Mahmud Abd al-Mawla, L'Université zaytounienne et la société tunisienne, éd. Maison Tiers-Monde, Tunis, 1984, p. 83
  13. Mohamed Salah Lejri, L'Évolution du mouvement national tunisien : des origines à la Deuxième Guerre mondiale, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1975, p. 160
  14. Revue d'histoire maghrébine, no 2, 1974, p. 164
  15. (ar) Mohamed Fadhel Ben Achour, Le mouvement littéraire et intellectuel en Tunisie au XIVe siècle de l'hégire (XIXe – XXe siècle), éd. Alif, Tunis, 1998
  16. (fr) Noureddine Sraïeb, « Islam, réformisme et condition féminine en Tunisie : Tahar Haddad (1898-1935) », CLIO HFS, n°9/1999, 21 mars 2003
  17. Souad Bakalti, La femme tunisienne au temps de la colonisation : 1881-1956, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », , 307 p. (ISBN 978-2-7384-4549-0, OCLC 1023287354, lire en ligne)
  18. (en) Portrait de Tahar Haddad (Tunisian Community Center)
  19. (fr) Samir Sobh, « Tahar Haddad, le féministe », La Gazette du Maroc, 14 août 2006
  20. « La famille médicale tunisienne en deuil : La doyenne des médecins tunisiens n'est plus », La Presse de Tunisie, no 24 462, (ISSN 0330-9991, lire en ligne)
  21. (fr)Zmerli, Moncef (2006), Première officinale tunisienne, Première femme journaliste en Tunisie, Fondatrice de la presse féminine arabo-africaine, Essaydali de Tunisie, No. 100 p. 40-42
  22. AUF, « La chercheuse Habiba Bouhamed Chaabouni, parmi les lauréates du prix L'Oréal-Unesco », sur http://www.auf.org, (consulté le )
  23. (fr)Profil de Mouldi Amamou, Guide.tn (Consulté le 30 septembre 2014)
  24. (fr)Profil de Hamza Essadam, Samy Ghorbel, 21 avril 2009, Jeune Afrique (Consulté le 30 septembre 2014)
  25. (fr)Leaders Tunisie (2008), Cardiovasculaire: le Pr Mechmèche rafle le Prix 2008, 12 décembre 2008, Leaders Tunisie (Consulté le 16 décembre 2014)
  26. (fr)Leaders Tunisie (2014), L'université tunisienne honore, enfin ses pionniers, 18 juin 2014, Leaders Tunisie (Consulté le 16 juin 2014)
  27. (fr)UVSQ (2012), Béchir Jarraya reçoit le prix de l'Académie nationale de médecine, 28 février 2012, UVSQ (Consulté le 16 novembre 2014)
  28. (ar)Professor Muhammad Rachad Hamzaoui, King Faisal International Prize (Consulté le 16 novembre 2014)
  29. (fr)Leaders Tunisie (2009), Professeur Hédi Ben Maïz, 31 mars 2009, Leaders Tunisie (Consulté le 16 novembre 2014)
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