Accueil🇫🇷Chercher

Liste de langues construites

On appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une langue qui résulte d'une création normative consciente d'un ou de plusieurs individus et qui a suscité une communauté de locuteurs. C'est notamment le cas de l'espéranto, seule langue construite comptant un nombre significatif de locuteurs, nettement plus que 90 % des locuteurs de langues construites[1], parlée dans plus de 120 pays du monde. Parmi les autres langues construites parlées qui ont au mieux cent fois moins de locuteurs et qui ont dépassé le stade du simple projet on peut citer notamment son dérivé ido, le volapük qui a connu scissions et désagrégation dès 1890 et que l'espéranto a supplanté , l'interlingua, et plus récemment le lojban, le pandunia, le toki pona. Les langues construites parlées peuvent être distinguées des projets et esquisses de projets de langue construite, notamment de langues imaginaires utilisées dans les œuvres de fiction : klingon (Star Trek), na'vi (Avatar), elfiques (Seigneur des Anneaux), etc.

Cet article est une liste d'exemples de langues construites parlées (moins d'une dizaine) et de projets ou esquisses de langues construites - sans une communauté significative de locuteurs -. Ces langues, n'ayant pas ou quasiment pas de soutien étatique ou d'une communauté ethnique, comportent un nombre de locuteurs relativement restreint, y compris pour les plus importantes d'entre elles.

Cette liste n'a pas pour vocation à regrouper toutes les langues construites ayant été élaborées.

Elle vise à rendre compte de la variété des langues construites dans leur démarche, leur but ou leur portée, en nombre de locuteurs.

Toutes les langues construites possédant un article sur Wikipédia se trouvent a priori dans la Catégorie:Langue construite.

Langues construites, en nombre de locuteurs

Les estimations du nombre de locuteurs sont souvent difficiles.

LangueISODate de créationAuteurOrganisme
de régulation
LocuteursVersion Wikipedia
EspĂ©rantoeo, epo1887Ludwik Lejzer ZamenhofAcadĂ©mie d'espĂ©rantoestim. 100 000 - 10 millions
1 000 - 2 000 natifs (1996, estim.)[2]
Wikipédia en espéranto (stats)
Interlinguaia, ina1951International Auxiliary Language Association, Alexander GodeUnion Mundial pro Interlingua3 000 - 10 000WikipĂ©dia en interlingua (stats)
Klingontlh1984Marc OkrandThe Klingon Language Instituteenv. 2 500 locuteurs
Interslave2006Jan van Steenbergen et VojtÄ›ch Merunka2 000 - 10 000
Idoio, ido1907Louis Couturat, Louis de BeaufrontUniono por la Linguo Internaciona Idoenv. 2 000 - 5 000WikipĂ©dia en ido (stats)
Interlingue (Occidental)ie, ile1922Edgar de Wahl500 - 1 000WikipĂ©dia en interlingue (stats)
Toki pona2001Sonja Elen Kisaune trentaine de locuteurs de bon niveau, quelques centaines d'un niveau raisonnable
Lingwa De Planeta

(Lidepla)

2010 Dmitri Ivanov env. 50 (estimation basée sur une partie des membres actifs du groupe Facebook)
Kotavaavk1978Staren FetceyKotava Avanedaenv. 40Wikipédia en kotava (stats)
Lojbanjbo1987Réformistes du loglan20 - 100Wikipédia en lojban (stats)
Lingua franca novalfn1965George Boereeenv. 30Wikipédia en lingua franca nova (stats)
VolapĂĽkvo, vol1879Johann Martin Schleyer25 - 30
en 1889, une estimation (très large) donnait 210 000 locuteurs
Wikipédia en volapük (stats)

Langues et projets de langues construites, classées par but

Langues internationales auxiliaires

  • Elles ont plus de 1000 locuteurs, peuvent traduire les chefs d'oeuvre de la littĂ©rature mondiale et la littĂ©rature scientifique, ont une implantation sur les cinq continents, une expĂ©rience plus que dĂ©cennale...
  • espĂ©ranto (1887), de très loin la plus rĂ©pandue des langues construites par son nombre de locuteurs, sa littĂ©rature, sa musique. etc.
  • ido (1907 Vienne, Autriche et Paris, France), espĂ©ranto rĂ©formĂ©, plus naturaliste que ce dernier, fut crĂ©Ă© spĂ©cifiquement pour devenir langue commune en Europe en 1907 par la dĂ©lĂ©gation des responsables reprĂ©sentant leurs pays europĂ©ens.
  • interlingua (1951), langue latine naturaliste, se lisant aisĂ©ment mais s'Ă©crivant plus difficilement.

Projets de langues Ă  vocation internationale

Elles n'ont qu'une partie des caractéristiques des langues internationales et généralement très peu ou pas de locuteurs

  • afrihili, basĂ©e sur les langues bantoues, langues Ă  classes
  • BASIC English (1930), 850 mots standards, grammaire rĂ©duite et simplifiĂ©e. BASIC est l'abrĂ©viation de British, American, Scientific, International, Commercial caractĂ©risant les domaines de prĂ©dilection de la langue
  • bolak ou langue bleue (1899), langue internationale destinĂ©e Ă  favoriser le libre-Ă©change intellectuel et le commerce international. Projet abandonnĂ© par l'auteur en faveur de l'Ido.
  • l'espĂ©ranto a donnĂ© naissance Ă  des projets plus ou moins nouveaux ou parfois de simples rĂ©formes
    • mondlango (2002), crĂ©Ă©e Ă  partir de l'espĂ©ranto et de l'anglais
    • neo, un simili espĂ©ranto plus latin et naturel
    • signuno, espĂ©ranto en langue des signes
  • interglossa, glosa (1943), langue analytique (grammaire chinoise, vocabulaire grĂ©co-latin)
  • kotava (1978), langue a priori, semi-flexionnelle avec un riche système d'affixes (prĂ©fixes, suffixes)
  • Lingwa De Planeta (2010), fondĂ©e sur les langues les plus parlĂ©es dans le monde : l'arabe, le chinois, l'anglais, le français, l'allemand, le hindi, le persan, le portugais, le russe et l'espagnol.
  • lingua franca nova (1998), langue latine en plus analytique, inspirĂ©e de la lingua franca du Moyen Ă‚ge
  • latino sine flexione (1903), latin simplifiĂ©, inventĂ© par le cĂ©lèbre mathĂ©maticien italien Giuseppe Peano
  • lingua sistemfrater, la langue la plus simple au monde, selon son auteur Pham Xuan Thai, l'un des rares crĂ©ateurs de langues artificielles vivant en Asie; sa grammaire copiant la simplicitĂ© grammaticale des langues asiatiques telles que le chinois ou l'indonĂ©sien en ferait la langue universelle par excellence, d'autant que l'auteur traduisit la Charte de l'ONU et d'importants textes philosophiques et religieux pour dĂ©montrer son aptitude Ă  cet Ă©gard. Tous ses mots sont totalement invariables, l'alphabet n'est que de 18 lettres toutes exemptes d'accent, le vocabulaire hautement international
  • MaCuSi (2022), Le principe du MaCuSi est de n'avoir que 85 mots. Avec l'arrangement de ces 85 mots, il est possible de gĂ©nĂ©rer thĂ©oriquement plus de 377 milliards de mots diffĂ©rents d’une Ă  six syllabes. L'idĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă©tant de ne pas devoir apprendre autre chose que les 85 mots de base mais de comprendre ou de dĂ©couvrir les combinaisons possibles et logiques, de repousser les limites du langage pour servir de moyen de communication entre locuteurs de langues diffĂ©rentes.
  • novial (1928), compromis entre l'ido et l'occidental
  • occidental (1922), langue latine assez simple (devenue ensuite Interlingue)
  • pandunia (2007), langue fortement analytique Ă  vocabulaire mondial, dont les objectifs sont un apprentissage rapide, une Ă©criture et une prononciation aisĂ©es.
  • formulaire de mathĂ©matiques de Peano, utilise un système de signes permettant d'Ă©crire thĂ©oriquement toutes les propositions logiques et mathĂ©matiques, pour permettre aux mathĂ©maticiens d'exposer et d'analyser les mathĂ©matiques en s'affranchissant du langage naturel. A inspirĂ© plusieurs symboles encore utilisĂ©s par les mathĂ©maticiens.
  • slovianski & slovio (1999), basĂ©es sur le slave commun (russe, polonais, tchèque…)
  • La langue musicale universelle de François Sudre, souvent appelĂ©e solrĂ©sol (1822 .. 1868), composĂ©e uniquement des sept notes de la gamme musicale, afin de pouvoir communiquer avec n'importe qui dans le monde (mĂŞme sourd ou aveugle) (do → nĂ©gation ; sol → condition) ; François Sudre avait d'abord imaginĂ© une langue utilisant seulement les 4 notes naturelles du clairon et qui n'avait pas une telle universalitĂ©, mais Ă©tait seulement un système d'intercommunication militaire
  • stĹ“chiophonie de Henri Joseph François Parrat (1858)
  • Universal glot (1868), langue composite europĂ©enne inventĂ©e par Jean Pirro, considĂ©rĂ©e comme "le premier système linguistique complet basĂ© sur des Ă©lĂ©ments communs provenant de langues nationales".
  • uropi (1986) langue Ă  racines communes indo-europĂ©ennes, fondĂ©e par JoĂ«l Landais.
  • volapĂĽk, langage ayant eu un succès foudroyant Ă  partir de 1879 et quasiment mort 10 ans plus tard, nombre de ses locuteurs ayant alors ralliĂ© l'espĂ©ranto
  • zilengo, crĂ©Ă©e par le japonais Asajiro Oka

Projets de langues à vocation interplanétaire

  • aUI (1950), langage visant Ă  ĂŞtre compris par des extraterrestres, basĂ© sur 32 symboles
  • lincos (abrĂ©viation de lingua cosmica) (1960), langue articifielle crĂ©Ă©e par Hans Freudenthal et destinĂ©e Ă  communiquer avec des extraterrestres[3].

Projets de langues à vocation artistique ou expérimentale

  • allnoun, grammaire rĂ©duite au strict minimum, langue composĂ©e entièrement de noms et d'opĂ©rateurs logiques
  • aneuvien, persolangue tentant de mĂŞler un caractère tout Ă  la fois logique, nuancĂ© et naturaliste. Pouvant ĂŞtre perçu comme une association de plusieurs concepts.
  • brithenig, expĂ©rience intellectuelle imaginant ce qu'aurait Ă©tĂ© l'anglais s'il avait Ă©voluĂ© Ă  partir du latin, base pour l'uchronie d'Ill Bethisad
    Évolution du latin dans un monde parallèle
  • elko, langue logique fondĂ©e sur les mythologies du monde entier.
  • Ithkuil, langue crĂ©Ă©e par John Quijada en 1978, dans le but d'exprimer la pensĂ©e humaine dans toute sa complexitĂ©, le plus explicitement possible.
  • kobold, langue agglutinante Ă  racines latines, influencĂ©e par le turc ou le finnois, parlĂ©e dans le pays virtuel du Koboxora (« pays des Kobolds »).
  • láadan, langue fictionnelle Ă  prĂ©dominance fĂ©minine et matriarcale, crĂ©Ă©e par Suzette Haden Elgin
  • loglan (1955), langue fondĂ©e sur la logique des prĂ©dicats de premier ordre, crĂ©Ă©e par le linguiste James Cooke Brown
    • lojban (1987), dissidence du loglan, fondĂ©e sur les mĂŞmes principes mais avec un vocabulaire diffĂ©rent
  • ro (1906), plus une mĂ©thode de classement qu'une langue, Ă©tude philosophique cherchant, par l'intermĂ©diaire de dessins, Ă  permettre au lecteur de comprendre les nouveaux mots qu'il rencontre.
  • toki pona (2001), expĂ©rience de minimisation : 118 mots, une grammaire très rĂ©duite
  • wenedyk, si les Slaves avaient Ă©tĂ© romanisĂ©s…
  • Galáthach, reconstruction moderne du gaulois qui aurait Ă©voluĂ© de la mĂŞme façons que les langues celtiques insulaires.

Projets de langues à idéogrammes

  • aUI, voir supra "Langues Ă  vocation interplanĂ©taire"
  • Bliss (1942), composĂ©e d'environ 3000 idĂ©ogrammes, dĂ©veloppĂ©e par Charles K. Bliss, utilisĂ©e dans les hĂ´pitaux nord-amĂ©ricains pour communiquer avec des personnes muettes, paralytiques ou paraplĂ©giques

Projets de langues fictives

Voir l'article Langue imaginaire et la Catégorie:Langue de fiction.

Notes et références

  1. (en) Detlev Blanke, « How not to Reinvent the Wheel... The Essential Scholarly Litterature in Interlinguistics and Esperantology », Interdisciplinary Description of Complex Systems - Scientific Journal,‎ , p. 200-215 (ISSN 1334-4684)
  2. (en) Fiche langue[epo]dans la base de donnĂ©es linguistique Ethnologue..
  3. Hans Freudenthal, Design of a Language for Cosmic Intercourse, North-Holland, Amsterdam, 1960. Voir (en) Marvin Minsky pour les principes.

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.