Ligne de Givors-Canal Ă Grezan
La ligne de Givors-Canal à Grezan, aussi appelée « ligne de la rive droite du Rhône », est une ligne ferroviaire française entre les communes de Givors, au sud de Lyon, et de Nîmes. Longue de 254,5 km, elle double la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles.
Ligne de Givors-Canal Ă Grezan | ||
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Pays | France | |
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Villes desservies | La Voulte-sur-Rhône, Bourg-Saint-Andéol, Le Teil, Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Nîmes | |
Historique | ||
Mise en service | 1874 – 1880 | |
Électrification | 1977 – 1979 | |
Concessionnaires | PLM (1863 – 1937) SNCF (1938 – 1997) RFF (1997 – 2014) SNCF (depuis 2015) |
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Caractéristiques techniques | ||
Numéro officiel | 800 000 | |
Longueur | 254,458 km | |
Écartement | standard (1,435 m) | |
Électrification | 1500 V continu | |
Nombre de voies | Double voie |
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Signalisation | BAL | |
Trafic | ||
Propriétaire | SNCF | |
Exploitant(s) | SNCF | |
Trafic | Fret SNCF et TER Occitanie | |
Schéma de la ligne | ||
Elle constitue la ligne 800 000 du Réseau ferré national.
La ligne fait partie du Corridor européen D (Valence - Budapest) qui devait être équipée de l'ETCS niveau 1 à l'horizon 2018.
Histoire
Construction et concessions
La courte section entre le Pouzin et la Voulte, partie d'un itinéraire de « Privas à la ligne de Lyon à Avignon, et du prolongement dudit embranchement jusqu'à Crest », est concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée lors de sa constitution par la fusion des compagnies du chemin de fer de Paris à Lyon, du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée et du chemin de fer de Lyon à Genève. Cette fusion est approuvée par décret le [1]. Un décret impérial du déclare d'utilité publique la ligne reliant Privas à Crest et rend la concession définitive[2].
Le tronçon du Teil à Givors a été concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une convention entre le ministre secrétaire d'État au département de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et la compagnie signée le . Cette convention a été approuvée par un décret impérial le [3]. Le tronçon du Teil au Pouzin est déclaré d'utilité publique par un décret impérial le [4]. Le tracé de cette section est fixé par un décret impérial le [5]. La section entre Givors et la Voulte est déclarée d'utilité publique par un décret le [6]. Le tracé de cette section est fixé par un décret le [7].
La section entre Nîmes et Le Teil est concédée à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une convention entre le ministre des Travaux publics et la compagnie signée le . Cette convention a été approuvée à la même date par une loi qui déclare simultanément la ligne d'utilité publique[8].
La construction a commencé en 1874 ; la ligne a été ouverte en totalité en 1880 pour le compte du PLM.
Mises en service
- Quelques sections (ou nœuds) sont ouvertes avant l'itinéraire par la ligne droite proprement dit :
- : gare de Givors-Canal avec la ligne de Saint-Étienne à Lyon
- : La Voulte - Le Pouzin avec Livron - Privas
- : gare de Peyraud avec la ligne de Firminy Ă Saint-Rambert-d'Albon
- 1874 : jonction entre Givors-Canal et La Voulte
- : Le Pouzin - Le Teil et jusqu'à Gagnières sur la ligne vers Alès
- : Le Teil - Nîmes-Grézan et antenne de Remoulins à Uzès
Embranchements
Deux courtes lignes, reliant les rives gauche et droite du RhĂ´ne, connectent la ligne de Givors-Canal Ă Grezan et celle de Paris Ă Lyon et Marseille.
Ligne de Livron Ă La Voulte
Comme la section de La Voulte au Pouzin, cet embranchement date de 1862 et faisait originellement partie de la ligne vers Privas. Il est électrifié depuis 1978.
Le viaduc sur le Rhône, en fonte, édifié en 1861, s'était dégradé et ne permettait pas d'utiliser de locomotives lourdes et puissantes, il a été consolidé en 1922-1924 à l'aide de béton[9] mais détruit par un bombardement en 1944. Le pont actuel a été terminé en 1955, il s'agit d'un ouvrage en béton précontraint, qui était alors le plus long au monde à requérir à ce type d'architecture[10].
Ligne de Villeneuve-lès-Avignon à Avignon
Cette courte ligne est à l'inverse plus récente puisqu'elle n'a été réalisée qu'en 1905, afin de disposer d'une traversée du fleuve entre La Voulte et Beaucaire. Villeneuve-les-Avignon ne disposait en effet que de la route pour se connecter à la cité papale. Le pont métallique, à double voie, a été construit de 1901 à 1904 et dynamité par les Allemands en 1944 après plusieurs bombardements alliés. Il a été réparé en conservant des tabliers d'origine[11] - [12].
Trafic
La ligne emprunte la rive droite de la vallée de Rhône et son tracé suit la RN 86 de Loire-sur-Rhône à Bagnols-sur-Cèze (180 km).
Le trafic voyageur est local sur cette ligne, concurrencé par la ligne Lyon - Marseille desservant des grandes villes et située sur la rive gauche. La ligne est complètement fermée aux voyageurs en 1973.
Si la section de Perrache à Givors est électrifiée en 1 500 V dès 1957, celle de Givors à Avignon est mise sous tension en 1978 et 1979 également en 1 500 V.
Cette ligne sert alors à acheminer le trafic fret de la vallée du Rhône et occasionnellement d'itinéraire de déroutement pour le trafic voyageur de la ligne impériale entre Lyon et Marseille.
Projet de réouverture
Depuis la fermeture de la ligne au trafic voyageurs, de nombreux projets de réouverture ont été annoncés par les élus locaux, désireux de désenclaver le département de l'Ardèche, seul département de France métropolitaine à ne plus disposer de gare ferroviaire de voyageurs. Cependant, aucun d'entre eux n’aboutit et la proposition est à chaque fois repoussée. En 2014, Réseau ferré de France estime qu'une réouverture de la ligne entre Valence et Nîmes coûterait 107,4 millions d'euros, pour des recettes de seulement 1,76 million d'euros par an, rendant le projet non rentable[13]. Envisagée en 2015 par la majorité régionale de Jean-Jack Queyranne, la réouverture au trafic voyageurs entre Valence et Avignon via l'Ardèche est cependant ajournée par la majorité de Laurent Wauquiez l'année suivante[14]. Le projet prend forme le , avec une convention signée entre la SNCF et la région Occitanie[15] - [16]. Plusieurs travaux d'infrastructure et de sécurité sont nécessaires pour une ouverture de circulation[17].
La concertation préalable à la réouverture au trafic voyageurs entre Nîmes et Pont-Saint-Esprit démarre le par une réunion au Pont-du-Gard. Cette concertation s'est poursuivie durant un mois dans les dix communes concernées et sur Internet[18].
Les dix arrêts envisagés sont :
RĂ©ouverture du trafic voyageurs
Le , la ligne rouvre en partie au trafic voyageurs entre les gares de Pont Saint-Esprit et de Nîmes-Centre. Le service est assuré par des trains TER Occitanie qui assurent six allers-retours entre les gares de Pont Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Avignon-Centre, ainsi que deux allers-retours entre Pont-Saint-Esprit et Nîmes-Centre[19] - [20].
Une réouverture est envisagée pour entre Pont Saint-Esprit et Le Teil puis à l’horizon entre Le Teil, Valence-Ville et Romans-sur-Isère.
Après de nombreuses discussions, il a été négocié l'arrêt de ces nouveaux trains de voyageurs en gare du Teil à partir de . Cette desserte permettra le retour du train dans le département de l'Ardèche. Un prolongement vers Romans-sur-Isère est également envisagé à l'horizon [21].
Desserte
La ligne de Givors-Canal Ă Grezan dessert les villes de :
Curiosités
- Jusqu'en 2008, sur un peu plus de 2 kilomètres au nord de Tournon, la ligne partageait sa plateforme avec celle du chemin de fer du Vivarais (Tournon – Lamastre). Cette dernière étant à voie étroite (écartement d'un mètre), un simple troisième rail avait été posé sur la voie paire de la ligne principale pour permettre la circulation du « Mastrou ». Toutefois, le départ de celui-ci a été déplacé à Saint-Jean-de-Muzols.
- Lors de la construction de la jonction entre Livron et La Voulte, l'angle aigu entre l'axe du pont sur le Rhône et la rive rendait problématique l'établissement d'un raccordement direct vers le sud. Une voie fut tracée, passant en tunnel (courbe) sous la colline juste après le Rhône et la gare de la Voulte avant de ressortir plus au sud. Lorsque la ligne fut prolongée vers Givors, en longeant le Rhône, le PLM n'eut d'autre choix que d'éviter ce tunnel en courbe et de croiser, à niveau et à angle droit, le raccord vers Givors au droit de la gare de la Voulte[22]. Lors de l'électrification en 1978, un raccordement direct fut établi, et le tunnel abandonné[23].
Notes et références
- « N° 4797 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 11 avril 1857 entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et les Compagnies des chemins de fer de Paris à Lyon, et de Lyon à la Méditerranée : 19 juin 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 10, no 522,‎ , p. 275 - 327.
- « N° 6874 - Décret impérial relatif à l'exécution, 1° d'un chemin de fer de Toulon à la frontière d'Italie, avec embranchement sur Draguignan ; 2° d'un embranchement de Privas à la ligne de Lyon à Avignon, et du prolongement dudit embranchement jusqu'à Crest : 3 août 1859 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 14, no 725,‎ , p. 515 - 518.
- « N° 11555 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141,‎ , p. 159 - 166 (lire en ligne).
- « N° 15192 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement du chemin de fer d'Alais au Pouzin, avec embranchement sur Aubenas, et rend définitive la concession dudit chemin, accordée, à titre éventuel, à la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée : 29 mai 1867 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 29, no 1498,‎ , p. 734 - 735 (lire en ligne).
- « N° 17703 - Décret impérial qui détermine le tracé du chemin de fer d'Alais au Pouzin, avec embranchement sur Aubenas : 2 avril 1870 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 29, no 1801,‎ , p. 504 - 505.
- « N° 16516 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement du chemin de fer de Givors à la Voulte et rend définitive la concession dudit chemin, accordée, à titre éventuel, à la Compagnie de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 1er décembre 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1669,‎ , p. 1121 - 1122 (lire en ligne).
- « N° 2354 - Décret qui détermine le tracé du chemin de fer de Givors à la Voulte aux abords de Givors et de Condrieu : 8 août 1873 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 7, no 154,‎ , p. 414 - 415 (lire en ligne).
- « N° 4443 - Loi relative à la déclaration d'utilité publique de plusieurs chemins de fer et à la concession de ces chemins à la Compagnie de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 3 juillet 1875 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 11, no 266,‎ , p. 265 - 271 (lire en ligne).
- « Viaduc sur le Rhône à La Voulte, article de la Revue Générale des Chemins de Fer de novembre 1924 — WikiPLM », sur wikiplm.railsdautrefois.fr (consulté le ).
- « Pont de la Voulte-sur-Rhône (La Voulte-sur-Rhône, 1955) », sur Structurae (consulté le ).
- « La ligne d'Avigon à Villeneuve », sur rail-en-vaucluse.blog4ever.com (consulté le ).
- « Les ouvrages d'art ferroviaires », sur rail-en-vaucluse.blog4ever.com (consulté le ).
- Audrey Morel, « 107 millions d'euros... une facture trop salée pour le retour du train », sur ledauphine.com, (consulté le )
- « Le retour du train de voyageurs reporté par la Région », sur ledauphine.com, (consulté le )
- « Convention TER : les inquiétudes des cheminots », La Dépêche, (consulté le ).
- « À Toulouse, la SNCF rouvre des petites lignes », BFM Business, (consulté le ).
- L. Levert, « Réouverture de la ligne de la rive droite du Rhône en 2023 ? », sur railpassion.fr, Rail Passion, (consulté le ).
- Jean-Pierre Souche, « Gard rhodanien : l'avenir de la voie ferrée rive droite du Rhône passe par la concertation », sur midilibre.fr, Midi-Libre, (consulté le ).
- Jérôme Diesnis, « Gard : Entre Pont-Saint-Esprit et Avignon, la réouverture d’une ligne ferroviaire, première en France depuis 2016 », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- TER Occitanie, « Réouverture de la ligne entre Nîmes et Pont-Saint-Esprit », sur ter.sncf.com (consulté le )
- Ana K, « Ardèche : Le train de retour au Teil après 50 ans », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )
- Cf. le schéma dans : H. Lartilleux, Géographie des chemins de fer, éditions Chaix, 1956, p. 42.
- [PDF] Tunnel des Plots sur l'inventaire des tunnels ferroviaires français, consulté le 15 mai 2020.