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Letizia Battaglia

Letizia Battaglia est une photographe et photojournaliste italienne née le à Palerme et morte le à Palerme. Elle est connue pour son travail sur la Cosa nostra au cours des années de plomb qui a été récompensé par plusieurs prix.

Letizia Battaglia
Letizia Battaglia et Franco Zecchin, Ă  Palerme en 1987.
Fonctions
Député régional
-
Assessore
Palerme
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  87 ans)
Palerme
Nom de naissance
Maria Letizia Battaglia
Nationalité
Activités
Période d'activité
Autres informations
A travaillé pour
L'Ora (-)
Le Ore (en) (-)
ABC (en) (-)
Partis politiques
Distinctions

Directrice du service photo du quotidien de Palerme L’Ora de 1974 Ă  1990, Letizia Battaglia capture de nombreuses scĂšnes de crime, documente la corruption avec des rencontres entre membres de la mafia et hommes politiques ou encore des meurtres et arrestations qui font entrer ses clichĂ©s dans l’histoire sicilienne. Ses photographies, en noir et blanc, s’ancrent aussi dans le quotidien des habitants de l’üle, des plus pauvres Ă  ceux issus de l'aristocratie, marquĂ© par la violence, avec une place spĂ©ciale accordĂ©e aux jeunes filles et aux femmes.

Á la fin des annĂ©es 1980, son combat contre la mafia se traduit par un engagement politique notamment aux cĂŽtĂ©s de Leoluca Orlando Ă  la mairie de Palerme et Ă  La Rete. AprĂšs l'assassinat des deux juges anti-mafia Falcone et Borsellino en 1992, elle met fin Ă  son travail photographique sur la Cosa nostra au profit d'activitĂ©s dans d’autres domaines artistiques (littĂ©rature, thĂ©Ăątre) tout en rĂ©explorant le passĂ© Ă  travers un projet mĂȘlant archives personnelles et adjonction de nouveaux Ă©lĂ©ments avec pour thĂšme le corps fĂ©minin.

Biographie

Enfance et mariage

Issue d’un milieu bourgeois[1]; avec un pĂšre travaillant dans le domaine maritime, Letizia Battaglia passe une partie de son enfance Ă  Trieste, Civitavecchia et Naples pendant la guerre puis revient Ă  Palerme[2] - [3]. Libre durant ses trois annĂ©es Ă  Trieste[4], elle est enfermĂ©e chez elle par son pĂšre aprĂšs avoir vu un homme se masturber devant elle dans une rue de sa ville natale Ă  l’ñge de dix ans[5].

ÉlĂšve dans une Ă©cole catholique mais devenue athĂ©e[5], elle souhaite devenir Ă©crivain mais elle n’est pas autorisĂ©e Ă  poursuivre ses Ă©tudes[6]. Elle se marie Ă  l’ñge de seize ans pour Ă©chapper Ă  l’emprise de ce pĂšre jaloux[7] - [8] - [9], autoritaire[10] et violent[11], mais entre ainsi dans une relation tout aussi abusive[12]. Son mari, hĂ©ritier d’une dynastie de torrĂ©facteurs italiens[13], la contrĂŽle de la mĂȘme maniĂšre refusant, par exemple, qu’elle sorte seule arguant de sa sĂ©curitĂ©[14] - [n 1]. Avec la naissance de ses trois filles[n 2], elle est cantonnĂ©e Ă  un rĂŽle traditionnel de femme au foyer de la classe moyenne car son Ă©poux ne la soutient pas dans ses ambitions littĂ©raires[6] et va mĂȘme jusqu’à la qualifier de « folle » lorsqu’elle Ă©met le souhait de commencer une formation[16]. Elle traverse une dĂ©pression de laquelle elle sort aprĂšs une psychanalyse de deux ans avec Francesco Corrao (it)[14].

DĂ©buts dans le journalisme et la photographie Ă  Milan

Un Pentax K1000 (en), appareil photo utilisé par Letizia Battaglia[6].

AprĂšs sa guĂ©rison, elle dĂ©bute comme pigiste pour L’Ora Ă  Palerme en 1969[17] puis, en , ĂągĂ©e d’environ trente-cinq ans, elle divorce[6] et quitte la Sicile, avec ses enfants, pour vivre Ă  Milan[1] - [13].

Refusant toute pension de la part de son ex-conjoint et devant subvenir aux besoins de sa famille[18], elle commence en tant que journaliste[19]. Collaborant aux revues Le Ore (it) et ABC (it). elle doit illustrer elle-mĂȘme ses articles[20], dĂ©couvrant ainsi la photographie en autodidacte, plus par nĂ©cessitĂ© que par attrait particulier pour ce mĂ©dium[10] - [21]. Elle capture notamment les mouvements Ă©tudiants, photographie Pier Paolo Pasolini[22] - [23] qui deviendra l’un de ses amis[24], Gae Aulenti, la Palazzina Liberty de Dario Fo et Franca Rame[20].

Retour à Palerme et carriùre à L’Ora

AprĂšs un sĂ©jour Ă  Paris, elle retourne, en 1974, au quotidien de gauche L’Ora[25] - [26] dont elle est directrice de la photographie jusqu'en 1990[1] - [27]. Palerme est alors le thĂ©Ăątre d'une violente guerre de mafia entre familles rivales et contre les reprĂ©sentants de l’État et des journalistes, et Letizia Battaglia dĂ©cide de montrer les crimes mafieux par ses photographies[11].

Seule femme dans un milieu d’hommes et Ă©voluant, plus largement, dans une ville oĂč le patriarcat rĂšgne alors[28], Letizia Battaglia rapporte avoir subi du harcĂšlement de la part de ses « collĂšgues »[n 3] Ă  plusieurs reprises[29]. Les relations avec les forces de police sont aussi compliquĂ©es, par exemple pour accĂ©der aux scĂšnes de crime car elle n’est pas jugĂ©e « crĂ©dible »[20] au contraire des hommes qui y accĂšdent sans problĂšme[30]. AcquĂ©rant progressivement une renommĂ©e importante en tant que photographe travaillant sur la mafia sicilienne[31] - [32], elle « dĂ©truit des tabous » selon l’un de ses proches[33].

Elle rencontre Franco Zecchin en Ă  Venise lors d’un stage de thĂ©Ăątre[34] dirigĂ© par Jerzy Grotowski[35]. En couple, ils travaillent ensemble pendant prĂšs de deux dĂ©cennies marquant une tradition de journalisme de « service public » contrastant avec les conglomĂ©rats contemporains issus de l’empire de Silvio Berlusconi[36]. Elle crĂ©e avec lui en une galerie, Il Laboratorio d’IF, oĂč passent de nombreux photographes italiens ou Ă©trangers[37] - [38] comme Josef Koudelka qui enseigne au couple certaines mĂ©thodes ce qui leur permet d’amĂ©liorer la composition tout en conservant la « dĂ©nonciation sociale » dans leurs photographies[35].

En , elle participe avec Franco Zecchin Ă  la crĂ©ation du Centro Siciliano di Documentazione Giuseppe Impastato qui demande la rĂ©ouverture de l’enquĂȘte — bouclĂ©e en six heures — ayant conclu au suicide de l'animateur radio tuĂ© par la mafia un an plus tĂŽt. Vingt-cinq ans plus tard, le commanditaire de l’assassinat est finalement condamnĂ© grĂące Ă  cette premiĂšre forme d’association anti-mafia[34]. Celle-ci constitue, par ailleurs, la plus importante bibliothĂšque du monde sur la mafia[35]. Toujours en , elle photographie Giulio Andreotti[n 4] en compagnie du mafieux Nino Salvo[4]. Ayant elle-mĂȘme oubliĂ© l’existence de ces clichĂ©s, ceux-ci ressortent en lorsque la police fouille ses archives. Ils constituent la seule preuve matĂ©rielle du lien unissant les deux hommes[4] - [30] et deviennent un symbole de la lutte contre la mafia[39]. Durant la mĂȘme dĂ©cennie, elle photographie Ă  plusieurs reprises Vito Ciancimino[n 5] lors de rassemblements du parti DĂ©mocratie chrĂ©tienne — prĂ©sent en tant qu'invitĂ© d'honneur — alors mĂȘme que ses relations avec la pĂšgre sont censĂ©es, Ă  l’époque, l’avoir rendu persona non grata dans les cercles de pouvoir[40].

Arrestation de Vito Ciancimino en – clichĂ© de Letizia Battaglia.

À partir de cette date, Letizia Battaglia rĂ©alise des tirages en grand format de victimes de la mafia qu’elle accroche sur la place principale de Corleone, commune connue en tant que repĂšre du clan. Ses expositions sauvages et plus globalement l’ensemble de ses publications lui valent des menaces de mort[33] - [31] - [30] - [13]. La photographe devient plus engagĂ©e encore Ă  travers son art Ă  la fin des annĂ©es qui voit l’arrivĂ©e du trafic d’hĂ©roĂŻne dans la mafia entraĂźnant, d’une part, une forte augmentation du nombre d’individus dĂ©pendant dans la population[28] et, d’autre part, une guerre de clans entre Palerme et Corleone qui coĂ»tera la vie Ă  un millier de personnes[41]. Elle immortalise des photos de rues, manifestations, scĂšnes de crime, etc.[42] :

« Il n’était pas question de faire de belles photos ou de se sentir courageuse, mais simplement de rĂ©sister, de se tenir face Ă  eux pour dire non. »

Ainsi, le 6 janvier 1980, Letizia Battaglia photographie le futur prĂ©sident de la RĂ©publique, Sergio Mattarella tirant de voiture le cadavre de son frĂšre, le prĂ©sident de la rĂ©gion Sicile, Piersanti Mattarella, mort sous les balles de la mafia[4] - [43]. La mĂȘme annĂ©e, elle assiste Ă  l'arrestation de Leoluca Bagarella, l’un des tueurs les plus violents de la Cosa nostra, qui essaye de se libĂ©rer pour l’attaquer[44] - [45]. Sa photographie, trĂšs connue depuis lors, montre la « rage » et « fĂ©rocitĂ© » de l’individu[46].

Mandats Ă©lectoraux

En , elle devient la premiĂšre femme europĂ©enne Ă  se voir remettre le prix Prix W. Eugene Smith[32]. Cette distinction constitue un tournant pour Letizia Battaglia qui considĂšre qu’elle doit « faire plus »[47].

Alors que les exĂ©cutions par la Cosa nostra ensanglantent l’üle, elle dĂ©cide de s’engager en politique. Elle est Ă©lue au conseil municipal de Palerme[48] - [49] avec la FĂ©dĂ©ration des Verts et Leoluca Orlando en fait son adjointe Ă  la « vivabilitĂ© urbaine » de 1987 Ă  1990[17]. Dans ces fonctions, elle lutte derechef contre la mafia et la corruption[50]. En particulier, elle participe au sauvetage du quartier historique de la ville menacĂ© par les vellĂ©itĂ©s des clans recherchant des contrats de construction lucratifs[27] - [7], crĂ©e le premier financement municipal en matiĂšre culturelle[51], s’implique sur la collecte des ordures dont le systĂšme est gangrenĂ© par la corruption[48], dĂ©veloppe les espaces verts[52] dont la palmeraie du Foro Italico et dĂ©gage le front de mer de Mondello des Ă©tals[17].

Elle refuse de reprĂ©senter les Verts aux Ă©lections europĂ©ennes de 1989[53] et est Ă©lue dĂ©putĂ©e de l’AssemblĂ©e rĂ©gionale sicilienne[54] - [33] aux rĂ©gionales de 1991 sous l’étiquette du parti La Rete fondĂ© par Orlando[55].

Son militantisme vit Ă©galement par son travail auprĂšs de prisonniers politiques puis en faveur des Roms[11].

ArrĂȘt du photojournalisme sur les scĂšnes de crime et diversification des activitĂ©s

Les juges Giovanni Falcone, Paolo Borsellino et Antonino Caponnetto en , figures du pool anti-mafia (en).

En , ses amis les juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino sont assassinĂ©s[8]. Le , date du meurtre du premier, sous le choc de la nouvelle, elle dĂ©cide d’arrĂȘter de photographier les scĂšnes de crime. Elle exprime vingt ans plus tard des regrets Ă  ce sujet : « Ces photos, que je n'ai jamais prises, m'ont fait plus de mal que celles que j'ai faites »[56]. Elle rĂ©alise cependant en une photographie de Rosaria Cosca, veuve de Vito Schifani, garde du corps de Falcone[57] - [20] - [58]. En plus de symboliser le deuil d’une Ă©pouse et la tristesse d’une nation, le visage de Rosaria Costa — dont une partie sort de l'ombre — reprĂ©sente la population dont la rĂ©volte contre la mafia Ă©merge alors publiquement, rĂ©clamant une sociĂ©tĂ© sicilienne « honnĂȘte »[54] - [59] - [60].

En , elle quitte le conseil municipal de Palerme et s’engage dans un programme d’aide aux prisonniers[61] - [62]. Elle va Ă  la rencontre des individus situĂ©s au bas de l’échelle hiĂ©rarchique dans la Cosa Nostra et refuse de les photographier : « [c]e sont des petits, des victimes de la pauvretĂ© »[1]. Elle crĂ©e Ă©galement sa maison d’édition (Edizioni della Battaglia) en 1992[63] - [39] et une librairie dans le centre de Palerme qu’elle est contrainte de fermer rapidement aprĂšs que la mafia ait tentĂ© de lui extorquer le pizzo[13].

À partir de l’élection de Silvio Berlusconi et en raison d’un recul gĂ©nĂ©ral dans la lutte contre la criminalitĂ© organisĂ©e, elle indique que ses photographies ne sont plus publiĂ©es dans les journaux italiens et qu’elle ne reçoit plus aucune commande[51] - [19].

Nouveaux projets : exploration des archives et documentaires

Au dĂ©but des annĂ©es , elle poursuit un projet intitulĂ© Rielaborazioni[29] pour lequel elle ajoute Ă  certaines de ses archives des photos de corps fĂ©minins, gĂ©nĂ©ralement au premier plan et agrandies. Le but est ainsi de rappeler les Ă©vĂ©nements traumatiques du passĂ© qui ne doivent pas ĂȘtre oubliĂ©s tout en incluant, selon Letizia Battaglia, une forme d’espoir incarnĂ©e dans l’adjonction de ces nouveaux visuels, les femmes reprĂ©sentant « la possibilitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration et de transformation »[64].

En 2003, et pour 2 ans, elle s'installe Ă  Paris avant de retrouver Palerme[65].

En , elle figure au casting de l’adaptation du livre Excellent Cadavers (en) portant sur les relations croisĂ©es entre mafia et politique en Sicile avec pour fil conducteur le combat de Falcone et Borsellino[66] - [67].

En , elle inaugure un centre international de la photographie Ă  Palerme, espace se voulant Ă  la fois un musĂ©e et un lieu destinĂ© Ă  la dĂ©couverte de nouveaux talents[38] - [52]. La mĂȘme annĂ©e, Ă  l’occasion des commĂ©morations du vingt-cinquiĂšme anniversaire de l’assassinat de Falcone et Borsellino, elle participe Ă  La mafia non Ăš piĂč quella di una volta de Franco Maresco, documentaire dans lequel le rĂ©alisateur et la photographe s’interrogent sur le poids actuel de la Cosa nostra sur l’üle alors que le mouvement citoyen le combattant est devenu « boiteux »[68] - [69].

Letizia Battaglia meurt Ă  Palerme le Ă  87 ans[4].

Analyse de son Ɠuvre

Si Letizia Battaglia dit ne pas avoir eu de source d’inspiration particuliĂšre, elle a cependant admirĂ© deux de ses contemporaines : Diane Arbus et Mary Ellen Mark[70] - [33]. Sont aussi citĂ©s SebastiĂŁo Salgado et Eugene Richards[71].

Histoire de Sicile à travers la mafia et les réalités socio-économiques

Au cours de sa carriĂšre, elle rĂ©alise 600 000 clichĂ©s en noir et blanc[72] - [42] - [30] qui ont trait Ă  la criminalitĂ© organisĂ©e[44] - [9] — ce qui amĂšne des comparaisons rĂ©guliĂšres avec Weegee[26] - [24] - [12] — et Ă  la vie quotidienne sicilienne[1] - [21], passant de la pauvretĂ© des bidonvilles aux salons de la noblesse[8]. Concernant le choix exclusif du monochrome, elle dĂ©clare qu’outre le style, il s’agit d’une question de respect pour les victimes[62] - [7]. Selon ses propres mots, ses archives sont remplies « de sang, [
] de douleur, de dĂ©sespoir [et] de terreur »[73].

Façade du Palais Valguarnera-Gangi.

Alexander Stille (en) relĂšve trois aspects illustrant, selon lui, l’enracinement du travail de la photographe dans l’histoire sicilienne. PremiĂšrement, ses nombreuses captations de processions religieuses dont il ressort une sorte de fervent espoir « semblent reprĂ©senter la rĂ©demption d'un monde de souffrances presque ininterrompues », les habitants ayant vĂ©cu des pĂ©riodes successives de domination Ă©trangĂšre avant celle de la mafia. DeuxiĂšmement, certains de ses travaux renseignent sur la vie de millions de siciliens marquĂ©e par l’illĂ©galitĂ© pendant de nombreuses annĂ©es (contrebande, habitations en dehors des zones constructibles, exploitations commerciales sans licence, fraude fiscale) et sur les consĂ©quences dĂ©coulant de cet Ă©tat de fait, les citoyens Ă©tant devenus des complices « naturels » de la mafia car craignant les autoritĂ©s judiciaires. TroisiĂšmement, ses photographies sur l’aristocratie locale, Ă  l’instar d’un de ses clichĂ©s notoires pris au Palais Valguarnera-Gangi[n 6], tĂ©moignent des liens qui ont toujours existĂ© entre ce monde et celui de la pĂšgre[74]. El PaĂ­s tient globalement la mĂȘme analyse : le travail de Letizia Battaglia va au-delĂ  de la chronique des crimes mafieux lors des annĂ©es de plomb : ses photographies dressent le portrait d’une Ăźle marquĂ©e par la misĂšre Ă©conomique et culturelle oĂč les habitants sont tuĂ©s dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale, problĂ©matiques que l’État central italien ignore sciemment des annĂ©es durant en prĂ©textant de la distance gĂ©ographique[75]. Luana Ciavola considĂšre, quant Ă  elle, que le travail de la photographe rĂ©vĂšle l’ensemble des forces du corps social italien en prĂ©sence, forces qui s’entremĂȘlent « comme de vĂ©ritables nƓuds oĂč le pouvoir est montrĂ© et en mĂȘme temps dĂ©fiĂ©, interrogĂ© et moquĂ© »[76].

In fine, ces photographies participent Ă  une prise de conscience de la gravitĂ© des faits dans l’opinion publique selon le New York Times[27] et le Harper’s Bazaar[30]. Mais la rĂ©percussion de ce travail de documentation s’étend bien au-delĂ  de la ville natale de Letizia Battaglia et mĂȘme de la Sicile comme l’attestent les rĂ©compenses qu’elle reçoit Ă  l’image du Prix Cornell Capa dĂ©cernĂ© outre Atlantique en [77]. Le Corriere della Sera Ă©voque, de son cĂŽtĂ©, une Ɠuvre « fortement ancrĂ©e dans l'imaginaire collectif » et marquĂ©e par une dimension Ă©thique[78]. D’un point de vue davantage analytique, Norma Bouchard explique que son travail prĂ©sente un double aspect : d’une part, il met en avant l’horreur d’un point de vue factuel et objectif ; d’autre part, il reflĂšte la subjectivitĂ© d’une photographe traumatisĂ©e par les actes dont ses photos constituent une preuve[79]. En ce sens, Letizia Battaglia caractĂ©rise son rĂŽle de « combattante » au cours des annĂ©es de plomb : « Je n'allais pas photographier la guerre ; je vivais de l'intĂ©rieur de la guerre »[80].

Le Financial Times voit une filiation entre Le Caravage et Letizia Battaglia notamment Ă  travers les jeux d’ombre et de lumiĂšre, le sujet de la souffrance et l’impression, Ă  travers leurs Ɠuvres respectives, que la mort peut adopter la rĂ©demption[26]. Die Zeit la compare Ă  Henri Cartier-Bresson sur le plan de la notoriĂ©tĂ©[16].

Place des jeunes filles et des femmes

Si une partie de son Ɠuvre, moins connue, concerne les jeunes filles siciliennes[33], elle considĂšre que le fĂ©minin reste son sujet de prĂ©dilection[81]. Les photographies d’enfants qu’elle rĂ©alise pendant sa carriĂšre tĂ©moignent d’une reprĂ©sentation de ces derniers en tant que sujets Ă  part entiĂšre. NĂ©anmoins, dans le mĂȘme temps, elles dĂ©montrent une vision diffĂ©renciĂ©e de ce que lesdits sujets transmettent par leur prĂ©sence et leurs expressions : les filles apparaissent comme des « petites crĂ©atures solitaires » dont le regard rĂ©vĂšle le sentiment d’une enfance enlevĂ©e par la pĂšgre. Il ressort de ces clichĂ©s un sentiment d’affection et de tendresse. A contrario, les garçons ressemblent Ă  des « petits hommes » qui font usage d’armes et dont les yeux fixent l’objectif avec un regard provocateur[82].

Talia Shire, interprÚte de Connie Corleone au cinéma, fille du patriarche Vitto.

Le documentaire que Kim Longinotto lui consacre met en lumiĂšre la façon dont Letizia Battaglia a dĂ©construit les « rĂ©cits masculins du pouvoir » organisĂ©s autour de l’image de l’homme courageux qui protĂšge sa famille en se lançant dans des activitĂ©s criminelles. En capturant les rĂ©percussions concrĂštes des actions de la Cosa nostra sur la sociĂ©tĂ© sicilienne, la photojournaliste fait montre d’une vision de la mafia Ă  l’opposĂ©e de celle vĂ©hiculĂ©e par le cinĂ©ma Ă  travers, par exemple, Le Parrain, oĂč en plus du mythe de l’homme d’honneur, les rĂŽles fĂ©minins demeurent exclusivement ceux de l’épouse ou de la fille de mafieux, jamais ceux de femmes qui s’opposent[12].

Le travail de la photographe accorde une place importante Ă  l’imaginaire fĂ©minin, Ă  la volontĂ© que les femmes ont de changer le cours des choses Ă  l’image de leur rĂŽle dans l’histoire de la lutte contre la mafia lorsqu’elles sont tour Ă  tour militantes dans des syndicats de travailleurs, tĂ©moins devant les tribunaux, citoyennes rĂ©clamant des droits. Dans le projet Rielaborazioni, Letizia Battaglia utilise le corps des femmes, nu : ce choix symbolise des ĂȘtres humains s’affichant sans artifice pour « exorciser » un passĂ© fait « de violence, de meurtre, de complicitĂ©, d'omertĂ , d'injustice, de peur ». Il rappelle aussi l’espoir et la libertĂ© qu’elle voit Ă  travers les femmes[83]. En , elle explique[84] :

« La liberté est quelque chose d'extraordinaire et d'incommensurable. Personne ne peut vous forcer à vivre d'une maniÚre que vous ne voulez pas. Personne. Je me suis toujours vue comme une créature libre ; j'ai toujours senti que j'avais droit à la liberté et j'ai vécu toute ma vie avec cette idée. »

FĂ©minisme

Dans les annĂ©es 1980, Letizia Battaglia anime un atelier de thĂ©Ăątre Ă  l'hĂŽpital psychiatrique de via Pindemonte oĂč elle est bĂ©nĂ©vole[27] - [19] - [85]. En 1991, elle participe avec l'ancienne dĂ©putĂ© communiste Simona Mafai, Rosanna Pirajno, Carla Aleo Nero et la journaliste Silvia Ferraris, la revue Mezzocielo qu'elle dirige de 2000 Ă  2003[85], pensĂ©e afin de combler le manque d’espace dĂ©diĂ© Ă  l’expression des femmes Ă©voluant dans le domaine des arts, de la politique, du journalisme et de l’écologie[86] - [49]. DĂ©crite comme dĂ©fendant la cause fĂ©ministe[25] - [87], elle prĂ©cise[81] :

« Je n'Ă©tais pas fĂ©ministe mĂȘme si je me comportais comme telle. J'ai toujours Ă©tĂ© du cĂŽtĂ© des femmes. Dans mes photos, je pense que cette complicitĂ© avec celles dans le besoin apparaĂźt. »

Prix et récompenses

SĂ©lection d’expositions

SĂ©lection de publications

  • Letizia Battaglia et Franco Zecchin, Chroniques siciliennes, Paris, Centre national de la photographie, , 86 p. (ISBN 2867540534)[96]
  • Letizia Battaglia, Passion - justice - libertĂ©, Milan / Arles, Motta / Actes Sud, , 139 p. (ISBN 2742724133)[25]
  • (en) Letizia Battaglia, Anthology, Rome, Drago, , 360 p. (ISBN 978-8898565184)[97]

Documentaires

Notes et références

Notes

  1. Letizia Battaglia dĂ©crit ses parents et son Ă©poux comme Ă©tant imprĂ©gnĂ©s d’une « culture de la peur ».
  2. L’une d’entre elles, Shobha, exerce la mĂȘme profession que sa mĂšre[15].
  3. Les guillemets sont utilisés dans la source.
  4. Président du Conseil des ministres à plusieurs reprises entre et .
  5. Il deviendra en le premier homme politique italien condamné pour ses liens avec la mafia.
  6. Le propriĂ©taire des lieux, le prince Vanni Calvello di San Vincenzo, sera arrĂȘtĂ© pour ses relations avec la mafia locale.

Références

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