Variétés Lyriques | |
Lionel Daunais et Caro Lamoureux dans l’opérette Le tsarewitch, 1937 | |
Pays de résidence | Canada ( Québec) |
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Ville de résidence | Montréal |
Années d'activité | 1936 à 1955 |
Type de formation | Compagnie privée de production d'oeuvres lyriques |
Genre | Musique classique |
Membres fondateurs | Lionel Daunais et Charles Goulet |
Création | 1936 |
Dissolution | 1955 |
Les Variétés lyriques est une compagnie privée de production d'œuvres lyriques, principalement d'opérettes, basée à Montréal et en activité de 1936 à 1955. Fondées par les chanteurs Lionel Daunais et Charles Goulet, Les Variétés lyriques prennent la relève de la Société canadienne d'opérette qui avait cessé ses activités en 1934.
Sommaire
Historique
Fondation
Les Variétés lyriques sont fondées en 1936 par Lionel Daunais et Charles Goulet, deux chanteurs établis à Montréal[1]. Cette compagnie privée, vouée principalement à la production d'opérettes, vient remplir l'espace vacant laissé par la dissolution de la Société canadienne d'opérette en 1934, à la suite du décès soudain de son fondateur, Honoré Vaillancourt en 1933[1],[2]. Conscients des défis que représente la mise sur pied d'une compagnie d'opéra, Daunais et Goulet misent, dès le départ, sur la générosité du public et sur son désir d'assister à des représentations d'œuvres lyriques[3]. C'est le 1er août 1936 que les cofondateurs annoncent publiquement la création des Variétés lyriques et, par le fait même, du premier spectacle[3],[4]. Dans les journaux locaux, en septembre 1936, on lit ceci[3] : « Cette nouvelle entreprise mérite l'encouragement du public, qui lui seul décidera de sa durée. La direction ne sollicite ni abonnement, ni souscription[5]. » Autrement dit, le succès du premier spectacle déterminera si l'entreprise s'engage ou non à produire une saison complète[3]. La première production des Variétés lyriques, Le pays du sourire de Franz Lehár, est présentée le 22 septembre 1936 au Monument-National[1]. Cette offre répondait à une demande bien présente puisque les activités des Variétés lyriques se poursuivront au delà de ce premier spectacle, jusqu'en 1955. Dès 1937, la compagnie compte 426 abonnés[2].
Programmation et répertoire
Les variétés lyriques résident au Monument-Nationale. Dans ce même théâtre, de 1936 à 1955, s'enchaîneront de manière consécutive un total de 19 saisons[6]. Chaque saison compte en moyenne quatre opérettes et un opéra[7]. Les programmes des Variétés lyriques proposent des opérettes qui sont pour la plupart contemporaines, ce qui permet d'offrir de la nouveauté au public montréalais[1]. Parmi celles-ci, on compte les compositions d'Oscar Strauss, de George Posford et Bernard Grün, de Sigmund Romberg, de Rudolf Friml et de Victor Herbert, entre autres[1]. Les directeurs ne se privent pas non plus des classiques du genre, en sélectionnant des oeuvres de Jacques Offenbach, Charles Lecocq ou Robert Planquette[8]. Au total, ce sont plus de 102 opérettes qui ont été produites durant les 19 années d'activités des Variétés lyriques[9]. À cela s'ajoutent 15 opéras[9], dont Werther et Manon de Jules Massenet, Carmen de Georges Bizet, les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach le Faust de Charles Gounod, Le Barbier de Seville de Giacomo Rossini, Rigoletto de Giusseppe Verdi et Madame Butterfly de Puccini[8]. Tout le répertoire, tant les opéras que les opérettes, est présenté en français ce qui signifie que, pour les œuvres étrangères, on joue la version traduite en français[1],[6]. En complément, en 1940, Goulet et Daunais proposent la revue musicale « Parlez-moi de d'ça » qui agence, dans un format pot-pourri, des extraits des grands succès de la troupe des Variétés lyriques[8].
Fermeture
Les Variétés lyriques mettent fin à leurs activités le avec le spectacle La fille du tambour-major de Jacques Offenbach[9]. À ce moment, la compagnie compte plus de 14 000 abonnés[10]. Cette fidélisation était la seule source de revenu[11]. Goulet et Daunais ne bénéficient d'aucun financement, ni gouvernemental, ni privé[9]. Malgré le nombre élevé d'abonnés, les fondateurs doivent fermer les Variétés lyriques puisque les coûts de production ne cessent de croitrent[10]. De plus, l'engouement du public envers les comédies musicales américaines et l'arrivée de la télévision auraient contribué à créer un certain désintérêt[12]. Au fil des années, les Variétés lyriques ont présenté 102 productions d'opérettes, 15 d'opéras et une revue musicale, pour un grand total de 1084 représentations pendant leur 19 années d'opération[9].
La scène
Chanteurs et comédiens
Pour former leur troupe, les Variétés lyriques recrutent plusieurs talents québécois. Parmi eux, on note les noms des sopranos Pierrette Alarie, Rita Bibeau, Yolande Dulude, Marthe Lapointe, Thérèse Laporte, Marthe Létourneau, Jacqueline Plouffe et Irène Salemka, de la mezzo-soprano Jeanne Maubourg, de la contralto Anna Malenfant, des ténors Jacques Gérard, Albert Montmarquette (Albert Marquis de son nom de scène), Raoul Jobin, Jacques Labrecque, Gérard Paradis, Léopold Simoneau, André Turp et Richard Verreau, des barytons Napoléon Bisson et Louis Quilico et des basses Yoland Guérard, Jean-Pierre Hurteau et Joseph Rouleau[6]. En plus, Daunais et Goulet tiennent eux-mêmes des rôles tout en assurant la mise en scène et l'administration[6]. Des comédiens comme Fred Barry, Paul Berval, Guy Hoffmann, Juliette Huot, Jean-Pierre Masson, Guy Mauffette et Henri Poitras font de nombreuses présences remarquées[6].
Des interprètes européens, dont Jacques Jansen, Rudi Hirigoyen, Michel Dens, Germaine Roger, André Dassary, participent également aux productions des Variétés lyriques[13].
L'orchestre
L'orchestre est composé d'une trentaine de musiciens et la direction de ces derniers est assurée principalement par Lionel Daunais[6]. D'autres, dont Jean-Marie Beaudet, Lionel Renaud et Charles Goulet, ont aussi dirigé l'orchestre à quelques reprises[6].
Les danseurs
Dès 1936, Maurice Lacasse-Morenoff est nommé maître des danseurs pour les Variétés lyriques, une fonction qu'il exercera pendant plus de 15 ans[14]. Les ballets Morenoff font une apparition à presque tous les spectacles des Variétés lyriques[10].
Les décors
Les décors des productions des Variétés lyriques sont conçus localement à Montréal. Tour à tour, Alfred Faniel et Marcel Sallette participent régulièrement à la production des décors[13]. Il arrive que ceux-ci soient réalisés à partir de maquettes provenant des théâtres de Paris[6]. Certains spectacles, dont ceux présentant l'oeuvre Rose-Marie de Friml, requièrent jusqu'à dix changements de décors[13].
Références
- Pascal Blanchet, « L’Âge d’or de l’opérette à Montréal : les Variétés Lyriques (1936-1955) », Jeu : revue de théâtre, no 120, , p. 193 (ISSN et , lire en ligne, consulté le )
- Hélène Paul, « La Mise en place des institutions de la musique classique à Montréal (1900-1939) », Société québécoise de recherche en musique, s.d., n.d. (lire en ligne)
- Charles Goulet et Marcelle Girard-Goulet, Sur la scène et dans la coulisse, Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction des communications, (ISBN 2551041783, lire en ligne), p. 51
- Jean Béraud, « L'Opérette renait », La Presse, , Cahier 2, p. 21 (lire en ligne)
- « De l'opérette aux Variétés lyriques », La Presse, , p. 23 (lire en ligne)
- « Les Variétés lyriques | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
- Hans-Jürgen Greif, « Quand le théâtre change le pays », Jeu : revue de théâtre, no 163, , p. 94 (ISSN et , lire en ligne, consulté le )
- Pascal Blanchet, « L’Âge d’or de l’opérette à Montréal : les Variétés Lyriques (1936-1955) », Jeu : revue de théâtre, no 120, , p. 194 (ISSN et , lire en ligne, consulté le )
- « Parcours thématique Les Variétés lyriques », sur www.banq.qc.ca (consulté le )
- Pascal Blanchet, « L’Âge d’or de l’opérette à Montréal : les Variétés Lyriques (1936-1955) », Jeu : revue de théâtre, no 120, , p. 196 (ISSN et , lire en ligne, consulté le )
- Barrière, Mireille., L'Opéra français de Montréal : l'étonnante histoire d'un succès éphémère : 1893-1896, Fides, [2001], ©2002 (ISBN 2-7621-2275-9 et 978-2-7621-2275-6, OCLC , lire en ligne), p. 281
- Pascal Blanchet, « L’Âge d’or de l’opérette à Montréal : les Variétés Lyriques (1936-1955) », Jeu : revue de théâtre, no 120, , p. 199 (ISSN et , lire en ligne, consulté le )
- Pascal Blanchet, « L’Âge d’or de l’opérette à Montréal : les Variétés Lyriques (1936-1955) », Jeu : revue de théâtre, no 120, , p. 197 (ISSN et , lire en ligne, consulté le )
- UQAM | Service des archives et de gestion des documents | Fonds d'archives privées, « FONDS D'ARCHIVES MAURICE LACASSE-MORENOFF ( 171P ) », sur archives.uqam.ca (consulté le )
Bibliographie
Articles
- Pascal Blanchet, « L’Âge d’or de l’opérette à Montréal : les Variétés Lyriques (1936-1955) », Jeu : revue de théâtre, no 120, , p. 193-199 (ISSN et , lire en ligne, consulté le ) .
- Jean Béraud, « L'Opérette renait », La Presse, , Cahier 2, p. 21 (lire en ligne) .
- « Les Variétés lyriques | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).
- Hans-Jürgen Greif, « Quand le théâtre change le pays », Jeu : revue de théâtre, no 163, (ISSN et , lire en ligne, consulté le ) .
- Hélène Paul, « La Mise en place des institutions de la musique classique à Montréal (1900-1939) », Société québécoise de recherche en musique, s.d., n.d. (lire en ligne) .
- « De l'opérette aux Variétés lyriques », La Presse, , p. 23 (lire en ligne) .
Ouvrages
- Barrière, Mireille., L'Opéra français de Montréal : l'étonnante histoire d'un succès éphémère : 1893-1896, Fides, [2001], ©2002 (ISBN 2-7621-2275-9 et 978-2-7621-2275-6, OCLC , lire en ligne) .
- Charles Goulet et Marcelle Girard-Goulet, Sur la scène et dans la coulisse, Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction des communications, (ISBN 2551041783, lire en ligne) .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Programmes de spectacles des Variétés Lyriques, numérisés par Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
- Parcours thématique : Les Variétés lyriques, ressource créée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec.