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Langues zanes

Les langues zanes (ou zanuri) (gĂ©orgien : ზანური ენები) dĂ©signent une branche des langues kartvĂ©liennes constituĂ©e du mingrĂ©lien et du laze[1] - [2]. La dĂ©nomination zane a Ă©tĂ© promue par plusieurs linguistes gĂ©orgiens de l'Ă©poque soviĂ©tique[3], certains d'entre eux considĂ©rant mĂȘme que les deux langues forment un continuum dialectal, vestige d'une hypothĂ©tique langue zane Ă©teinte. Ce concept linguistique est cependant souvent contestĂ© sur les critĂšres d'intelligibilitĂ© mutuelle les plus couramment appliquĂ©s lors de la dĂ©termination des frontiĂšres entre les langues, car le mingrĂ©lien et le laze ne sont qu'en partie mutuellement intelligibles, bien que des locuteurs d'une langue puissent reconnaĂźtre une importante quantitĂ© de vocabulaire de l'autre, principalement en raison des emprunts sĂ©mantiques, des emprunts lexicaux et d'autres caractĂ©ristiques spatiales rĂ©sultant de la proximitĂ© gĂ©ographique et des contacts Ă©troits historiques communs aux continuums dialectaux[4] - [5].

Langues zanes
Pays GĂ©orgie, Turquie
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-5 ccs
Glottolog zann1245
Carte
Image illustrative de l’article Langues zanes
Carte des langues kartvéliennes. Les langues zanes sont indiquées dans des teintes violettes.

Le terme zane vient du nom gréco-romain de l'un des principaux peuples de Colchide durant l'Antiquité, les Sanniens, qui est presque identique à l'ethnonyme zanÀr donné aux Mingréliens par les Svanes (un groupe kartvélien du nord-ouest). Le linguiste géorgien Akaki Shanidze a proposé d'appeler "colche" ou "colchidien" cette branche des langues kartvéliennes[6] - [7].

Histoire

Selon une analyse glottochronologique de G. Klimov, les langues zanes se seraient sĂ©parĂ©es du kartvĂ©lien commun vers le 8e siĂšcle avant J.-C[8]. Elles auraient Ă©tĂ© parlĂ©es par une communautĂ© linguistique continue s'Ă©tendant le long de la cĂŽte de la mer Noire, de l'actuelle Trabzon, en Turquie, Ă  l'ouest de la GĂ©orgie, existant Ă©galement dans les provinces modernes de Giresun et d'Ordu en Turquie. Au milieu du 7e siĂšcle aprĂšs J.-C., les locuteurs des langues zanes auraient Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s par la migration des peuples de langue gĂ©orgienne d'IbĂ©rie (GĂ©orgie orientale), chassĂ©s par les Arabes, qui ont pris le contrĂŽle des rĂ©gions d' Imereti, de Guria et d'Adjarie[9]. SĂ©parĂ©es par la gĂ©ographie, puis par la politique et la religion, les langues du groupe zane ont finalement divergĂ© pour donner le mingrĂ©lien et le laze, compartimentĂ©s par d'autres langues kartvĂ©liennes Ă  compter du 18e siĂšcle environ[2]. Étant donnĂ© que la diffĂ©renciation Ă©tait fondamentalement complĂšte au dĂ©but des temps modernes, il n'est guĂšre pertinent de parler d'une langue zane unique aujourd'hui. Actuellement, le mingrĂ©lien est parlĂ© par les MingrĂ©liens principalement dans le nord-ouest de la GĂ©orgie (MingrĂ©lie et Abkhazie), tandis que le laze est parlĂ© par le peuple laze en Turquie (et dans une petite partie de l'Adjarie, dans le sud-ouest de la GĂ©orgie)[10] - [11].

Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Zan languages » (voir la liste des auteurs).

Références

  1. (en) Typology of Languages in Europe (Project), Constituent Order in the Languages of Europe, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-015152-7, lire en ligne)
  2. Viziria, A., K'art'uli sabchot'a enc'iklopedia / áƒ„áƒáƒ áƒ—áƒŁáƒšáƒ˜ საბჭოთა ენáƒȘიკლოპედია, vol. 4, Tbilissi, 1979, p. 481-482.
  3. როგავა, გ. áƒ„áƒáƒ áƒ—áƒ•áƒ”áƒšáƒŁáƒ  ენათა ისჱორიული áƒ€áƒáƒœáƒ”áƒąáƒ˜áƒ™áƒ˜áƒĄ საკითჼები ჹ. 1, თბილისი, 1962. ჩჩენჱი, ქ. ჭანურ-მეგრულის áƒ€áƒáƒœáƒ”áƒąáƒ˜áƒ™áƒ, თბილისი, 1953. áƒ—áƒáƒ€áƒŁáƒ áƒ˜áƒ, ვ. ზოგიერთი ბრუნვის გენეზისისთვის მეგრულ-ჭანურჹი, „ენიმკის მოამბე“, ჹ. 1, 1937. ჩიჄობავა, ა. ჭანურიგრამაჱიკული ანალიზი áƒąáƒ”áƒ„áƒĄáƒąáƒ”áƒ‘áƒ˜áƒ—áƒŁáƒ áƒ—, áƒąáƒ€áƒ˜áƒšáƒ˜áƒĄáƒ˜, 1936.
  4. (en) Kevin Tuite, Number Agreement and Morphosyntactic Orientation in the Kartvelian Languages. Kartvelian morphosyntax, Montréal, Université de Montréal, , 262 p. (lire en ligne)
  5. (en) VĂĄclav BlaĆŸek, « On Classification of Kartvelian Languages », Folia Orientalia, vol. 50,‎ , p. 159-176 (lire en ligne)
  6. ლანიძე, ა. (1957). áƒ„áƒáƒ áƒ—áƒŁáƒšáƒ˜ ენის ქჹრუჄჹურიქა და ისჱორიის საკითჼები I. თბილისი: სჱალინის საჼელობის თბილისის áƒĄáƒáƒźáƒ”áƒšáƒ›áƒŹáƒ˜áƒ€áƒ უნივერსიჱეჱის გამომáƒȘემლობა.
  7. Edward J. Vajda, « Etymological dictionary of the Kartvelian languages. 2nd edn. By Georgij A. Klimov. Ed. by Werner Winter and Richard A. Rhodes (review) », Language, vol. 76, no 2,‎ , p. 475–475 (ISSN 1535-0665, DOI 10.1353/lan.2000.0139, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) Georgij A. Klimov, Etymological Dictionary of the Kartvelian Languages, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-080661-8, lire en ligne)
  9. (en) Donald Rayfield, Edge of Empires: A History of Georgia, Reaktion Books, (ISBN 978-1-78023-070-2, lire en ligne)
  10. Thomas V. Gamkrelidze, « A Typology of Common Kartvelian », Language, vol. 42, no 1,‎ , p. 69–83 (ISSN 0097-8507, DOI 10.2307/411601, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en) Gevorg Djahukian, « Notes On Some Lexical Correspondences Between Armenian and the Kartvelian Languages », Iran and the Caucasus, vol. 7, no 1,‎ , p. 191–194 (ISSN 1573-384X et 1609-8498, DOI 10.1163/157338403X00097, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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