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Lac Sainte-Anne (Toulnustouc)

Le lac Sainte-Anne est un réservoir servant à la régulation des débits du cours supérieur de la rivière Toulnustouc. Il est situé dans le territoire non organisé de Rivière-aux-Outardes dans la région administrative de la Côte-Nord au Québec (Canada).

Lac Sainte-Anne
Image illustrative de l’article Lac Sainte-Anne (Toulnustouc)
Administration
Pays Canada
Province Québec
RĂ©gion CĂ´te-Nord
MRC Manicouagan
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 50° 08′ 27″ N, 67° 52′ 15″ O
Type Lac de barrage
Origine glaciaire / artificielle
Superficie 262 km2
Altitude 301,75 m[1]
Volume 4,169 km3[2]
DĂ©bit moyen 212 m3/s
Hydrographie
Bassin versant 8 165 km2
Alimentation Rivière Toulnustouc
Émissaire(s) Rivière Toulnustouc
GĂ©olocalisation sur la carte : CĂ´te-Nord
(Voir situation sur carte : CĂ´te-Nord)
Lac Sainte-Anne
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Lac Sainte-Anne
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
Lac Sainte-Anne

Le rĂ©servoir rĂ©sulte de la construction, entre 1956 et 1958, d'un barrage et d'une digue pour rĂ©guler les dĂ©bits turbinĂ©s par les centrales hydroĂ©lectriques Manic-2, Manic-1 et McCormick qui ont construites sur le cours infĂ©rieur de la rivière Manicouagan entre 1952 et 1967. La superficie du barrage a Ă©tĂ© augmentĂ©e en 2005 dans le cadre de la construction d'un nouveau barrage Ă  14 km en aval de la retenue originale, dans le cadre de l'amĂ©nagement hydroĂ©lectrique de la Toulnustouc par Hydro-QuĂ©bec.

GĂ©ographie

Localisation

Le lac Sainte-Anne est situĂ© dans le territoire non organisĂ© de Rivière-aux-Outardes, sur la CĂ´te-Nord. Il est possible d'accĂ©der au barrage Ă  partir de Baie-Comeau par une route carrossable d'environ 130 km, qui est asphaltĂ©e jusqu'au lac Amariton, site du campement des travailleurs lors de la construction de l'amĂ©nagement de la Toulnustouc[3]. Le rĂ©seau routier construit par Hydro-QuĂ©bec et complĂ©tĂ© par un rĂ©seau de chemins forestiers qui sont utilisĂ©s tant par l'industrie que par les villĂ©giateurs qui accèdent Ă  des lieux de chasse et de pĂŞche situĂ©s dans l'arrière-pays.

Milieu physique

Le lac est situĂ© dans la province gĂ©ologique de Grenville du Bouclier canadien[4]. Au Quaternaire, le lac aurait Ă©mergĂ© de la glaciation du Wisconsin entre 9 500 et 8 000 AP. Compte tenu des moyennes d'altitude du secteur qui se situent autour de 300 m, ces terres n'auraient pas Ă©tĂ© ennoyĂ©es par la mer de Goldthwait. Les formes des cours d'eau actuels ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es par l'eau qui a trouvĂ© son chemin dans les dĂ©pressions et les fractures consĂ©cutives au relèvement isostatique. Le couvert vĂ©gĂ©tal de la rĂ©gion s'est graduellement mis en place, puis consolidĂ© entre 6 500 et 6 000 AP[5].

Premier barrage

Le premier barrage du Lac-Sainte-Anne a été construit par Hydro-Québec entre 1956 et 1959, dans le but de réguler le début du bassin versant de la rivière Toulnustouc et d'améliorer les apports d'eau aux trois centrales du complexe Manic-Outardes situées en aval: Manic-2, Manic-1 et McCormick. De ces trois centrales, la centrale McCormick n'était pas la propriété d'Hydro-Québec, mais plutôt de la Quebec North Shore Paper Company et de la Canadian British Aluminium, pour alimenter leurs usines à Baie-Comeau[note 1] - [6].

Le barrage en remblai zonĂ© avec noyau impermĂ©able inclinĂ© vers l'amont avait une hauteur maximale de 38 m et une longueur en crĂŞte d'environ 270 m. L'ouvrage comprenait trois digues au sud-ouest, intĂ©grĂ©es au remblai de la route d'accès, de six pertuis de fond disposĂ©s en deux Ă©tages de trois pertuis, ainsi que d'un Ă©vacuateur de crues et d'une passe de flottage[7]. Les travaux d'arasement du barrage du lac Sainte-Anne ont Ă©tĂ© entrepris le . L'Ă©quilibre des deux plans d'eau, Ă  un niveau moyen de 289,40 m, a Ă©tĂ© atteint le . Les Ă©quipements et structures mĂ©talliques ont Ă©tĂ© retirĂ©es, dĂ©mantelĂ©es et transportĂ©es, Ă  l'exception des pertuis de fond de l'ouvrage rĂ©gulateur, qui ont Ă©tĂ© laissĂ©s sur place en position ouverte. Les bâtiments de service ont Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©s jusqu'aux fondations[7].

Deuxième barrage

Le barrage de la Toulnustouc est situĂ© Ă  environ 14 km en aval du barrage du lac Sainte-Anne et Ă  67,7 km de l'embouchure de la rivière. L'ouvrage, construit entre 2001 et 2005, a une longueur en crĂŞte de 535 m et une hauteur maximale de 77 m. La crĂŞte est au niveau 305,45 m[8]. La digue sud ferme une vallĂ©e secondaire situĂ©e Ă  500 m au sud-ouest du barrage. Sa crĂŞte est Ă©galement fixĂ©e au niveau 305,45 m. L'ouvrage de retenue secondaire fait 500 m de longueur et atteint une hauteur maximale de 46 m[8]. Dans les deux cas, les ouvrages comprennent des massifs en enrochement. Les massifs ont Ă©tĂ© mis en place avec une pente de 1,3 unitĂ© horizontale pour une unitĂ© verticale tant en amont qu'en aval. Les ouvrages ont Ă©tĂ© rendus Ă©tanches avec des dalles de bĂ©ton d'une Ă©paisseur minimale de 300 mm, qui ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es sur le parement amont et qui sont reliĂ©es en crĂŞte Ă  un parapet et des plinthes en bĂ©ton ancrĂ©es au roc[8]. L'utilisation du bĂ©ton s'explique, selon Hydro-QuĂ©bec, par l'absence de volumes suffisants de till, un matĂ©riau souvent utilisĂ© pour impermĂ©abiliser le noyau central des ouvrages, et de l'Ă©loignement des sources de matĂ©riaux granulaires naturels pour les filtres[8].

Digue sud-est

Le lac est sĂ©parĂ© du bassin versant de la rivière Godbout Est par une digue situĂ©e dans sa partie sud-est. Avant la mise en service de la digue en 1958, les eaux s'Ă©coulaient donc vers le nord, soit de l'aval vers l'amont par rapport Ă  la retenue. Le niveau d'un lac situĂ© immĂ©diatement Ă  aval de la digue s'est Ă©levĂ© autour de 290 m. Ce lac se dĂ©verse maintenant vers la rivière Godbout Est[9].

Dès la mise en eau, les exploitants se sont aperçus qu'une certaine quantitĂ© d'eau fuyait au pied aval de l'ouvrage. Des tentatives de rĂ©parations ont eu lieu en 1958-1959 et en 1984, mais ces initiatives ont eu un rĂ©sultat mitigĂ©: après les travaux de 1984, les fuites Ă©taient toujours de l'ordre de 500 l/s lorsque le lac atteignait son niveau maximal d'exploitation de 301,75 m. L'analyse des donnĂ©es ayant conclu Ă  l'existence d'un niveau critique Ă  environ 296 m, Hydro-QuĂ©bec a imposĂ© une consigne d'exploitation pour limiter le niveau maximal du rĂ©servoir Ă  cette Ă©lĂ©vation[10].

Deux solutions ont été examinées dans le cadre de l'avant-projet de l'aménagement hydroélectrique de la Toulnustouc afin de résoudre les problèmes d'étanchéité de la digue sud-est. Finalement, la comparaison a porté sur la réfection de la digue par la mise n place d'un tapis imperméable de grande dimension ou la construction d'une nouvelle retenue à environ km en aval de la digue existante. Cette deuxième solution a été rejetée parce qu'elle aurait été 50% plus coûteuse, plus longue à mettre en place, en plus de créer des enjeux liés à la préservation du saumon atlantique dans la rivière Godbout[11].

Les travaux correcteurs ont Ă©tĂ© menĂ©s avant la construction des nouveaux ouvrages de retenue, de façon Ă  Ă©liminer la contrainte opĂ©rationnelle et que le rĂ©servoir puisse ĂŞtre rehaussĂ© jusqu'au niveau d'exploitation maximal de conception[12]. Ils ont consistĂ© Ă  mettre en place un tapis amont en till de 1,5 m d'Ă©paisseur, un noyau inclinĂ© en till sur la face amont jusqu'au niveau 304,45 m qui est protĂ©gĂ© par des filtres, un coussin et un perrĂ©. De plus, la face aval a Ă©tĂ© prolongĂ©e et rehaussĂ©e avec des matĂ©riaux granulaires drainants. Des instruments ont aussi Ă©tĂ© installĂ©s pour amĂ©liorer le suivi du comportement de la digue. Le niveau de la crĂŞte s'Ă©lève maintenant Ă  305,95 m[10].

Notes et références

Notes

  1. En 2009, Hydro-Québec a acquis un intérêt de 60% dans la Manicouagan Power Corporation dans le cadre d'une transaction avec la papetière AbitibiBowater

Références

  1. Le niveau minimal d'exploitation du lac est de 290,0 m
  2. La rĂ©serve utile du rĂ©servoir est de 2 438 hm3
  3. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 3-1 et 3-2.
  4. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 2-4.
  5. Arkéos Inc. 2000, p. 1.
  6. La Presse canadienne, « AbitibiBowater vend une centrale à Hydro et Alcoa », sur La Presse, (consulté le )
  7. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 5-17.
  8. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 5-2.
  9. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 5-18.
  10. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 5-19.
  11. Hydro-Québec 2000, p. 3-14 à 3-16.
  12. Hydro-Québec Équipement 2006, p. 11-1.

Bibliographie

  • ArkĂ©os Inc., Centrale de la Toulnustouc : inventaire archĂ©ologique, MontrĂ©al, Hydro-QuĂ©bec, , 73 p.
  • Hydro-QuĂ©bec, AmĂ©nagement hydroĂ©lectrique de la Toulnustouc : Rapport d'avant-projet, vol. 1, MontrĂ©al, Hydro-QuĂ©bec, (lire en ligne)
  • Hydro-QuĂ©bec Équipement, AmĂ©nagement de la Toulnustouc : Rapport de synthèse, vol. 1 : Description et rĂ©alisation, MontrĂ©al, Hydro-QuĂ©bec,
  • QuĂ©bec. Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, Projet d'amĂ©nagement de la rivière Toulnoustouc, QuĂ©bec, Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, coll. « Rapport d'enquĂŞte et d'audience publique » (no 150), (lire en ligne)
  • QuĂ©bec. Ministère de l'Environnement, Rapport d’analyse environnementale : Projet d’amĂ©nagement hydroĂ©lectrique de la rivière Toulnustouc, QuĂ©bec, Ministère de l'Environnement du QuĂ©bec, , 99 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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