Labradorite
La labradorite est un minéral de la famille des feldspaths plagioclases (groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicates). Il s'agit d'une variété d'anorthite reconnue par l'IMA, caractérisée par un rapport Ab/An compris entre 30/70 et 50/50. La formule chimique est (Na,Ca)(Al,Si)4O8, avec des traces de Fe, K et H2O.
Labradorite Catégorie IX : silicates[1] | |
Labradorite | |
Général | |
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Classe de Strunz | 9.FA.35
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Classe de Dana | 76.01.03.04
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Formule chimique | (Na,Ca)(Al,Si)4O8 |
Identification | |
Masse formulaire | 271,81 uma |
Couleur | incolore, jaune pâle à jaune foncé, orange, vert pomme, vert clair à vert foncé, rouge, multicolore : bleu foncé-vert doré sur fond noir |
Classe cristalline et groupe d'espace | PinacoĂŻdale - C |
Système cristallin | triclinique |
Réseau de Bravais | Centré C |
Clivage | {001} parfait, {010} bon, {110} distinct |
Échelle de Mohs | 7 |
Trait | blanc |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | Np=1,550 à 1,564 Nm=1,558 à 1,568 Ng=1,564 à 1,573 |
Pléochroïsme | nul à variable suivant couleur : incolore, jaune à jaune foncé, voire orange (labradors orange d’Oregon) |
Biréfringence | +0,007 à +0,012 |
Transparence | Transparent Ă translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,68 - 2,71, moyenne = 2,69 |
Fusibilité | fond difficilement et donne un verre |
Solubilité | insoluble dans les acides |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
La particularité de certaines pièces est de posséder un jeu de couleurs à l'éclat métallique. Le bleu et le vert sont les couleurs le plus souvent présentes, mais certaines pierres de qualité peuvent être habitées par toutes les couleurs du spectre. Le phénomène est le résultat d'interférences dans des lamelles jumelées (effet Schiller d'adularescence, connu pour d'autres membres de la famille tels que l'oligoclase). Le terme de labradorescence, parfois employé, est incorrect.
Inventeur et Ă©tymologie
Décrite par Adolarius Forster (en) en 1780, la labradorite, parfois surnommée « labrador » doit son nom à la région de sa localité-type : le Labrador, au Canada[2].
Topotype
ĂŽle de Paul, Labrador, Terre-Neuve, Canada
Cristallographie
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8.155, b = 12.84, c = 10.16, Z = 6 ; alpha = 93.5°, beta = 116.25°, gamma = 89.133° ; V = 952.25
- Densité calculée = 2,84
Synonymie
Il existe pour ce minéral de nombreux synonymes[3]
- carnatite
- hafnefjordite
- mauilite
- radauite
- silicite
- spectrolite (Aarne Laitakari)
Gîtologie
Dans les roches métamorphiques et les roches magmatiques précambriennes[4].
Gisements remarquables
- Canada
- Terre-Neuve, Terre-Neuve-et-Labrador[5]. Plus de 100 occurrences dans cette région qui est celle du topotype.
- États-Unis
- Lambtongue Mine (Baby Mine), Winona District, Comté de Josephine, Oregon.
- France
- Suc de Monac, Saint-Pierre-Eynac, canton de Saint-Julien-Chapteuil, Haute-Loire[6].
- Col de l'Escrinet, Plateau du Coiron, dép. de l'Ardèche, Rhône-Alpes[7].
- La Fourque, Salau, Couflens, dép. de l'Ariège, Midi-Pyrénées[8].
- Madagascar
- Variétés : verte, bleu, blanc, rose
- Ampanihy
- Russie
- Khavokiperskiye, bassin de la Toungouska inférieure, kraï de Krasnoïarsk, région orientale de la Sibérie[9].
- Ukraine
- Holovyne, dont les produits ont notamment été employés pour le mausolée de Lénine et le métro de Moscou.
Utilisation
Le labrador est utilisé en cabochon pour la joaillerie, certaines pierres, de qualité gemme, peuvent être facettées. Exceptionnellement, quelques gisements nord-américains ont donné des pierres gemmes de couleur jaune pâle.
La labradorite est aussi utilisée comme minéral de purification dans l'élaboration de vodkas de grand luxe, notamment polonaises.
Galerie
Labrador, Ylämaa, Finlande Labrador poli - 18 x 20 cm - Madagascar Labrador taillé - 19 Cts 12 - États-Unis Labrador taillé - Brésil - 14 x 10 mm
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie.
- « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
- (en) Clarence S. Ross & Robert L. Smith, Ash-flow tuffs : Their origin, geologic relations and identification, coll. « United States Geological Survey Professional Paper » (no 366), (lire en ligne), p. 7
- Papezik, V.S. and Fong, C.C.K. (1975) Howlite and ulexite from the Carboniferous gypsum and anhydrite beds in western Newfoundland. Canadian Mineralogist: 13: 370-376.
- C. Cotonian et al. , Bull. Minéral. , 1988, 111, p. 89-95.
- Bull. Soc. Franç. Minéralo. Cristallo. , 1974, 97, p. 450-464.
- Bull. Minéral. , 1987, 110, p. 633-644.
- Pekov, I. (1998) Minerals First discovered on the territory of the former Soviet Union, 369 p. Ocean Pictures, Moscou.