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La PĂ©richole

La PĂ©richole (prononcer « PĂ©ricole ») est un opĂ©ra bouffe de Jacques Offenbach, sur un livret de Ludovic HalĂ©vy et Henri Meilhac crĂ©Ă© le au thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s dans une version en deux actes, puis dans une version remaniĂ©e en 3 actes et 4 tableaux le , toujours aux VariĂ©tĂ©s.

La PĂ©richole
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Affiche de La PĂ©richole (1868)
Genre opéra bouffe
Nbre d'actes deux ou trois actes et quatre tableaux
Musique Jacques Offenbach
Livret Ludovic Halévy et Henri Meilhac
Langue
originale
Français
Sources
littéraires
Prosper Mérimée : Le Carrosse du Saint-Sacrement
Création
théùtre des Variétés, Paris

Versions successives

  • 1868 : 1re version en deux actes
  • 1874 : 2e version en trois actes et quatre tableaux

Personnages

  • La PĂ©richole, chanteuse des rues
  • Piquillo, chanteur des rues
  • Don AndrĂšs de Ribeira, vice-roi du PĂ©rou
  • Don Miguel de Panatellas, premier gentilhomme de la Chambre
  • Don Pedro de Hinoyosa, gouverneur de Lima
  • Guadalena, 1re cousine
  • Berginella, 2e cousine
  • Mastrilla, 3e cousine
  • Le Marquis de Tarapote, grand chambellan
  • Manuelita, Frasquinella, Brambilla, Ninetta, dames de la Cour
  • Deux notaires
  • Le Marquis de Satarem, vieux prisonnier (1874)
  • Un geĂŽlier (1874)

Airs

  • Couplets de l'Incognito - acte I
  • Complainte « L'Espagnol et la Jeune Indienne » - acte I
  • Air de la lettre - acte I
  • Griserie ariette - acte I
  • Couplets « Les femmes, il n'y a qu'ça » - acte II
  • Couplets « Que les hommes sont bĂȘtes » - acte II
  • Final II - « Rondo des maris rĂ©calcitrants »
  • Air de Piquillo « On me proposait d'ĂȘtre infĂąme » - acte III
  • Couplets de l'Aveu « Je t'adore, brigand » - acte III

L'opéra est inspiré d'une comédie de Prosper Mérimée : Le Carrosse du Saint-Sacrement. A Lima au XVIIIe siÚcle deux chanteurs ambulants indigents, réussissent aprÚs plusieurs quiproquos à se moquer du vice-roi du Pérou, impénitent phallocrate.

GenĂšse

Contexte

En , Jacques Offenbach travaille, avec Henri Meilhac et Ludovic HalĂ©vy, sur Le ChĂąteau Ă  Toto crĂ©Ă© le [1], et sur Vert-Vert[Note 1] et Les Brigands qui ne seront crĂ©Ă©s respectivement que le et [2]. Il semble ne s’ĂȘtre mis Ă  composer La PĂ©richole que durant l’étĂ© 1868[3].

Écriture

Les librettistes utilisent quelques Ă©lĂ©ments de la saynĂšte de Prosper MĂ©rimĂ©e, extraite du ThĂ©Ăątre de Clara Gazul et intitulĂ©e Le Carrosse du Saint-Sacrement[4] prĂ©sentĂ©e Ă  la ComĂ©die Française en 1850. Le Carrosse du Saint-Sacrement a dĂ©jĂ  fait l’objet d'une adaptation sous le nom La PĂ©richole au thĂ©Ăątre du Palais-Royal en 1835, avec Virginie DĂ©jazet dans le rĂŽle principal[5].

La PĂ©richole s’inspire de la vie de l’actrice et courtisane pĂ©ruvienne Camila PĂ©richole, qui s’est elle-mĂȘme inspirĂ©e de la figure historique MicaĂ«la Villegas, connue sous le nom de « la perra chola » (littĂ©ralement la « chienne mĂ©tisse »), une actrice et aussi la maĂźtresse du vice-roi du PĂ©rou, Manuel de Amat y Juniet, vice-roi du PĂ©rou entre 1761 et 1776. Le nom de Perricholi est attribuĂ© au vice-roi Amat, mais il existe de nombreuses histoires Ă  l'Ă©gard de la signification de ce dernier. Certaines racontent qu'Amat l'appelait « peti-xol » lorsqu'ils Ă©taient tous les deux, ce qui en catalan signifie ‘petite merveille’; D'autres rapportent aussi que le terme « pirri » est utilisĂ© Ă  cette Ă©poque comme diminutif, donc « pirri-choli » ou «petite-cholo» signifierait tendrement ‘jolie petite indienne’. L'histoire la plus connue est probablement diffusĂ©e par les nombreux ennemis qu'avait le vice-roi : elle raconte que lors d'une querelle entre les amants, Amat, en colĂšre, l'aurait appelĂ© «perra chola» (chienne indigĂšne, cholo ayant, le plus souvent une connotation pĂ©jorative), et, avec son accent catalan cela aurait donnĂ© « perri choli ». L'incident est colportĂ© au palais et dans la haute sociĂ©tĂ© de Lima – qui n'apprĂ©cie pas l'actrice – et on commence Ă  l'appeler « La Perricholi » pour l'humilier.

DĂšs le , la Revue et gazette musicale de Paris annonce la crĂ©ation d’une nouvelle Ɠuvre de Henri Meilhac, Ludovic HalĂ©vy et Jacques Offenbach en octobre au thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s[6]. DĂ©but aoĂ»t, Jacques Offenbach remet la musique de cette nouvelle piĂšce en deux actes intitulĂ©e La PĂ©richole.

Répétitions

La lecture de l’Ɠuvre est effectuĂ©e par la troupe la semaine du , avec Hortense Schneider et JosĂ© Dupuis dans les rĂŽles principaux[7]. Fin aoĂ»t, l’Ɠuvre entre en rĂ©pĂ©tition[8].

Fin , les Ă©ditions Brandus et Dufour acquiĂšrent la partition de La PĂ©richole[9] qui avait d’abord Ă©tĂ© proposĂ©e aux Ă©ditions Heu[10].

La crĂ©ation est d’abord annoncĂ©e pour le 1er octobre[11], puis autour du [12], puis le [13]. Elle est crĂ©Ă©e le .

Création

Accueil

La musique est trĂšs bien accueillie et cinq numĂ©ros musicaux sont bissĂ©s le premier soir : les couplets du vice-roi, la complainte L’Espagnol et la Jeune indienne, l’air de la griserie Ă  l’acte I, le chƓur de femme « Eh bonjour monsieur le mari », le trio « Les femmes, il n’y a qu’ça » Ă  l’acte II[4]. La Revue et gazette musicale de Paris prĂ©cise que la partition est l’« une des meilleures bien certainement d’Offenbach »[4]. La lettre est particuliĂšrement remarquĂ©e, la Revue et gazette musicale de Paris[4] et Le Figaro[14] publient la partition dans leurs colonnes quelques jours aprĂšs la premiĂšre.

Mais les critiques sont plutĂŽt prudents sur la postĂ©ritĂ© de l’Ɠuvre. Le Constitutionnel fait l’écho de vagues provoquĂ©es par La PĂ©richole. La Gazette des Étrangers pressent que l’« on critiquera (
) et [qu’]on louera et [que] tout sera pour le mieux dans l’intĂ©rĂȘt (
) des auteurs ». Le Pays parle de « sĂ©vĂ©ritĂ©s [du] public » et observe que « piĂšce et musique sont incontestablement plus dĂ©licates que les prĂ©cĂ©dentes »[15]. Le MĂ©nestrel Ă©voque « des chuts, voire des sifflets, vers la fin de La PĂ©richole » en raison « de quelques effets de mauvais goĂ»t qui ont choquĂ© »[5].

Jean-Claude Yon, dans sa biographie d’Offenbach analyse : « Les critiques semblent ne pas avoir vu combien (
) La PĂ©richole est diffĂ©rente des Ɠuvres qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©e. Elle atteint une noirceur qui paraĂźt Ă  priori incompatible avec le genre de l’opĂ©ra-bouffe. (
) Dans ce monde corrompu, le musicien a donnĂ© une fois de plus le beau rĂŽle aux femmes : (
) la PĂ©richole est le seul personnage Ă  agir avec dignitĂ©. [Sa] lettre (
) est une merveille de tact et de simplicitĂ© et sa “griserie-ariette” suggĂšre l’ivresse sans vulgaritĂ© »[16].

Pour Louis Oster et Jean Vermeil , Offenbach et ses librettistes raillent Napoléon III et la cour de L'Impératrice EugÚnie, l'air "Il grandira car il est espagnol, gnol, gno..." moquant l'accession rapide des hispaniques à la cour[17]. L'Opéra étant une charge politique sur les aventures de Napoléon III avec les femmes, dont Hortense Schneider, autant que celle de l'Empire au Mexique et dans différentes aventures coloniales.

Remaniements

DĂšs la deuxiĂšme reprĂ©sentation, l’Ɠuvre subit des remaniements. Certaines scĂšnes sont raccourcies, certains numĂ©ros musicaux sont remplacĂ©s ou supprimĂ©s, d’autres sont dĂ©placĂ©s[4].

Créateurs

RÎle Créateur
(Théùtre des Variétés, )[18]
Créateur
(Théùtre des Variétés, )[19]
Piquillo, chanteur des rues José Dupuis José Dupuis
Don AndrĂšs de Ribeira, vice-roi du PĂ©rou Pierre-EugĂšne Grenier Pierre-EugĂšne Grenier
Le comte Don Miguel de Panatellas, premier gentilhomme de la Chambre Christian Baron
Don Pedro de Hinoyosa, gouverneur de la ville de Lima Lecomte LĂ©once
Le marquis de Tarapote, chambellan du vice-roi Charles Blondelet Charles Blondelet
Un vieux prisonnier Daniel Bac
1er notaire (1er coryphée, ténor) Bordier Bordier
2e notaire (1er coryphée, ténor) Horton Monti
Un geĂŽlier Coste
1er buveur (1er coryphée, basse) Videix
2e buveur (1er coryphée, basse) Halserc
La PĂ©richole, chanteuse des rues Hortense Schneider Hortense Schneider
Guadalena (1re cousine, soprano) Legrand J. Grandville
Berginella (2e cousine, soprano) Carlin Lina Bell
Mastrilla (3e cousine, mezzo-soprano) C. Renault Schweska
Manuelita (1re dame d'honneur, soprano) Julia H. Martin
Ninetta (2e dame d'honneur, soprano) Bénard Valpré
Brambilla (3e dame d'honneur, mezzo-soprano) Gravier Estelle Lavigne
Frasquinella (4e dame d'honneur, mezzo-soprano) A. Latour Julia H.

SuccĂšs

À Paris

La troisiĂšme reprĂ©sentation atteint 4 300 francs de recettes et se maintiennent au-dessus de 4 700 de la quatriĂšme Ă  la huitiĂšme[20]. Mi-octobre, les rĂŽles sont appris en double[21]. Le succĂšs se maintenant, le directeur des VariĂ©tĂ©s dĂ©cide fin novembre de ne pas donner de revue comme c’est l’habitude pour les fins d’annĂ©es[22].

Les airs dĂ©tachĂ©s paraissent Ă  la fin du mois d’[23] et le piano-chant le mercredi [24]. La partition pour piano seul paraĂźt Ă  la fin du mois de [22].

Si l’Ɠuvre est diversement apprĂ©ciĂ©e par la critique, sa musique est trĂšs largement reprise et diffusĂ©e : « DĂšs le lendemain de la premiĂšre reprĂ©sentation, que de refrains Ă©taient populaires! » s’exclame Henri Lavoix plusieurs annĂ©es plus tard[25]. DĂ©but , le thĂ©Ăątre de l’Eldorado propose une parodie de l’Ɠuvre, intitulĂ©e La PĂ©ri-colle[24]. Le mardi , lors de l’inauguration des bals du Cirque de l’impĂ©ratrice exĂ©cute des quadrilles composĂ©s sur la musique de La PĂ©richole[26]. Les revues de fin d’annĂ©e s’inspirent largement de l’Ɠuvre, comme par exemple au cafĂ©-concert de l’Alcazar qui la baptise La Chilpericholle[27].

Le , le prince et la princesse de Galles assistent à une représentation au théùtre des Variétés[26].

La derniĂšre est prĂ©sentĂ©e Ă  Paris le lundi [28] - [Note 2], le lendemain, le thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s reprend La Grande-Duchesse de GĂ©rolstein pour quelques reprĂ©sentations[29]. « Le mauvais dĂ©part du premier soir sera largement rattrapĂ© mais jamais opĂ©ra-bouffe d’Offenbach, Meilhac et HalĂ©vy n’aura connu une carriĂšre aussi courte aux VariĂ©tĂ©s » note l’historien Jean-Claude Yon[16].

En province et Ă  l’étranger

La PĂ©richole est rapidement mise Ă  l’étude Ă  Bruxelles, Marseille, Bordeaux, Nice (premiĂšre le jeudi [30]), Avignon, ChĂąlons, Dunkerque, Valenciennes, Cambrai, GenĂšve, New-York (premiĂšre en français le [31]) et Rio-de-Janeiro[32].

Elle est crĂ©Ă©e en 1869 Ă  Saint-PĂ©tersbourg dans une orchestration locale malgrĂ© les interdictions des auteurs et de l’éditeur[33]. Hortense Schneider prĂ©sentera l’Ɠuvre elle-mĂȘme en janvier 1872 dans cette ville[34] avec un succĂšs phĂ©nomĂ©nal : « Dans La PĂ©richole, mademoiselle Schneider a dĂ» rĂ©pĂ©ter tous ses morceaux (
). Ajoutez Ă  ce triomphe douze rappels dans le courant de la piĂšce ou Ă  la chute du rideau. » Elle ira prĂ©senter l’Ɠuvre Ă  Londres en [35].

La Périchole est représentée à Toulon[36], à Avignon[31].

Seconde version

Création

Une seconde version « dont le troisiÚme acte serait complÚtement refait » est annoncée en [37]. La lecture, par les librettistes, de ce nouveau troisiÚme acte en deux tableaux a lieu le mercredi [38]. Jacques Offenbach dont la santé est trÚs chancelante assiste à la répétition du jeudi [39].

D’abord prĂ©vue pour le , la seconde version est crĂ©Ă©e le au thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s, en raison d’« une indisposition du maestro Offenbach »[40].

Le public et la critique sont trĂšs sensibles Ă  la prestation d’Hortense Schneider qui n’était pas remontĂ©e sur la scĂšne du thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s depuis La PĂ©richole, Ă  l’exception de l’opĂ©ra-bouffe La Veuve de Malabar de HervĂ© prĂ©sentĂ© du [41] au [42] et quelques reprises de Barbe-Bleue et d’extraits de La Grande-Duchesse de Gerolstein fin [43]. Le Figaro note ainsi : « Elle a fait de la virtuose de place publique, devenue la maĂźtresse d’un vice-roi, l’un de ses meilleurs rĂŽles de comĂ©dienne et de chanteuse. C’est avec un sentiment exquis, une passion dĂ©solĂ©e, et toutes les nuances de la grĂące et de l’attendrissement, que la PĂ©richole fait au public, gagnĂ© par l’émotion, la lecture de sa lettre d’adieu »[44].

Si Ludovic HalĂ©vy note peu avant la premiĂšre « Nous avons refait un troisiĂšme acte en deux tableaux (
). Il paraĂźt gai et la musique d’Offenbach me semble trĂšs gentille »[45], les librettistes n’ont pas rendu l’Ɠuvre plus lĂ©gĂšre avec des couplets comme « Cela vous met la mort dans l’ñme / De voir le monde comme il va
 », ou encore par le sort du vieux prisonnier condamnĂ© Ă  retourner en prison parce qu’il ignore la raison de sa condamnation !

DĂšs la premiĂšre reprĂ©sentation, cette nouvelle version, et sa musique, est particuliĂšrement bien accueillie : « Nous n’avons pas un choix Ă  faire parmi les morceaux qui composent le troisiĂšme acte ; tous ont Ă©tĂ© trĂšs-bien reçus et quelques-uns ont Ă©tĂ© bissĂ©s. Ajoutez Ă  cela les morceaux de l’ancienne partition qui ont Ă©tĂ© bissĂ©s comme les couplets des femmes, la griserie-ariette, et nous pouvons constater qu’avec la reprise de la PĂ©richole, le thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s tient un succĂšs de plus »[25].

Fin , le théùtre des Variétés annonce les derniÚres de La Périchole[46]. La derniÚre représentation a lieu le [47]. Elle sera ensuite reprise « 44 fois du au »[48].

Costumes

  • Costumes de 1874
  • Le vice-roi Ă  l'acte I
    Le vice-roi Ă  l'acte I
  • Le vice-roi Ă  l'acte II
    Le vice-roi Ă  l'acte II
  • Piquillo Ă  l'acte II
    Piquillo Ă  l'acte II
  • Tarapote
    Tarapote
  • Le geĂŽlier
    Le geĂŽlier
  • Le vieux prisonnier
    Le vieux prisonnier

Argument

Acte I

Versions de 1868 et de 1874.

À Lima, sur une place de la ville, le vice-roi du PĂ©rou sort de son palais incognito « afin de savoir un peu par lui-mĂȘme ce que l’on pense de son administration ». Il compte bien aussi profiter de la fin de journĂ©e pour « conduire quelque sĂ©millante manola » dans une petite maison lui appartenant. AprĂšs le dĂ©part du vice-roi, deux chanteurs des rues, la PĂ©richole et son fiancĂ© Piquillo, viennent sur cette place chanter leurs chansons mais ne rencontrent guĂšre de succĂšs. Et pourtant, « ça coĂ»te quatre piastres pour se marier ». La PĂ©richole, fatiguĂ©e et affamĂ©e, laisse Piquillo quĂȘter un peu plus loin et s'endort. Le vice-roi revient et, subjuguĂ© par sa beautĂ©, lui propose de devenir demoiselle d'honneur de la vice-reine. La PĂ©richole, au comble de la faim, accepte et rĂ©dige une lettre d'adieu Ă  Piquillo lui rappelant qu'elle l'« aime de tout [son] cƓur » mais qu'il « [peut] compter sur [sa] vertu ». Cette lettre plonge Piquillo au dĂ©sespoir et il veut se pendre. Heureux hasard, il est sauvĂ© par le premier gentilhomme de la cour qui cherche un mari Ă  la future favorite du vice-roi pour respecter les rĂšglements. AidĂ©s par les alcools, le mariage est cĂ©lĂ©brĂ©, sans que Piquillo n'ait rĂ©alisĂ© l'identitĂ© de son Ă©pouse.

Acte II

Versions de 1868 et de 1874.

Le lendemain, dégrisé, Piquillo fait savoir qu'il en aime une autre et veut la retrouver. Il doit préalablement présenter officiellement son épouse au vice-roi. Quand il découvre que la Périchole est la maßtresse de celui-ci, il éclate de fureur et est aussitÎt expédié au cachot des maris récalcitrants.

Versions de 1868 uniquement.

La Périchole, dans une feinte colÚre, obtient du vice-roi qu'il soit libéré. Le soir, devant le vice-roi, ils chantent leurs malheurs. Il s'attendrit et, magnanime, il les laisse s'en aller.

Fin de la version de 1868.

Acte III

Version de 1874 uniquement.

Premier tableau

La Périchole vient visiter son Piquillo en prison. AprÚs un mouvement d'humeur de sa part, elle l'informe qu'elle n'a pas cédé aux avances du roi, et qu'elle va corrompre le geÎlier. Celui-ci se présente mais n'est autre que le vice-roi déguisé, qui les fait enfermer tous les deux. Une fois ces derniers laissés seul, un vieux prisonnier les fait évader par le tunnel qu'il a creusé.

Second tableau

Les trois évadés se retrouvent en ville, mais sont identifiés par une patrouille et le vice-roi se présente aussitÎt. La Périchole et Piquillo chantent leurs malheurs, ce qui attendrit le vice-roi qui, magnanime, les laisse se marier et avoir des enfants qui grandiront, car ils sont espagnols.

Numéros musicaux

Version de 1868[18] Version de 1874[49]

Acte I

Ouverture idem.
1. a. ChƓur de fĂȘte Du vice-roi c'est aujourd'hui la fĂȘte idem.
1. b. Chanson des Trois-Cousines Promptes Ă  servir la pratique idem.
1 bis. Reprise du chƓur Ah ! qu'on y fait gaiement glou, glou idem.
2. a. ChƓur C'est lui, c'est notre vice-roi idem.
2. b. Couplets de l'Incognito Sans en rien souffler Ă  personne idem.
3. Marche indienne et entrée des chanteurs idem.
4. Complainte : « L'Espagnol et la jeune Indienne » Le conquérant dit à la jeune Indienne idem.
5. Séguedille « Le muletier et la jeune personne » Vous a-t-on dit souvent idem.
6. ChƓur des saltimbanques Levez-vous et prenez vos rangs
7. La lettre de la PĂ©richole Ô mon cher amant idem.
7 bis. MĂ©lodrame idem.
8. a. ChƓur et duetto des notaires Holà, eh ! holà de là-bas idem.
8. b. Griserie-Ariette Ah, quel dĂźner je viens de faire idem.
8. c. Duetto du mariage Je dois vous prévenir, Madame idem.
8. d. Final et marche de palanquins Qu'on se hĂąte et qu'on les marie idem.

Acte II

9. Entr'acte idem.
10. ChƓur des dames de la cour Cher Seigneur, revenez à vous ! idem.
11. Cancans-Couplets On vante partout son sourire idem.
12. ChƓur des seigneurs Quel marchĂ© de bassesse idem.
13. Couplets : « Les femmes, il n'y a qu'ça » Eh là, maintenant que nous sommes idem.
14. a. ChƓur de la prĂ©sentation Nous allons donc voir un mari idem.
14. b. Couplets : « Ah ! que les hommes sont bĂȘtes ! » Que veulent dire ces colĂšres idem.
14. c. Rondo de bravoure Écoute, ĂŽ Roi, je te prĂ©sente idem.
14. d. Galop de l'arrestation Sautez dessus ! sautez dessus ! idem.
14. e. Rondo des maris
 ré Conduisez-le, bons courtisans idem.
15. Duo des bijoux Monsieur le marchand
16. Couplet Aie donc confiance
17. Le Couvert du roi, chƓur Son Altesse, à l'heure ordinaire
17 bis. Entrée des chanteurs
18. Séguedille : « Le Chanteur et la Chanteuse » Un roi se promenant, trouva certaine femme

Acte III

Premier tableau

Entr'acte
15. Couplets-BolĂ©ro Les maris courbaient la tĂȘte
16. Air On me proposait d'ĂȘtre infĂąme
16 bis. MĂ©lodrame
17. a. Duo Dans ces couloirs obcurs
17. b. Couplets de l'Aveu Tu n'es pas beau, tu n'es pas riche
18. Trio du Joli GeĂŽlier Je suis le plus joli geĂŽlier
19. Trio de la prison Roi pas plus haut qu'une botte
19 bis. MĂ©lodrame
20. Finale Je t'adore si je suis folle

DeuxiĂšme tableau

Entr'acte
21. a. ChƓur des Patrouilles En avant, en avant ! soldats
21. b. Ariette-Valse des Trois Cousines Pauvres gens, oĂč sont-ils ?
21. c. Ensemble Les bandits sont partis
21 bis. MĂ©lodrame
22. Complainte des amoureux Écoutez, peupl' d'AmĂ©rique
19. Final Tous deux au temps de peine 23. Finale Tous deux au temps de peine

Analyse de la version de 1868

La version de 1868 compte 19 numĂ©ros, dont 4 disparaĂźtront dans la nouvelle version.

L'acte I est identique à la seconde version, bien que la Séguedille (n°5 « Le Muletier et La Jeune Personne ») soit mentionnée alors comme « passée au théùtre » (non jouée). La premiÚre partie de l'acte II, inchangée, constitue le deuxiÚme acte de la version de 1874. Elle s'achÚve sur le n°14, l'ensemble des « Maris récalcitrants » (qui devient ainsi un finale, alors qu'il est le morceau central de l'acte II dans la version de 1868) identique, si ce n'est la ritournelle sur laquelle tombe désormais le rideau.

Le n°15 de la version de 1868 est un duo entre la PĂ©richole et le Vice-Roi, le « Duo des bijoux » et dont le « Ah ! que j'aime les diamants » est un clin d’Ɠil au « Ah ! que j'aime les militaires » de la Grande-duchesse. Le n°16 est une reprise, par la PĂ©richole, de l'air « Les Femmes il n'y a qu'ça » et dans laquelle elle chante Ă  Piquillo qu'il vaut mieux se laisser conduire par sa bien-aimĂ©e lorsqu'elle sait oĂč elle va. Le n°17 est un morceau choral, le « Couvert du Roi », durant lequel on sert son dĂźner Ă  Don AndrĂšs (ce dernier ne mangera rien par peur qu'on l'empoisonne)[50]. Le n°18 est une reprise intĂ©grale de la sĂ©guedille du premier acte mais avec de nouvelles paroles rĂ©sumant la piĂšce. Don AndrĂšs pardonne, autorise la PĂ©richole Ă  garder ses diamants et le Final (n°19) reste inchangĂ© par rapport au finale de l'acte III actuel, Ă  savoir une reprise de « l'Espagnol et la jeune Indienne » avec de nouvelles paroles.

Citations et emprunts

  • Dans le N° 7, les librettistes mettent dans la lettre que la PĂ©richole adresse Ă  Piquillo au premier acte la teneur de celle que Manon Lescaut, dans le roman homonyme de l'abbĂ© PrĂ©vost, laisse Ă  son amant, le chevalier des Grieux :
Crois-tu qu’on puisse ĂȘtre bien tendre, / Alors que l’on manque de pain ? (
)
Et j’aurais rendu, quelque jour, / Le dernier soupir, ma chùre ñme, / Croyant en pousser un d’amour
 (
)
Je t’adore !
 Si je suis folle, / C’est de toi !
 compte là-dessus

La PĂ©richole, acte I, scĂšne IX
Crois-tu qu’on puisse ĂȘtre bien tendre lorsqu’on manque de pain ? (
)
je rendrais quelque jour le dernier soupir, en croyant en pousser un d’amour.
Je t’adore, compte là-dessus
Manon Lescaut, livre premier
  • Au N° 12, avec « Quel marchĂ© de bassesse ! / C’est trop fort, sur ma foi, / D’épouser la maĂźtresse, / La maĂźtresse du roi ! », Jacques Offenbach cite le texte et la musique du N° 13 de La Favorite de Gaetano Donizetti crĂ©Ă© Ă  Paris en 1840.
  • Dans le N° 14, avec le couplet « Dans son palais ton roi t’appelle, / Pour te couvrir de honte et d’or ! / Son amour te rendra plus belle, / Plus belle et plus infĂąme encor ! », les librettistes citent cette fois le N° 17 de La Favorite de Gaetano Donizetti.
  • Le couplet de l'Aveu qui se termine par « Et caetera ! Et caetera ! Felicita ! Felicita !» est une parodie des duos d'amour de Rossini.

Reprises notables

En 1969, la piÚce obtient un vif succÚs plusieurs mois durant, avec Jane Rhodes, Jane Berbié puis Suzy Delair dans le rÎle-titre et Jean Le Poulain dans celui du Vice-roi au théùtre de Paris.

Plus rĂ©cemment, JĂ©rĂŽme Savary s'en est emparĂ© Ă  plusieurs reprises, d'abord sous sa forme traditionnelle, puis adaptĂ©e en comĂ©die musicale en 1999 au ThĂ©Ăątre national de Chaillot et en 2000 au ThĂ©Ăątre national de l'OpĂ©ra-Comique oĂč elle fut reprise fin .

Discographie

Notes et références

Notes

  1. Ludovic Halévy ne sera pas crédité comme librettiste pour Vert-Vert.
  2. Dans sa biographie Offenbach, en page 374, Jean-Claude Yon parle d’une « derniĂšre et soixante-treiziĂšme reprĂ©sentation (
) le 10 janvier 1869 » alors que dans le programme du Figaro, la derniĂšre apparaĂźt le 28 dĂ©cembre.

Références

  1. Jacques Offenbach, Correspondance avec Meilhac et Halévy, Séguier, p. 128.
  2. Jacques Offenbach, Correspondance avec Meilhac et Halévy, Séguier, p. 126.
  3. Jacques Offenbach, Correspondance avec Meilhac et Halévy, Séguier, p. 140.
  4. Revue et gazette musicale de Paris, 11 octobre 1868
  5. Le MĂ©nestrel, dimanche 11 octobre 1868.
  6. Revue et gazette musicale de Paris, 5 juillet 1868
  7. Revue et gazette musicale de Paris, 9 août 1868.
  8. Revue et gazette musicale de Paris, 23 août 1868.
  9. Revue et gazette musicale de Paris, 30 août 1868.
  10. Jacques Offenbach, correspondance avec Meilhac et Halévy, Séguier, p. 133.
  11. Le Figaro, vendredi 25 septembre 1868.
  12. Revue et gazette musicale de Paris, 27 septembre 1868.
  13. Revue et gazette musicale de Paris, 4 octobre 1868.
  14. Le Figaro, mercredi 14 octobre 1868.
  15. Revue et gazette musicale de Paris, 18 octobre 1868.
  16. Jean-Claude Yon, Offenbach, Gallimard, , p.374.
  17. Louis Oster et Jean Vermeil, Guide raisonné de l'Opéra-comique et de l'opérette, Fayard, 2008
  18. La PĂ©richole, opĂ©ra-bouffe en 2 actes, partition chant et piano arrangĂ©e par LĂ©on Roques, Édition G. Brandus et S. Dufour, Paris.
  19. La Périchole, opéra-bouffe en 3 actes in Théùtre de Meilhac et Halévy, Calmann-Lévy, 1900.
  20. Le Figaro, vendredi 16 octobre 1868.
  21. Le Figaro, mercredi 21 octobre 1868
  22. Revue et gazette musicale de Paris, 29 novembre 1868.
  23. Revue et gazette musicale de Paris, 25 octobre 1868
  24. Revue et gazette musicale de Paris, 1er novembre 1868.
  25. Revue et gazette musicale de Paris, 3 mai 1874.
  26. Revue et gazette musicale de Paris, 22 novembre 1868.
  27. Revue et gazette musicale de Paris, 10 janvier 1869.
  28. Le Figaro, 28 décembre 1868
  29. Le Figaro, 29 décembre 1868.
  30. Revue et gazette musicale de Paris, 3 janvier 1869.
  31. Revue et gazette musicale de Paris, 7 février 1869.
  32. Revue et gazette musicale de Paris, 6 décembre 1868.
  33. Le Figaro, mardi 4 janvier 1870.
  34. Le Figaro, lundi 22 janvier 1872.
  35. Le Figaro, samedi 6 juillet 1872.
  36. Le Figaro, dimanche 7 février 1869.
  37. Le Figaro, mardi 2, mercredi 3 avril 1872.
  38. Le Figaro, vendredi 3 avril 1874.
  39. Le Figaro, samedi 25 avril 1874.
  40. Le Figaro, dimanche 26 avril 1874.
  41. Le Figaro, 27 avril 1873.
  42. Le Figaro, 16 juin 1873.
  43. Le Figaro, 17 juin 1873.
  44. Le Figaro, mardi 28 avril 1874.
  45. Carnets du 13 avril 1874 reproduits dans la Revue des Deux Mondes, livraison du 15 février 1937, p. 818 in Yon 2000, p. 488.
  46. Le Figaro, jeudi 28 mai 1874.
  47. Le Gaulois, 4 juin 1874.
  48. Yon 2000, p. 489.
  49. La PĂ©richole, opĂ©ra-bouffe en 3 actes, partition chant et piano arrangĂ©e par LĂ©on Roques, Édition Brandus et Cie, Paris.
  50. Inséré de façon tronquée par Michel Plasson pour son enregistrement chez EMI Classics avant le final de l'acte II ; on peut l'entendre en intégralité - tout comme les autres numéros de la version de 1868 - dans l'enregistrement du concert au Théùtre impérial de CompiÚgne chez Mandala.

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