La Ferté-Villeneuil
La Ferté-Villeneuil est une ancienne commune française située dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. Le , La Ferté-Villeneuil est intégrée à la commune nouvelle de Cloyes-les-Trois-Rivières, avec statut de commune déléguée[2].
La Ferté-Villeneuil | |||||
Fontaine du chevet de l'église Saint-Martin Classé MH (1992)[1]. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Eure-et-Loir | ||||
Arrondissement | Châteaudun | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Grand Châteaudun | ||||
Statut | Commune déléguée | ||||
Maire délégué Mandat |
Élisabeth Beaudoux 2017-2020 |
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Code postal | 28220 | ||||
Code commune | 28150 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Fertois | ||||
Population | 368 hab. (2014 ) | ||||
Densité | 44 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 59′ 00″ nord, 1° 20′ 43″ est | ||||
Altitude | Min. 97 m Max. 132 m |
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Superficie | 8,41 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Brou | ||||
Historique | |||||
Fusion | |||||
Commune(s) d'intégration | Cloyes-les-Trois-Rivières | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Eure-et-Loir
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Géographie
Situation
Traversé par la route départementale 924 Châteaudun-Blois, le village de La Ferté-Villeneuil est un village-rue dominé par son silo agricole et n’offre, a priori, aucun intérêt. Mais, que le voyageur curieux prenne la première rue sur sa gauche (en venant de Châteaudun) et le décor est tout autre. Il va découvrir un deuxième village dominé par une vaste église, installé de chaque côté de l’Aigre et de ses bras, entouré de jardins, parcouru par des chemins herbeux qui cachent des fontaines.
L’Aigre qui traverse le village du bas, ses marais, les pelouses calcicoles de ses pentes, la couronne de verdure constituée par les jardins situés à mi-pente, (c'est probablement une zone maintenue non constructible tout autour des fortifications de la cité pour qu'un éventuel ennemi ne puisse s'y abriter et y trouver un point d'appui), l’église St-Martin avec ses puits-fontaines, la chapelle de la léproserie, constituent les joyaux de ce village secret.
- La Ferté-Villeneuil dans son arrondissement.
- Carte de la commune de la Ferté-Villeneuil.
Communes limitrophes
Toponymie
D'abord désignée sous le nom de VILLANOLIO dans une charte de l'abbaye de Marmoutier (Tours) en 1051, elle apparaîtra un siècle plus tard sous le nom de FIRMITATE VILLENOLII (v.1180). Sous différentes orthographes, ce nom connait dans l'ensemble une stabilisation définitive. Le sens du mot FIRMITAS ne pose pas de problème, car signifiant une ville fortifiée. Pour le deuxième terme, l'explication la plus récente a été donnée par l'abbé Guy Villette : VILLANOLIUM (v. 1050), dérivé du gaulois VILLANO-IALO (VILLANO : un groupe de fermes, un embryon de village ; IALO : lieu habité dans un espace découvert, une clairière)[3]. À l'origine, ce fut probablement une paroisse créée à l'époque mérovingienne aux dépens de la paroisse de Charray.
Histoire
Moyen Âge
Ce village modeste fut, au XIIe siècle, une cité importante, possession des comtes de Blois. Il était entouré de remparts, possédait deux églises, un château fort qui fut résidence des comtes de Blois et en particulier de Thibault VI, un hôtel-Dieu, une léproserie (actuellement située sur le territoire de la commune voisine de Charray). L'enceinte entourant la ville mesurait environ 1,2 km de long et comportait 4 portes. Il en subsiste un vestige consistant en une portion mesurant 25 mètres de long et s'élevant à 4 mètres de haut[4].
Malheureusement, cette cité prospère ne résista pas aux conflits ultérieurs. La guerre de Cent Ans, avec une occupation anglaise jusqu’en 1360, ruina l’économie, l’église Saint-Pierre et la tour de l’église Saint-Martin. Lorsque les Anglais furent partis, on restaura comme on put et surtout on fortifia. L’église Saint-Martin, située au centre de la cité, entre deux bras de l’Aigre, fut choisie. On démonta ses chapelles, on chemisa son chevet, on installa des créneaux sur ses murs (ceux-ci ont été supprimés au XVIIIe siècle). La tour est réparée et on y ajoute des planchers et des meurtrières. Cette église prit le nom de « Fort Saint-Martin ». Les Bourguignons prirent la cité en 1417, les Anglais revinrent en 1421 et 1427. La prospérité économique du XIIe siècle ne revint jamais.
Époque moderne et contemporaine
Les guerres de religion ruinèrent encore plus l’église Saint-Pierre. Au XIXe siècle, l’incurie et le peu d’intérêt pour le patrimoine permirent la destruction complète du château, de la chapelle de l’hôtel-Dieu, des portes de la ville et des remparts, et la vente de leurs éléments sculptés. L’église Saint-Martin, servant au culte, fut à maintes reprises réparée et remaniée. L’église Saint-Pierre, faute de paroissiens, ne fut jamais reconstruite et ses restes devinrent une grange. La léproserie, recyclée en exploitation agricole, conserva sa chapelle du début du XIIIe siècle, utilement transformée en grange à foin. En 2012, la maison de retraite, fondée comme hôtel-Dieu au début du XIIIe siècle a été transférée à Cloyes-sur-le-Loir.
Politique et administration
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[5]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[6] - [Note 1].
En 2014, la commune comptait 368 habitants, en diminution de −8,68 % par rapport à 2009 (Eure-et-Loir : 1,9 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Enseignement
La commune comptait une école élémentaire publique accueillant une vingtaine d'élèves[9]. Elle a été transférée à Cloyes-sur-le-Loir en septembre 2022
Manifestations culturelles et festivités
À l'occasion de la Saint Gilles, la commune organise chaque été pendant une journée des festivités sur la place de l'église avec notamment des courses d'ânes et d'autres stands (buvette, chamboule-tout, etc.).
Aux alentours du mois de mai, la commune organise également une grande brocante sur la place de l'église qui rassemble plusieurs dizaines d'intéressés.
Économie
Culture locale et patrimoine
L'église Saint-Pierre
Du XIe et XIIe siècles, aujourd’hui en ruine, elle était de plan basilical, une nef centrale et deux nefs latérales qui se terminaient chacune par une abside semi-circulaire. Ses murs sont parsemés de fragments de sarcophage mérovingiens en roussard, pierre que l'on retrouve dans la vallée de la Braye en Loir-et-Cher.
En 2018, un chantier participatif permet de vider l'ancienne église et d'enlever la végétation qui l'avait envahie[11].
L’église Saint-Martin
Classé MH (1992)[1]. De la fin du XIIe siècle, cette église possède une nef unique qui se termine par un chevet à trois chapelles absidales rayonnantes, particularité assez rare dans la région pour une église de village[Note 2]. Les parties extérieures de ces chapelles ne se voient plus, elles sont incorporées dans un chemisage épais du chevet, installé quand on a fortifié l'église.
Une haute tour en pierre de taille, édifiée au début du XIIIe siècle, la flanque au sud. Sous la chapelle absidale médiane est insérée une profonde fontaine monumentale, qui présente la particularité d’avoir une ouverture extérieure avec des margelles, pour un puisage public et une ouverture intérieure, probablement située autrefois sous l’autel, pour un puisage cultuel. Il serait plus logique d'appeler cette structure "puits-fontaine" car il n'y a aucun écoulement, c'est la nappe phréatique qui l'alimente. À la façade ouest, un autre puits-fontaine moins monumental est inséré sous un contrefort d'angle. La fouille de ces deux puits en 1989 et 1990 a permis, entre autres, la découverte d'un lot important de céramiques complètes des XIIIe, XIVe et XVe siècles.
Deux mesures en étain de la fin du XIVe siècle ou du xve y étaient associées. En 2013, au cours de travaux à proximité de l'église, 4 autres mesures endommagées ont été retrouvées. Ce sont donc 6 mesures de cette période sur les trente-trois actuellement répertoriées en Europe qui ont été trouvées à La Ferté-Villeneuil. On a aussi recueilli au cours de ces travaux un chaudron en bronze, une enseigne religieuse (sportelle de Notre-Dame-de-Rocamadour) et une matrice de sceau.
Écomusée de la vallée de l'Aigre
L'écomusée a pour mission la sauvegarde de la mémoire collective et du patrimoine, la conservation des témoignages de l'activité des hommes au travail, de leur vie sociale et culturelle. C'est une association de type loi de 1901 qui existe depuis 1989 et regroupe 12 communes[12].
Personnalités liées à la commune
- Thibaut VI de Blois (1190-avril 1218), comte de Blois et Chartres, est mort à La Ferté-Villeneuil ;
- Maurice Perche (1924-2017), homme politique français, député d'Eure-et-Loir de 1956 à 1958, né le à La Ferté-Villeneuil ;
- René Maltête (1930-2000), photographe, mort dans cette commune.
Héraldique
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : de gueules aux trois pals de vair, au chef d’or. Ce sont les armes de la famille de Chastillon, Comtes de Blois |
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Voir aussi
Bibliographie
- J. (Abbé) Augis, Essai historique sur la ville et châtellenie de La Ferté-Villeneuil, Châteaudun, L. Pouillier, , XX-464 p., In-8° (BNF 31741879)
- Robert Perrichon, La Ferté-Villeneuil au long des siècles : Histoire d'un village de Beauce, Versailles, R. Perrichon (réimpr. 2008) (1re éd. 1970), 256 p. -12 p. de pl., 24 cm (ISBN 978-2-7466-0269-4, BNF 41327939)
- Société dunoise d'archéologie, Bulletin de la Société dunoise d’Archéologie : L’église Saint-Martin de La Ferté-Villeneuil et ses fontaines, Châteaudun, Société dunoise d'archéologie, coll. « Société dunoise : archéologie, histoire, sciences et arts » (no 285), (BNF 34375324)
- Société dunoise d'archéologie, Bulletin de la Société dunoise d’Archéologie : Découvertes à la Ferté-Villeneuil, Châteaudun, Société dunoise d'archéologie, coll. « Société dunoise : archéologie, histoire, sciences et arts » (no 305), (BNF ISBN n°978-2-9539310-7 5)
- Bernard Robreau (Directeur de publication), Histoire du pays dunois, t. 1 : De l'origine des temps à l'approche de l'an mil, Châteaudun, Société dunoise d'archéologie, histoire, sciences et arts, , 318 p., 30 cm (ISBN 978-2-9527171-0-6, BNF 42141780)
- Bernard Robreau (Directeur de publication), Histoire du pays dunois, t. 2 : De l'an mil au déclin de l'Ancien régime, Châteaudun, Société dunoise d'archéologie, histoire, sciences et arts, , 400 p., 30 cm (ISBN 978-2-9527171-1-3, BNF 42084397)
- Site de l’écomusée du val de l’Aigre et ses planches photographiques[12].
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Écomusée de la Vallée de l'Aigre.
- La Ferté-Villeneuil sur le site de l'Institut géographique national
- Le pays Dunois
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- À Romilly-sur-Aigre, au hameau de Bouche d'Aigre, la chapelle de l'ancien prieuré, construite au milieu du XIIe siècle, dépendance de l'abbaye de Tiron fondée en 1114 à Thiron-Gardais, avait le même plan. De même, l'église Saint-Georges de Dangeau.
Références
- « Église Saint-Martin », notice no PA00097109, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « arrêté de création » (consulté le ).
- M. Henault, ancien maire de La Ferté-Villeneuil. Écomusée de la Vallée de l'Aigre.
- Jean-Paul Hamonnière et Lucien Royneau, « Remise au jour du mur de ville de La Ferté-Villeneuil », Société Dunoise d'Archéologie, Histoire, Sciences et Arts, no 311,‎ , p. 37- 39 (ISSN 0335-9174)
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- « Ecole élémentaire la Ferte Villeneuil (28220) », sur www.journaldesfemmes.fr (consulté le )
- Frédéric Levent, « Images : des champs de lavandin près de La Ferté-Villeneuil », sur https://www.lechorepublicain.fr, (consulté le ).
- « Un chantier participatif à La Ferté-Villeneuil », sur https://www.lechorepublicain.fr,
- Écomusée de la vallée de l'Aigre.