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LĂ©on Chagnaud

Jean Léon Phélicien Chagnaud, né le au Bourg-d'Hem et mort le à Champsanglard (Creuse), est un ingénieur des Arts et Métiers, entrepreneur de travaux publics et un homme politique français.

LĂ©on Chagnaud
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  64 ans)
Champsanglard
Nom dans la langue maternelle
Jean Léon Phélicien Chagnaud,
Nationalité
Formation
Activités
ParentĂšle
Philippe Fougerolle (beau-frĂšre)
Autres informations
Distinction

Il rĂ©alise seul ou en association des ouvrages de travaux publics. Il sera en 1911 le prĂ©sident du Syndicat des entrepreneurs de travaux publics. En 1921 il sera prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© centrale des ingĂ©nieurs civils. Entre 1921 et 1929, il est sĂ©nateur de la Creuse[1], oĂč il siĂšge dans le groupe de l'Union rĂ©publicaine.

Biographie

Hippolyte Chagnaud, le pÚre de Léon Chagnaud, a quitté la Creuse à l'ùge de 12 ans pour s'installer à Paris comme maçon. Puis il ouvrira des carriÚres de granite en Creuse afin de fournir la capitale en pavés. Il crée son entreprise de Travaux publics à Guéret en 1860 et intervient sur des chantiers importants[2].

LĂ©on Chagnaud quitte sa famille Ă  l'Ăąge de 15 ans, pour rejoindre l'École des Arts et MĂ©tiers (ChĂąlons-sur-Marne, 1881). Il devient ainsi Gadzarts. Une fois ses Ă©tudes terminĂ©es, il rejoint l'entreprise familiale. Mais en 1891, son pĂšre dĂ©cĂšde d'une crise cardiaque. LĂ©on Chagnaud prend la tĂȘte de l'entreprise familiale Ă  l'Ăąge de 25 ans.

Léon Chagnaud est le beau-frÚre de Philippe Fougerolle, né en 1858, fils du créateur de Fougerolle, autre maçon creusois, qui a aussi fondé une grande entreprise de travaux publics[3]. La société Fougerolle est incluse aujourd'hui dans le groupe Eiffage qui est le troisiÚme groupe de Bùtiment et travaux publics français.

Son fils Charles Chagnaud lui succĂ©dera Ă  la tĂȘte de l'entreprise.

RĂ©alisations

De 1889 à 1891, la société Chagnaud intervient sur les fortifications de Toul et réalise les voies ferrées entre Vitry et Blesme. Dans la région parisienne, l'entreprise Chagnaud intervient en collaboration avec l'entreprise de Philippe Fougerolle, autre maçon creusois.

Par la suite il rĂ©alise le Collecteur de Clichy des Égouts de Paris, Ă©difiĂ© dans le cadre des travaux haussmaniens. Pour celui-ci Chagnaud utilise le bouclier mĂ©tallique, technique mise au point en 1818 et qu'il amĂ©liore grandement. Il s'agit d'une structure en mĂ©tal dans laquelle travaillent les compagnons, la structure se dĂ©place grĂące Ă  des vĂ©rins. LĂ©on Chagnaud optimise la rĂ©sistance et l'Ă©tanchĂ©itĂ© des structures tout en augmentant les vitesses de percement. Ces travaux confirment l'entreprise Chagnaud comme un des leaders des travaux souterrains.

En 1904, Léon Chagnaud répond à un concours pour réaliser un tunnel sous la Seine entre la place du Chùtelet et la place Saint-Michel. Toutes les grandes entreprises se présentent au concours et c'est Léon Chagnaud qui remporte celui-ci en proposant une technique novatrice.

Le chantier sera engagé en 1905 ; ainsi, la Ligne 4 du métro de Paris devient la premiÚre à franchir la Seine en souterrain. La méthode retenue de traversée sous-fluviale est celle de caissons métalliques de vingt à quarante mÚtres de longueur assemblés sur les berges et enfoncés dans une tranchée creusée dans le lit du fleuve. Les extrémités des caissons sont obstruées, puis ils sont remorqués flottants à leur emplacement, avant qu'une injection de béton entre les parois métalliques les alourdissent et les immergent dans le lit du fleuve[4]. Au niveau inférieur de ces caissons, une chambre de travail emplie d'air sous pression permet le travail des ouvriers. Le caisson s'enfonce au fur et à mesure du dégagement du sol jusqu'à sa position définitive. Le grand bras nécessite l'emploi de trois caissons, le petit bras, deux caissons.

Le passage souterrain de la Seine est aussi marquĂ© par l'utilisation de la congĂ©lation du sol trop humide entre la station Saint-Michel et la Seine, sous la voie du chemin de fer de la Compagnie du Paris-OrlĂ©ans (aujourd'hui RER C) en 1908 et 1909. L'installation de deux usines frigorifiques permit Ă  partir du l'injection de saumure de chlorure de calcium refroidie Ă  −25 °C dans soixante forages verticaux pour stabiliser le terrain[5]. Cette technique Ă©tait dĂ©jĂ  utilisĂ©e dans le percement des mines.

  • Le chantier de la traversĂ©e de la Seine par la mĂ©thode des caissons
    Le chantier de la traversée de la Seine par la méthode des caissons
  • Fonçage du caisson central dans le grand bras de la Seine
    Fonçage du caisson central dans le grand bras de la Seine
  • Fonçage de la station Saint-Michel
    Fonçage de la station Saint-Michel
  • Les fermes de la place Saint-Michel et du boulevard Saint-AndrĂ© avant le fonçage
    Les fermes de la place Saint-Michel et du boulevard Saint-André avant le fonçage

En 1906 l'entreprise LĂ©on Chagnaud intervient dans la rĂ©alisation du tunnel du Lötschberg d'une longueur de 14 605 mĂštres.

À partir de 1911, LĂ©on Chagnaud rĂ©alise le percement du canal du Rove. Les travaux se sont rĂ©alisĂ©s par Ă©tapes et le percement du tunnel, sous Le Rove, de Marignane Ă  l’Estaque s’est terminĂ© en 1926. La premiĂšre traversĂ©e aura lieu le . InaugurĂ© le par le PrĂ©sident de la RĂ©publique Gaston Doumergue, cet ouvrage a nĂ©cessitĂ© 15 ans de travaux trĂšs lourds et l’immigration de milliers d’Italiens et Espagnols. Un grand nombre d'ouvriers y trouvĂšrent la mort. Cet ouvrage mesure plus de 7,266 kilomĂštres de long, 22 mĂštres de large et 15 mĂštres de haut. Par manque de main d'Ɠuvre durant la grande guerre de 14-18, Chagnaud a recours Ă  une utilisation importante de moyens matĂ©riels. Aujourd'hui le canal est inutilisable, car sa voĂ»te s’est Ă©croulĂ©e en partie le [6].

AprĂšs la guerre, LĂ©on Chagnaud se tourne vers l'amĂ©nagement hydroĂ©lectrique avec la construction du barrage hydroĂ©lectrique d'Éguzon sur la Creuse dans l'Indre. Celui-ci est terminĂ© en 1926, il alimente en Ă©lectricitĂ© la rĂ©gion, mais aussi Paris. Avec 225 m de long et 61 m et 11 centimĂštres de haut, l'ouvrage sera le plus important barrage en France jusqu'en 1934[7].

Sa succession

Son fils Charles Chagnaud prend la tĂȘte de la sociĂ©tĂ© Chagnaud en 1930, il en diversifie les activitĂ©s. Il crĂ©e L'AlgĂ©rienne Chagnaud et rĂ©alise de gros travaux en France en particulier Ă  Marseille, ville oĂč la sociĂ©tĂ© actuelle est toujours implantĂ©e. Son gendre Philippe ClĂ©ment lui succĂšde en 1956. Puis c'est Jean Pierre GĂ©nin qui dirige la sociĂ©tĂ©.

Chagnaud Construction compte aujourd'hui 420 collaborateurs[8].

Bibliographie

  • Arnaud Berthonnet, « LĂ©on Chagnaud : un entrepreneur innovateur dans le secteur des travaux publics », Histoire, Ă©conomie et sociĂ©tĂ©, vol. 18, nos 18-3,‎ , p. 613-642 (lire en ligne)
  • Jean El Gammal (dir.), Pascal Plas (dir.) et Guy Avizou (dir.), Dictionnaire des parlementaires du Limousin sous la IIIe RĂ©publique, vol. 1 : « Creuse », Presses universitaires de Limoges, , 188 p., p. 45-48

Notes et références

  1. Biographie
  2. Ces Creusois qui ont fait l'histoire de Robert Guinot Édition Lucien Souny 2006 Page 151
  3. Biographie de LĂ©on Chagnaud
  4. Insecula
  5. Gallica, « Conseil municipal de Paris, N°13, page 15 », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  6. « Les travaux prĂ©alables au dĂ©gagement du tunnel du Rove ont commencĂ© », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. Arnaud Berthonnet, « CHAGNAUD Construction : Histoire et renaissance d'un grand bùtisseur » [PDF], sur insiglo-histoiredentreprise.com (consulté le ).
  8. Chagnaud Construction

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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