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Karin van Leyden

Karin van Leyden, artiste peintre, est née Elisabeth Frieda Johanna Erna Kluth le à Berlin-Charlottenburg en Allemagne. Elle épouse le peintre hollandais Ernst van Leyden (nl) (Rotterdam 1892 - Versailles 1969) le (un fils prénommé Ragnar, qui fera carrière dans le montage cinématographique, naît en 1932). Figurative expérimentant l'abstraction à partir de 1953, elle signe ses tableaux "Karin", meurt à Lugano en juin 1977.

Karin van Leyden
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
Nom de naissance
Elisabeth Frieda Johanna Erna Kluth
Nationalité
Allemande
Activité
Formation
École des beaux-arts de Cologne (de), AcadĂ©mie de Florence
Maître
Richard Seewald (de), Johan Thorn Prikker
Conjoint
Ernst van Leyden
Enfant
Ragnar van Leyden
Distinction
Membre de la Société royale des peintres muraux du Royaume-Uni, 1937

Biographie

Karin est de 1925 à 1927 étudiante à la Kölner Werkschulen (de) (École des beaux-arts de Cologne) où elle suit les cours de Richard Seewald (de) (1889-1976) et Johan Thorn Prikker (1868-1932). Elle ne tarde pas à rencontrer Ernst van Leyden, proche de Piet Mondrian, Theo van Doesburg et Willem de Kooning[1], avec qui elle va parcourir l'Égypte, la Syrie, le Liban et l'Italie avant de s'inscrire aux cours de fresque murale dispensés par le professeur Chigi à l'Académie de Florence[2].

Sa première exposition à Cologne en 1928 est remarquée par Der Querschnitt, revue berlinoise d'art et de culture, qui publie un article illustré d'un tableau qu'acquiert le musée de Cologne.

Jusqu'en 1932, avec Ernst van Leyden, elle partage son temps entre le bord du lac de Loosdrecht (Pays-Bas) et Paris où elle fréquente le milieu des écrivains et des artistes, en particulier Marc Chagall, Jules Pascin, Tsoguharu Foujita, Ossip Zadkine, Giorgio de Chirico, Francis Picabia, Christian Bérard et Man Ray. Ce dernier fait d'elle une « superbe »[3] photo-portrait[4] qui fait la couverture d'un journal parisien[5] et parait dans la revue anglaise Town and Country[6].

Après, en 1932, leur mariage qui donne naissance à leur fils Ragnar (1932-2018)[7], Karin et Ernst van Leyden s'installent pendant trois ans à Sintra (Portugal). Ils vivent en 1936 un temps à Capri (Italie) avant d'arriver à Londres. Les grandes peintures murales qu'à la demande de Sir Thomas Stafford Bazley (en) elle exécute alors au château de Hatherop[8] lui valent une distinction honorifique (voir Distinctions ci-dessous).

Karin et Ernst van Leyden sont à peine de retour chez eux à Loosdrecht que la Seconde Guerre mondiale les contraint à émigrer aux États-Unis. Ils installent leur atelier à New-York puis à Nyack - de cette époque date son portrait de Gloria Vanderbilt qu'expose la Perls Gallery (en)[9] - avant d'entamer en 1941 une lente traversée des États-Unis au terme de laquelle, découvrant la côte ouest, ils décident d'y vivre et achètent un ranch à Hollywood pour y installer leur atelier. Fréquentant un milieu d'écrivains, de peintres, de musiciens et de personnalités du cinéma (Aldous Huxley, Thomas Mann, Henry Miller, Bertolt Brecht, Salvador Dalí, Igor Stravinsky, Arnold Schönberg, Arthur Rubinstein, Charles Laughton, Charlie Chaplin), rencontrant aussi Max Ernst ou les architectes Eric Mendelsohn et Frank Lloyd Wright, Karin s'y constitue une notoriété, devenant portraitiste et peintre de fresques murales, au Beverly Hills Hotel ou dans les villas du "Tout Hollywood" (voir Collections privées ci-dessous). Le couple effectue plusieurs séjours au Mexique dont les temps impressionnants pour Karin sont la découverte de la culture indienne à Chiapas et les liens d'amitié qui se nouent à Mexico avec José Clemente Orozco et Diego Rivera dont elle peint le portrait. La période mexicaine de Karin (elle loue un temps une maison à San Miguel de Allende) teinte son art figuratif d'une influence cubiste.

Parallèlement à la peinture, Karin devient connue de part et d'autre de l'Atlantique en tant que designer, concevant des projets de meubles pour l'architecte d'intérieur Paul László, des publicités et des créations pour Kathleen Mary Quinlan, pour Jovoy-Corday ou pour le Harper's Bazaar. À compter de 1947, leurs voyages de plus en plus réguliers à Paris incitent Karin et Ernst van Leyden à s'y reconstituer un atelier, Rue des martyrs d'abord, puis chez Willy Maywald dans la Rue de la Grande-Chaumière, ensuite dans la Rue de Seine. Finalement, ils revendent leur propriété de Los Angeles et acquièrent une ruine appelée « L'enclos du Lieutel » près de Montfort-l'Amaury et de Grosrouvre (Yvelines)[10] dans le but de la restaurer en résidence-atelier.

Après 1955, le couple poursuit ses séjours à l'étranger (Venise et New-York), mais une divergence des sensibilités se révèle: Karin se plait à travailler à Rome, Ernst préférant son "enclos" de Montfort-l'Amaury où il se fixera définitivement en 1962. La distance se crée, Karin s'oriente alors vers l'abstraction (« non sans accointances avec la peinture de Paul Klee »[3]) et les rencontres, jusqu'au décès d'Ernst van Leyden en 1969, ne seront plus qu'occasionnelles, à New-York notamment où Karin continuera de revenir régulièrement.

Solitaire donc au soir de sa vie, Karin choisit de vivre à Lugano, non loin de chez sa sœur cadette Charlotte Kluth. Elle s'y éteint en [11]. Son portrait sous le titre La fille aux mains jointes, peinture sur toile d'Ernst van Leyden datée 1931, est conservé par la Tate Gallery de Londres[12].

Expositions

Expositions personnelles

Scripps College (en), Claremont (Californie)
Palacio Foz, Lisbonne
Années 1928-1929
  • Kunstverein, Cologne.
  • Sacre du Printemps, Paris.
  • Galerie van Lier, Amsterdam.
  • Galerie Georges Bernheim, Paris.
Années 1930-1932
  • Galerie Zak, Paris.
  • Kunstkring, Rotterdam et La Haye.
  • Porza (Suisse).
  • Galerie van Lier, Amsterdam.
Années 1933-1935
  • Peintures et dessins par Karin et Ernst van Leyden, Galerie « Voor de kunst », Utrecht (fĂ©vrier-mars 1933)[12].
  • Kunstkring, Amsterdam.
  • Palais des beaux-arts de Lisbonne.
  • Galerie Centaure, Bruxelles.
Années 1937-1938
  • Leicester Gallery, Londres (fĂ©vrier).
  • Galerie Marie Sterner, New-York (1937, mars 1938)[2].
Années 1939-1941
  • Tate Gallery, Londres.
  • Galerie Karl Nierendorf, New-York.
  • Peintures et dessins par Ernst et Karin van Leyden, Galerie Georges Wildenstein, New-York (janvier-fĂ©vrier 1941).
  • East Hampton Art Association, Newport Gallery, Newport (Rhode Island).
  • MusĂ©e de Syracuse, New-York.
Juin 1942
Années 1942-1946
Années 1950-1953
  • American British Art Gallery, New-York.
  • Galerie RenĂ© Breteau, Paris (catalogue Ă©crit par Benjamin PĂ©ret).
  • Felix Landau Galleries, Los Angeles (1953).
  • GalerĂ­a de Arte Mexicano (es), Mexico (catalogue Ă©crit par Rufino Tamayo).
  • Galeria Inez Amor, Mexico (1953).
Années 1955-1957
Années 1960-1967
  • Galleria Bevilacqua La Masa, Venise (catalogue Ă©crit par Giuseppe Marchiori), 1960.
  • Bertha Schaefer Gallery, New York (1964).
  • Galerie Renou et Poyet, Paris.
  • Galerie Willy Maywald, Paris.
  • Chexbres (Suisse).
Octobre 1999 - Janvier 2000

Expositions collectives

RĂ©ception critique

  • « Heureusement, Karin van Leyden ne se soucie ni des thĂ©ories des autres, ni des "ismes". Tous les aspects de son Ĺ“uvre (dessins, aquarelles, tempera et huiles) rĂ©vèlent une personnalitĂ© singulière. Ses huiles sur toile Ă©voquent toujours les rĂŞves issus d'une mĂ©ditation constante. Ses dessins, très complets, sont plus directs. DĂ©pouillĂ©s de dĂ©tails redondants, les dessins de Karin expriment des rĂ©alitĂ©s authentiques avec une simplicitĂ© Ă©mouvante. Avec une force remarquable, elle nous rĂ©vèle non seulement l'atmosphère des lieux, mais aussi la puissance de ses personnages. Elle invente et compose avec harmonie sur une très grande Ă©chelle. » - James Bolivar Manson (en)[13]
  • « Les dessins de Karin van Leyden ont Ă©normĂ©ment de charme et de qualitĂ©. Mais, en ce qui me concerne, leur attrait principal rĂ©side dans la manière oĂą leurs profondeurs se dĂ©veloppent sous mon regard. Ses personnages charnels sont comme suspendus dans le vide du papier. De les voir ainsi est pour moi un rĂ©el plaisir, que je souhaite partager avec tant d'autres. » - Aldous Huxley[13]
  • « Celle, dont Man Ray rĂ©alisa un superbe portrait photographique, excella particulièrement dans la reprĂ©sentation d'un monde imprĂ©gnĂ© par les effluves du rĂŞve... Au dĂ©but des annĂ©es cinquante, une influence picassienne structure ses compositions de figures... Elle s'orienta ensuite vers une abstraction poĂ©tique non sans accointances avec celle d'un Klee, par exemple. » - Christophe Dorny[3]
Le château de Hatherop

Fresques murales

Musées

Collections privées

Distinctions

  • Un portrait de Karin par Ernst van Leyden, primĂ© Ă  la Biennale de Venise en 1932, a Ă©tĂ© acquis par la Tate Gallery de Londres.
  • Karin van Leyden a Ă©tĂ© Ă©lue vers 1937 membre de la SociĂ©tĂ© royale des peintres muraux (Royaume-Uni) sous le patronage d'Augustus John.

Références

  1. Sur Ernst van Leyden, voir Dictionnaire Bénézit, Gründ 1999, tome 8 page 620.
  2. All about art, Karin van Leyden
  3. Christophe Dorny, « Karin van Leyden », Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.8, pages 619-620.
  4. Photo de Karin par Man Ray (Source: listal).
  5. Paris Montparnasse, Ă©dition du 15 novembre 1929.
  6. Le portrait de Karin par Man Ray est reproduit dans Man Ray - Portraits. (Cf. Bibliographie ci-dessous). Le négatif original se trouve aujourd'hui dans les collections du Centre Georges-Pompidou.
  7. Annick Peigne-Giuly, « Ragnar van Leyden », Libération, 8 janvier 2003
  8. Château de Hatherop, détail de la fresque de Karin
  9. Getty images, Gloria Vanderbilt Ă  la Perls Gallery devant son portrait peint par Karin van Leyden
  10. L'enclos du Lieutel, carte postale ancienne
  11. Biographie constituée à partir de la chronologie figurant en page 3 du catalogue Atelier Karin van Leyden établi en 1994 par Hervé Chayette et Laurence Calmels (Cf. Bibliographie ci-dessus).
  12. Tate Gallery, "La fille aux mains jointes" dans les collections
  13. Aldous Huxley et James Bolivar Manson, extraits du catalogue Karin van Leyden, Leicester Gallery, Londres, et Galerie Marie Sterner, New-York, 1938.
  14. Karin van Leyden peignant le portrait d'Oona O'Neill en présence de Charlie Chaplin, 1947 (Discovering Chaplin)
  15. Biographie de Karin indiquant sa représentation dans la collection du baron (Source: Galerie de Waerdery, Hollande).

Annexes

Bibliographie

  • Aldous Huxley et James Bolivar Manson (Directeur de la Tate Gallery): Karin van Leyden, catalogue des expositions Ă  la Leicester Gallery de Londres et Ă  la Galerie Marie Sterner de New-York, 1938.
  • Iris Clert: Iris time, l'artventure, DenoĂŞl, 1975.
  • Edan Milton Hughes: Artists in California, 1786-1940, Hughes Pub Co Ă©diteurs, 1989 (ouvrage rĂ©Ă©ditĂ© en 2002 par le Crocker Art Museum, Sacramento).
  • HervĂ© Chayette et Laurence Calmels, commissaires-priseurs, 12 rue Rossini, Paris: Catalogue de la vente de l'atelier Karin van Leyden, HĂ´tel Drouot, Paris, vendredi .
  • Ragnar van Leyden, Karin et Ernst van Leyden, Editions Ars & Animatio, Haarlem, 1999.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit (article de Christophe Dorny), Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999, vol. 8, pages 619 et 620.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, 2001, page 1270 (lire en ligne).
  • Adrian M. Darmon, Autour de l'art juif - EncyclopĂ©die des peintres, photographes et sculpteurs, Éditions Carnot, 2003.
  • Ursula Dietzsch-Kluth, Karin van Leyden - Stationen im Leben einer Malerin, Buch & Media GmbH, Munich, 2009 (consulter en ligne, langue allemande).
  • Man Ray, Terence Pepper et Marine Werner, Man Ray - Portraits , Fonds Mercator Éditeur, 2013.

Liens externes

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