Accueil🇫🇷Chercher

Jules de Malbos

Jules Bastide de Malbos ou Jules de Malbosc, né le à Berrias en Ardèche et mort das la même localité le , est un botaniste, géologue, préhistorien, poète et homme politique français.

Jules de Malbos
Description de cette image, également commentée ci-après
portrait de Jules Bastide de Malbosc (ou Jules de Malbos)
par Léon Alègre (1813-1844), réalisé le 20 mai 1860
et conservé au musée Léon-Alègre de Bagnols-sur-Cèze
Nom de naissance Augustin Jules Bastide de Malbos
Naissance
Berrias
Décès
Berrias
Nationalité Drapeau de la France France
Activité principale
GĂ©ologie
Autres activités
Archéologie
Ascendants
Descendants
Famille
Bastide de Malbosc

Biographie

Son nom de famille Bastide de Malbosc[1] est indifféremment orthographié Bastide de Malbos ; il signait ses communications Jules de Malbos.

Son père est Joseph Louis Bastide de Malbos (1743-1791), premier maire de Berrias, organisateur des deux premiers Camps de Jalès ; il sera égorgé[2] - [3] dans la prison de Pont-Saint-Esprit sous la Terreur alors que Jules, âgé de 10 ans, se cachait dans le Bois de Païolive avec sa mère, Marguerite Aubert de La Mogère (1750-1815)[4] - [5].

Il épouse en 1810 Anne Julie de Lahondès Lafigère, de religion protestante, en 1783. De leurs cinq enfants, seul Paulin aura une descendance ; Eugène de Malbos sera un peintre pyrénéiste de l'époque romantique ; leur fille Françoise-Eugénie de Malbosc, religieuse de l'Assomption, meurt en odeur de sainteté et le récit de sa vie sera écrit par le cardinal de Cabrières[6].

Il est membre de la Société géologique de France[7] et correspondant de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse dans la classe des Sciences, section d'Histoire naturelle à compter de 1854[8]. Il vécut à Berrias, puis, à la fin de sa vie, au château de Saint-Victor-de-Malcap[9].

Dolmens & Spéléologie

Dolmen dans les bois près de St-Alban"
Carte postale début XIXe siècle.
Dolmen de Saint-Alban, classé monument historique.
Grotte de la Cocalière, salle des refets.

Il est un précurseur des recherches préhistoriques en Vivarais et dresse l'inventaire de 77 d'entre eux dolmens, notamment sur les communes de Beaulieu (dolmen du Bois des Roches), Banne (dolmen de la Lauze), Saint-Alban (dolmen du Calvaire), Bourg-Saint-Andéol (dolmens des Joyandes) et Saint-Remèze (dolmens de la forêt de Malbosc), sur les 150 qu'il a visités[10] et les 800 que compte l'Ardèche.

Dans les montagnes du Vivarais, et plus particulièrement sur le plateau des Gras, les gorges de la Beaume, la basse-vallée du Chassezac ou le bois de Païolive, Jules de Malbos a : observé en 5 ans plus de 150 grottes, dont [il a] découvert le plus grand nombre[11]. Ainsi à son palmarès : le trou de Saint Victor, les grottes de Bourbouillet, la grotte à Saint-André-de-Cruzières, la caverne de Sauvas, le Tégoul, la grotte de la Cocalière, le Ramejadou, Antegoul, le trou de la Goule, la goule de Foussoubie, les cavernes dans la coupe d'Ayrac, la grotte de Barres sur la rive gauche du Chassezac, les grottes des Fabres près de La Laure, les grottes de Coudon, les grottes de Monbrul, la grotte de Païolive, la grotte des Cayre (Chassezac), la grotte de Padelle, la grotte du Mont Bouquet et les grottes fortifiées de Paysac, des Protestants à Navès et de Tharaux.

En particulier, il est considéré comme l'inventeur de la grotte de la Cocalière car il en est le premier explorateur dont on possède les écrits[12]. Il est qualifié de pionnier et spéléologue par la revue du Club Cévenol en 1966 pour son exploration, en 1815, de la grotte de Tharaux et quelques grottes du Mont Bouquet[13].

Musée Malbos

Il offre son cabinet géologique et minéralogique, fruit de 40 ans de recherche principalement en Ardèche, au conseil général de l'Ardèche qui, dans une délibération du 23 août 1859, décide d'un local pour l'accueillir, qui portera le nom de Musée Malbos[14], musée dont les collections auraient été dispersées[15].

Il a fait don également au Musée Malbos de sa collection de 900 cannes[16] faite de 300 espèces de bois présents dans le Vivarais et, pour 500 d'entre elles, gravées de vers consacrés au charme de la nature, aux fleurs et d'amusantes maximes[17] car il était poète[18].

Auparavant, il avait donné quelques pièces au Musée Calvet d'Avignon, notamment haches celtiques[19] - [20], vases en terre, diverses fossiles et roches de l'Ardèche ainsi qu'en 1844, d'un fragment de l'aérolithe de Juvinas[21].

Distinctions et Mandats politiques

Dévorés par les loups.

Publications et communications

  • MĂ©moire sur les grottes du Vivarais, 1853, AcadĂ©mie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse[11].
  • Notice sur les grottes du Vivarais, 1853, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture de l'Ardèche
  • MĂ©moire sur les dolmens du Vivarais, dans les Compte-rendu du Congrès scientifique de Lyon de 1841[25] et du Congrès de NĂ®mes de 1844[26]
  • Observations sur les cours d'eau des formations gĂ©ologiques du Vivarais
  • 2 MĂ©moires sur la gĂ©ologie de l'Ardèche, Privas, Imprimerie Centrale, 1887[27]
  • MĂ©moire sur les terrains ignĂ©s d'Ardèche, AcadĂ©mie royale du Gard, 1853[28].
  • Couplets [29]
  • La Vie de l'homme qui s'occupe de l'Ă©tude des sciences naturelles, devant servir d'introduction Ă  un ouvrage sur les harmonies de toutes les formations du globe (1854)[30]
  • Sites pittoresques de l'Ardèche, le Bois de PaĂŻolive : in Journal des villes et des campagnes, Paris, Pillet AinĂ©, (lire en ligne)
Exemple de Brachiopoda trouvé par Jules de Malbos
et publié dans le Quarterly journal de la Société géologique de Londres en 1869.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • biographie de Jules de Malbos comprenant sa gĂ©nĂ©alogie, sa jeunesse, son intĂ©rĂŞt pour la botanique et son herbier du Vivarais, sa passion pour la gĂ©ologie et sa collection de minerais et fossiles ardĂ©chois ainsi que sa collection de cannes recouverte de vers de sa composition : Bulletin de la SociĂ©tĂ© des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche : Jules de Malbos (1782-1867), Privas, SociĂ©tĂ© des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche, (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • portrait de Jules Bastide de Malbosc sur medarus.org rĂ©digĂ© d'après l'article de Gaston Bonpascal dans CĂ©vennes Magazine no 1674 du 11 aoĂ»t 2012 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian de Seauve, Caraman 1581-1858. Chronique d’une maison l’hĂ´tel de Malbos, son environnement catholique et protestant. Les collectionneurs amateurs 31460 Caraman. 1998
  • RenĂ© Evesque, « Jules de Malbosc (1782-1867) (avec le « MĂ©moire sur les dolmens » de Jules de Malbosc) : dans un cahier consacrĂ© aux pionniers de la PrĂ©histoire en Ardèche », Cahier de MĂ©moire d'Ardèche et Temps PrĂ©sent, no 56,‎
  • Guy de Malbosc, « Les sentiers de Jules de Malbosc », bulletin de la SociĂ©tĂ© gĂ©ologique d'Ardèche, no 95,‎
  • Élie Reynier, Une longue agonie : le MusĂ©e Malbos, Yssingeaux, imp. Michel,

Notes et références

  1. généalogie en ligne sur Calaméo de la famille Bastide de Malbosc
  2. « (...) Malheureusement la trahison fit avorter ce plan ; la fédération fut disloquée avant d'avoir combattu ; Malbos fut lâchement étranglé dans sa prison et les jacobins triomphèrent. (...) » in Gustave Gautherot, Institut Catholique de Paris, Histoire de la Révolution française, Cours public de M. Gustave Gautherot, 18 février, 12e conférence : La contre-révolution sous la Constituante, le Camp de Jalès, Paris, La Croix, (lire en ligne)
  3. « (...) M. de Malbos, père, fut président du comité qui provoqua le premier rassemblement contre-révolutionnaire de Jalès, (...). M. de Malbos, père, fut une des victimes des évènements de cette époque si tourmentée. Arrêté, conduit au Pont-Saint-Esprit, il fut, pendant la nuit, précipité dans le Rhône (...) » in Henry Vaschalde, Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche : Histoire des poètes du Vivarais, suite - Jules de Malbos (1782-1867), Privas, Société des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche, (lire en ligne)
  4. Christian de Seauve, Caraman 1581-1858. Chronique d’une maison l’hôtel de Malbos, son environnement catholique et protestant. Les collectionneurs amateurs 31460 Caraman. 1998
  5. « (...) tandis que sa veuve après avoir vécu plusieurs semaines, cachée dans une grotte, était arrêtée, conduite à Paris sur une charrette et n'échappait à l'échafaud que grâce au 9 thermidor. (...) » in Ernest Daudet, Le Camp de Jalès : (d'après les publications contemporaines et des documents inédits), 1790-1792, Paris, Le Figaro, (lire en ligne)
  6. Anatole de Cabrières, Lettres et souvenirs, Françoise-Eugénie de Malbosc, religieuse de l’Assomption, Montpellier, Librairie L. Vallat, (lire en ligne).
  7. membre de la Société géologique de France
  8. M. Jules de Malbos, propriétaire au château de Saint-Victor (Gard), est nommé Associé correspondant de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse dans la classe des Sciences, section d'Histoire naturelle in Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, Mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, t. IV, Toulouse, Imprimerie de Jean-Mathieu Douladoure, (lire en ligne)
  9. M. Jules de Malbos, propriétaire au château de Saint-Victor (Gard) in Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, Mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, t. IV, Toulouse, Imprimerie de Jean-Mathieu Douladoure, (lire en ligne)
  10. Plus de cent cinquante dolmens ont été encore observés dans le Bas-Vivarais, par M. de Malbos, qui n'y a rencontré le plus souvent que des débris humains, des dents et des ossements de sanglier, de cerf ou de chevreuil [...] : in Congrès scientifique de France, Congrès scientifique de France du 1er septembre 1844 : Procès-verbal de la séance Histoire et Archéologie, Nimes, Durand-Belle, imp., (lire en ligne).
  11. Mémoire sur les grottes du Vivarais, in Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, Mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse : Mémoire sur les grottes du Vivarais par Jules de Malbos, t. IV, Toulouse, Imprimerie de Jean-Mathieu Douladoure, (lire en ligne). Par exemple : "J'ai descendu avec des échelles dans la goule où se précipitent toutes les eaux du bassin de Vagnas, et qui forment une belle fontaine que l'on voit sur la rive droite de l'Ardèche, à une lieue de distance, un peu en amont du pont d'Arc".
  12. site officiel de la Grotte de la Cocalière mentionnant Jules de Malbos.
  13. exploration de la grotte de Tharaux in Raymond Aubaret, Causses et Cévennes : revue du Club cévenol : La Spéléologie Alésienne et Gardoise, des pionniers à nos jours, Paris, Club cévenol, (lire en ligne).
  14. détail de la délibération du Conseil général de l'Ardèche du 23 août 1859 qui accepte la donation du cabinet géologique de Jules de Malbos et décide d'un local pour l'accueillir, qui portera le nom de Musée Malbos in Conseil général de l'Ardèche, Délibérations du Conseil général prises dans sa cession de 1859, t. IV, Privas, Conseil général de l'Ardèche, (lire en ligne)
  15. Élie Reynier, Une longue agonie : le musée Malbos, Yssingeaux, imp. Michel,
  16. description de sa collection de cannes déposée au Musée Malbos et de quelques poésies les illustrant in Henry Vaschalde, Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche : Histoire des poètes du Vivarais, suite - Jules de Malbos (1782-1867), Privas, Société des sciences naturelles et historiques de l'Ardèche, (lire en ligne)
  17. « A l'âge de 75 ans le géologue et naturaliste, Jules de Malbos, entreprit une collection de bois de France dont il fit environ neuf cent cannes, les unes avec l'écorce, les autres sculptées, le plus grand nombre polies et vernies, sur lesquelles il écrivit de petits vers consacrés au charme de la nature, aux fleurs et d'amusantes maximes [...] » in André Clair, « Bonheur en petite monnaie », Caliban, no 52,‎ , p. 57
  18. « Jules de Malbos a recours à la poésie pour immortaliser son bâton de naturaliste : Quand le cordon en cuir de ce poirier noueux / Quand ma main s'élançait, Oh ! Que j'étais heureux ! Du coiron du Mezenc, j'escladais les cimes / J'explorais le Tanargue et ses profonds abîmes. » in Georges Dubouchet, Le Musée des Campagnes : Mon folklore éternel, t. 1, Saint-Didier-en-Velay, Les amis du musée de Saint-Didier-en-Velay, (ISBN 978-2-9148-5644-7)
  19. exemple de hache à douille circulaire et méplat en provenance du Dolmen de la Beaume, La Baume (Ardèche), «Donné par M. de Malbos en 1850» (p. 28) ou 2 haches à ailerons trouvées à Casteljau (p. 23) in Sylviane Campolo et Dominique Garcia, Bronzes protohistoriques du musée Calvet d'Avignon, Aix-en-Provence, Edisud/Etablissement public Calvet éd., (lire en ligne)
  20. Jacques Rouchier, Histoire du Vivarais : Le Vivarais depuis les origines jusqu'à l'époque de sa réunion à l'Empire (1039), t. 1, Largentière, impr. de Mazel et Plancher, (lire en ligne)
  21. Dons faits au muséum Calvet pendant les années 1840 à 1845, Avignon, Seguin aîné, (lire en ligne)
  22. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. III Bas-Ber., Evreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne)
  23. portrait de Jules Bastide de Malbosc sur medarus.org rédigé d'après l'article de Gaston Bonpascal dans Cévennes Magazine no 1674 du 11 août 2012
  24. « Par décret impérial, en date du 14 août, rendu sur proposition du ministre de l'instruction publique, ont été promus dans l'ordre impérial de la Légion d'Honneur, […] au grade de chevalier : […] De Malbos, géologue, […] Mistral, homme de lettres », le Moniteur universel, journal officiel de l'Empire Français, Paris,‎ 16 et 17 août 1863 (lire en ligne)
  25. Jules de Malbos, Congrès scientifique de France, 9ème session tenue à Lyon en septembre 1841 : Mémoires sur les dolmens, t. II, Lyon, Imprimerie Boitel, (lire en ligne)
  26. mention dans Histoire du Vivarais. Tome Ier, Le Vivarais depuis les origines jusqu'à l'époque de sa réunion à l'Empire (1039) par Jean Régné en 1814
  27. également mention dans Histoire du Vivarais. Tome Ier, Le Vivarais depuis les origines jusqu'à l'époque de sa réunion à l'Empire (1039) par Jean Régné en 1814
  28. communication à l'Académie royale du Gard du in Académie royale du Gard, Procès-verbaux de l'Académie royale du Gard : années 1843-44, Nimes, Imprimerie Ballivet et Fabre, (lire en ligne)
  29. conservés dans le Fonds Provence de la Bibliothèque municipale d'Avignon
  30. édité par l'Imprimerie Chauvin, à Toulouse

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.