Massif du MĂ©zenc
Le massif du Mézenc est un massif montagneux situé dans le Massif central aux limites des départements de l’Ardèche et de la Haute-Loire, constituant une région naturelle française. Son point culminant est le mont Mézenc, dont les deux sommets, Sud et Nord, sont respectivement les plus hauts d'Ardèche à 1 753 mètres et de Haute-Loire à 1 744 mètres d'altitude.
Massif du MĂ©zenc | |
Carte de localisation du massif du MĂ©zenc au sein du Massif central. | |
GĂ©ographie | |
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Altitude | 1 753 m, Mont MĂ©zenc |
Massif | Massif central |
Administration | |
Pays | France |
RĂ©gion | Auvergne-RhĂ´ne-Alpes |
Départements | Ardèche, Haute-Loire |
GĂ©ologie | |
Roches | Roches volcaniques |
Toponymie
Le massif du Mézenc séparait deux peuples celtes : les Vellaves et les Helviens. Cette situation est sans doute à l'origine de son nom qui est un dérivé du mot pré-latin mège, comme d'autres frontières primitives telles que Mèje, Mèjane, Montmège, Montméa, Medze, Mezenc, etc.
Le point culminant de ce massif s'appelle le Puei-Vuei. Ce n'est que vers le milieu du XVIIIe siècle qu'on a commencé à appeler le Puei-Vuei mont Mézenc, notamment sous l'influence du volcanologue Montilien Barthélemy Faujas de Saint-Fond.
GĂ©ographie
Situation
Le massif du Mézenc est situé à la limite des deux départements de l’Ardèche et de la Haute-Loire et des anciennes provinces du Vivarais et du Velay. Il est entouré par les régions naturelles suivantes :
- au nord par les monts du Haut-Vivarais
- à l’ouest par le massif du Meygal ;
- au sud par le plateau ardéchois ;
- à l’est par le massif des Boutières qui le prolonge et forme avec lui la majeure partie des monts du Vivarais.
Le massif est intégré pour une large part dans le parc naturel régional des Monts d'Ardèche.
Le fait d’être partagée entre deux départements, anciennement deux régions administratives, deux anciennes provinces, deux traditions différentes (catholique et protestante), d’être éloignée des grands axes de communication et de ne pas avoir de centre urbain important a contribué à ce que cette région soit peu connue et n’ait pas une identité très affirmée. C’est toutefois un ensemble géographique clairement différencié.
Sommets principaux
Le plus haut sommet du massif est le mont Mézenc qui a deux pics, le plus élevé, situé au sud en Ardèche culmine à 1 753 m, tandis que le second culmine à 1 744 m et se trouve en Haute-Loire. Mais le sommet le mieux connu est certainement le mont Gerbier-de-Jonc, où se situe la source de la Loire[1].
Voici la liste des principaux sommets du massif :
- Mont Mézenc ou Puei-Vuei 1 753 mètres
- Mont d'Alambre 1 691 mètres
- Chaulet 1 622 mètres
- Suc de Taupernas 1 602 mètres
- Suc de Montfol 1 594 mètres
- Suc de la Lauzière 1 582 mètres
- Mont Gerbier-de-Jonc 1 551 mètres
- Rocher Tourte 1 535 mètres
- Suc de Séponet 1 534 mètres
- Les Coux 1 531 mètres
- Le Sépoux 1 530 mètres
- Suc de Sara 1 521 mètres
- Suc d'Ourseyre 1 489 mètres
- Mont Signon 1 455 mètres
- Rocher des Pradoux 1 440 mètres
- Rocher des Baux 1 433 mètres
- Roche du Bachat 1 423 mètres
- Rocher d'Aiglet 1 411 mètres
- Suc de Touron 1 381 mètres
- Roches de Borée 1 315 mètres
GĂ©ologie
À l’ère Tertiaire (Miocène), le plissement alpin a fracturé le socle hercynien du Massif central. Le long des lignes de fractures, des volcans sont apparus en plusieurs étapes jusqu’à l’ère Quaternaire. C’est le cas des volcans du massif du Mézenc. Les sucs de Sara, le suc de Touron, le mont Gerbier-de-Jonc et le mont d’Alambre sont des volcans de type péléen. Ils ont une forme de dôme caractéristique et la roche qui les constitue est essentiellement de la phonolite. Le mont Mézenc a deux sommets. Il est né de plusieurs poussées de magma. Au sud, le cirque des Boutières est un cratère égueulé après une explosion volcanique.
Hydrographie
La Loire prend sa source dans le massif. Celui-ci forme la ligne de partage des eaux avec le bassin du RhĂ´ne.
Climat
La région subit un climat montagnard marqué. En hiver les forêts et pâtures sont balayées par la burle, nom local du blizzard.
Faune et flore
Les principaux milieux naturels du Mézenc sont les hêtraies, les pelouses, les landes et les tourbières. La flore est riche et rare. On y compte une trentaine d’espèces protégées.
Population
Le massif est peu peuplé, avec seulement 4 200 personnes y vivant à l'année, soit 9 habitants au km². Cette population a fortement décliné tout au long du XXe siècle, ayant notamment baissé d'un tiers entre 1975 et 1990. Aujourd'hui elle tend à se stabiliser[2].
Activités
Agriculture
L'agriculture est une activité très importante dans le massif, puisqu'elle concerne un actif sur deux. On compte 650 exploitations en 1988, et certainement environ 400 aujourd'hui, qui exploitent 22 000 ha de terres agricoles, 95 % de cette surface étant couvert par des prairies permanentes. Cette agriculture est exclusivement tournée vers l'élevage, avec principalement des bovins allaitants (18 000 bovins), mais aussi des vaches laitières (environ 6 000) et des moutons[2]. L'agriculture permet de maintenir les paysages ouverts constitués de pâturage et de prairies de fauche.
Le climat hivernal très rude de la région accélère la déprise agricole. Les friches et les forêts naturelles ont tendance à se développer.
Les éleveurs bovins disposent d'un label reconnu dans la région : l'AOC fin gras du Mézenc. Il fait partie des quatre AOC de viande bovine en France.
Tourisme
Après l'agriculture, la seconde activité majeure sur le massif est le tourisme.
Le plateau du Mézenc constitue un vaste espace de ski nordique. Une petite station de ski, tant de descente que de fond, est installée aux Estables. On y skie sur le mont d'Alambre et aux abords du Mézenc. C'est également le point de départ de la traversée de la montagne ardéchoise, une randonnée qui peut s'effectuer à skis[3].
Le mont Gerbier-de-Jonc est particulièrement populaire et il est visité par environ 300 000 personnes chaque année[2].
La région est parcourue par les sentiers de grande randonnée GR 7, GR 73 et GR 40 et de petite randonnée PR58 et PR205.
La chartreuse de Bonnefoy comprenait de très grands bâtiments. Elle fut détruite en 1653 par un incendie. Il reste aujourd’hui la maison du prieur et le clocher.
Ce sont pas moins de 14 000 lits qui sont réalisés sur le massif pendant les saisons touristiques[2].
Protection environnementale
Le site du massif du Mézenc a été classé au titre de la loi du en raison de son grand intérêt paysager. L’aspect des lieux ne peut être modifié qu’avec l’autorisation du ministère de l’environnement et du préfet. Il couvre les communes du Béage, de Borée, de La Rochette, de Chaudeyrolles, des Estables, et de Saint-Front soit une superficie totale de 4 300 hectares. La partie ardéchoise du site est incluse dans le parc naturel régional des Monts d'Ardèche.
C'est également une réserve biologique domaniale.
Voir aussi
Bibliographie
- François Bret, « Le Mézenc-Meygal en tant que paysage forestier : Éléments d’analyse d’un espace géographique », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay,‎ (lire en ligne [sur Gallica])
- Jean-Claude Petiot, « Une zone agricole de montagne : le plateau du Mézenc », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay,‎ (lire en ligne [sur Gallica])
- Roger Nicolas, « L’architecture rurale sur le plateau du Mézenc », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay,‎ (lire en ligne [sur Gallica])
- Jean Chervalier, « Les chaumières du Velay de 1650 à nos jours », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay,‎ (lire en ligne [sur Gallica])
- Laurent Haond, « Les maîtres lauzeurs du massif Mézenc-Gerbier, artisans-artistes des hauts plateaux de l'Ardèche : dans un cahier consacré aux métiers d'art en Ardèche », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 155,‎ .
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Amélie Chapus, Le fin gras du Mézenc, Lyon, Thèse de médecine vétérinaire, .
- J. Agabriel, J-N Borget, N. Ribet, Fin Gras du Mézenc - Aire délimitée, Projet mis à l’enquête, Valence, Rapport INAO – Comité national des produits agro-alimentaires, , 45 p..
- Michel Fonovich (photogr. Olivier Mathis), « Dans les traces ardéchoises » [html], Une saison en hiver, sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).