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Jules Dejerine

Joseph Jules Dejerine[n 1], né le à Genève et mort le à Paris, 7e arrondissement[1], est un médecin neurologue français.

Jules Dejerine
Portrait de Jules Dejerine
Jules Dejerine.
Biographie
Naissance
Genève
DĂ©cès (Ă  67 ans)
Paris
Sépulture Cimetière du Père-Lachaise
Nationalité Française
Conjoint Augusta Dejerine-Klumpke
Enfants Yvonne Sorrel-Dejerine
Thématique
Formation Faculté de médecine de Paris
Profession Neurologue (en) et médecin
Employeur Hôpital Bicêtre et hôpital de la Salpêtrière
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur‎ (d) et prix scientifique Montyon (d) ()
Membre de Académie nationale de médecine ()

Biographie

Jules Dejerine était originaire d’une famille savoyarde et son père était voiturier (comme celui de Charcot). Durant la Guerre franco-prussienne de 1870, il travaille comme volontaire à l'hôpital de Genève.

Il décide d'étudier la médecine à Paris où il arrive le à la veille de la proclamation de la Commune. Élève d'Alfred Vulpian à la Charité, il est reçu à l'internat des hôpitaux de Paris en 1882. Agrégé en 1886, il est nommé chef de clinique aux Enfants malades, dans le service d'Alfred Hardy. C'est là qu'il fait la connaissance de la première femme reçue interne, la californiennne Augusta Klumpke, qui deviendra son épouse. Promu chef de service à Bicêtre, puis en 1895 à la Salpêtrière, il est professeur d’histoire de la médecine en 1901, puis de pathologie interne en 1907, et devient enfin, de 1910 à 1917, titulaire de la chaire de Clinique des maladies du système nerveux.

Jules Dejerine est décédé à l'âge de presque soixante huit ans, épuisé par ses tâches écrasantes dans un hôpital militaire durant la Grande Guerre. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 28).

Le centenaire de sa naissance fut célébré en 1949 au 4e Congrès international de neurologie Paris avec un discours prononcé par son élève André-Thomas.

Pierre tombale grise, rectangulaire, ornée de deux palmes gravées, envahie par la mousse
La tombe des Dejerine au cimetière du Père-Lachaise.

Le centenaire de sa mort fut célébré le par un colloque international organisé par Michel Fardeau à l'amphithéâtre Charcot de la Salpêtrière, dont les actes sont publiés dans la Revue Neurologique.

Ĺ’uvre

  • En 1884, il dĂ©crit avec Landouzy la myopathie facio-scapulo-humĂ©rale.
  • En 1890, il dĂ©crit les lĂ©sions anatomiques de la maladie de Friedreich.
  • En 1891 première description d'un syndrome de dysconnexion interhĂ©misphĂ©rique : il s'agissait d'un cas de cĂ©citĂ© verbale sans agraphie.
  • En 1893, description de la « nĂ©vrite interstitielle hypertrophique », avec Jules Sottas (1866-1945)[2] : ce syndrome clinique, qui recevra plus tard le nom de maladie de Dejerine-Sottas est une variĂ©tĂ© sĂ©vère, dĂ©butant dans la petite enfance, de neuropathie pĂ©riphĂ©rique hĂ©rĂ©ditaire pouvant rĂ©sulter de plusieurs mutations gĂ©nĂ©tiques. Il dĂ©crit Ă©galement avec Sottas les lĂ©sions du nervo-tabès pĂ©riphĂ©rique la mĂŞme annĂ©e (sujet de la thèse de Sottas[3]).
  • En 1900, description de l'atrophie olivo-ponto-cĂ©rĂ©belleuse (forme sporadique) avec AndrĂ© Thomas (sujet de sa thèse).
  • En 1906, description du syndrome thalamique avec Roussy (sujet de sa thèse)[4] - [5].
  • En 1906 Ă©galement, il dĂ©crit la claudication intermittente de la moelle Ă©pinière.
  • En 1911, Ă©tude des tumeurs de l'angle ponto-cĂ©rĂ©belleux (thèse de de JumentiĂ©, Paris, 1911).
  • En 1912, description de l'aphasie chez les gauchers.
  • En 1913, Ă©tude complète de la sĂ©miologie des troubles de la sensibilitĂ© : astĂ©rĂ©ognosie, anesthĂ©sie corticale, syndrome des fibres radiculaires longues… cf. aussi la thèse de Long sur les voies centrales de la sensibilitĂ© gĂ©nĂ©rale (Paris, 1899).

Avec son épouse, il publie en deux volumes un Traité d’anatomie des centres nerveux (1895-1901) un ouvrage remarquable par son iconographie établie à partir de grandes coupes anatomiques.

Couverture de l'édition originale du « Dejerine » (1914).

Dans son volumineux Traité de pathologie générale (1901), Bouchard a confié à Dejerine la rédaction de la section consacrée à la neurologie : c'est la première forme de ce qui deviendra la célèbre Sémiologie des affections du système nerveux (1914). Fruit d’une longue expérience, riche de très nombreux documents photographiques, ce livre est l’un des plus grands classiques de la littérature neurologique.

Élèves de Dejerine

Tous seront chassés de la Salpêtrière lorsque Pierre Marie y prend le pouvoir (ce dernier leur a donné une matinée pour vider les lieux)[6].

Marie Long-Landry est aussi son élève[7].

Hommage

La rue des Docteurs-Augusta-et-Jules-DĂ©jerine, dans le 20e arrondissement de Paris, lui rend hommage, ainsi qu'Ă  sa femme, Augusta Dejerine-Klumpke.

Bibliographie

  • E. Gauckler, Le Professeur J. Dejerine, Paris, Masson, 1922.
  • M. Fardeau, Passion neurologie. Jules et Augusta Dejerine. Paris, Odile Jacob, 2017.
  • J. Poirier, Augusta Dejerine-Klumpke, 1859-1927 pionnière de la mĂ©decine et fĂ©ministe exemplaire, Montceaux-les-Meaux, Ă©ditions Fiacre, 2019, 319 p.
  • J. Poirier, PsychonĂ©vroses et psychothĂ©rapie selon Jules Dejerine, Montceaux-les-Meaux, Ă©ditions Fiacre, 2019, 128 p.

Notes et références

Notes

  1. L'orthographe du patronyme constitue une exception phonĂ©tique : « Dejerine Â» se prononce « DĂ©jerine Â».

Références

  1. Acte de décès n° 418 de Joseph Jules Dejerine dans les registres de décès du 7e arrondissement de Paris pour l’année 1917.
  2. J. Dejerine et J. Sottas, « Sur la nevrite interstitielle, hypertrophique et progressive de I'enfance », C R Soc Biol, vol. 45,‎ , p. 63-96.
  3. Jules Sottas, Contribution à l'étude anatomique et clinique des paralysies spinales syphilitiques : thèse de médecine, Paris, G. Steinheil, , 232 p.
  4. J. Dejerine, G. Roussy, Le syndrome thalamique, Rev. neurol., Paris, 1906; 12: 521-532.
  5. G. Roussy, La couche optique, thèse mĂ©d., Steinheil Ă©d., Paris, 1907.
  6. (en) Serge Duckett, « André-Thomas (1867-1963) », Journal of Neurology, vol. 247,‎ , p. 235-236 (PMID 10787126, DOI 10.1007/s004150050574).
  7. « [Marie Long-Landry (1883-1968)] », Revue Neurologique, vol. 121, no 5,‎ , p. 550–551 (ISSN 0035-3787, PMID 4907942, lire en ligne, consulté le )

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