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Joseph de Habsbourg-Lorraine (1833-1905)

Joseph Charles Louis de Habsbourg-Lorraine, archiduc d’Autriche et comte palatin de Hongrie, est né le à Presbourg, dans le royaume de Hongrie, et est mort le à la Villa Giuseppe de Fiume (aujourd’hui Rijeka), en Istrie. C’est le troisième chef de la branche hongroise de la famille impériale autrichienne et également un botaniste et un philologue distingué.

Joseph Charles de Habsbourg-Lorraine
Le comte palatin Joseph de Habsbourg-Lorraine vers 1870.
Fonction
Membre de la chambre des seigneurs d'Autriche (d)
Ă  partir du
Titre de noblesse
Archiduc
Autres informations
Membre de
Grade militaire
Distinctions
Citoyen d'honneur de Miskolc (d) ()
Chevalier de l'ordre de la Toison d'or

Famille

Le prince Joseph est le deuxième fils de l’archiduc Joseph Antoine de Habsbourg-Lorraine (1776-1847), comte palatin de Hongrie, et de sa troisième épouse la princesse Dorothée de Wurtemberg (1797-1855). Par son père, le prince est le petit-fils de l’empereur germanique Léopold II tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils du duc Frédéric II Eugène de Wurtemberg (1732-1797)[1].

C'est la sœur cadette de l'archiduc Joseph, la reine des Belges Marie-Henriette, alors duchesse de Brabant, qui favorise le projet de mariage de l'archiduc avec la princesse Clotilde de Saxe-Cobourg-Gotha, au début de l'année 1863 en adressant une correspondance suivie avec la princesse Clémentine d'Orléans, la mère de la jeune femme. L'archiduc avait rencontré sa future épouse qui faisait ses « débuts » à Vienne. Le futur marié avait fait appel aux services de Marie-Henriette pour sceller, avec succès, son avenir matrimonial[2].

Les fiançailles sont conclues en avec l'approbation de l'empereur d'Autriche François-Joseph[3]. Le , le prince Joseph épouse à Cobourg, en Allemagne, la princesse Clotilde de Saxe-Cobourg-Gotha (1846-1927), elle-même fille du prince germano-hongrois Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary (1818-1881) et de son épouse la princesse française Clémentine d'Orléans (1817-1907)[4].

De cette union naissent sept enfants[5] :

Biographie

Jeunesse et carrière militaire

Le prince Joseph passe son enfance au château familial d’AlcsĂşt, Ă  une trentaine de kilomètres de la ville de Buda[6]. Orphelin de père Ă  l’âge de 12 ans, il est Ă©levĂ© par sa mère, une princesse protestante, apparentĂ©e au tsar de Russie et au roi des Pays-Bas, qui veille cependant Ă  en faire un bon catholique[7]. Adolescent, il est Ă©duquĂ© par des moines bĂ©nĂ©dictins et par l’historien Floris Romer, qui lui enseigne la langue hongroise[8]. De cette Ă©poque, naĂ®t la grande passion du prince pour la Hongrie, son peuple et sa culture. En 1847, il intègre l’armĂ©e impĂ©riale et devient membre du corps des Hussards[9].

Contrairement Ă  son frère aĂ®nĂ©, le deuxième comte palatin Étienne de Habsbourg-Lorraine qui, lors de la rĂ©volution hongroise de 1848, se montre favorable aux insurgĂ©s[10], le prince Joseph, qui a 15 ans, fait preuve d’une grande loyautĂ© vis-Ă -vis de l'empereur, chef de sa famille[9].

En 1860, il est fait général-major[7] et, en 1869, commandant en chef des troupes de l’armée nationale hongroise[11]. Pendant la guerre austro-prussienne de 1866, le prince combat bravement et voit, par trois fois, ses chevaux tués sous lui pendant la bataille[12]. Il est même blessé pendant ce conflit mais se remet rapidement de ses blessures. À partir de 1867, l'archiduc Joseph et sa famille s'installent définitivement à Alcsút[13].

Centres d'intérêts

Le troisième palatin de Hongrie n’est cependant pas qu’un militaire. Passionné de botanique comme son père, il possède rien moins que soixante-dix-sept espèces de palmiers dans les serres néoclassiques de son château d’Alcsút[14].

Il s’intéresse également à la langue et à la culture tsiganes, qu’il étudie avec passion. En 1888, il publie ainsi une grammaire du rom et participe, quelque temps après, à la fondation de la Gypsy Lore Society, dont le siège se trouve à la bibliothèque de Liverpool[14]. Désireux d’améliorer la condition de vie des tsiganes, le prince est convaincu que la sédentarisation est, pour eux, la meilleure solution. Il installe donc plusieurs familles de gitans sur les terres de son domaine, à Alcsuth[15].

Enfin, le prince est un entrepreneur averti. Dans les années 1860, il fait réhabiliter ses domaines de l’île Marguerite, située sur le Danube. Là, il fait construire un luxueux centre thermal international qui est inauguré en 1869 et qui connaît immédiatement un très vif succès[14].

Dès la fin des années 1880, l'archiduc Josef a préconisé de transformer le pauvre village de pêcheurs de Crikvenica en une nouvelle station thermale. En 1895, le Grand Hôtel du nom de l'archiduc y est ouvert[16].

En récompense de ses travaux divers, le prince Joseph reçoit, en 1896, le titre de docteur honoris causa de l’université de Budapest. En 1897, il reçoit le même titre de la Ferenc-Jozsef Universität de Kolosvar[14].

Vie privée et mort

Les ruines du palais Habsbourg Ă  AlcsĂşt en 2013.

Dans le privé, le prince mène une vie très heureuse aux côtés de son épouse et de ses nombreux enfants. Père aimant, il connaît cependant la tristesse de perdre trois de ses enfants. C’est d’ailleurs la disparition prématurée de la plus jeune de ses filles, l’archiduchesse Clotilde, en 1903, qui précipite sa propre mort. Très peiné, le prince, atteint d'un cancer généralisé[13], s’éteint un an et demi après celle-ci, dans son palais Giuseppe, sur la côte dalmate le . Son corps est enterré dans la crypte du palais royal de Buda[17] - [18] tombe de l'archiduc Joseph de Habsbourg-Lorraine (5e photo).

Ascendance

Honneurs

L'archiduc Joseph de Habsbourg-Lorraine est[19] :

Notes et références

  1. Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8), p. 132.
  2. Defrance 2014, p. 18-23.
  3. Defrance 2014, p. 23.
  4. Defrance 2014, p. 24-25.
  5. Énache 1999, p. 241-244.
  6. Olivier Defrance, La Médicis des Cobourg, Clémentine d'Orléans, Racine, Bruxelles, 2007, p. 201-202.
  7. Olivier Defrance, op. cit., p. 202.
  8. Olivier Defrance, op. cit., p. 201-203.
  9. Defrance 2014, p. 18.
  10. Cette attitude vaut au prince d’être banni de son pays et de voir ses terres confisquées par le pouvoir impérial après l’écrasement de la rébellion par les Russes. Olivier Defrance, op. cit., p. 202.
  11. Olivier Defrance, op. cit., p. 326.
  12. Olivier Defrance, op. cit., p. 216-217.
  13. Defrance 2014, p. 26.
  14. Olivier Defrance, op. cit., p. 325.
  15. Olivier Defrance, op. cit., p. 325-326.
  16. https://www.nwzonline.de/reisen/zwischen-nostalgie-und-neuem-glanz_a_31,3,517142695.html
  17. Olivier Defrance, op. cit., p. 344-345.
  18. mek.oszk.hu
  19. Énache 1999, p. 241.

Annexes

Ĺ’uvres

En plus de sa Grammaire tsigane, le troisième palatin de Hongrie est l’auteur d’au moins deux autres ouvrages, cités par Olivier Defrance :

  • La monarchie austro-hongroise en mots et en images
  • (de) Ăśber die Zigeuner. Geschichte, Lebensweise, Volksglaube, Volksdichtung, Musik, Sprache und Literatur der Zigeuner

Sources

  • Olivier Defrance, La MĂ©dicis des Cobourg : ClĂ©mentine d’OrlĂ©ans, Bruxelles, Racine, , 368 p. (ISBN 978-2-87386-486-6 et 2-87386-486-9, lire en ligne).
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-ThĂ©rèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermĂ©diaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
  • Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 10, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 224 p..
  • Olivier Defrance, « Le rĂ´le de la reine Marie-Henriette dans les prĂ©parations des noces de son frère l'archiduc Joseph d'Autriche », Museum Dynasticum, vol. XXVI, no 1,‎ , p. 17-29 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consultĂ© le ).

Liens externes

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