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Étienne de Habsbourg-Lorraine

Étienne (ou Stéphane) François Victor de Habsbourg-Lorraine (en allemand, Stefan Franz Viktor von Habsburg-Lothringen), né le à Buda, en Hongrie et mort le à Menton, en France, est un archiduc d’Autriche et comte palatin de Hongrie. C’est le deuxième chef de la branche hongroise de la famille impériale autrichienne et un gouverneur de la Bohême.

Étienne de Habsbourg-Lorraine
L'archiduc Étienne de Habsbourg-Lorraine, 1850.
Fonctions
Membre de la chambre des seigneurs d'Autriche (d)
Ă  partir du
Palatin de Hongrie
-
signature d'Étienne de Habsbourg-Lorraine
Signature

Famille

Étienne de Habsbourg-Lorraine est le fils aîné de l’archiduc Joseph Antoine de Habsbourg-Lorraine (1776-1847), comte palatin de Hongrie, et de sa deuxième épouse la princesse Hermine d'Anhalt-Bernbourg-Schaumbourg (1797-1817). Par son père, le prince est le petit-fils de l’empereur germanique Léopold II tandis que, par sa mère, il est le petit-fils du prince Victor II d'Anhalt-Bernbourg-Shaumbourg[1].

Le prince Étienne a une sœur jumelle, l’archiduchesse Hermine Marie Amélie de Habsbourg-Lorraine (1817-1842), devenue princesse-abbesse du chapitre impérial des Dames nobles de Prague, ainsi que plusieurs demi-frères et demi-sœurs, dont Marie-Henriette, reine des Belges[1].

Disgracié par la famille impériale, le prince Étienne est demeuré célibataire et le titre de comte palatin de Hongrie est donc passé, lors de sa disgrâce en 1848, à son demi-frère, l’archiduc Joseph de Habsbourg-Lorraine (1833-1905).

Biographie

De la gouvernance Ă  l'exil

Le jeune archiduc Étienne de Habsbourg-Lorraine, comte palatin de Hongrie - lithographie de Joseph Kriehuber

Membre de l’armée impériale autrichienne, le prince Étienne est nommé gouverneur civil de la Bohême par l’empereur Ferdinand Ier d’Autriche en décembre 1843. À la mort de son père, en 1847, toute la famille du défunt quitte la Hongrie, hormis l'archiduc Étienne qui hérite du titre et de la fonction de comte palatin de Hongrie, soit de représentant de l'empereur dans le royaume[2].

Durant les événements de mars 1848, la position du prince en tant que palatin de Hongrie devient intenable. Opposé au chancelier Metternich, il le critique ouvertement auprès de l'empereur. Favorable aux nationalistes magyars, il nomme dans le premier cabinet national hongrois le leader nationaliste Lajos Kossuth comme ministre des finances[3]. L'archiduc entre en opposition avec le gouvernement impérial, accentuée après la nomination de Josip Jelačić à la tête de l’armée hongroise. C’est la raison pour laquelle il doit renoncer à ses fonctions de palatin le avant d'être expulsé de l'empire deux jours plus tard[4].

Disgracié par le pouvoir impérial après l’écrasement de la révolution hongroise, Étienne de Habsbourg-Lorraine se retire sur ses terres du comté de Holzappel, dans le duché de Nassau, en 1850. Il ne revient plus à Vienne qu'à une seule occasion, lors du baptême du prince héritier Rodolphe en 1859[5].

Collectionneur de minéraux

Etienne de Habsbourg était l'un des collectionneurs de minéraux les plus célèbres de l'empire austro-hongrois, dont l'intérêt pour les minéraux a commencé à l'âge de cinq ans. Après sa formation politique à la cour impériale de Vienne, il entreprit de vastes tournées de découverte à travers l'empire et profita de chaque occasion pendant cette période pour visiter des musées de minéraux célèbres et des sites miniers bien connus afin d'élargir sa collection avec ses propres trouvailles ou achats. En 1845, le minéralogiste bien connu Wilhelm Ritter von Haidinger a honoré ses efforts en minéralogie en donnant son nom à un important minéral et minerai d'argent sous le nom de stéphanite .

Au cours de la transformation et des nouvelles mesures de construction du Schloss Schaumburg en 1850, l'archiduc Etienne a crĂ©Ă© des espaces spacieux pour abriter sa vaste collection de minĂ©raux. En 1857, Etienne de Habsbourg est devenu membre de l'AcadĂ©mie allemande des sciences naturelles Leopoldina. Au moment de sa mort en 1867, la collection minĂ©ralogique de Stephan d'Autriche contenait environ 20 000 Ă©chantillons et Ă©tait Ă©valuĂ©e Ă  300 000 marks, somme considĂ©rable pour l'Ă©poque. Après sa mort, la collection de minĂ©raux passa Ă  la maison d'Oldenbourg et fut encore agrandie jusqu'Ă  ce qu'elle soit vendue Ă  l'homme d'affaires Carl Rumpff en 1888. En 1889, la collection fut finalement remise au MusĂ©e d'histoire naturelle de Berlin.

Mort et inhumation

Le palatin Étienne de Hongrie et sa demi-sœur Marie-Henriette d'Autriche.

Atteint de phtisie, Etienne de Habsbourg meurt finalement Ă  Menton, en France, le , Ă  l'âge de 49 ans[6]. Sa dĂ©pouille mortelle est inhumĂ©e dans la crypte palatinale des Habsbourg de Hongrie, au palais royal de Buda aux cĂ´tĂ©s de son père[5].

Un suicide hypothétique créa une légende sur le décès de l’archiduc Étienne de Habsbourg-Lorraine. En 1970, sa tombe fut pillée et les restes du comte palatin de Hongrie exhumés. Le professeur hongrois de biologie Stephen Kiszely (1932-) restaura cette tombe (1980)[7].

Dans les années 1980, un examen approfondi des tissus démontrèrent que la véritable cause du décès de l’archiduc Étienne de Habsbourg-Lorraine était la tuberculose[8].

Hommage

Généalogie

Par son père, l’archiduc Étienne de Habsbourg-Lorraine, comte palatin de Hongrie fut le petit-fils de Léopold II d'Autriche et de l’infante d'Espagne Marie-Louise de Bourbon et arrière-petit-fils de François Ier du Saint-Empire et de son épouse Marie-Thérèse Ire de Hongrie.

Références

Sources

  • Constantin von Wurzbach, « Erzherzog von Osterreich », Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, 7. Band, Vienne, 1861
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-ThĂ©rèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermĂ©diaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
  • Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 10, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 224 p..
  • Olivier Defrance, « Le rĂ´le de la reine Marie-Henriette dans les prĂ©parations des noces de son frère l'archiduc Joseph d'Autriche », Museum Dynasticum, vol. XXVI, no 1,‎ , p. 17-29 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consultĂ© le ).

Liens externes

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