Jean Mahé
Jean Mahé (Nantes, - Giromagny, ) est un aviateur militaire français, Compagnon de la Libération. Refusant l'armistice du 22 juin 1940, il rallie les forces aériennes françaises libres et participe aux campagnes d'Afrique et d'Europe avant de mourir dans un accident d'avion après la guerre.
Jean Mahé | ||
Jean Mahé dans son cockpit | ||
Naissance | Nantes (Loire-Atlantique, France) |
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Décès | Giromagny (Territoire de Belfort, France) |
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Origine | France | |
Allégeance | République française Forces françaises libres |
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Arme | Armée de l'air | |
Grade | Commandant | |
Années de service | 1937 – 1946 | |
Commandement | Groupe de bombardement Bretagne | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945 Médaille de l'Aéronautique Silver Star |
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Famille | Yves Mahé | |
Biographie
Avant-guerre
Aîné d'une fratrie de quatre garçons dont Yves, Jean Mahé naît le à Nantes en Loire-Atlantique[1]. Quittant l'école à l'âge de 14 ans pour subvenir aux besoins de sa famille, il devient plus tard employé de bureau tout en menant des études secondaires. Il obtient ses baccalauréats de lettre et de sciences ainsi qu'une licence de mathématiques.
Choisissant la carrière des armes, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1937 dans la promotion "Marne et Verdun"[2]. Sorti sous-lieutenant en 1939, il est affecté à l'école d'application de l'armée de l'air à Versailles où il obtient un brevet de pilote en [3].
Seconde Guerre mondiale
En , au moment du repli des troupes et institutions françaises, Jean Mahé se retrouve au centre d'instruction de chasse sur la base de Cazaux où il apprend la nouvelle de l'armistice. Refusant la défaite, il embarque à Port-Vendres à destination de Gibraltar puis rejoint l'Angleterre le où il s'engage dans les forces aériennes françaises libres dans lesquelles il retrouve son frère Yves, lui aussi pilote. Affecté à la 3e escadrille du Groupe Mixte de Combat no 1, il est embarqué à bord du HMS Ark Royal et participe à la campagne du Gabon au cours de laquelle il effectue six missions d'observation et de bombardement aux commandes d'un Westland Lysander. Muté le au Détachement Permanent des Forces Aériennes du Tchad (DPFAT), il opère en appui de la colonne Leclerc lors de la Bataille de Koufra du au . À la suite de la bataille, il prend le commandement du détachement jusqu'au , étant dans le même temps promu lieutenant au mois de juin.
Le , le DPFAT devient le Groupe de bombardement Bretagne et prend part à la guerre du désert au-dessus du Fezzan. Le lieutenant Mahé se distingue particulièrement lors de cette campagne et est nommé commandant de l'escadrille « Nantes » du groupe de bombardement le . Promu capitaine, il assure efficacement les missions de reconnaissance qui lui sont confiées, apportant de précieux renseignements nécessaires à l'avancée des troupes du général Leclerc. Il réalise également des missions d'attaque et reçoit une citation à l'ordre de l'armée le pour avoir obtenu la reddition d'une colonne italienne. Jean Mahé se voit ensuite chargé de l'instruction au sol des hommes du groupe Bretagne jusqu'en août à Sebha et Ben Gardane puis de l'entraînement aérien à Rayak. De à , lui et son groupe suivent un stage sur Martin B-26 Marauder au camp de Telergma.
De retour en Europe, il est nommé officier opérations du groupe Bretagne et prend part à la campagne d'Italie où il effectue une quarantaine de missions de bombardement sur la Sardaigne. En , le groupe Bretagne bombarde le sud de la France dans le cadre de la préparation du débarquement de Provence. Stationné à Istres puis à Bron en octobre et novembre, Jean Mahé est alors commandant en second du groupe Bretagne. Ce dernier est chargé en décembre de bombarder des ponts sur le Rhin. Promu commandant (à 28 Ans), Jean Mahé termine la guerre, sorti Premier du Cours Techniques d'État-Major, au Centre d'Enseignement Supérieur Aérien, avec à son actif plus de 1 500 heures de vol et 91 missions de guerre.
Après-guerre
Présent dans le groupe de bombardement Bretagne depuis sa création, Jean Mahé en prend le commandement en . Le groupe est alors chargé de missions de convoyage et de rapatriement. Le , alors qu'il survole le Grand Ballon d'Alsace, il est victime d'un accident d'avion. Hospitalisé à Giromagny, il y meurt des suites de ses blessures. Il est inhumé à Guérande, en Loire-Atlantique.
Décorations
Chevalier de la Légion d'Honneur | Compagnon de la Libération | Croix de Guerre 1939-1945 | |||
Médaille de l'Aéronautique | Médaille coloniale Avec agrafes "Koufra" et "Fezzan-Tripolitaine" |
Silver Star (États-Unis) | |||
Hommages
- Une rue de Nantes a été baptisée en son honneur.
- Une rue de Guérande porte le nom des frères Mahé.
- La Base aérienne 921 Taverny a reçu le nom de baptême "Frères Mahé".
Références
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
- Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
- Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
- « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128, .
- Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
- Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .