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Jean François Coste

Jean François Coste, né le à Villes (France) et mort le à Paris (France), est un médecin militaire et homme politique Français.

Jean François Coste
Illustration.
Fonctions
Maire de Versailles
–
Prédécesseur Marc-Antoine Thierry
Successeur Hyacinthe Richaud
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Villes (France)
Date de dĂ©cès (Ă  78 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité Française
Profession MĂ©decin militaire

Jean François Coste
Maires de Versailles

Biographie

Jean-François Coste est né en 1741 d'un père qui exerçait l'art de guérir. Après avoir fait avec succès ses premières études à Belley, puis au petit séminaire de Lyon, le jeune Coste se décida à embrasser la profession de son père et, afin de rendre son instruction plus complète, il partit pour Paris, où il profita des leçons des professeurs renommés de cette époque, tels qu'Astruc, Rouelle, Jussieu, Antoine Petit. Les épreuves pour obtenir à Paris le titre de docteur étant alors très onéreuses, les moyens de Coste ne pouvaient y suffire. Muni de connaissances solides, il se rendit à Valence, et c’est dans cette ville qu'il acquit le doctorat avant de retourner dans son pays natal.

L'occasion d'exercer ses talents ne se fit pas attendre. Une épidémie alarmante s'étant répandue dans la contrée, le jeune Coste vola au secours des malades et leur prodigua ses soins avec un zèle et un dévouement qui furent couronnés de succès. Des confins de Bugey et du pays de Gex, l'épidémie s'était propagée jusqu'à Ferney, habité alors par Voltaire celui-ci, ayant appris que quelques-uns de ses colons devaient leur rétablissement aux soins de Coste, et que, de plus, ce médecin était moins étranger à la culture des lettres que ne le sont ordinairement les docteurs de campagne, désira le voir, et lui fit un accueil plein d'estime et de bienveillance. Lorsque, à l'occasion des troubles de Genève, il s'agit d'établir à Versoix un hôpital militaire pour les troupes envoyées sur cette frontière, Coste demanda la place de médecin de cet hôpital, et l'obtint à la recommandation de Voltaire, qui écrivit au duc de Choiseul une lettre intitulée : Requête de l'ermite de Ferney, présentée par M. Coste, médecin. Cette lettre est du mois d', et se trouve imprimée dans la correspondance de Voltaire. En 1772, Coste passa à l'hôpital militaire de Nancy. Cette ville présentait à cette époque quelques quartiers peu salubres et, dans l'intention de remédier à cet inconvénient, l'académie de Nancy avait mis au concours cette question d'insalubrité.

Coste traita habilement ce sujet, et son mĂ©moire fut couronnĂ© en 1773. Ami du soldat, au dĂ©triment duquel se commettaient certaines dilapidations Ă  l'hĂ´pital militaire, Coste signala au gouvernement les vices de cette administration, mais ses justes plaintes n'ayant pas Ă©tĂ© Ă©coutĂ©es, il donna sa dĂ©mission, alla passer quelque temps Ă  Bouillon, puis fut envoyĂ© Ă  l'hĂ´pital militaire de Calais. La guerre d'AmĂ©rique ne tarda pas Ă  lui ouvrir une plus vaste carrière : il fut nommĂ© mĂ©decin en chef de l'armĂ©e envoyĂ©e aux États-Unis sous les ordres de Rochambeau. Dans ce poste important, Coste dĂ©ploya des talents, une activitĂ©, un dĂ©vouement, qui lui valurent l'estime de Washington, l'amitiĂ© de Franklin et l'adoption par la plupart des universitĂ©s amĂ©ricaines. Revenu en France, en 1783, il reçut, en rĂ©compense de ses services, une pension de 3 000 livres.

L'annĂ©e suivante, il fut nommĂ© mĂ©decin consultant des camps et armĂ©es du roi, et appelĂ© Ă  Versailles, aux bureaux de la guerre, pour ĂŞtre chargĂ© de la correspondance avec les officiers de santĂ© militaires. Il devint successivement inspecteur des hĂ´pitaux de l'Ouest ; en 1788, premier mĂ©decin du camp de Saint-Omer, commandĂ© par le prince de CondĂ©, et membre du conseil de santĂ© des armĂ©es. Élu maire de Versailles en par ses concitoyens et la volontĂ© du roi, Coste remplit avec courage et dĂ©vouement des fonctions si pĂ©rilleuses Ă  cette Ă©poque. « On n'oubliera jamais, a dit Broussais, le jour oĂą cet intrĂ©pide magistrat, placĂ© seul entre une armĂ©e et une population Ă©galement soulevĂ©es, contint l'une et l'autre par sa fermetĂ© invincible, et lit revivre, dans des temps plus difficiles, le grand caractère du prĂ©sident MolĂ©. Â»

Après avoir lutté pendant deux ans contre la tempête, et affronté mille dangers, Coste quitta une place où il ne pouvait plus ni faire le bien, ni empêcher le mal. Depuis lors, il entra constamment dans la composition de tous les conseils de santé militaire près du ministre de la guerre ; car on ne doit pas tenir compte de la destitution prononcée contre lui sous le régime de la terreur, puisque la Convention effaça, autant qu'il dépendait d'elle, le souvenir de cette injuste proscription, en décidant, par une loi, qu'il n'y aurait point d'interruption dans ses services.

En 1796, Coste fut nommé par le Directoire médecin en chef de l'hôtel des Invalides, et il vécut tranquille dans cet asile de vétérans jusqu'en 1803, époque où il fut encore arraché au repos pour aller remplir les fonctions de médecin en chef de l'armée des côtes, puis de la Grande Armée, avec laquelle il fit les campagnes d'Austerlitz, d'Iéna et d'Eylau. Les fatigues et les privations qu'il éprouva en Pologne, jointes à l'accumulation des années, portèrent le trouble dans sa santé, et déterminèrent une affection nostalgique, qui lui fit solliciter l'autorisation de rentrer en France. Après l'avoir obtenue, il revint au milieu de sa famille et des invalides reprendre ses anciennes habitudes, sa tranquillité morale et sa santé première.

En 1814, Louis XVIII le nomma commandeur de la Légion d'honneur, dont il était déjà officier, puis chevalier de Saint-Michel. En 1815, il fit partie de la commission qui fut chargée de rendre compte au roi de l'état de l'enseignement de la médecine et de la chirurgie en France, et qui se sépara sans rien décider, parce qu'elle s'aperçut que, sous l'apparence de réformes, qui sans doute étaient nécessaires, se cachaient quelques prétentions privées et des modifications peu avantageuses à l'art de guérir. Coste vécut exempt d'infirmités jusqu'au où il termina sa carrière dans sa 79e année, après une affection de poitrine qui ne dura que six jours.

Publications

  • Lettre Ă  M. Joly sur l'Ă©pidĂ©mie de Colonges au pays de Gex, Gex, 1763, in-8°.
  • Éloge de M. Pierrot, membre de l'acadĂ©mie de chirurgie, Nancy, 1773, in-8° ;
  • Essai sur les moyens d'amĂ©liorer la salubritĂ© du sĂ©jour de Nancy, couronnĂ© par l'AcadĂ©mie de cette ville, Nancy, 1774 in-8°.
  • Du genre de philosophie propre Ă  l'Ă©tude et Ă  la pratique de la mĂ©decine, Nancy, 1774, in-8°.
  • Des avantages de la philosophie relativement aux belles-lettres, Nancy, in-8°.
    Ce mémoire fut composé pour répondre à un écrivain morose, qui avait accusé là philosophie d'avoir avili la littérature. Coste n'eut pas de peine à réfuter un tel paradoxe, et il prouva par les faits qu'en tout temps l'influence de l'esprit philosophique a été favorable à la culture des lettres. Mais, pour bien s'entendre sur la valeur et le sens des mots, il définit la philosophie : « La raison cultivée, amenée au point de perfection dont la faiblesse humaine est susceptible, et appliquée aux moyens de rendre les hommes heureux par la pratique de toutes les vertus, la connaissance des biens et la jouissance des plaisirs que le Créateur a mis à leur disposition ; enfin une force de raison, qui fait penser, dire et faire de grandes choses. »
  • Ĺ’uvres du docteur Mead, traduites de l'anglais et du latin, Bouillon, vol. in-8°, avec-un discours prĂ©liminaire et des notes du traducteur.
  • Éloge de M. Cupers, Nancy , 1775, in-8°.
    Il s’agit de Marcellin Cupers.
  • Physiologie des corps organisĂ©s, traduite du latin du botaniste Necker, Bouillon, in-8°.
  • Quatre lettres Ă  M. Paulet, pour servir de rĂ©ponse au factum de celui-ci, CantorbĂ©ry, in-8°.
    Discussion critique dans laquelle Coste déploya beaucoup d'érudition, en faveur du docteur Mead, violemment attaqué par Paulet.
  • Essai botanique, chimique et pharmaceutique sur la substitution des substances indigènes aux exotiques, Nancy, 1776, in-8° ; 2e Ă©dition, Paris, in-8°.
    Cet ouvrage, rédigé de concert avec Willemet, fut couronné par l'Académie de Lyon.
  • (la) Compendium pharmaceuticum militaribus Gallorum nosocomiis in orbe novo boreali adscriptum, Newport, 1780, in-12.
  • MĂ©moire sur l'asphyxie, composĂ© sur la demande de la sociĂ©tĂ© humaine de Philadelphie, Ă  l'ambassadeur de France, traduit en anglais, Philadelphie, 1780, in-8°.
  • De antiqua medica philosophia orbi novo adaptanda, Leyde, 1783, in-8°.
    Dans ce discours que Coste prononça le 12 juin 1782, au Capitule de Williamsbourg, à une séance solennelle de l'université de Virginie, pour son agrégation à cette société, il recommande une médecine mâle, philosophique, simple, telle qu'elle convient à des hommes libres, et il entend par là la médecine hippocratique, fondée sur l'expérience jointe au raisonnement.
  • Du service des hĂ´pitaux militaires ramenĂ© aux vrais principes, Paris, 1790, in-8°.
    Coste s'y élève avec force contre le mauvais système des infirmeries régimentaires et la suppression des hôpitaux militaires permanents.
  • Vues gĂ©nĂ©rales sur les cours d'instruction dans les hĂ´pitaux militaires, Paris, 1796, in-8°.
  • Avis sur les moyens de conserver et de rĂ©tablir la santĂ© des troupes Ă  l'armĂ©e d'Italie, Paris, 1796, in-8°.
  • Notice sur les officiers de santĂ© de la Grande ArmĂ©e morts en Allemagne depuis le Ier vendĂ©miaire an 14 jusqu'au , Augsbourg, 1806, in-8°.
  • De la santĂ© des troupes, Augsbourg, 1806, in-12 (avec Percy). Coste a aussi rĂ©digĂ© l'article HĂ´pital dans le Dictionnaire des sciences mĂ©dicales.

Son éloge a été prononcé dans les hôpitaux militaires d'instruction de Paris, Lille, Metz et Strasbourg, par Broussais, Vaidy, Willaume et Brassier : un seul de ces éloges devant être publié dans les Mémoires de médecine, chirurgie et pharmacie militaires, la préférence a été donnée à l’éloge que Willaume prononça le , dans la séance pour la distribution des prix à l'hôpital militaire d'instruction de Metz, parce qu’il fut jugé le plus complet.

Notes et références

    Source

    « Jean François Coste », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

    Bibliographie

    • Jean-François Lemaire, Jean-François Coste : premier mĂ©decin des armĂ©es de NapolĂ©on, Paris, Stock, , 418 p. (ISBN 2-234-04784-6).

    Liens externes

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