Jean Even
Jean Even, né à Paris 20e le et mort au Plessis-Robinson le [1], est un artiste peintre, lithographe et affichiste français. Il résidait dans la ruche d'artistes du 26, rue des Plantes dans le 14e arrondissement de Paris.
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Biographie
Jean Even est le fils d'Albert Even, ébéniste belge ayant fait carrière au faubourg Saint-Antoine à Paris.
Reçu premier au concours d'entrée, il intègre en 1932 l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il est l'élève d'André Devambez, puis de Charles-François-Prosper Guérin.
En 1934, Jean Even reçoit le premier prix du Concours du Professorat de dessin Lycées et Collèges de l’État.
Il expose au Salon des artistes français et obtient la médaille d'argent en 1935 et la médaille d'or en 1939. Entre-temps, il reçoit en 1936 le prix de la Casa Velázquez. La guerre civile en Espagne et l'incendie qui détruit la Casa Velázquez, font que c'est au Maroc, à Fès, qu'il profite de ce prix. Ce premier séjour au Maroc se renouvellera les années suivantes en 1938, voyage au cours duquel il exécute de nombreuses peintures ; en 1939, dans le cadre de son service militaire. Incorporé au Régiment des Zouaves à Meknès, le général Noguès, résident général de France au Maroc, l'appelle alors à Casablanca pour décorer le Foyer du Soldat où il exécute trois grands panneaux.
Parallèlement à sa carrière de peintre et de professeur, Jean Even entame une carrière d'affichiste. Il réalise de nombreuses affiches touristiques pour le Maghreb dans les années 1940, et obtient en 1948 et durant plusieurs années le premier prix d'affiches de l'Office marocain du tourisme, à Rabat.
Durant ces mêmes années, l'Agence Havas lui commande une série d'affiches pour la compagnie aérienne Air France : Proche-Orient, Amérique du Nord, Espagne, Afrique, Israël[2]…
Il exécute différentes affiches, pour les emprunts du Crédit agricole, Évian, Pathé-Marconi... et plus spécifiquement, en 1950, l'affiche Bons de la Défense nationale.
Marié à Céline Canivet, originaire de Paimpol et qu'il a rencontrée à l'École des beaux-arts, Jean Even est ensuite, en 1952, nommé Peintre officiel de la Marine et officier de l'Ordre des Palmes académiques.
De son mariage en 1938, la Bretagne devient son pays d'adoption. Il installe un atelier au Faou où il séjourne plusieurs mois de chaque année, travaillant sur les motifs de la région : la rade de Brest, la presqu'île de Crozon, Douarnenez, le Pays Bigouden ainsi que l'Argoat. Le Finistère devient ainsi sa source essentielle d'inspiration. Gérald Schurr peut observer : « impressionniste de notre temps par le dynamisme de sa touche, par son attrait pour tout ce qui est mouvement fugitif, les chevaux, les vagues, les reflets, Even sait pourtant muscler ses ivresses de couleurs par une composition interne et par un trait qui, sous l'apparence du flou et de l'éblouissement lumineux, reste parfaitement maîtrisé »[3].
Jean Even rejoint le « Groupe des Amandiers » fondé par ses voisins d'atelier Claude Malherbe et André Pédoussaut, avec Laurent Lefèvre, Romain, Achiam, Adriam, Robert Saint-Cricq et Estival[4]. Il meurt un mois avant le vernissage de « l'important ensemble qui lui est consacré » au Musée national de la Marine en 1986 : « des paysages de Venise, des marines faites de lumière, de couleurs joyeuses posées avec une franche décision, des rivages bleu-vert dont l'artiste, dans une gamme de couleurs réduite, savait évoquer en quelques touches les reflets et les brillances »[5].
Expositions collectives
- Salon des artistes français, Paris, 1935 (médaille d'argent), 1939 (médaille d'or).
- Salon d'automne, Grand Palais, Paris, sociétaire en 1952[6], membre du jury en 1968 et membre du comité en 1980[7].
- Salon du dessin et de la peinture Ă l'eau, Paris, 1958[8].
- Salon des peintres témoins de leur temps, Palais Galliera, Paris, à partir de 1959.
- Arts et culture, Genève, mai-.
- Groupe des Amandiers, mairie du 20e arrondissement de Paris, 1964.
- Jean Camberoque, Jean Even, François Gall, Viko, Galerie Boissière, Paris, .
- Première Exposition internationale des arts de Téhéran, Centre des expositions internationales, Téhéran, décembre 1974 - janvier 1975[9].
- Dixième anniversaire de la Galerie du Cercle (Denise Douchez) - Yves Alix, Willy Eisenschitz, Raymonde Heudebert, Jean Even, Galerie du Cercle, Paris, [10].
- Le bel été des peintres en Bretagne, maison des Traouïero, Perros-Guirec, juin-[11].
Expositions personnelles
- Galerie Drouant, Paris, novembre-.
- Jean Even - Cent œuvres, Galerie des Orfèvres, Paris, [3].
- Musée national de la Marine, Paris, 1986[5].
- Musée de Pont-Aven, 1995.
- Hommage à Jean Even, Musée national de la Marine du au .
- Rétrospective Jean Even, salons du Crédit mutuel de Bretagne, Brest, - [12].
- Hommages particuliers à Jean Even, Salon d'automne 1986, Salon de la Société nationale des beaux-arts 1987, Salon du dessin et de la peinture à l'eau 1988[7].
- Quatre-vingt dix Ĺ“uvres de Jean Even : gouaches, huiles, dessins, affiches, salle des fĂŞtes de Douarnenez, juin-[13].
RĂ©ception critique
- « Si elle le munirent d'un viatique de savoir et d'une sûreté de dessin qui le promurent très tôt dans le peloton de tête de nos affichistes, ses rigoureuses études aux Beaux-arts n'éteignirent pas en lui la passion de la peinture - celle à laquelle on se voue corps et âme. Les années concédées à l'affiche, au contraire, furent bénéfiques à Even : elles lui permirent de se trouver lui-même, de se réaliser à la fois dessinateur et coloriste, constructeur et poète. Ainsi a-t-il pris rang - et rang préférentiel - parmi ceux qui peuvent se permettre la synthèse de tous les acquêts de la peinture depuis bientôt cent ans. C'est leur intime, leur savante fusion qui dote ses toiles lumineuses et sonores de séductions aussi satisfaisantes pour l'intelligence que pour la sensibilité. » - Guy Dornand[14]
- « Par sa manière impressionniste d'exalter la lumière bretonne autour de Douarnenez pour donner à la nature un air de fête, par le dynamisme de la touche, par un appétit de traduire tout ce qui est mouvant, les vagues, les reflets, le galop des chevaux, Jean Even sait discipliner ses ivresses de couleurs grâce à une composition sous-jacente, à un graphisme parfaitement maîtrisé sous l'apparence du flou, de l'éblouissement lumineux. » - Gérald Schurr[12]
- « Ses thèmes de prédilection furent les marines portuaires, les plages aussi, les chasses à courre en forêt, les chevaux en général. Très tôt, il possédait la technique qui caractérisera tout son œuvre : une touche postimpressionniste très enlevée au service d'une lumière imperturbablement solaire. » - Jacques Busse[7]
- « Jean Even, un magicien de la lumière dont les toiles ont fixé dans un instantané tous ses miroitements... » - François Bellec[15]
Prix et distinctions
- Médaille d'or au Salon des artistes français, 1936.
- Prix de la Casa Velázquez, 1936.
- Peintre officiel de la Marine, 1952.
- Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques, 1952.
Collections publiques
- Casa de Velázquez, Madrid.
- Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France, Paris, lithographies.
- École nationale supérieure des beaux-arts, Paris.
- Musée d'art moderne de la ville de Paris.
- Musée national d'art moderne, Paris.
Références
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Palestine Poster Project Archives, Air France - Israël, affiche par Jean Even, 1949
- Gérald Schurr, « Les expositions : Jean Even à la Galerie des Orfèvres », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 20, 17 mai 1985, page 49.
- Bernard Lehembre, Masson, Hervé, dit Hervé Masson : peintre et homme politique de l'île Maurice, 1919-1990 : biographie, Paris, France, Harmattan, , 464 p. (ISBN 978-2-7475-8851-5, lire en ligne), p. 282-283.
- Gérald Schurr, « Les expositions à Paris : Le musée de la Marine, place du Trocadéro, rend hommage à Jean Even », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 13 du 28 mars 1986, page 39.
- Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 Ă nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
- Jacques Busse, Jean Even, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 5, page 216.
- Henri Héraut, « Le Salon du dessin et de la peinture à l'eau », Journal de l'amateur d'art, no 214, 25 juin 1958, page 11.
- Farah Pahlavi, Mehrdad Pahlbod et Édouard Georges Mac-Avoy (préface et avant-propos), Première Exposition internationale des arts de Téhéran, catalogue d'exposition, 1973
- Gérald Schurr, « Les expositions à Paris », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 20, 18 mai 1984, page 53.
- Maison des Traouïero, Le bel été des peintres en Bretagne, présentation de l'exposition, 2016
- Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, page 381.
- « À la découverte du peintre Jean Even », Ouest-France, 13 juillet 2016
- Guy Dornand, « Jean Even », Les peintres témoins de leur temps - Richesses de la France, Éditions Achille Weber/Hachette, 1961, pages 118-120.
- François Bellec de l'Académie de Marine, Carnets de voyages des peintres de la Marine, coéditions Ouest-France et Ministère de la Marine, 2002, page 62.
Annexes
Bibliographie
- Guy Dornand, « Jean Even », dans Les peintres témoins de leur temps - Richesses de France, Éditions Achille Weber/Hachette, 1961.
- Raymond Cogniat, Even, Éditions de la propagande artistique, Paris, 1970.
- Roger Ikor, Jean Even, Éditions Rosay, Vincennes, 1985.
- Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 Ă nos jours, Arts et Images du Monde, 1992
- Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
- Catherine Puget, Jean Even, 1910-1986, Éditions du Musée de Pont-Aven, 1995.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
- François Bellec de l'Académie de Marine, Carnets de voyages des peintres de la Marine, coéditions Ouest-France et Marine nationale, 2002.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- Delarge
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- Jean-Pierre Delarge, « Jean Even », Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.