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Jean-Pierre Champroux

Jean-Pierre Champroux est un Pieds-noirs, élève officier, ingénieur agronome en Afrique et informaticien en France.

Jean-Pierre Champroux
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Lycée Bugeaud (d) (à partir d')
École spéciale militaire de Saint-Cyr ( - )
Université catholique de Louvain
Activités

Biographie

Jean-Pierre Champroux est le seul élève-officier à avoir quitté Saint-Cyr en 1961. Il est né le à Bône, département français de Constantine[1]. Son père est ingénieur des ponts et chaussées. Sa famille est installée depuis plusieurs générations à Guelma. Il meurt à Lons-le-Saunier le .

Élève-officier

Il entre en octobre 1958 dans la Corniche Weygand au lycée Bugeaud d'Alger voulant être méhariste ou officier de Légion[2]. Jean-Pierre Champroux intègre en septembre 1960 Coëtquidan[3]. Il étudie au sein de la 2/1, Promotion Vercors[4]. Celle-ci succède à la « Jeanpierre »[5]. Il est nommé sergent à la fin de la première année.

Fin avril 1961, il suit à l'École les événements du Putsch et son échec[6]. Pieds-noirs, il décide après la dissolution du 1er REP, de rompre son contrat[7]. Il quitte Coëtquidan, le 12 décembre 1961[8].

Trois volets de l'OAS
Trois volets de l'OAS

Combattant de l'OAS

Jean-Pierre Champroux se rend auprès du général Salan, en Espagne, puis à Bône. Il y est responsable de quartier pour l'OAS[9] jusqu'à juillet 1962. Quelques mois après lui, un de ses camarades de la Corniche Weygand, Pieds-noirs, de la promotion Jeanpierre, déserte de Saint Maixent[10]. Avec lui partent quatre camarades[11]. Ils se retrouvent à Bône dans l'Organisation de l'armée secrète.

Le 26 mars 1962, jour de la tuerie de la rue d'Isly, il empêche sa famille résidant à Alger, de se rendre à la manifestation de soutien à Bab-el-Oued. Son père est emprisonné pour connivence avec l'OAS, au moment du départ des Pieds-noirs[12].

Tous unis
Tous unis
Réfugié politique
Réfugié politique

Le sergent Élève-officier Champroux refuse de participer à des attentats, il quitte l'Algérie pour Paris en juillet 1962[13]. Il s'investit dans l'OAS-métro dirigée par le capitaine Sergent, du 1er REP[14]. Il vit dans la clandestinité [15].

Il émigre en Belgique qui lui accorde l'asile politique. Muni d'une carte d'identité consulaire, il fait des études d'agronomie à l'Université de Louvain. Arrêté à la frontière en entrant en France, il s'évade de la prison de Rennes.

Retourné en Belgique, il décide de se rendre à la justice. Il rentre alors en France pour se présenter le 19 octobre 1964 au Tribunal permanent des Forces Armées de Rennes qui l'acquitte[16].

Coopération franco-africaine

Un amour inconditionnel de l'Afrique

Jean-Pierre Champroux obtient son diplôme d'ingénieur en agronomie tropicale à Louvain. Il ne revient pas en France mais s'investit en Afrique. Il dirige des travaux agricoles, pour l'ONU dans la FAO, au Burundi et au Dahomey à partir de 1969. En Somalie, en 1971, il est emprisonné à Mogadiscio, puis expulsé pour avoir pris en charge un auto-stoppeur et avoir dévié du trajet qu'il était autorisé à suivre.

Il assure ensuite dans le cadre de la Coopération franco-africaine des missions de formation en agronomie de cadres au Congo à Brazzaville à l'Institut de Développement Rural. Il est chargé d'enseigner dans les instituts universitaires d'agronomie en Centre Afrique, à M'Baïki. En 1981 il revient en Algérie pour enseigner à l'École d'agronomie de Skida, sous l'égide de la SATEC (Société d'aide technique et de coopération).

Informatique et quĂŞte spirituelle

Revenu en France, après des études d'informatique à Montpellier de 1983 à 1986, Jean-Pierre Champroux, développeur, modernise les systèmes informatiques à Carcassonne. De même que Pierre Delhomme, il connaît une évolution spirituelle[17]. Il découvre la FSSPX et le MJCF et, comme Claude Tenne et de nombreux officiers de l'OAS, il s'intéresse à l'évolution des idées contemporaines et à la Somme théologique. Il fonde le « cercle Jacques Perret »[18].

Toujours fidèle

ll travaille à numériser la collection entière de la revue Itinéraires publiée par Jean Madiran

pour faire connaître ses analyses publiées sur les questions contemporaines[19].

Atteint de la maladie de Parkinson Ă  partir de 2007, il passe la fin de sa vie Ă  Courlaoux[20].

Bibliographie

Sources

  • L.A.C.A.W., no 36, Christian Agius, Jean-Pierre Champroux, sans compromission jusqu'au bout, juin 2016, p. 2-4
  • Le Figaro, 14 aoĂ»t 1960, Liste d'admission aux grandes Ă©coles - École spĂ©ciale militaire interarmes - Saint Cyr - Concours direct,
  • Promotion Vercors, Les 50 ans, annuaire de promotion, janvier 2010
  • Christian Agius, AlgĂ©rie : Le gâchis fatal, Collection Guerre d'AlgĂ©rie, Ă©d. Godefroy de Bouillon, 2002. (ISBN 978-2841911424)
  • Paul GuĂ©rande, O. A. S. mĂ©tro ou Les enfants perdus, rĂ©cit, Ă©d. du Fuseau, 1964, 184 p.
  • Christian Agius, Pour la fumĂ©e des cierges. L´OAS des humbles – roman, Éditeur: Auto-Ă©dition, 2019, 146 p. (ISBN 9791069936652)
  • Vincent Quivy, Les Soldats perdus : Des anciens de l'OAS racontent, Ă©d. Seuil, 2003
  • Bertrand de Castelbajac, L'officier perdu, Ă©d. La Table Ronde, 1963, 246 p.
  • Michel Alibert, L'Escadron BrochĂ©, Éd. Albin Michel, 1989, 250 p. (ISBN 2226036784 et 978-2226036780)
  • Guy Pujante, Les Pieds-noirs, ces parias de la RĂ©publique, Éd. Dualpha, 15 dĂ©cembre 2012, 231 pages, (ISBN 2353742289 et 978-2353742288)
  • RĂ©mi Fontaine, ItinĂ©raires de ChrĂ©tientĂ© avec Jean Madiran, Éd. Presses de la DĂ©livrance, 27 mai 2018. (ISBN 979-1095502197)
  • Claude Tenne, Mais le Diable marche avec nous, Ă©d La Table Ronde, 1968, 253 p.
  • Bernard Moinet, A genoux les hommes, Ă©d. France Empire, 1969.
  • Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idĂ©es, Ă©d. La Table Ronde, 1968, t. 1.
  • Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idĂ©es, Ă©d. La Table Ronde, 1968, t. 2, la bataille.
  • Jean-Marie Bastien-Thiry, DĂ©claration du 2 FĂ©vrier 1963, Ă©d. Cercle Jean Bastien-Thiry, 1998, 40 p., (ISBN 9782905602039)
  • Jean J. Mourot, La pacification, c'Ă©tait la guerre ! TĂ©moignage d'un appelĂ© en AlgĂ©rie 1957-1959, Books on Demand France, 2009, 480 p. chap. 13 Le temps de la Croisade p. 209-217.
  • Claude Mouton-Raimbault, Pierre Delhomme, de l'AlgĂ©rie française Ă  l'expiation, Ă©d. de ChirĂ©, 2003, 132 p.

Ouvrages de référence

  • Pierre Montagnon, La guerre d'AlgĂ©rie, Pygmalion, 1984, 450 p.AbbĂ© Olivier Rioult, Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide, Ă©d. des Cimes, Paris, 2013 (ISBN 979-10-91058-05-6).
  • Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages
  • Henri-Christian Giraud, De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988, 2 tomes.
  • Claude Mouton-Raimbault, La contre-rĂ©volution en AlgĂ©rie, le combat de Robert Martel et de ses amis, VouillĂ©, DPF, 1973, 675 p.
  • Pierre Sergent, Je ne regrette rien, Ă©d Fayard, 1987, 403 p.
  • Maurice VaĂŻsse, Le putsch d'Alger, Paris, Éditions Odile Jacob, coll. « histoire », 2021, 336 p. (ISBN 978-2-7381-5495-8), prĂ©sentation en ligne [archive]).
  • Jean J. Mourot, La RĂ©publique nous avait appelĂ©s : AlgĂ©rie 1957-1959 : tĂ©moignage TheBookEdition, 2019, 372p.
  • Jean de ConriĂ©, Jean Ilpide, Louis MaĂ®tre. 1962... un destin bascule, Ă©d. Lacour-OllĂ©, 2013, 150 p.
  • Erwan Bergot, Les Marches vers la gloire, Presses de la CitĂ©, 1993, 899 p. ( livres 2 et 3 : Frères d'armes et Le Flambeau)
  • AndrĂ© Rossfelder, Le onzième commandement, Ă©d. Gallimard, 2000, 667 p.
  • Article de Jean Lacouture, Le Monde du 25 mars 1972.
  • Yves Courrière, Les Feux du dĂ©sespoir, Paris, Fayard, 1971, p. 572-581. Repris dans « Retour sur la fusillade de la rue d'Isly : le drame », sur histoire coloniale.net [archive], 6 juillet 2008 (consultĂ© le 22 mars 2019).

Sources internet

Notes et références

  1. Numéro 93, chef-lieu Constantine.
  2. LACAW, Jean-Pierre Champroux, sans compromission jusqu'au bout, 2016.
  3. « Liste d'admission aux grandes écoles - École spéciale militaire interarmes - Saint Cyr - Concours direct, Le Figaro,14 août 1960 », sur www.promotionvercors.fr (consulté le )
  4. L’insigne de la promotion, sur un tracé stylisé du massif, évoque le glaive brisant les chaînes de l’asservissement de la France à partir de la résistance du Vercors.
  5. https://www.guer-coetquidan-broceliande.fr/bisto/coet/esm.html En 1951, il est créé au sein de l’E.S.M.I.A, deux divisions distinctes : La Division Saint-Cyr (1er et 3e Bataillon - scolarité de deux ans) et la Division Corps de Troupe (2e Bataillon - scolarité de un an). Les Élèves forment toujours une seule Promotion et respectent les mêmes Traditions. 1959 - 1961 Promotion Lieutenant-Colonel JEANPIERRE Le 13 septembre 1961, l’École Spéciale Militaire Interarmes (E.S.M.I.A.), implantée à COETQUIDAN est dissoute et donne naissance à deux Écoles distinctes, mais restent sous un même commandement : - l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr ( E.S.M. ): reçoit les élèves issus du recrutement direct. - l’École Militaire Interarmes : ( E.M.I.A. ) les Sous-Officiers et les élèves officiers de réserve. Les nouvelles promotions de ces deux écoles, portent désormais des noms différents. 1960 - 1962 Promotion VERCORS
  6. « Documents sur le Putsch », sur tenes.info (consulté le )
  7. « Le 1er REP et le Putsch », sur tenes.info (consulté le )
  8. Paul GuĂ©rande, O. A. S. mĂ©tro ou, Les enfants perdus, rĂ©cit, Ă©d. du Fuseau, 1964, 184 p. ch. 1 Ses camarades le comprennent : « Mais, seul de notre promotion, (...), il Ă©tait courageusement, follement sans doute, allĂ© au bout de convictions, que la discipline de l’École, et la raison peut-ĂŞtre, avaient rĂ©frĂ©nĂ©es chez les autres. Et il s’était fondu dans une longue clandestinitĂ© dont nous n’avons jamais rien su, et qui en d’autres circonstances - remontant Ă  une vingtaine d’annĂ©es Ă -peine - en eut assurĂ©ment fait un hĂ©ros, dĂ©finitivement cĂ©lĂ©brĂ© comme tel !» 
  9. Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002 - 1048 pages.
  10. « À Saint-Cyr, ils s'instruisent pour vaincre, pas pour capituler » [http://deltas-collines.org/galerie/CCHRISTIANAGIUS/Christian_AGIUS%5D, sur deltas-collines.org (consulté le )
  11. « Les cinq officiers », sur deltas-collines.org (consulté le )
  12. « Les Pieds-noirs, citoyens laissés pour compte », sur deltas-collines.org (consulté le )
  13. Paul Guérande, O. A. S. métro ou, Les enfants perdus, récit, éd. du Fuseau, 1964, 184 p.
  14. « Le capitaine Sergent, 1er REP, OAS-Métropole, dossier », sur deltas-collines.org (consulté le )
  15. « Clandestin pendant sept ans, le capitaine Allibert », sur deltas-collines.org (consulté le )
  16.     Question posĂ©e aux juges militaires : "Le sergent ... est-il coupable de "DĂ©sertion Ă  l'intĂ©rieur en temps de paix" pour avoir quittĂ© sans autorisation son corps stationnĂ© Ă  CoĂ«tquidan le 14 dĂ©cembre 1961, jour de l'absence constatĂ©e, n'avoir pas rejoint dans les six jours qui ont suivi et ĂŞtre demeurĂ© illĂ©galement absent jusqu'au 19 octobre 1964 date de sa prĂ©sentation volontaire au Tribunal permanent des Forces ArmĂ©es de Rennes ?" RĂ©ponse : "Non, Ă  la majoritĂ© prescrite par l'article 90 du Code de Justice Militaire". En consĂ©quence, le Tribunal "Acquitte le sergent-Ă©lève officier d'active Champroux Jean-Pierre, François, Marie, sus-qualifiĂ©, de la prĂ©vention dirigĂ©e contre lui et le PrĂ©sident ordonne qu'il soit mis en libertĂ© conformĂ©ment Ă  l'article 93 du Code de justice militaire".
  17. Claude Mouton-Raimbault, Pierre Delhomme, de l'Algérie fançaise à l'expiation, éd. de Chiré, 2003, 132 p.
  18. « Jacques Perret soutient le Putsch », sur deltas-collines.org (consulté le )
  19. Collection complète ITINERAIRES, MADIRAN (Jean) : Collection complète de cette revue parue en 3 série sous la direction de Jean Madiran. 1re série : no 1 (mars 1956) au no 338...
  20. « Hommage aux défunts de la "Vercors" », sur www.promotionvercors.fr (consulté le )
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