Jean-Pierre Champroux
Jean-Pierre Champroux est un Pieds-noirs, élève officier, ingénieur agronome en Afrique et informaticien en France.
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(Ă 76 ans) Lons-le-Saunier |
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Lycée Bugeaud (d) (à partir d') École spéciale militaire de Saint-Cyr ( - Université catholique de Louvain |
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Biographie
Jean-Pierre Champroux est le seul élève-officier à avoir quitté Saint-Cyr en 1961. Il est né le à Bône, département français de Constantine[1]. Son père est ingénieur des ponts et chaussées. Sa famille est installée depuis plusieurs générations à Guelma. Il meurt à Lons-le-Saunier le .
Élève-officier
Il entre en octobre 1958 dans la Corniche Weygand au lycée Bugeaud d'Alger voulant être méhariste ou officier de Légion[2]. Jean-Pierre Champroux intègre en septembre 1960 Coëtquidan[3]. Il étudie au sein de la 2/1, Promotion Vercors[4]. Celle-ci succède à la « Jeanpierre »[5]. Il est nommé sergent à la fin de la première année.
Fin avril 1961, il suit à l'École les événements du Putsch et son échec[6]. Pieds-noirs, il décide après la dissolution du 1er REP, de rompre son contrat[7]. Il quitte Coëtquidan, le 12 décembre 1961[8].
Combattant de l'OAS
Jean-Pierre Champroux se rend auprès du général Salan, en Espagne, puis à Bône. Il y est responsable de quartier pour l'OAS[9] jusqu'à juillet 1962. Quelques mois après lui, un de ses camarades de la Corniche Weygand, Pieds-noirs, de la promotion Jeanpierre, déserte de Saint Maixent[10]. Avec lui partent quatre camarades[11]. Ils se retrouvent à Bône dans l'Organisation de l'armée secrète.
Le 26 mars 1962, jour de la tuerie de la rue d'Isly, il empêche sa famille résidant à Alger, de se rendre à la manifestation de soutien à Bab-el-Oued. Son père est emprisonné pour connivence avec l'OAS, au moment du départ des Pieds-noirs[12].
Le sergent Élève-officier Champroux refuse de participer à des attentats, il quitte l'Algérie pour Paris en juillet 1962[13]. Il s'investit dans l'OAS-métro dirigée par le capitaine Sergent, du 1er REP[14]. Il vit dans la clandestinité [15].
Il émigre en Belgique qui lui accorde l'asile politique. Muni d'une carte d'identité consulaire, il fait des études d'agronomie à l'Université de Louvain. Arrêté à la frontière en entrant en France, il s'évade de la prison de Rennes.
Retourné en Belgique, il décide de se rendre à la justice. Il rentre alors en France pour se présenter le 19 octobre 1964 au Tribunal permanent des Forces Armées de Rennes qui l'acquitte[16].
Coopération franco-africaine
Jean-Pierre Champroux obtient son diplôme d'ingénieur en agronomie tropicale à Louvain. Il ne revient pas en France mais s'investit en Afrique. Il dirige des travaux agricoles, pour l'ONU dans la FAO, au Burundi et au Dahomey à partir de 1969. En Somalie, en 1971, il est emprisonné à Mogadiscio, puis expulsé pour avoir pris en charge un auto-stoppeur et avoir dévié du trajet qu'il était autorisé à suivre.
Il assure ensuite dans le cadre de la Coopération franco-africaine des missions de formation en agronomie de cadres au Congo à Brazzaville à l'Institut de Développement Rural. Il est chargé d'enseigner dans les instituts universitaires d'agronomie en Centre Afrique, à M'Baïki. En 1981 il revient en Algérie pour enseigner à l'École d'agronomie de Skida, sous l'égide de la SATEC (Société d'aide technique et de coopération).
Informatique et quĂŞte spirituelle
Revenu en France, après des études d'informatique à Montpellier de 1983 à 1986, Jean-Pierre Champroux, développeur, modernise les systèmes informatiques à Carcassonne. De même que Pierre Delhomme, il connaît une évolution spirituelle[17]. Il découvre la FSSPX et le MJCF et, comme Claude Tenne et de nombreux officiers de l'OAS, il s'intéresse à l'évolution des idées contemporaines et à la Somme théologique. Il fonde le « cercle Jacques Perret »[18].
ll travaille à numériser la collection entière de la revue Itinéraires publiée par Jean Madiran
pour faire connaître ses analyses publiées sur les questions contemporaines[19].
Atteint de la maladie de Parkinson Ă partir de 2007, il passe la fin de sa vie Ă Courlaoux[20].
Bibliographie
Sources
- L.A.C.A.W., no 36, Christian Agius, Jean-Pierre Champroux, sans compromission jusqu'au bout, juin 2016, p. 2-4
- Le Figaro, 14 août 1960, Liste d'admission aux grandes écoles - École spéciale militaire interarmes - Saint Cyr - Concours direct,
- Promotion Vercors, Les 50 ans, annuaire de promotion, janvier 2010
- Christian Agius, Algérie : Le gâchis fatal, Collection Guerre d'Algérie, éd. Godefroy de Bouillon, 2002. (ISBN 978-2841911424)
- Paul Guérande, O. A. S. métro ou Les enfants perdus, récit, éd. du Fuseau, 1964, 184 p.
- Christian Agius, Pour la fumée des cierges. L´OAS des humbles – roman, Éditeur: Auto-édition, 2019, 146 p. (ISBN 9791069936652)
- Vincent Quivy, Les Soldats perdus : Des anciens de l'OAS racontent, Ă©d. Seuil, 2003
- Bertrand de Castelbajac, L'officier perdu, Ă©d. La Table Ronde, 1963, 246 p.
- Michel Alibert, L'Escadron Broché, Éd. Albin Michel, 1989, 250 p. (ISBN 2226036784 et 978-2226036780)
- Guy Pujante, Les Pieds-noirs, ces parias de la République, Éd. Dualpha, 15 décembre 2012, 231 pages, (ISBN 2353742289 et 978-2353742288)
- Rémi Fontaine, Itinéraires de Chrétienté avec Jean Madiran, Éd. Presses de la Délivrance, 27 mai 2018. (ISBN 979-1095502197)
- Claude Tenne, Mais le Diable marche avec nous, Ă©d La Table Ronde, 1968, 253 p.
- Bernard Moinet, A genoux les hommes, Ă©d. France Empire, 1969.
- Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idées, éd. La Table Ronde, 1968, t. 1.
- Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idées, éd. La Table Ronde, 1968, t. 2, la bataille.
- Jean-Marie Bastien-Thiry, DĂ©claration du 2 FĂ©vrier 1963, Ă©d. Cercle Jean Bastien-Thiry, 1998, 40 p., (ISBN 9782905602039)
- Jean J. Mourot, La pacification, c'était la guerre ! Témoignage d'un appelé en Algérie 1957-1959, Books on Demand France, 2009, 480 p. chap. 13 Le temps de la Croisade p. 209-217.
- Claude Mouton-Raimbault, Pierre Delhomme, de l'Algérie française à l'expiation, éd. de Chiré, 2003, 132 p.
Ouvrages de référence
- Pierre Montagnon, La guerre d'Algérie, Pygmalion, 1984, 450 p.Abbé Olivier Rioult, Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide, éd. des Cimes, Paris, 2013 (ISBN 979-10-91058-05-6).
- Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages
- Henri-Christian Giraud, De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988, 2 tomes.
- Claude Mouton-Raimbault, La contre-révolution en Algérie, le combat de Robert Martel et de ses amis, Vouillé, DPF, 1973, 675 p.
- Pierre Sergent, Je ne regrette rien, Ă©d Fayard, 1987, 403 p.
- Maurice Vaïsse, Le putsch d'Alger, Paris, Éditions Odile Jacob, coll. « histoire », 2021, 336 p. (ISBN 978-2-7381-5495-8), présentation en ligne [archive]).
- Jean J. Mourot, La République nous avait appelés : Algérie 1957-1959 : témoignage TheBookEdition, 2019, 372p.
- Jean de Conrié, Jean Ilpide, Louis Maître. 1962... un destin bascule, éd. Lacour-Ollé, 2013, 150 p.
- Erwan Bergot, Les Marches vers la gloire, Presses de la Cité, 1993, 899 p. ( livres 2 et 3 : Frères d'armes et Le Flambeau)
- André Rossfelder, Le onzième commandement, éd. Gallimard, 2000, 667 p.
- Article de Jean Lacouture, Le Monde du 25 mars 1972.
- Yves Courrière, Les Feux du désespoir, Paris, Fayard, 1971, p. 572-581. Repris dans « Retour sur la fusillade de la rue d'Isly : le drame », sur histoire coloniale.net [archive], 6 juillet 2008 (consulté le 22 mars 2019).
Sources internet
- Hommage aux défunts de la promotion Vercors, Site de la Vercors, http://www.promotionvercors.fr/Pages/Nos-defunts.php
- Christian Agius, https://deltas-collines.org/galerie/LOAS/Christian_AGIUS
- Le déroulement du Putsch, http://deltas-collines.org/galerie/LEPUTSCH
- le Putsch, coupures de journaux, http://deltas-collines.org/galerie/COUPURES
Notes et références
- Numéro 93, chef-lieu Constantine.
- LACAW, Jean-Pierre Champroux, sans compromission jusqu'au bout, 2016.
- « Liste d'admission aux grandes écoles - École spéciale militaire interarmes - Saint Cyr - Concours direct, Le Figaro,14 août 1960 », sur www.promotionvercors.fr (consulté le )
- L’insigne de la promotion, sur un tracé stylisé du massif, évoque le glaive brisant les chaînes de l’asservissement de la France à partir de la résistance du Vercors.
- https://www.guer-coetquidan-broceliande.fr/bisto/coet/esm.html En 1951, il est créé au sein de l’E.S.M.I.A, deux divisions distinctes : La Division Saint-Cyr (1er et 3e Bataillon - scolarité de deux ans) et la Division Corps de Troupe (2e Bataillon - scolarité de un an). Les Élèves forment toujours une seule Promotion et respectent les mêmes Traditions. 1959 - 1961 Promotion Lieutenant-Colonel JEANPIERRE Le 13 septembre 1961, l’École Spéciale Militaire Interarmes (E.S.M.I.A.), implantée à COETQUIDAN est dissoute et donne naissance à deux Écoles distinctes, mais restent sous un même commandement : - l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr ( E.S.M. ): reçoit les élèves issus du recrutement direct. - l’École Militaire Interarmes : ( E.M.I.A. ) les Sous-Officiers et les élèves officiers de réserve. Les nouvelles promotions de ces deux écoles, portent désormais des noms différents. 1960 - 1962 Promotion VERCORS
- « Documents sur le Putsch », sur tenes.info (consulté le )
- « Le 1er REP et le Putsch », sur tenes.info (consulté le )
- Paul Guérande, O. A. S. métro ou, Les enfants perdus, récit, éd. du Fuseau, 1964, 184 p. ch. 1 Ses camarades le comprennent : « Mais, seul de notre promotion, (...), il était courageusement, follement sans doute, allé au bout de convictions, que la discipline de l’École, et la raison peut-être, avaient réfrénées chez les autres. Et il s’était fondu dans une longue clandestinité dont nous n’avons jamais rien su, et qui en d’autres circonstances - remontant à une vingtaine d’années à -peine - en eut assurément fait un héros, définitivement célébré comme tel !»
- Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002 - 1048 pages.
- « À Saint-Cyr, ils s'instruisent pour vaincre, pas pour capituler » [http://deltas-collines.org/galerie/CCHRISTIANAGIUS/Christian_AGIUS%5D, sur deltas-collines.org (consulté le )
- « Les cinq officiers », sur deltas-collines.org (consulté le )
- « Les Pieds-noirs, citoyens laissés pour compte », sur deltas-collines.org (consulté le )
- Paul Guérande, O. A. S. métro ou, Les enfants perdus, récit, éd. du Fuseau, 1964, 184 p.
- « Le capitaine Sergent, 1er REP, OAS-Métropole, dossier », sur deltas-collines.org (consulté le )
- « Clandestin pendant sept ans, le capitaine Allibert », sur deltas-collines.org (consulté le )
- Question posée aux juges militaires : "Le sergent ... est-il coupable de "Désertion à l'intérieur en temps de paix" pour avoir quitté sans autorisation son corps stationné à Coëtquidan le 14 décembre 1961, jour de l'absence constatée, n'avoir pas rejoint dans les six jours qui ont suivi et être demeuré illégalement absent jusqu'au 19 octobre 1964 date de sa présentation volontaire au Tribunal permanent des Forces Armées de Rennes ?" Réponse : "Non, à la majorité prescrite par l'article 90 du Code de Justice Militaire". En conséquence, le Tribunal "Acquitte le sergent-élève officier d'active Champroux Jean-Pierre, François, Marie, sus-qualifié, de la prévention dirigée contre lui et le Président ordonne qu'il soit mis en liberté conformément à l'article 93 du Code de justice militaire".
- Claude Mouton-Raimbault, Pierre Delhomme, de l'Algérie fançaise à l'expiation, éd. de Chiré, 2003, 132 p.
- « Jacques Perret soutient le Putsch », sur deltas-collines.org (consulté le )
- Collection complète ITINERAIRES, MADIRAN (Jean) : Collection complète de cette revue parue en 3 série sous la direction de Jean Madiran. 1re série : no 1 (mars 1956) au no 338...
- « Hommage aux défunts de la "Vercors" », sur www.promotionvercors.fr (consulté le )