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Jean-Pierre Adams

Jean-Pierre Christian Adams, né le à Dakar et mort le à Nîmes, est un footballeur international français évoluant au poste de défenseur[1].

Jean-Pierre Adams
Image illustrative de l’article Jean-Pierre Adams
Biographie
Nom Jean-Pierre Christian Adams
Nationalité Française
Nat. sportive Française
Naissance
Dakar, Afrique Occidentale Française
Décès
Nîmes, Drapeau de la France France
Taille 1,78 m (5 10)
Période pro. 1971-1981
Poste Défenseur central
Pied fort Droit
Parcours junior
Années Club
US Cepoy
CD Bellegarde
1965-1967 USM Montargis
Parcours senior1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1967-1970 Entente BFN
1970-1973 Nîmes Olympique098 (10)
1973-1977 OGC Nice144 (17)
1977-1979 Paris Saint-Germain043 0(2)
1979-1980 FC Mulhouse011 0(1)
1980-1981 FC chalonnais
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1972-1976 France022 0(0)
Parcours entraîneur
AnnéesÉquipe Stats
1980-1981 FC chalonnais
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).
Dernière mise à jour : 6 septembre 2021

Champion de France amateur en 1968 et 1969 avec Fontainebleau, Jean-Pierre Adams fait les beaux jours de la défense de Nîmes au début des années 1970. Il joue ensuite à l'OGC Nice (1973-1977) et au PSG (1977-1979). Jean-Pierre Adams tombe dans un profond coma le lors d'une opération bénigne au genou, à la suite d'une erreur d'anesthésie. Il reste dans un état végétatif jusqu'à son décès.

Ancien défenseur international français (22 sélections entre 1972 et 1976), Jean-Pierre Adams marque l'histoire de l'équipe de France par son association avec Marius Trésor, formant une charnière centrale défensive redoutable surnommée « la garde noire ».

Biographie

Enfance et formation

Né en 1948 à Dakar[2], Jean-Pierre Christian Adams est élevé par une de ses grand-mères sénégalaises. La religion catholique de cette dernière les amène en pèlerinage en Europe[3] à Montargis dans le Loiret. Elle y dépose Jean-Pierre, âgé de huit ans, dans une école religieuse.

Vers l'âge de quinze ans[4], il est adopté par une famille de Corquilleroy[3] et le football lui permettent d'échapper à l'Assistance publique. Adams intègre l'école Saint-Louis de Montargis[2].

Jean-Pierre Adams chausse ses premiers crampons à l'US Cepoy en pupille[5], puis à Bellegarde et à l'USM Montargis[6].

Carrière sportive

Adams fait ses débuts en seniors à l'Entente Fontainebleau où il s'installe avec sa femme[3]. Il dispute son premier match de Championnat de France amateur le et la réception de Châteauroux. Pendant son service militaire, Jean-Pierre intervient lors des émeutes de mai 68[3]. Il est ensuite double vice-champion de France Amateurs en 1968 et 1969[2]. Au terme de la saison 1969-1970, son équipe et lui remporte le groupe Centre de CFA[7].

Adams passe directement des divisions amateurs à l'élite française[3] et signe à Nîmes début 1970[8]. Il explose rapidement à mesure que les Nîmois gravissent les échelons. 1972 sera l'année de sa révélation totale puisqu'il finit vice-champion de France avec les crocodiles gardois[7], gagne la Coupe des Alpes et intègre l'Équipe de France.

Avec l'OGC Nice, Adams élimine le FC Barcelone de la Coupe UEFA 1973-74[3]. En 1975-1976, il est vice-champion de France, meilleure performance du club depuis son titre de 1959[3].

En 1977, le Paris Saint-Germain l’engage pour trois années[5]. Il y reste deux saisons[2].

En 1979, il quitte Paris et rejoint le FC Mulhouse, puis le FC chalonnais fin juillet 1980[9] comme entraîneur-joueur[5].

En équipe de France

Après l'équipe de France militaire où il joue notamment aux côtés de Henri Michel[3], Jean-Pierre Adams obtient une première cape symbolique avec l'équipe de France A face à une sélection de l’Afrique, le [3] - [5] - [7].

Il forme la défense centrale des Bleus avec Marius Trésor[8], surnommée « la garde noire »[2] - [10]. Ce dernier se souvient en 2018 : « Ștefan Kovács, sélectionneur de l'équipe de France, avait trouvé une bonne formule. En Pologne notre performance avait été à la hauteur et dans son discours d'après-match, il avait simplement dit : ce soir j'ai trouvé ma garde noire »[8]. Il s'agit de la première défense française à comporter deux joueurs de couleur[3]. Lors de la Coupe du monde 1974, l'Allemand Franz Beckenbauer considère la défense centrale française comme la meilleure d'Europe[3].

Sa carrière en Bleu prend fin en 1976[3]. Au total, Jean-Pierre totalise 22 sélections[3].

Fin de carrière et de vie

À Chalon-sur-Saône à partir d', il trouve un emploi à l'établissement Moreau Sports[11]. Alors que sa carrière s'estompe, Adams décide d'entraîner des jeunes[3]. Un jour de , il se rend à Dijon pour trois jours de formation[3]. Lors de celle-ci, il se rompt un tendon au genou, une blessure à priori sans gravité [3]. Jean-Pierre se rend à l'hôpital Édouard Herriot de Lyon pour une radiographie[3]. Il rencontre un médecin s'occupant de l'équipe de Lyon qui le prend en charge[3].

Après une consultation immédiate, il décide d'opérer Adams et donne rendez-vous à Jean-Pierre le mercredi 17 mars 1982[3]. Le jour de l'opération, le personnel hospitalier est en grève[3]. Le cas de Jean-Pierre n'est pas vital et loin d'être urgent mais l'opération est confirmée[3]. L'anesthésiste s'occupe de huit patients, l'un après l'autre, et Adams est confié à un stagiaire qui admettra devant le tribunal : « Je n'étais pas à la hauteur de la tâche qui m'était confiée »[3]. Jean-Pierre est mal intubé, avec un tube bloquant le passage vers ses poumons plutôt que de les ventiler, il est privé d'oxygène, après quoi il subit un arrêt cardiaque[3]. L'international français plonge dans le coma[2] - [12]. Le cerveau subit des lésions cérébrales catastrophiques, ce qui rend les perspectives de guérison faibles[3].

Après quinze mois d'hospitalisation, sa femme Bernadette décide de le ramener dans leur maison[3]. Bien que l'accident se soit produit en 1982, ce n'est qu'en 1989 que le personnel médical est reconnu coupable de « blessure involontaire »[3] - [13]. Il faut encore près de cinq ans de plus pour décider des indemnisations de la famille[3]. La Ligue de football professionnel, la Fédération et le Variétés Club de France se mobilisent pour aider à payer les frais de justice[3].

Adams reste dans un état végétatif persistant[3]. Il est incapable de presque tout mouvement volontaire, il ne peut pas se déplacer, ne voit pas et ne parle pas[3]. Sa femme Bernadette s'occupe alors de lui[3].

Il meurt le , des suites d'une infection pulmonaire[14] au CHU de Nîmes[10], où il avait été admis une semaine plus tôt. Il est inhumé au cimetière de Caissargues (Gard).

Style de jeu

Jean-Pierre Adams débute comme attaquant mais a ensuite joué à l'arrière. « C'était une force de la nature, très fort physiquement. Il avait beaucoup de détermination et de la volonté » souvient Henri Michel en 2016[2]. Jacques Vendroux, journaliste et manager du Variétés Club de France, dit d'Adams qu'« il était très fort dans les airs, très athlétique et une sorte de balayeuse »[3]. Il le compare à son homonyme Tony Adams « qui nettoyait tout et laissait le terrain libre pour les autres »[3].

Statistiques

Jean-Pierre Adams compte neuf matchs (deux buts) en Coupe de l'UEFA, 251 matchs (24 buts) en Division 1, onze matchs (un but) en Division 2.

Par saison

Statistiques de Jean-Pierre Adams [7]
Saison Club Championnat Coupe(s) nationale(s)Compétition(s)
continentale(s)
FranceTotal
Division M.B. M.B.Comp.M.B.M.B.M.B.
1967-1968Drapeau de la France Entente Fontainebleau CFA - - - ------ 00
1968-1969 CFA - - - ------ 00
1969-1970 CFA 2 - - ------ 20
Sous-total 2----0000 20
1970-1971Drapeau de la France Nîmes Olympique D1 10 1 - ------ 101
1971-1972 D1 38 4 2 -C3213- 455
1972-1973 D1 36 3 8 -C3215- 514
Sous-total 848100-4280 10610
1973-1974Drapeau de la France OGC Nice D1 35 9 2 1C34-6- 4710
1974-1975 D1 38 3 3 ----5- 463
1975-1976 D1 19 - 2 ----2- 230
1976-1977 D1 34 3 6 1C31-1- 424
Sous-total 12615132-50140 15817
1977-1978 Drapeau de la France Paris Saint-Germain D1 23 1 2 1----- 252
1978-1979 D1 18 - - ------ 180
Sous-total 41121-0000 432
1979-1980 Drapeau de la France FC Mulhouse D2 11 1 - ------ 111
1980-1981Drapeau de la France FC Chalons DH - - - ------ 00
Total sur la carrière 26425253-92220 32030

Détails des sélections

Hommages

Son jubilé est organisé à Nîmes au début de l’année 1984 avec, entre autres, la participation du Paris SG[5].

En 1987, à l'occasion de l'inauguration de son ensemble sportif, la commune de Corquilleroy où il grandit donne le nom de Jean-Pierre Adams à son stade[4] - [6]. Le , le village de Catillon-sur-Sambre inaugure son stade de football au nom de « stade Jean-Pierre Adams », en présence du Variétés Club de France, de Bernadette Adams et de Michel Platini. Le stade du l'US de Cepoy, son premier club, porte aussi le nom du joueur[16]. Le terrain du FC chalonnais, où il évolue au moment de son opération, porte lui aussi le nom de « terrain Jean-Pierre Adams ». L'un des terrains de Dammarie-les-Lys en Seine-et-Marne porte son nom en indiquant sur une plaque qui il est, et le nombre de sélections en équipe de France. Le gymnase du Thionville Moselle Handball porte aussi son nom.

Le FC Milhaud organise chaque année le challenge Jean-Pierre Adams en son hommage. Les féminines du FC Mulhouse, un de ses anciens clubs, en sont tenantes du titre, la remise du trophée a d’ailleurs été faite par Madame Bernadette Adams lors de la dernière édition.

Le , alors que se joue le match France-Finlande, pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022, une minute d'applaudissements lui rend hommage.

Vie privée

Il se marie en avec Bernadette Adams[8].

Leur premier fils, Laurent né en [17], footballeur amateur (DH à Calvi), devient par la suite entraîneur des moins de 18 ans du FC Aregno-Calvi, en Corse. Le couple a un deuxième enfant, Frédéric[17].

Palmarès

Avec l'Entente Fontainebleau, Adams est double vice-champion de France Amateurs en 1968 et 1969[2]. Au terme de la saison 1969-1970, son équipe et lui remporte le groupe Centre de CFA[7].

Avec Nîmes, il finit vice-champion de France 1971-1972[7], gagne la Coupe des Alpes la même année et intègre l'Équipe de France. Avec l'OGC Nice, Adams est de nouveau vice-champion de France 1975-1976, meilleure performance du club depuis son titre de 1959[3].

Bibliographie

  • Doris Rognon, Jean-Pierre Adams, ex-international de football. Biographie. France Europe Éditions, 2006

Notes et références

  1. Fichier des décès
  2. Ouest France, « Jean-Pierre Adams, le roc noir, dans le coma depuis 33 ans », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  3. (en) Piers Edwards, « Jean-Pierre Adams: The 39-year coma that didn't stop love », sur CNN, (consulté le )
  4. « L'ancien footballeur Jean-Pierre Adams est mort. Il avait débuté dans le Loiret », sur France 3 Centre-Val de Loire (consulté le )
  5. « Jean-Pierre Adams nous a quittés », sur PSG.FR (consulté le )
  6. Centre France, « Disparition - Le footballeur Jean-Pierre Adams, qui avait débuté dans le Loiret, est décédé », sur www.larep.fr, (consulté le )
  7. « Fiche de Jean-Pierre Adams », sur footballdatabase.eu
  8. Cécilia Arbona (Radio France), « “Le foot m'a tout apporté et il m'a tout repris” : Bernadette Adams, la femme du footballeur plongé dans le coma depuis 36 ans, témoigne » [html], sur France Info, (consulté le ).
  9. Le Courrier de Saône-et-Loire, 31 juillet 1980, Pages sports
  10. « Jean-Pierre Adams est mort », sur L'Équipe (consulté le )
  11. Le Courrier de Saône-et-Loire, Pages sports, Guy Cattin, Jean-Pierre Adams et FC Chalon : Souvenirs, souvenirs.
  12. Julien Panafieu, « Jean-Pierre Adams : 38 ans de coma », sur parisunited.fr (consulté le )
  13. Au milieu des années 1990, lorsque le tribunal statue sur l'affaire, l'anesthésiste et le stagiaire sont condamnés à des peines qui semblent relativement légères : un mois de prison avec sursis et une amende de 750 euros.
  14. Vincent Mongaillard, « «Ma vie, c’était avec lui» : la veuve de l’ancien footballeur Jean-Pierre Adams s’exprime pour la première fois », Le Parisien, no 23978, , p. 13 (lire en ligne)
  15. « Fiche de Jean-Pierre Adams », sur FFF.fr
  16. « U.S. DE CEPOY CORQUILLEROY », sur www.fff.fr (consulté le )
  17. Hélène Bry, « Interview de Bernadette Adams », sur Le Parisien, .

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