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Jean-Louis Costes (restaurateur)

Jean-Louis Costes est un restaurateur et homme d'affaires né en 1950 à Saint-Amans-des-Cots dans l'Aveyron[1]. Arrivé à Paris avec son frère, Gilbert, quand ils sont tous les deux adolescents, il fonde grâce au réseau d'entraide aveyronnais, à une solidarité familiale et à un carnet d'adresses fourni un groupe de restauration, de brasserie et d'hôtellerie de luxe.

Jean-Louis Costes
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
restaurateur, hĂ´telier et homme d'affaires
Famille
Costes
Fratrie
Autres informations
Organisation
Groupe Costes
Propriétaire de

Biographie

Origines

Jean-Louis Costes est un fils d'agriculteurs aveyronnais qui sont expropriés d'une partie de leurs terres par l'opérateur EDF lors de la construction du barrage sur la Selves au début des années 1960. Sa mère transforme alors sa ferme en auberge, accueille les ouvriers du barrage et prépare l'avenir de ses deux fils. Jean-Louis Costes se rend à Paris à 16 ans avec son frère aîné, Gilbert.

Communauté aveyronnaise

Restaurant La Strasbourgeoise

Jean-Louis Costes entre alors comme garçon de salle au restaurant La Strasbourgeoise[2]en face de la Gare de l'Est. La communauté aveyronnaise[3] lui apporte une aide et un soutien financier qui vont lui permettre de s'installer et de développer ses premières affaires dans la Capitale[4]. Sa première gérance sera le Ronsard au pied de la Butte Montmartre.

Café Costes

Au milieu des années 1970, Jean-Louis Costes "se donne 10 ans" pour acquérir l'expérience nécessaire afin de devenir gérant de restaurant. En 1984, il achète une brasserie parisienne, Place des Innocents dans le Quartier des Halles qu'il transforme en café branché grâce au talent du designer Philippe Starck. Le café est renommé le Café Costes[5]. Au style belle époque qui prévaut dans de nombreuses brasseries parisiennes, il préfère un style épuré, avant-gardiste et très moderne en cohérence avec l'effervescence artistique et immobilière qui règne dans le 1er arrondissement de Paris au début des années 1980.

Jean-Louis Costes en fait un lieu spacieux et raffiné. Il décrit sa brasserie comme un "bâti philosophique, une remise aux normes des cafés parisiens marqués par des décennies de décoration zinc et de volutes de tabac". Il revend son affaire en à Gérard Pariente[6], directeur de l'enseigne de prêt à porter Naf Naf[7].

Jean-Louis Costes suggère à Hubert Boukobza de prendre attache avec les propriétaires des Bains Douches, Jacques Renault et Fabrice Coat qui souhaitent céder le fonds de commerce de la célèbre boîte de nuit[8] située près du Boulevard Sébastopol.

Café Beaubourg

Café Beaubourg

En 1987, Jean-Louis Costes rachète avec son frère le Café Beaubourg en face du Centre Georges-Pompidou. L'architecture et le design du restaurant sont confiés à Christian de Portzamparc[9].

Café Marly

Café Marly, Paris

En 1994, il ouvre le Café Marly au 93 rue de Rivoli en face du musée du Louvre. Décoré par Jacques Garcia, le style Napoléon III combine des dorures rococo et des velours sombres qui vont remporter un vif succès[10] auprès de la clientèle.

Café Français

En 2010, Jean-Louis Costes, Gilbert Costes et Thierry Costes, le fils de Gilbert[11], rachètent le Café Français et le Corso dans le Quartier de la Bastille. En , ils inaugurent les deux brasseries qu'ils ont complètement repensées en reprenant les noms respectifs de Café Français et Corso[12].

Les Bains

Les Bains Douches, 7 rue du Bourg-l'Abbé, 75003 Paris.

En 1991, Jean-Louis Costes et Didier Hibert achètent 60 % des Bains Douches aux côtés de Claude Challe et Hubert Boukobza qui en détiennent le solde[13]. Ils revendront leurs actions en 1994 à Philippe Fatien et Michel Schmit en même temps que Claude Challe qui quitte la direction de la boîte de nuit du 7 rue du Bourg-l'Abbé.

SĂ©rie HĂ´tel Costes

Entre 1999 et 2007, Jean-Louis Costes va solliciter Stéphane Pompougnac pour concevoir et gérer l'animation musicale de l'Hôtel Costes. S'inspirant de la house music à la fin des années 1980, le disc jockey parisien crée une musique électro-lounge qui devient la signature musicale des hôtels du Groupe Costes. Un coffret musical qui retrace toute la période est commercialisé le [14].

Le Georges

En 2000, Jean-Louis Costes et son frère s'offrent « un caprice Â» en ouvrant un restaurant au dernier Ă©tage[15] du Centre Georges-Pompidou qu'ils baptisent Le Georges[16]. Ce restaurant avant-gardiste propose une cuisine inventive et offre aux convives un panorama d'exception sur les monuments de Paris[17].

La Société

En 2009, Jean-Louis Costes achète un restaurant au cœur du Quartier de Saint Germain des Prés, La Société[18]. Restaurant élégant, discret et fréquenté par un cercle d'initiés et d'habitués, La Société est une des vitrines du Groupe Costes par son style décoratif, son ambiance et les mets qui y sont concoctés[19].

Le Divellec

En , le célèbre restaurant parisien de fruits de mer et de crustacés, Le Divellec, est vendu par son propriétaire Jacques Le Divellec âgé de 81 ans au Groupe Costes[20]

HĂ´tel Costes

HĂ´tel Costes

En 1995, Jean-Louis Costes et Gilbert Costes achètent les murs d'un hôtel qui fut au XVIIIe siècle un salon littéraire très couru de la capitale. Ils fondent l'hôtel Costes, un hôtel 5 étoiles situé au 239 rue Saint-Honoré à Paris. Ce palace devient le navire amiral du groupe détenu par les deux frères. Jean-Louis Costes fait appel au décorateur Jacques Garcia [21]qui crée une suite de salons au style Second Empire et une cour intérieure qui évoque l'Italie du XVIe et XVIIe siècle. Jean-Louis décline la marque Hôtel Costes en plusieurs lignes de produits différenciés dont une ligne de bougies parfumées avec Olivia Giacobetti[22] - [23]. Une ligne de maillots de bain et de lingerie est également lancée en partenariat avec un couturier. Un night-club style oasis est aménagé[24]. Jean-Louis Costes recrute Stéphane Pompougnac[25]pour l'animation musicale de la boîte de nuit. Les mix électro-lounge de Stéphane Pompougnac et la world food de l'Hôtel Costes vont contribuer à la notoriété internationale de l'établissement hôtelier. Jean-Louis Costes attire dans son palace toutes les grandes stars internationales des années 1990, Johnny Depp, Madonna, Sharon Stone, Demi Moore, Kate Moss, Karen Mulder. L'hôtel Costes constitue un lieu privilégié pour accueillir des boutiques de luxe éphémères telle la Maison Valentino en [26].

K Costes

En 1997-1998, le Consortium de réalisation, structure de défaisance du Crédit lyonnais cède le K Palace situé avenue Kléber à Paris. Hubert Boukobza et Christophe Lambert s'associent pour le racheter en proposant à la banque un prix de 197 millions de francs[27]. Jean-Louis Costes est également sur les rangs en soumettant un prix d'achat à 192 millions de francs. Pour une raison encore inexpliquée, l'acteur français se retire de la négociation. Hubert Boukobza propose un deal avec le restaurateur aveyronnais qui finance le projet à hauteur de 200 millions de francs en laissant 25% des parts à Hubert Boukobza[27]. Le K Palace est rebaptisé K Costes[2]. Le K Costes est un archétype et un modèle du genre en termes de design, de décoration et d'ameublement[3]. En 2011, Jean-Louis Costes revend son hôtel au groupe singapourien, Ascott Limited. Le groupe hôtelier asiatique le renommera Ascott Arc de Triomphe Paris.

HĂ´tel Le Lotti

En 2011, avec la vente du K Costes, Jean-Louis Costes investit à nouveau dans l'hôtellerie de luxe en acquérant pour 120 millions d'euros, l'Hôtel Le Lotti auprès du groupe NH Hoteles[28]. Le Lotti se situe derrière l'Hôtel Costes, au 7 rue de Castiglione. Le Lotti est situé à l'emplacement de l'ancien Couvent des Jacobins. Jean-Louis Costes fait ainsi l'acquisition d'une pépite de l'hôtellerie de luxe dont les convives sont notoirement connus depuis sa création en 1910[29]. Des personnalités politiques comme Winston Churchill, Robert Kennedy ou Richard Nixon en passant par des artistes tels que Coco Chanel, Jean Cocteau, Hergé jusqu'aux stars internationales de la pop-music ou du cinéma, les Rolling Stones ou Paul Newman ont fréquenté le lieu.

Scission des activités

En 2010, Jean-Louis Costes et Gilbert Costes scindent en toute discrétion leur entreprise en deux activités. Le Groupe Costes, fondé en 1974, passe dans le giron de Jean-Louis Costes, son frère restant actionnaire et co-dirigeant. Le Groupe Costes se spécialise de facto dans l'hôtellerie de luxe. Le Groupe Beaumarly, créé par Gilbert Costes et son fils Thierry, se concentre quant à lui dans la restauration de luxe et la brasserie premium[30]. La stratégie du Groupe Beaumarly est depuis fortement orientée sur le développement à l'international[31].

Franchises

Depuis 2014, Jean-Louis Costes et son frère Gilbert exportent leurs concepts de restaurants à l'étranger tels que l'Avenue à New York[32], le Café Marly à Abou Dabi en 2016[33].

Patrimoine

Café Ruc

En 2018, Jean-Louis Costes et Gilbert Costes possèdent directement ou en tant qu'associés plus de 40 enseignes de cafés-restaurants situés sur la ligne 1 du métro parisien. On dénombre notamment, O'Resto, La Grande Armée, le Murat, le Brassac, la Plage, le Coq, le Paris, le Madrigal, Ginger, le Rival, la Villa Barclay II, l'Avenue, le Village, l'Esplanade, le Tourville, le Café du Marché, le Café Marly, le Bilboquet, le Vieux Colombier, le Café Beaubourg, l'Étienne Marcel, le Bioboa, le Sanséveria, le Café Ruc, MK2 Café, Café de la Musique, Café Baci, les Caves Saint Gilles, le Petit Marché, Plein Soleil, le Trésor, Chez Janou, l'Iguana Café, Le Sanz Sans, l'hôtel Bourg Tibourg[34]

Pratiques discriminatoires

Le restaurant l'Avenue est mis en cause en 2018 pour des pratiques discriminatoires[35] - [36] - [37].

Bibliographie

  • Gilbert Costes et Thierry Costes, Beaumarly : A Parisian Art de Vivre, Paris, Perseus Distribution Services, , 188 p. (ISBN 978-1-61428-166-5 et 1-61428-166-1)
  • VĂ©ronique Willemin, Les Secrets de la nuit, Paris, Flammarion, , 611 p. (ISBN 978-2-08-126446-5 et 2-08-126446-3)

Notes et références

  1. Food's Who, « Jean-Louis Costes », plateforme d'information gastronomique,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  2. « Paris 10e : rendez-vous gare de l’Est », Le blog de Gilles Pudlowski - Les Pieds dans le Plat,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Le Point, magazine, « Le clan des Aveyronnais », sur Le Point.fr (consulté le )
  4. France Télévisions, « Les Frères Costes, une Fortune Aveyronnaise », hebdomadaire,‎ (lire en ligne)
  5. « Les frères Costes : les dessous d'un empire de la restauration », tvmag.lefigaro.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Gérard Pariente : Co-fondateur de la marque NAF NAF », sur www.lsa-conso.fr (consulté le )
  7. Magali Jauffret, « La fin du café Costes », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Hubert BOUKOBZA et Jean-François KERVÉAN, Dix mille et une nuits, Groupe Robert Laffont, , 229 p. (ISBN 978-2-221-15650-6, lire en ligne)
  9. Le Parisien, « Le Café Beaubourg, une vue imprenable », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Camille GRIFFOULIERES, « Café Marly », Time Out Paris,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Thierry Costes : Le brasseur branché », lejdd.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Les Costes réinventent la brasserie à la Bastille », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Véronique Willemin, Les Secrets de la nuit : Enquête sur 50 ans de liaisons dangereuses : argent, sexe, police, politique, réseaux, Flammarion, , 630 p. (ISBN 978-2-08-133853-1, lire en ligne)
  14. Fabrice, « Un peu de musique lounge: Hotel Costes 1999-2009 : A Decade - Le blog de la musique de relaxation », Le blog de la musique de relaxation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Linda, « Bar insolite au sommet du Centre Pompidou avec vue sur tout Paris », Paris-Friendly,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Le Georges, au centre Pompidou : juste trop | Resto de paris », sur www.resto-de-paris.com (consulté le )
  17. Best Restaurants, « Restaurant Restaurant Georges Paris 4ème - Restaurant design - Restaurant Français », sur www.bestrestaurantsparis.com (consulté le )
  18. « La Société - Paris-Bistro », Paris-Bistro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Un phénomène de Société », Le blog de Gilles Pudlowski - Les Pieds dans le Plat,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Le célèbre restaurant Jacques Le Divellec vendu au groupe Costes », sur Le Parisien,
  21. « Le décorateur Jacques Garcia | Artravel Magazine », Artravel Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Au Parfum, « Olivia Giacobetti », Auparfum - Le magazine de tous les parfums,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Claire Dhouailly, « Les hôtels créent leur parfum », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (en-US) « A Rare Glimpse Inside Paris' Posh (and Notoriously Private) Hôtel Costes », Town & Country,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. (en) Houssine Bouchama, « Hôtel Costes », Time Out Paris,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « Valentino prend ses quartiers à l'Hôtel Costes - L'Officiel », sur www.lofficiel.com, (consulté le )
  27. Hubert BOUKOBZA et Jean-François KERVÉAN, Dix mille et une nuits, Groupe Robert laffont, , 229 p. (ISBN 978-2-221-15650-6, lire en ligne)
  28. TH, « Jean-Louis Costes est l'acquéreur de l'hôtel Lotti à Paris - TendanceHotellerie .fr », TendanceHotellerie .fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « Avant de tout casser à l'Hotel Lotti, Jean Louis Costes vend les meubles - RESO France le blog », RESO France le blog,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. « Y a-t-il une vie en dehors des Costes ? », FIGARO,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  31. Jean François Arnaud, « Les Costes se divisent pour mieux régner », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « Le mythique restaurant L'Avenue prend ses quartiers à New York », La Parisienne,‎ 2015-10-07cest11:19:00+02:00 (lire en ligne, consulté le )
  33. « La branche aînée des cafés Costes se met à l'heure italienne - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  34. « cafe costes liste restaurants paris hotel freres costes », sur www.guides-restaurants.fr (consulté le )
  35. David Perrotin, « Discriminations au restaurant L’Avenue à Paris : révélations sur une enquête bâclée », sur Mediapart (consulté le )
  36. David Perrotin, « À Paris, le resto des stars ne veut ni Arabes ni femmes voilées », sur BuzzFeed (consulté le )
  37. David Perrotin, « Discriminations au restaurant : avant le Manko, l’enquête contre L’Avenue classée sans suite », sur Mediapart (consulté le )

Liens externes

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