Accueil🇫🇷Chercher

Le Vieux Colombier

Le Vieux Colombier est un club de jazz et de danse installé au 21 rue du Vieux-Colombier dans 6e arrondissement dans la cave du Théâtre du Vieux-Colombier. Ouvert en par Marc Doelnitz, puis refermé brièvement pour des questions de sécurité, il a été inauguré en .

Le Vieux Colombier
Description de cette image, également commentée ci-après
Entrée du théâtre du Vieux-Colombier, en sous sol la cave abritait le club du Vieux Colombier.
Type Club de jazz
Lieu Paris, Drapeau de la France France
CoordonnĂ©es 48° 51′ 05″ nord, 2° 19′ 54″ est
Inauguration 1949
Fermeture 1960
Nb. de salles 1
Direction Marc Doelnitz, Claude Luter

GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Le Vieux Colombier
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Le Vieux Colombier

Historique

Dans le contexte de dĂ©cadence des caves de Saint-Germain-des-PrĂ©s, notamment du Club Saint-Germain, le Vieux Colombier va ĂŞtre le dernier refuge des amateurs de jazz. La mode n'est plus aux caves, mais aux « boĂ®tes de nuit ». Ceux qui avaient Ă©tĂ© tenus Ă  l'Ă©cart par le « Tout-Saint-Germain Â» se rattrapent en investissant les Champs ÉlysĂ©es, Pigalle, Montmartre[1]. Saint-Germain se vide. En 1948, la joyeuse bande Ă  Vian songe Ă  lancer la mode des greniers pour faire un pied de nez aux caves. Il s'en ouvre un au-dessus du Théâtre Édouard VII du cĂ´tĂ© de la Madeleine et de l'OpĂ©ra Garnier. On lui cherche un nom : Boris Vian propose : « Le Gang des tractions Ă  Vian Â»[1].

Cependant Paul Annet Badel, directeur du théâtre du Vieux-Colombier avait envie d'avoir sa cave que Marc Doelnitz proposait de baptiser l'Ĺ’uf[2]. Mais Badel voulait garder son image de marque, son style, un style selon Yvan Audouard Â« mi-galerie de mine, mi-hall de gare [3].  »

Dernier temple du jazz Ă  Saint-Germain

L'inauguration fut un évènement. Boris Vian la trouvait très réussie. « Comme toutes les fois qu'on boit à l'Œil dans le quartier, l'inauguration fut réussie, bruyante et encombrée de célébrités : Joseph Cotten, Martine Carol, Orson Welles, Marcel Aymé dont on jouait à l'étage Lucienne et le boucher, tous s'agitaient aux sons harmonieux de la formation de Claude Luter, échappée des Lorientais. Claude luter était l'épine dorsale du club[2]. »

Claude Luter est à l'origine du succès du Vieux Colombier qui ne désemplissait pas depuis son ouverture. Boris Vian notait encore qu'ici, comme au Caveau des Lorientais, c'était le charme de Claude Luter qui attirait les jolies jeunes filles. C'est également Luter qui a fait engager Sidney Bechet au Vieux Colombier, après le succès de l'américain au Festival de Paris du printemps 1949[4]. Dès la fin 1949 et jusqu'en 1953, le Vieux Colombier devint un des hauts lieux du jazz, équivalent de ce qu'était le Club Saint-Germain à ses débuts pour le jazz moderne[4]. On y avait déjà présenté Don Byas, et après le départ de Sidney Bechet en 1953, Luter accueillit jusqu'en 1956 de nombreux musiciens de jazz parmi lesquels, Big Chief Russell Moore[note 1], Mezz Mezzrow. Mais la notoriété du club va décroissant et il ferme ses portes dans les années 1960[4].

Une crise de gondolance extrĂŞme

Ce club laisse, pour Boris Vian « le souvenir d'une crise de gondolance extrĂŞme [5] » et celui d'une entreprise digne des pieds nickelĂ©s. Dans les greniers duThéâtre du Vieux-Colombier, en Alexandre Astruc avait entrepris l'adaptation de l'OdyssĂ©e, un film dont le titre serait Ulysse. Ceci devait ĂŞtre le premier « film existentialiste Â» dont Jean Cocteau ferait les costumes, Jean Cau et Anne-Marie Cazalis le scĂ©nario. Pour obtenir des fonds de Anet Badel, on avait engagĂ© sa femme Gaby Sylvia. Claude Luter et son orchestre faisait partie des acteurs, tout comme Daniel GĂ©lin, François Chalais, France Roche. Anne-Marie Cazalis donnait des confĂ©rences de presse en annonçant huit jours de tournage. Les journalistes se pressaient sur le tournage, mais devant le dĂ©tournement parodique du sujet, Badel dĂ©mentit formellement ĂŞtre le producteur et il annonça qu'il ne donnerait pas un sou. L'aventure du « non-film Â» s'arrĂŞta lĂ . L'existentialisme n'aurait pas de film[6].

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. 1912-1983 tromboniste indien d'Amérique du Nord de la tribu des Pimas

Références

  1. Boggio, p. 284
  2. Vian 1974, p. 142
  3. Yvan Audouard dans France Dimanche du 2 janvier 1949 cité par Boggio, p. 285
  4. Clergeat, Carles et Comolli 2011, p. 1303
  5. Boris Vian cité par Boggio, p. 287
  6. Boggio, p. 288
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.