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Jean-François Collin d'Harleville

Jean-François Collin d’Harleville, nĂ© le Ă  Maintenon[1] et mort le , rue Taranne[2] Ă  Paris, est un dramaturge français. Il se fit appeler « Collin d’Harleville Â» du nom d’une terre qu’il possĂ©dait dans ce hameau de Bailleau-Armenonville.

Jean-François Collin d'Harleville
Portrait de Collin d’Harleville par Jean-Jacques Karpff.
Fonction
Fauteuil 7 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  50 ans)
Paris (France)
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Auteur comique, Ă©crivain
Autres informations
Membre de

Biographie

Jean-François Collin d'Harleville.
Jean-François Collin d'Harleville.

Il est le huitième enfant de Eme Martin Collin, avocat en Parlement, et d'Anne Martine Arterier.

Il fait ses études au collège de Lisieux à Paris, il y bénéficie d'une bourse obtenue par la protection de Louis, duc de Noailles[3]. Sur les instances de sa famille, il entre comme clerc chez un procureur au parlement de Paris où il passe quatre ou cinq années fort ennuyeuses, avant de devenir avocat à Chartres à partir de 1780, tout en prenant le temps de cultiver les lettres.

Il débute au théâtre avec une comédie en un acte et en prose, L’Inconstant, qu’il destinait à l’Ambigu-Comique. Sur les conseils de Préville, il l’étend à trois actes et la met en vers : sous cette forme, L’Inconstant est reçu à la Comédie-Française en 1780, mais n'est joué qu’en 1784 à Versailles et en 1786 à Paris. La pièce réussit davantage par la qualité de son style que par son intrigue qui, en raison du sujet choisi, est quelque peu décousue et fait dire à Diderot : « C’est une pelure d’oignon brodée en paillettes d’or et d’argent. »

En 1788, L’Optimiste, en cinq actes, remporte un succès. « L’intrigue, dit La Harpe, en est un peu faible, mais bien conduite et bien ménagée ; elle a même un mérite dramatique, c’est d’amener naturellement des incidents qui font ressortir le principal caractère. »

Le succès est à nouveau au rendez-vous en 1789 avec Les Châteaux en Espagne, qui fait fonds d’un caractère proche de l’optimiste mais, comme le dit Geoffroy, « avec deux grains de folie ». C’est la pièce la plus comique de l’auteur.

L’Optimiste est vivement attaqué par Fabre d'Églantine[4], qui accuse l’auteur de propager des sentiments contre-révolutionnaires en peignant sous des couleurs optimistes la société d’Ancien Régime. Ces accusations n’affectent pas la carrière de l’auteur, qui se fait désormais appeler Collin-Harleville, porte l’uniforme de commandant de la Garde nationale et fait des déclarations patriotiques. Il a un grand succès avec M. de Crac dans son petit castel en 1791, avant de triompher en 1792 avec la pièce en cinq actes qui est aussitôt considérée comme son chef-d’œuvre, le Vieux Célibataire, qui peint un vieil homme crédule et faible trompé par ses domestiques. Créée au Théâtre de la Nation par Molé et Louise Contat, la pièce est publiée en 1794 et hautement approuvée par la critique.

Sous la Terreur, Collin d’Harleville donne des vers pour les grandes fêtes civiques. En 1795, il reçoit une gratification de la Convention et siège à l’Institut de France nouvellement créé. Il est élu à l’Académie française en 1803. Néanmoins, ces honneurs ne peuvent lui ramener un succès qui s’éloigne durablement de lui et avec qui il ne renoue que brièvement avec Les Mœurs du jour (1800).

Il est fort lié avec Louis-Benoît Picard et François Andrieux, qui publie son Théâtre et poésies fugitives en 1805.

Ĺ’uvres

  • L’Inconstant, comĂ©die en 3 actes et en vers (1780), Paris, ComĂ©die-Française, . lire en ligne sur Gallica
  • L’Optimiste, ou l’homme toujours content, comĂ©die, Paris, ComĂ©die-Française, . lire en ligne sur Gallica
  • Les Châteaux en Espagne, comĂ©die en 5 actes et en vers, Paris, ComĂ©die-Française, . lire en ligne sur Gallica
  • Monsieur de Crac dans son petit castel, ou les Gascons, comĂ©die en 1 acte et en vers avec un divertissement, Paris, ComĂ©die-Française, . lire en ligne sur Gallica
  • Le Vieux CĂ©libataire, comĂ©die en 5 actes et en vers, Paris, théâtre de la Nation, . lire en ligne sur Gallica
  • Malice pour malice, comĂ©die en 3 actes et en vers, Paris, théâtre Louvois, 18 pluviĂ´se an II ()
  • Rose et Picard, ou suite de l’Optimiste, comĂ©die en 1 acte et en vers avec 1 vaudeville et des couplets, musique de Nicolas Dalayrac, 1794. lire en ligne sur Gallica
  • ĂŠtre et ParaĂ®tre, ou les Deux voisins, comĂ©die en cinq actes et en vers, Paris, théâtre de la rue Feydeau, 1796.
  • Les Artistes, pièce en 4 actes et en vers, Paris, 19 brumaire an V (). lire en ligne sur Gallica
  • Melpomène et Thalie, poème allĂ©gorique en 2 chants, lu Ă  la sĂ©ance publique de l’Institut National, le 15 nivĂ´se an VII, par le citoyen Colin Harleville ()
  • Les MĹ“urs du jour, ou l’École des jeunes femmes, comĂ©die en 5 actes et en vers, Paris, théâtre français de la RĂ©publique, 7 thermidor an VIII (). lire en ligne sur Gallica
  • Le Veuf amoureux ou la VĂ©ritable amie, comĂ©die en trois actes et en vers, Paris, ComĂ©die-Française, .
  • Le Vieillard et les Jeunes Gens, comĂ©die en cinq actes, en vers, Paris, théâtre Louvois, 15 prairial an XI ().
  • Il veut tout faire, comĂ©die Ă©pisodique en 1 acte et en vers, Paris, théâtre Louvois, 21 pluviĂ´se an XII ().
  • Les Querelles des deux frères, ou la Famille bretonne, comĂ©die en 3 actes, en vers, Paris, théâtre de l’ImpĂ©ratrice, .
  • Ĺ’uvres de Collin d’Harleville (4 volumes, 1821). Texte en ligne 1 2 3 4

Hommages

Buste de Collin d'Harleville ornant l'ancien hĂ´tel de ville de Maintenon.
Buste de Collin d'Harleville ornant l'ancien hĂ´tel de ville de Maintenon.
  • L'ancien hĂ´tel de ville de Maintenon est ornĂ© d'un buste lui rendant hommage : sont gravĂ©s autour du buste les titres de plusieurs Ĺ“uvres du dramaturge L’Inconstant, L’Optimiste, Le Vieux cĂ©libataire, Les Deux voisins, Les Artistes ;
  • Son nom a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  la rue de Chartres reliant la place du GĂ©nĂ©ral-de-Gaulle Ă  la rue Sainte-MĂŞme ;
  • Sa maison Ă  MĂ©voisins existe toujours, elle fut rapidement mise en vente après sa mort et ainsi dĂ©crite dans une annonce : « jolie maison de campagne composĂ©e d'un bâtiment de maĂ®tre, ayant plusieurs appartements commodes ; maison de jardinier, Ă©curie, vacherie, cellier, bĂ»cher, grange, chartrie (sic) et autres bâtiments ; beau potager et bassin au milieu, vigne, bosquets et autre promenades ; quantitĂ© de beaux cerisiers ; le tout clos de murs et de fossĂ©s »[5].

Références

  1. « Maintenon, baptêmes, mariages, sépultures 1746-1765, vue 202/497. », sur http://www.archives28.fr (consulté le )
  2. Andrieux, [Biographie], Répertoire de la littérature ancienne et moderne, T8, Paris, 1824, p. 273.
  3. Mémoires de la Société archéologique et Historique de l'Orléanais, 19, 1883, p. 89-95. Numérisé.
  4. Dans la préface de sa pièce Le Philinthe de Molière (1791).
  5. Annonce publiée dans "Feuille de Chartres, indiquant les objets à vendre et à louer du jeudi 24 avril 1806. Le notaire chargé de la succession semble être Maître Robillard, de Maintenon.

Voir aussi

Bibliographie

  • Andrieux, [Biographie de Collin d'Harleville], RĂ©pertoire de la littĂ©rature ancienne et moderne, t. 8, Paris, 1824, p. 256-273.
  • AndrĂ© Tissier, Collin d'Harleville, chantre de la vertu souriante, Paris, A. G. Nizet, 2 volumes, 1964-1965. I L'homme et son temps, d'après des documents inĂ©dits ; II L'Homme et son Ĺ“uvre dramatique.

Liens externes

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