Jane Goodall
Jane Goodall (/d͡ʒeɪn ˈɡʊdˌɔːl/[1]) est une éthologue et anthropologue britannique, née le à Hampstead (Londres).
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Valerie Jane Morris-Goodall |
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Mortimer Herbert Morris-Goodall (d) |
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Margaret Myfanwe Joseph (d) |
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Hugo van Lawick (de à ) |
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Sites web |
(en) janegoodall.org (es) janegoodall.es/es |
Distinction |
Elle est la première scientifique à avoir observé et rapporté que les chimpanzés utilisent des outils pour s'alimenter. Ses travaux ont profondément transformé la compréhension des rapports entre les êtres humains et les animaux.
En 1977, elle fonde l'Institut Jane Goodall pour la protection de la biodiversité, l'aide au développement durable et l'éducation.
Biographie
Jane Goodall naît le à Hampstead, un quartier de Londres[2], fille d'un ingénieur et d'une mère au foyer. Elle est élevée à Londres puis à Bournemouth. Ses parents n'ayant pas les moyens de lui payer des études, elle passe un diplôme de secrétaire. Elle enchaîne alors les petits emplois[3].
En 1957, invitée au Kenya par une amie, elle y rencontre, à l'âge de 23 ans, le docteur Louis Leakey[4], archéologue et paléontologue célèbre qui effectue d'importantes fouilles dans la corne de l'Afrique. Elle devient sa secrétaire[3].
Passionnée depuis sa jeunesse par les animaux (et végétarienne[5]), elle décide, en 1960, de vivre seule parmi eux, pour mieux les observer et les comprendre. Elle s'installe dans la région du lac Tanganyika (Tanzanie), dans ce qui est aujourd'hui le parc national de Gombe Stream, pour y étudier les mœurs des chimpanzés[3].
Jane Goodall commence alors ce qui sera la plus longue étude de terrain menée sur les animaux sauvages vivant dans leur environnement naturel. Durant ses premières années à Gombe, elle découvre de nombreux aspects du comportement des chimpanzés[3].
En , elle observe un chimpanzé en train de fabriquer et d'utiliser des outils pour attraper des termites. Cette découverte ébranle la définition de « l'être humain » de l'époque qui attribuait alors ce comportement exclusivement à l’Homme[3].
Grâce à ses recherches, nous savons maintenant que les chimpanzés, biologiquement proches des humains, démontrent de nombreuses capacités intellectuelles, chassent pour se procurer de la viande, utilisent des outils et les membres d'une même famille maintiennent des liens forts et durables toute leur vie[3].
Encouragée par Louis Leakey, elle réalise un parcours doctoral au Newnham College, alors qu'elle n'a pas de diplôme universitaire[6] - [7] - [8]. Elle soutient en 1965 sa thèse de doctorat en éthologie, dirigée par le zoologiste Robert Hinde, et intitulée Behaviour of free-living chimpanzees. Pendant les années qui suivent, ses travaux continuent à profondément transformer la manière de voir les Primates (aussi bien les humains que les autres grands singes). Elle a d'abord observé que les chimpanzés ne sont pas végétariens mais omnivores, contrairement à ce que l'on pensait alors, et qu'ils peuvent mener des guerres entre eux, lors du suivi de la guerre des chimpanzés de Gombe. Mais ses innombrables travaux l'ont amenée à donner des noms aux animaux qu'elle côtoyait et ainsi à leur donner une personnalité, estompant ainsi en partie la distinction entre les chimpanzés et l'Homme[9] - [10] - [11] - [3].
En 1986, elle a commencé à prendre en compte les différences de comportement des chimpanzés en fonction de la localisation géographique des différents groupes. N'entrevoyant aucune explication génétique ou environnementale pour expliquer ces différences, elle propose alors que celles-ci sont des variantes culturelles[12]. Son approche est reprise par la suite par d'autres chercheurs pour s'étoffer avec le temps[13] - [14], bénéficiant éventuellement d'une collaboration systématique entre plusieurs groupes de recherche à long terme[15] - [16].
Aujourd'hui, Jane Goodall s'est donné pour mission essentielle d’alerter l’opinion publique des dangers qu’encourt notre planète et de faire évoluer les comportements individuels vers une meilleure prise de conscience de l'environnement.
Jane Goodall est aussi membre d'honneur du Club de Budapest[17].
Une photo d'elle se trouve sur le Voyager Golden Record[18].
En 2018, le temps d'une escale dans un aéroport, elle rencontre Adrien Moisson, jeune créateur de Wild Immersion. Séduite par cette expérience de réalité virtuelle à des fins de sensibilisation à la biodiversité, elle devient la marraine de l'initiative et apparait en présentation des films dans les casques de réalité virtuelle[19].
Institut Jane Goodall
Fondé en 1977, en Californie, par Jane Goodall, l’Institut Jane Goodall promeut la recherche, l’éducation et la conservation de la faune[3].
L’Institut inscrit son action dans une démarche globale de protection de la biodiversité, d’aide à la gestion durable et équitable des ressources naturelles, et d’éducation des plus jeunes.
Depuis 1977, l’Institut Jane Goodall protège les chimpanzés sauvages, gère des réserves naturelles et a créé des refuges en Afrique, notamment le sanctuaire Tchimpounga, pour protéger nos plus proches cousins. Ces refuges accueillent majoritairement des orphelins dont les mères ont été victimes de la chasse. Sans les refuges de l'Institut, ils seraient condamnés[20].
Pour préserver la faune et lutter contre les menaces (trafics, chasse, déforestation, épidémies) qui pèsent sur l’avenir des grands singes, l’Institut développe, depuis sa création, des programmes innovants : Roots & Shoots (littéralement racines et pousses) pour l’éducation des plus jeunes (il encourage les jeunes à s'impliquer dans des projets visant à prendre davantage soin des animaux, de l'environnement et de la communauté humaine et réunit plus 150 000 groupes dans plus de 136 pays)[21], Tacare pour aider au développement durable des populations et lutter contre les maladies, ChimpanZoo pour étudier et améliorer les conditions de vie des chimpanzés en captivité.
L'Institut Jane Goodall France a été créé en 2004[22]. Il est dirigé par Galitt Kenan et présidé par Pierre Quintard[23].
Population Matters
Cofondatrice avec le naturaliste David Attenborough du think tank britannique Population Matters[24], dédié aux problèmes de la surpopulation et ses effets dans la crise climatique [25], elle déclare, en janvier 2020, au World Economic Forum que si la population humaine en était restée au nombre d'il y a 500 ans les problèmes environnementaux actuels n'existeraient pas[26].
Distinctions et honneurs
En 1995, la reine Elisabeth II lui décerne le titre de commandeure de l'ordre de l'Empire britannique, et lors d'une cérémonie au palais de Buckingham en 2004, le prince Charles nomme Jane Goodall dame commandeure du même ordre.
En , le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan nomme Jane Goodall « messagère de la paix ». Ban Ki-moon, successeur de Kofi Annan, lui renouvelle sa mission.
Jane Goodall a reçu de nombreux prix parmi lesquels :
- La médaille d'honneur de la Tanzanie
- La médaille Hubbard de la National Geographic Society
- Le prestigieux prix japonais Kyoto pour la science
- Le prix Prince des Asturies pour la recherche technique et scientifique en 2003
- La médaille Benjamin Franklin pour la science
- La récompense Gandhi/King pour la non-violence
- Docteur honoris causa de l'université de Syracuse, 2005[27]
- Docteur honoris causa de l'université libre de Tanzanie, 2006
- Le , le Premier ministre Dominique de Villepin remet à Jane Goodall les insignes d’officier de la Légion d’honneur. Elle reçoit le lendemain la médaille d'or des 60 ans de l'UNESCO.
- Le , le maire de Paris Bertrand Delanoë décore Jane Goodall de la médaille de vermeil de la Ville de Paris.
- Docteur honoris causa de l'université de Liverpool, 2007
- Docteur honoris causa de l'université de Toronto, 2008
- En , un vote organisé auprès de ses lecteurs par le magazine américain New Scientist, pour le compte de L'Oréal, la classe 10e femme scientifique la plus charismatique parmi les 20 proposées au vote[28]
- Docteur honoris causa de l'université de Liège, 2009[29]
- En 2015, prix international de Catalogne
- En 2017, prix Manhae
- Docteur honoris causa de l'université de Hasselt, mars 2020[30]
- Docteur honoris causa de l'université de Zurich, 2020
Ouvrages
- The Chimpanzees of Gombe: Patterns of Behavior, 1986
- Traductions en français
- Tueurs innocents (avec Hugo van Lawick), Paris, J'ai lu, coll. « Documents », 1973
- Les chimpanzés et moi, Paris, Stock, 1971
- publié dans 48 langues.
- Le cri de l'espoir (avec Philip Berman), New York, Warner, 2001
- Ma vie avec les chimpanzés, Paris, L'École des loisirs, 2006
- Nous sommes ce que nous mangeons, Arles, Actes Sud, 2008
- Graines d’espoir : sagesse et merveilles du monde des plantes, Arles, Actes Sud, 2015
- Livres pour enfants
- Ma vie avec les chimpanzés, Paris, L'École des loisirs, 1989
- prix du « Meilleur livre pour enfants » de Parenting's Reading-Magic en 1989
- Les Chimpanzés en famille, Ouest-France ; Munich, Neugebauer Press ; Londres, Picture Book Studio, 1989
- prix du « meilleur livre pour enfants » de l'UNICEF en 1989
- prix d'État autrichien du « meilleur livre pour enfants » en 1990
- De tout cœur (illustré par Alan Marks), Éditions Nord-Sud, 1998
- Le Bon Docteur blanc (illustré par Julie Litty), Éditions Nord-Sud, 1999
- L'Aigle et la Mésange (illustré par Alexander Reichstein), Éditions Nord-Sud, 2000
Documentaires
- Jane, documentaire de Brett Morgen, 1 h 30 min, 2017
- Jane : un message d'espoir, documentaire National Geographic, 1 h 29 min, 2020[31].
Notes et références
- Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
- (en) Q&A : Primates, Populism and Utopia, 9 juin 2014
- Anne-Cécile Beaudoin, « Jane Goodall veille sur la planète des singes », Paris Match, 1 au 7 février 2018, p. 70-75.
- L'Homme cet étrange animal de Jean-François Dortier, Éditions Sciences humaines (2012) - Chapitre « L'aventure scientifique de Jane Goodall », page 22.
- (en) « The Bushmeat Crisis », sur forbes.fr : archive du 13 novembre 2000 (consulté le )
- « Early Days », Jane Goodall Institute,
- « Curriculum Vitae, Jane Goodall, PhD, DBE » [archive du ] [PDF], Jane Goodall Institute
- Dale Peterson, Jane Goodall : The Woman Who Redefined Man, Houghton Mifflin Harcourt, , 752 p. (ISBN 978-0-547-52579-2, lire en ligne), p. 261
- « ITIS - Report: Hominidae », sur www.itis.gov (consulté le )
- « Mammal Species of the World - Browse: Hominidae », sur www.departments.bucknell.edu (consulté le )
- (en) Jeheskel Shoshani, Colin P. Groves, Elwyn L. Simons et Gregg F. Gunnell, « Primate Phylogeny: Morphological vs Molecular Results », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 5, no 1, , p. 102–154 (ISSN 1055-7903, DOI 10.1006/mpev.1996.0009, lire en ligne, consulté le )
- Wenda Trevathan, « The chimpanzees of Gombe. Patterns of behavior. By Jane Goodall. Cambridge, MA: The Belknap Press of Harvard University Press. 1986. xvii + 673 p. », American Journal of Physical Anthropology, Wiley, vol. 73, no 3, , p. 409-410 (ISSN 0002-9483, DOI 10.1002/ajpa.1330730313, lire en ligne)
- (en) William C. McGrew, Chimpanzee Material Culture Implications for Human Evolution, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-511-56551-9, OCLC 668202182)
- Christophe Boesch et Michael Tomasello, « Chimpanzee and Human Cultures », Current Anthropology, University of Chicago Press, vol. 39, no 5, , p. 591-614 (ISSN 0011-3204, DOI 10.1086/204785, lire en ligne)
- A. Whiten, J. Goodall, W. C. McGrew, T. Nishida, V. Reynolds, Y. Sugiyama, C. E. G. Tutin, R. W. Wrangham et C. Boesch, « Cultures in chimpanzees », Nature, Springer Nature, vol. 399, no 6737, , p. 682-685 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/21415, lire en ligne)
- Whiten A, Goodall J, McGew WC, Nishida T, Reynolds V, Sugiyama Y, Tutin CEG, Wrangham RW, Boesch C, Charting cultural variation in chimpanzees, Behaviour, 2001, vol. 138, p. 1489-1525
- (en) Jane Goodall, membre d'honneur du Club de Budapest.
- net.project "Very Hopeful About Life on This Planet" http://re-lab.net/welcome/.
- Par Christine Monin Le 5 juin 2018 à 10h56, « La réalité virtuelle pour sensibiliser à la protection des animaux », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « WebCite query result », sur www.webcitation.org (consulté le ).
- Jane Goodall, De Gombe à l'éveil des consciences. Dans : Révolutions animales, comment les animaux sont devenus intelligents, dir. Karine Lou Matignon, Strasbourg, Arte Éditions/Les Liens qui libèrent, , 574 p. (ISBN 979-10-209-0324-2), pages 37-40
- Biographie de Jane Goodall sur futura-sciences.com.
- sur franceculture.fr.
- (en) « Population Matters », sur populationmatters.org, (consulté le )
- « Tous nos problèmes environnementaux deviennent plus faciles à résoudre avec moins de personnes, et plus difficiles – et finalement impossibles – à résoudre avec toujours plus de personnes. » David Attenborough, https://populationmatters.org/our-patrons
- "We cannot hide away from human population... All these things we talk about wouldn't be a problem if it was the size of the population 500 years ago."(en) Heather Alberro, « Why we should be wary of blaming 'overpopulation' for the climate crisis », sur The Conversation (consulté le )
- (en) Syracuse University to award three honorary degrees at 151st Commencement », sur news.syr.edu/blog, 25 avril 2005 (consulté le 19 novembre 2020)
- (en-US) « Most inspirational woman scientist revealed », New Scientist, (lire en ligne, consulté le )
- « Le 15e jour du mois - Docteurs honoris causa », sur le15ejour.uliege.be (consulté le )
- Webmaster, « Jane Goodall sera nommée au titre de Docteur Honoris Causa par l’université de Hasselt », sur Jane Goodall Institute Belgium (consulté le )
- « "Jane : un message d'espoir" adressé aux jeunes generations », sur National Geographic,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Sites officiels : (en) janegoodall.org et (es) janegoodall.es/es
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
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- (en) IMDb
- Ressources relatives à la musique :
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Institut Jane Goodall France