Jacques-Christophe de Sévigné
Jacques-Christophe de Sévigné (, Rennes - , Brest), est un navigateur français, membre de la famille de Sévigné. Pour se distinguer l'un de l'autre, Jacques-Christophe de Sévigné prenait le titre de chevalier de Sévigné, et son frère Christophe-Jacques celui de chevalier de Montmoron.
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(à 56 ans) Brest |
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Fratrie |
Origine
Il est né le et baptisé le [1] dans l'Église Saint-Étienne de Rennes[2]. Sa marraine est la Marquise de Sévigné[3]. Il est le fils de Renaud de Sévigné et de Gabriel du Bellay.
Biographie
Comme son demi-frère Gabriel, et son frère Christophe-Jacques, il entre dans la marine. A l'âge de 20 ans, il reçoit en 1664 sa commission d'enseigne de vaisseau. Il embarque la même année, sur le vaisseau L'Ecureuil, commandé par Raymond Louis de Crevant d'Humières, marquis de Preuilly. Il prend part à l'expédition de Gigery[4]. En , il se trouve à Brest comme enseigne en second sur le Prince[5]. Il en est de même en 1671[6].
Guerre de Hollande
En 1672, lors de la Guerre de Hollande, le sieur de Sévigné est enseigne en second sur le Foudroyant, vaisseau de second rang, armé de 70 canons, fort de 450 hommes, dont Louis Gabaret est capitaine. Il participe à la Bataille de Solebay. Au retour de cette campagne, Jacques-Christophe de Sévigné et son frère étaient revenus à Brest[7]. Au commencement de , les deux frères de Sévigné deviennent, à quelques jours d'intervalle, promus l'un comme l'autre au grade de lieutenant. Jacques-Christophe est appelé sur le Grand dirigé par Job Forant. En 1674, il est attaché au port de Rochefort, au Belliqueux, dirigé par Pierre Guérusseau du Magnou, puis par Éléonore de Beaulieu de Béthomas[8]. En 1675, il est envoyé dans la Méditerranée où, il sert en qualité de lieutenant d'abord sur le Belliqueux puis sur le Grand qui étaient allés rejoindre la flotte de Vivonne à Messine[9].
Dans l'intervalle de ces opérations navales, le général en chef envoyait tout ou partie de sa flotte à Toulon pour en rapporter des vivres et réparer les avaries et que le vaisseau le Grand avait été compris en et en juin 1676 dans ces envois successifs, Jacques-Christophe a par deux fois l'occasion d'être reçu par François Adhémar de Monteil de Grignan, lieutenant-général de Provence, gendre de sa marraine [10] - [11]. Il est de 1675 à 1676 à Messine.
Le , il est promu, sans doute grâce à l'appui de sa marraine, officier et revient, appelé par son nouveau grade, à Brest.
En , il est capitaine en second de L'Alcion, qui fait partie d'une escadre, commandée par Jean II d'Estrées, qui avait été envoyée « aux isles d'Amérique »[12].
Famille
Par contrat du , il épouse devant les notaires de Landerneau, Marie-Anne de Mescan, fille de Guillaume et d'Anne Franquet, seigneur et dame de Stangier, de Penfrat. Ils ont 3 enfants :
- Joseph, né à Brest le et baptisé trois jours après dans l'église des Sept-Saints de Brest, mort le au château du Coudray[13] ;
- une fille morte en naissant et inhumée à Brest le ;
- Marie-Charlotte, née vers 1686[14].
Campagnes maritimes
En , il est capitaine en second sur le Prince, qui fait partie d'une escadre, commandée par Raymond Louis de Crevant d'Humières, marquis de Preuilly, qui avait été envoyée le roi Christian V de Danemark dans la guerre qu'il soutenait contre Charles XI de Suède. Au printemps de 1684, il est capitaine en second d'un bateau, qui fait partie d'une flotte, commandée par Anne Hilarion de Costentin de Tourville, partie de Toulon, bombarder Gênes.
Dans le testament de son demi-frère René-François, il est indiqué comme presque toujours en mer pour le service et sur les vaisseaux du Roy. Il hérite de ce dernier du château du Coudray, et du Manoir du Vauberger.
Depuis 1687, il est en mer et sert comme capitaine en second d'abord sur L'Hercule, puis sur L'Emporté, et revient à Brest en . Les deux frères se rendent dans leurs terres du Coudray à partir de juin, et y passent l'été. Le , son fils Joseph meurt à l'âge de 5 ans. Christophe-Jacques reprend son service à Brest en [15].
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
En 1689, il est nommé capitaine en second du Sage, commandé par Vaudricourt lors de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg.
En , comme son frère, il reçoit le commandement de L'Appolon[16]. Son vaisseau est désigné pour faire partie de l'escadre de Louis Le Roux d'Infreville, chargé de croiser à l'entrée de la Manche. Il ne tarde pas à être envoyé avec d'autres vaisseaux de la même escadre au Port-Louis pour y être placé sous les ordres d'André de Nesmond. Il est en au Château du Coudray[17].
Le , il reçoit le commandement du Faucon[18]. Il contient 230 hommes et 42 canons. Vers les premiers de juin, il se voit confier un autre navire : le Courageux, armé de 62 canons et de 350 hommes.
Le Courageux fait partie de l'escadre dirigée par Anne Hilarion de Costentin de Tourville, plus précisément dans la division de Joseph Andrault de Langeron. Le et les jours suivants, Tourville commande l'armée navale française qui disperse la flotte anglo-hollandaise au cap Béveziers (appelé Beachy Head par les Anglais, au sud-ouest de l'Angleterre). Cette bataille est la victoire la plus éclatante de toute l'histoire de la marine française sur les Anglais, et même la seule dans la Manche. Ayant fait subir de lourdes pertes aux coalisés, Tourville peut alors occuper la mer et protéger les côtes françaises.
Jacques-Christophe de Sévigné et son frère semblent avoir pris part l'un comme l'autre aux diverses opérations maritimes en 1691: Jacques-Christophe est seul capitaine sur l'Entreprenant. Après s'être trouvé en mai à la première expédition d'Irlande, puis dans les mois suivants à la croisière de la Manche, L'entreprenant est au nombre des vaisseaux de l'escadre de François Louis Rousselet de Châteaurenault qui en octobre retournent en Irlande chargés d'y amener de nouveau secours. Ils arrivent après la capitulation de Limerick, et ramènent en France les débris de l'armée irlandaise.
Il conserve le même navire en 1692[19], qui fait partie de la première escadre de Brest dirigée par François Louis Rousselet de Châteaurenault. L'escadre n'arrive pas à temps pour rejoindre Anne Hilarion de Costentin de Tourville avant la bataille de la Hougue dont ils avaient appris en route les conséquences. L'escadre rebrousse chemin sur Brest et se joint à la flotte de Victor Marie d'Estrées qui venait d'arriver à Brest'. Fin d'août, L'Entreprenant, toujours commandé par le chevalier de Sévigné, est cité parmi les vaisseaux alors armés au port de Brest sous le commandement du sieur comte d'Estrées.
Le comte d'Estrées est envoyé à la tête de quinze vaisseaux dans la Méditerranée pour combattre la flotte espagnole. Jacques-Christophe de Sévigné fait partie de la campagne sur l'Entreprenant. Sans succès, la campagne est terminée, le bateau désarme à Toulon où il passe l'hiver, et bénficie de l'appui de François Adhémar de Monteil de Grignan, lieutenant général de Provence, alors plus en faveur que jamais. A nouveau, il participe à une nouvelle expédition menée par Victor Marie d'Estrées, dans les premiers mois de 1693, sur L'Entreprenant. Le but de cette expédition était de brûler à Baïes près de Naples les vaisseaux d'Espagne. Mais, l'expédition est abandonnée à cause du mauvais temps.
Au commencement de mai, le commandant de la flotte du Levant reçoit l'ordre de sortir de la Méditerranée afin de concourir avec Tourville à l'attaque projetée contre la flotte de Smyrne[20]. Jacques-Christophe de Sévigné ne dirige plus L'Entreprenant au moment où la flotte du Levant quitte Toulon, on lui a donné un autre vaisseau, le Belliqueux, avec 76 canons et de 750 hommes.
Une fois les deux flottes réunies après la Bataille de Lagos, Tourville prend le commandement suprême, et effectue un remaniement dans la composition des escadres : Jacques-Christophe de Sévigné, avec son vaisseau le Belliqueux prend la place de son frère dans la division de Ferdinand de Relingue qui faisait partie de l'escadre commandée par François Louis Rousselet de Châteaurenault. Le bateau est désarmé.
En , il reçoit l'ordre de Saint-Louis, nouvellement institué. Le 21 du même mois, il doit commander le Sans-Pareil[21]. Le Sans-Pareil est armé de 55 canons, et de 350 hommes. Le Sans-Pareil part de Toulon fin et fait partie de l'avant-garde de Tourville qui a reçu pour mission de seconder par mer les opérations d'Anne-Jules de Noailles en Catalogne. Après avoir fait sa jonction dans la baie de Roses avec François Louis Rousselet de Châteaurenault qui était venu à Brest à la tête d'une escadre, Tourville s'avance vers le détroit de Gibraltar pour y attendre la flotte anglaise de l'amiral Russel envoyée au secours des Espagnols. Mais bientôt, n'osant pas prendre la responsabilité de lutter contre celle-ci avec des forces inférieures, il décide de rentrer à Toulon où il était de retour un mois après son départ. On craignait alors une descente de la flotte anglaise sur les côtes de Provence : le ; les vaisseaux français sont disposés en avant du port de Toulon de façon à le protéger, le cas échéant, contre une attaque. Le Sans-Pareil est alors posté dans la vieille darce. Il n'y aura pas d'attaque de la flotte anglaise qui ne dépasse pas Malaga et ne tarde pas à repasser le détroit de Gibraltar. Dans les premiers jours d'octobre ; Tourville recommence la campagne. Il remit sa flotte à la mer et la mène sur les côtes de Catalogne ; enfin il la ramene définitivement à Toulon au bout de quelques semaines.
Au printemps 1695, Jacques-Christophe de Sévigné, est rappelé à Brest et nommé au commandant du Fort de Portzic[22]. En , il est de nouveau appelé à commander les batteries du Porzic. Le , il reçoit de Marly, l'ordre de se rendre à Dunkerque pour y commander en second ce qui concerne la marine. Mais un autre ordre du Roi du le fait rester au Porzic pour y commander. A la fin d', il est relevé de son commandement et retourne dans son domaine du Coudray.
Au printemps 1697, il lui est délivré par Louis II Phélypeaux de Pontchartrain un brevet de mille livres de pension[23]. Il est nommé le commandant en second, sous Marc Hyacinthe de Rosmadec, chef d'escadre, au département de Port-Louis.
Sur la désignation du Louis-Alexandre de Bourbon, gouverneur de Bretagne, les États de Bretagne le nomment le pour représenter, selon l'usage, la noblesse de la province près la cour des Comptes. Malade[24], il décède le à Brest[25].
Notes et références
- Il eut pour parrain son oncle « Messire Jacques de Malnoë, seigneur dudit lieu, gouverneur du fort Louys », et par « dame Marie de Rabustin-Chantal. espouse de Messire Henry de Sévigné, soigneur baron dudit lieu ».
- Jacques Christophe. Né de Messire Renauld de Sévigne, seigneur de Monmoron. conseiller du Roy au Parlement de Rennes, et de dame Gabrielle du Bellay son espouse, a esté baptisé sur les fonts baptismaux de l'Eglise paroissialle de Sainct-Estienne les Rennes, nay et venu au monde le jour de pasques, vingt et septiesme mars mil six centz quarante et quatre ; parrain messire Jacques de Mallenoe, seigneur dudit lieu, gouverneur du fort Louys ; marraine dame Marie de Rabustin Chantal, espouse de messire Henry de Sévigné, seigneur baron dudit lieu, le vingt et cinquiesme juin md six centz quarante et cinq. Signatures : Marie de Rabustin, Jacques de Mallenoe , Henriette de Golanges,Renée du Bouillye, Marie de Vauclin, Marie Despinoze, Renée de Bourgneuf, Renault de Sévigné, Gabrielle du Bellay, Charles de Sévigné, Desclaux, P. de Lorgeril.
- Il convient d'ajouter qu'en acceptant d'être marraine d'un des fils de son cousin de Montmoron, la jeune femme d'Henri de Sévigné ne faisait que payer en quelque sorte dernier une dette de reconnaissance. Lorsque, veuf de Marguerite de Vassé, Charles de Sévigné s'était remarié en 1629 avec Marguerite de Coempnon, Renaud de Sévigne avait été nommé tuteur de son fils, et il s'était depuis acquitté avec zèle et dévouement de cette charge que des procès sans fin avaient rendue aussi lourde que compliquée. C'est ainsi que en janvier 1647 Renaud de Sévigné figure encore dans un acte comme curateur créé par justice à Messire Henry de Sévigné, marquis dudit lieu
- Dictionnaire critique de biographie et d'histoire par Auguste Jal, à l'article Sévigné ; voir aussi, dans la vie d'Abraham Duquesne par le même auteur, la liste des vaisseaux envoyés à expédition dont il s'agit.
- Il a en cette qualité donné quittance à Me Olivier Subleau, « conseiller du Roy, trésorier général de la marine » de la somme de 150 livres à lui ordonnée pour trois mois de ses appointements du 1er août au 31 octobre.
- Les deux frères de Sévigné sont à Brest où, comme enseignes entretenus dans ce port », chacun d'eux donne, en mai et en novembre, quittance de ses appointements pendant les mois précédents
- Ils avaient pendant les derniers mois de 1672, donné l'un et l'autre à plusieurs reprises quittance de leurs appointements.
- Archives nationales, Marine, B/2, vol. 29; « Liste des officiers de marine choisis par le Roy pour servir sur les vaisseaux que M. fait armer au port et à l'Arsenal de Rochefort pour passer au Levant » ; dans l'état major du Belliqueux commandé par le sieur du Magnou, (en marge : Beaulieu), « le sieur de Sevigné » figure comme lieutenant (avril 1675).
- Batailles du Stromboli, d'Agosta et de Palerme.
- Lettre écrite à la date de 17 novembre 1675 par madame de Sévigné à madame de Grignan : « Il y a un chevalier de Sévigné à Toulon qui est votre parent et mon filleul. Le chevalier de Buons dit qu'il est fort brave. S'il va saluer M. de Grignan, je le prie de lui faire quelque honnêteté particulière à cause du nom. Il voudrait bien avoir un vaisseau. Vous qui gouvernez M. de Seignelay, vous pourriez bien aisément faire son affaire. »
- Lettre écrite de madame de Sévigné dans sa lettre à madame de Grignan, datée du 5 août 1676 : « J'embrasse M. de Grignan et le remercie des bontés qu'il a eues pour le chevalier de Sévigné ; c'est mon filleul. Il m'a écrit une lettre toute transportée de reconnaissance. Quand M. de Grignan trouvera l'occasion d'écrire ou de parler pour lui, j'en serai ravie. Il s'ennuie fort d'être subalterne. J'ai ouï dire qu'il était brave garçon et qu'il méritait bien un vaisseau. Si c'est l'avis de M. de Grignan, vous devez l'en faire souvenir. »
- Tobago et la Martinique.
- « Le 12e jour d'août a esté par nous, prêtre curé de céans, soussigné, ensépulturé dans cette église le corps d'escuyer Joseph de Sévigné fils de hault et puissant seigneur messire Jacquos-Christophe de Sevigne, chevalier seigneur du Couldray, Chemeré le Roy, la Bazouge et autres lieux, et de madame Marie-Anne de Mescan, son espouse ; présens : Messieurs les curés de Saint-Denys du Mayne, dudit Chemeré, et plusieurs autres ; ledit seigneur Joseph âgé seulement de cinq ans et trois mois ». Registre paroissial de la Bazouge.
- Elle épouse en été 1706, Toussaint Le Bihan, écuyer, seigneur de Pennelé. Fils de Jean Le Bihan, seigneur de Pennelé, et de Gillette Gourie de Lanoster. Il descend d'une ancienne famille du pays de Morlaix, qui portait pour armes : de sable semé de billettes d'argent et au lion de même manière brochant sur le tout, et avait été maintenue en 1669 dans sa noblesse. Il demeurait au château de Pennelé à Saint-Martin-des-Champs.
- En novembre 1688, « haut et puissant Christophe-Jacques de Sévigné, chevalier, seigneur du Couldray, Chemeré-le-Roy, la Bazouge, et autres lieux, capitaine commandant les vaisseaux du Roy au département de Brest est parrain dans l'église de la Bazouge avec « demoiselle Marcelle de Mescan, belle-sœur dudit seigneur », de Marcelle-Jacquette Le Clerc.
- Son état-major se compose du sieur du Mené, lieutenant, et le sieur de Maurens, enseigne.
- Mars 1690, haut et jmissant chevalier Jacques-Christophe de Sévigné, chevalier, seigneur du Coudray, Chemeré-le-Roy et de cette paroisse. parrain en l'église de la Bazouge de Jacques-François Marteau.
- Son état-major se compose, outre le sieur de Sévigné, capitaine, du sieur de Noyelles, lieutenant; du sieur Bochard de Scarron, lieutenant en second; du sieur Dufay-Gentian, enseigne, et du sieur de Foissy, enseigne en second. La liste est modifiée plus tard : elle supprime le sieur de Beauregard, fait passer le sieur de Mimard immédiatement après le sieur de Sévigné- Montmoron et met le chevalier d'Alègre, lieutenant en second, et l'Abbé Defautruq, enseigne, entre le sieur de Mimard et le sieur de Bricard.
- Son état-major se compose des sieurs de Norey et des Chillais, lieutenants, des sieurs de Lestang, d'Imbleval et de la Picqueraye, enseignes.
- Voir Bataille de Lagos (1693)
- Son état-major devait se composer du « sieur Bosquet, capitaine de frégate, des sieurs Simonnet de la Gassinière, et Deydier, lieutenants, enfin des sieurs de Villiers, chevalier de Fabrègues, et de la Vernée, enseignes.
- Par diverses quittances données par lui en septembre, octobre et novembre de 1695, que les appointements comme « capitaine de vaisseau, commandant au Porzic », montaient à la somme de 300 livres par mois
- Aujourd'hui, premier du mois d'avril mil six cent quatre vingt dix sept, le Roy, estante Versailles, voulant gratifier et favorablement traitter le sieur de Sévigné, capitaine de vaisseau, en considération de ses services et pour lui donner le moyen de les continuer, S. M. lui a accordé et fait don de mille livres de pension annuelle sur la marine, à la place du sieur d'Aligre Saint-Lié, notre capitaine de vaisseau, auquel S. M. en a accordé une de 1.500, laquelle pension de mille livres sera payée audit sieur de Sévigné à commencer de cejourd'huy sur ses simples quittances..., et pour tesmoignage de sa volonté, S. M. m'a commandé de luy expédier le présent brevet qu'elle a voulu signer de sa main et être contre- signé par moy conseiller, secrétaire d'estat et de ses commandements et finances. Signé : Louis, et plus bas Phélippeaux.
- Lettre du 22 mai 1700 où Françoise de Sévigné, informée de l'état de santé écrit à sa femme : « Je suis très touchée, Madaipe, de l'état où vous me représentez M. le comte de Sévigné ; je crains fort que les premières nouvelles ne m'apprennent que nous l'avons perdu, et je vous assure. Madame, que je sentirai vivement cette perte. Je l'honore, je l'aime, je compte sur son amitié : toutes ces liaisons, sans compter celle de la parenté, me rendent bien sensible à votre malheur et me le font partager bien sincèrement. Je voudrais être en lieu de pouvoir vous garantir de celui de perdre la députation que vous avez eue de M. le comte de Toulouse ; mais dr Provence ou ne peut guère bien solliciter. Je ne doute pas que vous n'ayiez écrit à mon frère : il est à portée de vous rendre service. Je lui ai mandé que je le priais de redoubler son zèle pour vos intérêts, puisque je ne puis faire agir le mien.... Si je puis dans la suite vous être utile, ou M. de Grignan, faites-nous la grâce de compter sur nous et de nous employer. Je plains mademoiselle votre fille : je sais qu'elle est très aimable et qu'elle profite fort de tous les soins que vous prenez de son éducation. Il faut espérer que Dieu prendra soin de son établissement et vous donnera cette consolation dans les malheurs qui vous menacent et que je crains avec vous. Je suis, Madame, votre très humble et très obéissante servante... »
- « Le neufiesme jour de juin dix-sept-cents, Messire Jacques-Christophe de Sévigné, capitaine de vaisseaux du Roy, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, décédé le jour précédent, a été transporté aux Carmes en présence de Messire Christophe-Jacques de Sévigné, capitaine de vaisseaux du Roy, son frère, et de Vincent-François Marin, son parent, allié de Marie-Anne de Mescam, sa veuve. Marin Christophe J. de Sévigné J. Poignant. »
Sources
- Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1903
- « Jacques-Christophe de Sévigné », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)