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Pierre Guérusseau du Magnou

Pierre Guérusseau, seigneur du Magnou, mort le à Rochefort[1], est un officier de marine français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il sert pendant la guerre de Hollande et la guerre de la Ligue d'Augsbourg dans la Marine royale et termine sa carrière au grade de chef d'escadre.

Pierre Guérusseau
Seigneur du Magnou
Décès
Ă  Rochefort
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Chef d'escadre de Poitou et Saintonge
Années de service 1650 – 1706
Conflits Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Faits d'armes Bataille de Solebay
Bataille de la Hougue
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Commandant de la Marine Ă  Rochefort

Biographie

Issu d'une famille noble connue en Poitou dès le XVe siècle, il entre dans la Marine royale vers 1650.

Promu capitaine de vaisseau en 1666, il participe à la guerre de Hollande (1672-1678). Pour la perte de son vaisseau Le Rouen à la pointe du Hoc le 17 janvier 1670, il est condamné à mort[2], sans que le jugement soit exécuté. Il est rétabli dans son grade en 1672[3].

Il est à la bataille de Solebay le , commandant du L'Excellent, 50 canons, dans la flotte combinée franco-anglaise sous les ordres du prince Rupert et il est blessé au cours du combat[4]. En 1673, il commande toujours L'Excellent, lors des trois combats qui opposent la flotte française aux vaisseaux hollandais de l'amiral Ruyter. Il fait alors partie du corps de bataille, placé sous les ordres du vice-amiral d'Estrées. Il sert enfin en 1676, pendant la campagne sur les côtes de Sicile, à bord du Florissant.

Il sert à nouveau pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Il est à la bataille du cap Béveziers, le , commandant L'Aimable, de 70 canons, sous les ordres du vice-amiral, le comte de Tourville, monté sur le Soleil Royal[5]. Le , il est au désastre de La Hougue, combat au cours duquel une grande partie de la flotte française est soit détruite, soit contrainte de se saborder. Au commandement du Conquérant, 84 canons[6], il parvient néanmoins à sauver son vaisseau. Il est cité dans le récit du combat que livre le marquis de Villette-Mursay dans ses Mémoires :

« Les seconds de M. de Tourville, d'Anfreville et du Magnon, ont partagé les coups et l'honneur de leur amiral. »

— Vilette-Mursay, Mémoires…, p. 142

Promu chef d'escadre de Poitou et Saintonge le , en mĂŞme temps que le marquis d'Infreville, le marquis d'Amblimont et le Chevalier de Cogolin. 1693 est l'annĂ©e de la crĂ©ation de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ordre dont il est fait Chevalier avec une pension de 2 000 livres[7]. La mĂŞme annĂ©e, il est au combat de Lagos au large du Portugal. Il dĂ©cède en 1706 Ă  Rochefort.

Dans son Histoire de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, M. d'Aspect Ă©crit :

« Il s'étoit trouvé dans toutes les expéditions les plus importantes de la guerre de Hollande & de celle de la Ligue d'Ausbourg. II avoit été blessé dans tous les combats où il s'était trouvé. II se couvrit de gloire par la fermeté avec laquelle il soutint, au combat de la Hogue, l'effort de trois vaisseaux qui s'attacherent au sien, qui étoit L'Aimable, de soixante-dix canons. On sçait qu'au retour des vingt-cinq vaisseaux qui avoient poursuivi M. de Pannetier, chaque navire du corps de bataille, où étoit le Comte de Tourville, eut à combattre contre plusieurs vaisseaux ennemis. M. du Magnon fut du nombre de ces braves qui soutintent ce furieux choc avec une valeur héroïque. II mourut en 1706 à Rochefort, dont il avoit le Commandement. Il étoit le plus ancien Officier de la Marine, & avoit servi durant cinquante-six ans[8]. »

Il avait épousé en premières noces Anne Rousseau[9], dont il eut :

  • Marie-Anne de GuĂ©russeau, mariĂ©e Ă  Philippe-Ignace de Tryon-Montalembert [10], seigneur d'Espanvilliers.

Notes et références

  1. Archives dĂ©partementales de la Charente-Maritime, Ă©tat-civil numĂ©risĂ© de la commune de Rochefort, paroisse Saint-Louis, BMS 1703-1706, vue 501/597 de la numĂ©risation : « Messire Pierre Guerisseau chevallier du Magnoux, chef des escadres des armĂ©es navalles du roy, chevalier de l'ordre militaire de St Louis, après avoir receu les sacrements de pĂ©nitence viatique et d'extrĂŞme-onction est dĂ©cĂ©dĂ© le dix may 1706 et le mĂŞme jour son corps a Ă©tĂ© inhumĂ© au hault de la nef de notre Ă©glise contre la porte de la chapelle de St Joseph par moy s[ou]signĂ© sup[Ă©rieu]r de la maison de la Cong[rĂ©gati]on de la mission et curĂ© de la parroisse de St Louis en cette ville, en prĂ©sence de Messire Rolland Barrin, marquis de la Galissonnière, chef des escadres des armĂ©es navalles de Sa MajestĂ©, chevalier de l'ordre militaire de St Louis, de messieurs Montbault, La Rocq, Persein et Desherbiers, tous anciens capitaines des vaisseaux de sad[it]e MajestĂ© Â».
  2. Etienne Cleirac, Les us, et coutumes de la mer. Divisées en trois parties. I. De la navigation. II. Du commerce naval, & contrats maritimes. III. De la jurisdiction de la marine. Avec un traitté des termes de marine, reglemens de la navigation des fleuves & rivieres; et les nouveaux edits, reglemens, arrests & iugemens rendus sur le fait du commerce de la mer, Rouen, J. Berthelin, (lire en ligne), p. 78 (dernière partie)
  3. Jean Doublet, Journal du corsaire Jean Doublet de Honfleur, lieutenant de frégate sous Louis XIV: publié d'après le manuscrit autographe, Perrin & Cie, (lire en ligne), p. 1704, note 2
  4. Levot et Troude 1867, p. 129
  5. Levot et Troude 1867, p. 199
  6. Levot et Troude 1867, p. 211
  7. Mazas 1860, p. 53
  8. d'Aspect 1780, p. 141-142
  9. Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, vol. 10, au bureau du Nobiliaire universel de France, Paris, 1817, [lire en ligne]
  10. Branche des Montalembert d'Essé - voir les éléments bibliographiques d'André de Montalembert.

Annexes

Sources et bibliographie

Articles connexes

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