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JCall

JCall, pour « European Jewish Call for Reason », est un rĂ©seau associatif europĂ©en composĂ© de Juifs europĂ©ens et d'amis d’IsraĂ«l qui aspirent Ă  une paix au Proche-Orient reposant sur un accord entre IsraĂ©liens et Palestiniens, selon le principe «deux peuples, deux États»[1] - [2].

JCall
Histoire
Fondation

LancĂ© le au Parlement europĂ©en de Bruxelles, JCall, qui a dĂ©marrĂ© son initiative en dĂ©nonçant « les institutions juives communautaires qui confisquent la parole », met en avant son non-alignement sur la politique du gouvernement israĂ©lien et se considĂšre, comme son nom le suggĂšre, comme l'Ă©quivalent europĂ©en de J Street[3] - [4] - [5], mĂȘme s'il n'existe aucun lien officiel entre les deux mouvements.

L’appel de JCall a crĂ©Ă© un dĂ©bat dans les communautĂ©s juives tant françaises que belges[6]. Les institutions juives telles que le CRIF[6], le CCOJB, le forum des organisations juives de Belgique, le consistoire central israĂ©lite de Belgique ont pris publiquement leur distance avec l'initiative JCall[7] - [8].

Expliquant son soutien Ă  JCall, Bernard-Henri LĂ©vy Ă©crivait: « J’ai luttĂ© toute ma vie contre la dĂ©lĂ©gitimation d’IsraĂ«l. J’ai dĂ©fendu la lĂ©gitimitĂ© de son point de vue dans toutes les guerres auxquelles Tsahal a Ă©tĂ© poussĂ© depuis que j’ai l’ñge d’homme. Maintenant encore, je n’atterris jamais Ă  Tel-Aviv sans prendre le temps d’une visite Ă  mes amis de Sderot, la ville du Sud qui vit sous la menace des obus du Hamas. Eh bien, c’est la mĂȘme dĂ©marche qui me fait m’adresser, aujourd’hui, aux dirigeants israĂ©liens et les adjurer, au fond, de retrouver l’inspiration de leurs illustres aĂźnĂ©s. »[9] Pour sa part, Jean Daniel jugeait cet appel « inattaquable dans son inspiration » et « irrĂ©cusable dans son argumentation », et Ă©crivait : «Les personnalitĂ©s qui ont pris cette initiative dĂ©clarent avoir des liens “indĂ©fectibles” et mĂȘme “identitaires” avec l’État hĂ©breu. En fait, c’est un cri d’alarme accompagnĂ© d’une dĂ©claration d’amour et de fidĂ©litĂ©. »[10]

Plusieurs personnes ont critiqué l'initiative JCall. L'action principale de JCall est une pétition lancée sur internet. Une pétition concurrente nommée "Raison garder" [11] a été lancée quelques jours aprÚs le démarrage de JCall.

En 2011, JCall publie un livre collectif [12] regroupant des tĂ©moignages de signataires de l’appel ainsi que des textes d'IsraĂ©liens partageant les mĂȘmes options: Élie Barnavi, David Grossman et Avraham Yehoshua. Un colloque europĂ©en, qui se tient Ă  Paris le , avec la participation de quatre cents dĂ©lĂ©guĂ©s de France, Belgique, Italie, Allemagne, Suisse et Pays-Bas, dĂ©cide la crĂ©ation d'un mouvement europĂ©en. Se dĂ©finissant comme «un mouvement issu de la sociĂ©tĂ© civile juive europĂ©enne qui se rĂ©clame de son attachement irrĂ©vocable Ă  l’existence et aux intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de l’État d’IsraĂ«l», JCall estime « en raison mĂȘme de cet attachement, que la survie de l’État d’IsraĂ«l et sa sĂ©curitĂ© ne sauraient ĂȘtre garantis que par la fin de l’occupation des Territoires palestiniens et par la crĂ©ation Ă  ses cĂŽtĂ©s d’un État palestinien souverain et viable ». et «appelle donc la communautĂ© internationale, notamment les États-Unis et l’Union europĂ©enne, Ă  mettre en place les conditions Ă  la conclusion rapide d’un accord de paix dont les paramĂštres sont largement connus depuis longtemps. JCall encouragera toute initiative en ce sens.»[13]

Une tribune publiĂ©e par le quotidien Le Monde en Ă©nonce l'analyse de JCall sur l'avenir du processus de paix au Proche-Orient: «Il est normal de pointer les responsabilitĂ©s d'IsraĂ«l mais il est injuste et contre-productif de ne pointer que les siennes: toute solution politique au Proche-Orient doit reposer sur la prise en compte des droits lĂ©gitimes du peuple juif israĂ©lien et du peuple arabe palestinien Ă  une existence souveraine dans la sĂ©curitĂ©. Les paramĂštres d'une paix durable sont connus: crĂ©ation d'un État palestinien en Cisjordanie et Ă  Gaza avec JĂ©rusalem-Est pour capitale, Ă©vacuation de la Cisjordanie sur la base de la ligne de 1967 avec des rectifications de frontiĂšres consenties, arrangements sĂ©curitaires dans les territoires Ă©vacuĂ©s par IsraĂ«l, solution nĂ©gociĂ©e Ă  la question des rĂ©fugiĂ©s palestiniens permettant leur insertion dĂ©finitive soit dans le futur État palestinien soit dans leurs pays d'accueil. (
) Tous les sondages indiquent que Palestiniens et IsraĂ©liens sont favorables Ă  un accord de paix reposant sur ces principes; mais aussi que, d'un cĂŽtĂ© comme de l'autre, les populations ne croient pas avoir en face d'elles un partenaire fiable avec lequel nĂ©gocier. LĂ  rĂ©side le blocage psychologique sur lequel s'appuient – des deux cĂŽtĂ©s – les adversaires d'une solution pacifique.»[14]

Au cours de l'annĂ©e 2012, le mouvement se structure et prĂ©cise ses positions de principe: «JCall rassemble les citoyens juifs europĂ©ens et les amis d’IsraĂ«l qui aspirent Ă  une paix au Proche-Orient reposant sur un accord entre IsraĂ©liens et Palestiniens, selon le principe «deux peuples, deux États». (
) Certains d’entre nous se dĂ©finissent comme sionistes et d’autres pas, mais nous reconnaissons tous dans le sionisme un mouvement d’émancipation nationale, et dans la crĂ©ation de l’État d’IsraĂ«l l’exercice par le peuple juif du droit des peuples Ă  disposer d’eux-mĂȘmes. Nous considĂ©rons par ailleurs que ce droit inaliĂ©nable doit ĂȘtre reconnu Ă©galement au peuple palestinien, sans que cela affecte en quoi que ce soit les droits des IsraĂ©liens.»[15]

Signataires notoires

Georges Bensoussan, historien, Étienne-Émile Baulieu, mĂ©decin et chercheur, Serge Blisko, homme politique français, David Chemla, prĂ©sident de La Paix maintenant, Élie Chouraqui, rĂ©alisateur, Claude Cohen-Tannoudji, physicien, Daniel Cohn-Bendit, homme politique europĂ©en, Boris Cyrulnik, mĂ©decin et psychanalyste, Ruth Dreifuss, femme politique suisse, Mony ElkaĂŻm, neuropsychiatre, Alain Finkielkraut, philosophe et Ă©crivain, Élisabeth de Fontenay, philosophe, Guy Haarscher, philosophe, Pierre Hassner, philosophe et politologue, David Kessler, conseiller d’État français, Georges Kiejman, avocat, Jack Lang, homme politique français, Claude Lefort, philosophe, Bernard-Henri LĂ©vy, philosophe et Ă©crivain, Pierre Mertens, Ă©crivain, David Meyer, rabbin, Pierre Nora, historien, Vincent Peillon, homme politique français, Élisabeth Roudinesco, psychanalyste, Henry Rousso, historien, Dominique Schnapper, sociologue et politologue, Michel Serfaty, rabbin, GĂ©rard Unger, chef d’entreprise, Henri Weber, homme politique français.

Notes et références

Notes
    Références
    1. « Communiqué - 5 mai 2010 », JCall (consulté le )
    2. Baudouin Loos, « Le cri pour la paix de Juifs d’Europe », Le Soir,‎ (lire en ligne)
    3. (en) Anica Pommeray, « JCall, the ‘European J Street,’ to be launched in Brussels », The Jerusalem Post,‎ (lire en ligne)
    4. (en) « A welcome Jewish voice », Haaretz,‎ (lire en ligne)
    5. (en) Dinah Spritzer et Toby Axelrod, « With JCall, European Jews get their own J Street debate », Jewish Telegraphic Agency,‎ (lire en ligne)
    6. AgnĂšs Rotivel, « JCall, une voix juive diffĂ©rente sur le conflit israĂ©lo-palestinien », La Croix,‎ (lire en ligne)
    7. réaction du CCOJB
    8. Communiqué du Forum et du consistoire
    9. Bernard-Henri Lévy, «Pourquoi j'ai signé l'Appel à la raison de JCall»
    10. Jean Daniel, «Pour sauver Israël»
    11. PĂ©tition Raison garder
    12. «Les raisons d’un appel», livre coordonnĂ© par David Chemla, avec des textes de Elie Barnavi, Georges Bensoussan, David Chemla, Daniel Cohn-Bendit, Alain Finkielkraut, David Grossman, Bernard-Henri LĂ©vy, le rabbin David Meyer, Pierre Nora, Henry Rousso, Dominique Schnapper, le rabbin Michel Serfaty et Abraham B. Yehoshua. Editions Liana Levi, Paris, 2011.
    13. JCall, colloque européen du premier anniversaire
    14. Gérard Unger, David Chemla, David Elkaïm et Meïr Waintrater, «La diplomatie française au Proche-Orient ne doit pas désigner un coupable», Le Monde, 22 mai 2012.
    15. Extraits du FAQ publié sur le site de JCall

    Liens externes

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