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Pierre Hassner

Pierre Hassner, né le à Bucarest en Roumanie et mort le dans le 15e arrondissement de Paris[1], est un géopolitologue et philosophe roumain naturalisé français.

Il a été directeur de recherche émérite au CERI (Centre d'études et de recherches internationales) et à la Fondation nationale des sciences politiques. Il a également enseigné au Centre européen de l'université Johns-Hopkins à Bologne (Italie).

Il a reçu en 2003 le prix Alexis-de-Tocqueville.

Biographie

D'origine juive roumaine[2], Pierre Hassner s'installe en France en 1948 à l'âge de quinze ans en compagnie de ses parents qui fuient le régime communiste. La même année, il lit Le grand schisme de Raymond Aron, livre qui va profondément le marquer. Il intègre l'École normale supérieure. Il obtient l'agrégation de philosophie (premier, 1955)[3] puis devient l'élève de Raymond Aron et de Leo Strauss.

Dans ses MĂ©moires publiĂ©es en 1983, Raymond Aron Ă©crit (pages 345-346) : « Dans je ne sais quelles circonstances, Pierre Hassner, qui frĂ©quentait parfois mes cours, fit un exposĂ© brillant, Ă©tourdissant sur Thucydide... Je lui dis que jamais, Ă©tudiant ou enseignant, je n'avais entendu un discours de qualitĂ© comparable. Â» Sous la direction d'Aron, il avait commencĂ© une thèse, jamais achevĂ©e[2].

En 1957, il acquiert la nationalité française[2].

À partir de 1992, il assume la présidence du Comité Kosovo[4].

Vie privée

Au début des années 2000, Pierre Hassner épouse la peintre Scarlet Nikolska[2].

Théories

Pierre Hassner s'est consacré à l'étude des relations internationales et des problèmes géopolitiques, qu'il souhaite éclairer à la lumière de la philosophie. Dans ses nombreux articles et ouvrages, il propose des analyses informées et originales sur l'évolution des conflits internationaux à l'époque de la guerre froide et après la chute du Mur de Berlin. Il s'implique ainsi dans le débat politique au moment de la guerre qui déchire les peuples de l'ex-Yougoslavie entre 1991 et 1995. Ses recherches ont pour thème la guerre, la violence et le totalitarisme, les relations internationales notamment dans l'histoire de la pensée politique et en Europe après la guerre froide. Dans ses théories sur le totalitarisme et l'évolution politique mondiale post-guerre froide, il analyse les régimes politiques chinois et russes et, pour les qualifier, forge le néologisme de « démocrature », afin de désigner des États qui ne sont plus sous régime totalitaire mais ne sont pas encore des démocraties et dissimulent donc leur nature autoritaire sous une façade démocratique (démocratie parlementaire et constitutionnelle en Russie ou État de droit en Chine).

Dans un cĂ©lèbre article, Hassner montre que l'on est passĂ© du monde de Locke (« La libertĂ© comme propriĂ©tĂ©, le libĂ©ralisme de l'après guerre froide »), avec des ouvertures sur Kant (projet de paix perpĂ©tuelle Ă  mettre en parallèle avec l'Ă©mergence des organisations internationales (ONU)), au monde de Hobbes, c’est-Ă -dire de la guerre de tous contre tous, et de la recherche de la sĂ©curitĂ© maximale, avec des ouvertures sur Nietzsche (« La guerre comme agent de rĂ©affirmation identitaire ») et Marx (les disparitĂ©s socio-Ă©conomiques sont encore une grille de lecture valable des relations internationales). Ainsi il voit dans l'Ă©vĂ©nement du 11-Septembre et les politiques qui ont suivi (guerres prĂ©ventives, lois sur le terrorisme qui renforcent les pouvoirs de l'État au dĂ©triment des libertĂ©s) comme une victoire des conceptions sĂ©curitaires de Hobbes, Nietzsche et Marx sur les conceptions empreintes de libertĂ© (Kant, Locke).

Il se définit comme un « libéral, libertaire »[2].

Distinction

Ouvrages

  • La Revanche des passions : mĂ©tamorphoses de la violence et crises du politique, Paris, Fayard, 2015
  • Justifier la guerre ? De l'humanitaire au contre-terrorisme (avec Gilles AndrĂ©ani, dir.), Paris, Presses de Sciences Po, 2005.
  • La Terreur et l'Empire. La violence et la paix II, Paris, Le Seuil, 2003.
  • Guerre et sociĂ©tĂ©s. États et violence après la guerre froide (avec Roland Marchal, dir.), Paris, Karthala, 2003.
  • Washington et le Monde. Dilemmes d'une superpuissance (avec Justin VaĂŻsse), Paris, Autrement, 2003.
  • La Violence et la Paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique, Paris, Le Seuil. (Coll. "Points"), 2000. RĂ©Ă©dition partielle et augmentĂ©e de quatre textes de l'ouvrage publiĂ© aux Éditions Esprit en 1995.

Références

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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