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IrĂšne Doukas

IrĂšne Doukas ou (au fĂ©minin) Doukaina (en grec Î•áŒ°ÏÎźÎœÎ· Î”ÎżÏÎșας/ Î”ÎżÏÎșαÎčΜα ; nĂ©e vers 1066, morte le ou 1133) fut la femme de l’empereur byzantin Alexis Ier ainsi que la mĂšre de son successeur, Jean II ComnĂšne, et de l’historienne Anne ComnĂšne. D’abord Ă©clipsĂ©e par la personnalitĂ© d’Anne DalassĂšne, mĂšre d’Alexis Ier, elle exerça une influence grandissante sur son Ă©poux aprĂšs que l'impĂ©ratrice-mĂšre eut dĂ» se retirer dans un monastĂšre. Elle ne put toutefois empĂȘcher Alexis de dĂ©signer comme successeur son fils Jean, de prĂ©fĂ©rence Ă  NicĂ©phore Bryenne, candidat d’IrĂšne et d’Anne ComnĂšne, son Ă©pouse.

IrĂšne Doukas
Titre de noblesse
Impératrice consort (d)
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Activité
Famille
PĂšre
MĂšre
Fratrie
Michel Doukas
Jean Doukas
Constantin Doukas (d)
Anne Doukas (d)
Stéphane Doukas (d)
Théodora Doukas (d)
Conjoint
Alexis Ier ComnĂšne (Ă  partir de )
Enfants
Sceau
Sceau d'IrĂšne (Ă  droite).

Biographie

IrĂšne naquit vers 1066. Ses parents Ă©taient Andronic Doukas[N 1], neveu de l’empereur Constantin X et cousin de Michel VII, et Marie de Bulgarie, petite-fille d’Ivan Vladislav de Bulgarie.

IrĂšne Ă©pousa Alexis ComnĂšne vers 1078, soit vers l’ñge de onze ans[1]. Cette alliance matrimoniale valut aux ComnĂšne l’appui des Doukas lorsque, en 1081, Alexis força NicĂ©phore III BotaniatĂšs Ă  abdiquer.

Anne DalassĂšne, dont la famille Ă©tait hostile aux Doukas, aurait alors voulu que son fils, Alexis, divorce de la jeune IrĂšne pour Ă©pouser Marie d’Alanie, qui avait Ă©tĂ© l’épouse de Michel VII et de NicĂ©phore III, et qui avait pris le parti des ComnĂšne, ce qui lui aurait permis de faire reconnaĂźtre les droits de son fils, Constantin. Lorsqu’Alexis força NicĂ©phore III Ă  abdiquer en , elle s’opposa Ă  ce qu’IrĂšne soit couronnĂ©e avec lui, contrairement Ă  la coutume, et elle demeura au palais de BoucolĂ©on avec Alexis[N 2], lequel installa IrĂšne et sa famille dans un palais plus petit du vaste domaine impĂ©rial. Pour la famille Doukas qui ne s’était ralliĂ©e Ă  Alexis qu’en raison du lien matrimonial entre IrĂšne et le nouvel empereur, ceci fit l’effet d’une insulte gratuite. Une semaine plus tard, le patriarche Cosmas, qui avait dĂ©jĂ  refusĂ© de prononcer le divorce entre Alexis et IrĂšne et avait hĂ©sitĂ© Ă  couronner Alexis sans son Ă©pouse, couronna IrĂšne Ă  Sainte-Sophie, le . Mais, objet du ressentiment de l’impĂ©ratrice-mĂšre, il dut cĂ©der la position de patriarche Ă  un obscur moine, Eustratios Garidas, quelques jours plus tard. IrĂšne put ainsi reprendre sa place d’épouse au palais impĂ©rial. Diplomate, Alexis fit nĂ©anmoins droit Ă  la demande de Marie d’Alanie en fiançant Constantin Ă  sa propre fille Anne. Ce dernier demeura l’hĂ©ritier jusqu’à ce qu’IrĂšne donne naissance Ă  un fils, Jean. La mort de Constantin alors qu’il Ă©tait trĂšs jeune empĂȘcha une dispute entre Jean et lui pour la succession[1] - [2] - [3] - [4] - [5].

IrĂšne vĂ©cut dans l’ombre d’Alexis et d’Anne DalassĂšne, vĂ©ritable puissance derriĂšre le trĂŽne, jusqu’à ce que cette derniĂšre, devenue trĂšs impopulaire Ă  Constantinople et une menace pour Alexis, soit forcĂ©e de se retirer dans un couvent. Si l’on en croit Anne ComnĂšne, ce qui avait Ă©tĂ© un mariage de raison se transforma en un mariage d’amour entre Alexis et son Ă©pouse. Ainsi, selon elle, lorsque IrĂšne fut sur le point d’accoucher de son premier enfant, Anne, elle supplia l’enfant encore Ă  naitre de rester en elle encore deux longs jours pour permettre Ă  Alexis, alors en campagne militaire, d’ĂȘtre prĂ©sent lors de la naissance[6] - [7]. Par la suite, Alexis insista pour qu’IrĂšne l’accompagne lors de certaines de ses expĂ©ditions militaires ; IrĂšne lui servait alors d’infirmiĂšre, soignant ses problĂšmes de goutte qui s’accroissaient au fil des ans, tout en tentant de dĂ©jouer les complots tramĂ©s contre l’empereur mĂȘme hors de Constantinople[8]. Et c’est elle qui demanda plus tard Ă  NicĂ©phore Bryenne d’écrire la biographie d’Alexis que celui-ci ne put achever, mais qui fut reprise par Anne ComnĂšne[9].

En dĂ©pit de cet amour pour Alexis, IrĂšne et Anne ComnĂšne firent pression sur Alexis jusqu’à la fin pour que celui-ci nomme comme hĂ©ritier NicĂ©phore Bryenne, l’époux de sa fille Anne ComnĂšne (nĂ©e le 1er ou ), premier enfant de leur mariage, de prĂ©fĂ©rence Ă  Jean (nĂ© le ), troisiĂšme enfant mais premier fils d’Alexis. Comme Anne, IrĂšne s’était infatuĂ©e de NicĂ©phore, son beau-fils, Ă  qui elle avait confiĂ© l’administration de la justice et la gestion du palais impĂ©rial, ce qui ne cessait d’inquiĂ©ter Jean, dĂ©jĂ  dĂ©signĂ© coempereur[10]. Toutefois, dĂ©jouant son Ă©pouse, Alexis, sur son lit de mort, rĂ©ussit Ă  transmettre son anneau Ă  Jean, le confirmant ainsi comme hĂ©ritier[11]. IrĂšne, qui avait fait porter Alexis Ă  son propre palais des Manganes pour mieux le veiller, resta auprĂšs de lui nuit et jour, ordonnant que des priĂšres soient dites Ă  travers l’empire pour sa guĂ©rison. Et aprĂšs son dĂ©cĂšs, elle fit enterrer l’empereur dans le monastĂšre du Christ Philanthrope qu’elle avait fondĂ© une quinzaine d’annĂ©es auparavant[1] - [12].

IrĂšne, qui avait tentĂ© d’interdire Ă  Jean II l’entrĂ©e du palais immĂ©diatement aprĂšs son couronnement, continua Ă  comploter avec sa fille contre lui et ce mĂȘme si le principal intĂ©ressĂ©, NicĂ©phore Bryenne, refusa toujours de s’associer aux deux femmes. Au printemps 1119, Anne ComnĂšne organisa un complot qui fut dĂ©jouĂ© pour renverser Jean. Anne et IrĂšne durent alors se retirer au couvent de la KĂ©charitĂŽmĂ©nĂš, adjacent au monastĂšre du Christ Philanthrope, tous deux fondĂ©s par IrĂšne quelques annĂ©es auparavant[N 3] - [13] - [14]. Le complexe du couvent abritait de confortables appartements destinĂ©s aux membres de la famille impĂ©riale oĂč ceux-ci pouvaient non seulement avoir des serviteurs, mais Ă©galement recevoir des visiteurs de l’extĂ©rieur. C’est lĂ  qu’Anne ComnĂšne devait Ă©crire l’Alexiade, alors qu’IrĂšne se consacrait Ă  des Ɠuvres charitables et recevait ou correspondait avec de grandes figures de l’époque comme Manuel Straboromanos, le futur patriarche ThĂ©ophilacte d’Ohrid, Michel Italikos et ThĂ©odore Prodromos[1] - [15] - [13] - [16].

On ignore la date exacte de sa mort ; celle-ci serait survenue le selon certains historiens comme W. Hörandner ou en 1133 selon d’autres comme Skoulatos.

Sa personnalité

Les informations sur IrĂšne Doukas proviennent principalement de ce qu’en dit d’elle sa fille, Anne ComnĂšne, qui l’idĂ©alisait :

« Ma mĂšre Ă©tait IrĂšne, ce prĂ©cieux ornement de l’empire, nĂ©e dans la famille Doukas, dont les vertus Ă©bahissaient tout ce qui vit sous le soleil et n’avait de rivale en rien ni en personne[17]. »

Au troisiùme chapitre de l’Alexiade, elle en trace un portrait physique non moins dithyrambique :

« Elle se tenait droit comme une jeune plante toujours en fleurs ; tous les membres et parties de son corps Ă©taient absolument symĂ©triques et en harmonie les uns avec les autres. Son apparence charmante et sa voix enjĂŽleuse ne cessaient de fasciner tous ceux qui la cĂŽtoyaient. Son visage rayonnait d’une douce lumiĂšre comme celle de la lune. Son visage n’avait pas la rondeur de celui d’une Assyrienne ou n’était pas Ă©tirĂ© comme celui d’une Scythe, mais Ă©tait lĂ©gĂšrement ovale. Ses joues avaient le carmin des roses et attirait le regard de loin. Ses yeux, bleu pĂąle, Ă©taient Ă  la fois gais et sĂ©vĂšres : leur charme et leur beautĂ© attiraient, mais la peur qu’ils inspiraient imposait tellement le spectateur qu’il ne pouvait ni soutenir ce regard, ni dĂ©tourner la tĂȘte
 Elle accompagnait gĂ©nĂ©ralement ses mots de gestes gracieux, ses mains nues jusqu’aux poignets faisaient croire qu’elles Ă©taient en ivoire, dĂ©licatement sculptĂ©es par quelque artisan qui leur aurait donnĂ© l’apparence de doigts et de mains. Les pupilles de ses yeux reflĂ©tant le bleu profond des vagues rappelaient une mer calme et tranquille, alors que le blanc qui les entourait n’en Ă©tait que renforcĂ©, de telle sorte que l’Ɠil entier acquĂ©rait un lustre et un charme particulier, tout Ă  fait inexprimable[18]. »

Ailleurs, Anne ComnĂšne dit d’elle : « Il ne serait pas inappropriĂ© de dire qu’IrĂšne Ă©tait AthĂšnes manifestĂ©e Ă  la race humaine, ou qu’elle Ă©tait soudainement descendue du ciel au milieu d’une gloire cĂ©leste et d’une splendeur inatteignable[19]. »

Anne trace de sa mĂšre le portrait d’une femme intellectuelle plus portĂ©e aux spĂ©culations intellectuelles qu’aux questions de politique quotidienne et qui insista pour que sa fille reçoive une excellente Ă©ducation. Elle arrivait souvent aux repas, selon Anne, un livre Ă  la main, lisant les PĂšres de l’Église, non tellement pour leurs vies que pour leurs idĂ©es, « parce qu’elle aspirait Ă  la sagesse »[20]. Contrairement Ă  Anne DalassĂšne qui aimait la vie publique et dont le rĂŽle officiel avait Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© par Alexis dans un chrysobulle, IrĂšne n’avait d’autre fonction officielle que celle que l’on attendait de l’impĂ©ratrice. D’un caractĂšre plutĂŽt rĂ©servĂ©, elle prĂ©fĂ©rait ne pas apparaitre en public[21] - [22]. Toutefois, au dĂ©but des annĂ©es 1090, alors qu’Anne DalassĂšne dut se retirer, l’influence d’IrĂšne sur son Ă©poux s’affirma. Elle sauva Michel AnĂ©mas de l’exĂ©cution qui l’attendait aprĂšs avoir complotĂ© contre Alexis et se mit Ă  accompagner l’empereur dans ses campagnes[23] - [24]. Et, selon Zonaras, l’empereur se mit Ă  dĂ©pendre de plus en plus de son Ă©pouse Ă  mesure que s’attĂ©nuait chez lui le dĂ©sir de relations avec de nombreuses femmes[25].

Par contre, Zonaras, qui n’aimait guĂšre les Doukas, dĂ©crit IrĂšne comme une langue de vipĂšre s’ingĂ©niant Ă  dĂ©nigrer Jean, le fils de l’empereur, qu’elle traitait de dĂ©bauchĂ©, et souligne la terreur que l’impĂ©ratrice inspirait chez les courtisans Ă  qui elle reprochait leur dĂ©loyautĂ© et leur insolence[26] - [27]. Selon le chroniqueur, au fur et Ă  mesure que la maladie d’Alexis prit de l’ampleur, l’influence d’IrĂšne sur son mari alla en s’accroissant, au point « qu’il Ă©tait prĂ©vu que lors du dĂ©cĂšs de l’empereur, tout le pouvoir et le gouvernement de l’empire devaient lui ĂȘtre transfĂ©rĂ©s, si bien que mĂȘme l’empereur, son fils, lui serait soumis »[28]. Ce pouvoir se serait mĂȘme Ă©tendu au cĂ©sar NicĂ©phore Bryenne, qui, Ă  travers elle, rĂ©gnait sur la cour, inspirant mĂȘme de la crainte au fils de l’empereur[10].

La vĂ©ritĂ© historique se situe probablement entre ces deux antipodes. Quoi qu’il en soit, l’épisode d’Alexis Ier profitant de l’absence d’IrĂšne pour remettre son anneau sigillaire Ă  son fils Jean, lequel courut immĂ©diatement Ă  Sainte-Sophie se faire couronner, de mĂȘme que le fait qu’il força Anne DalassĂšne Ă  se retirer dans un monastĂšre, montre que l’empereur, s’il cherchait Ă  mĂ©nager sa mĂšre et son Ă©pouse, conserva jusqu’à la fin son indĂ©pendance de jugement et persista dans la rĂ©alisation de ses plans.

Postérité

IrĂšne eut neuf enfants avec Alexis Ier :

  • Anne (1083-1153), qui crut que son droit d’ainesse lui procurerait Ă  elle, sinon Ă  son mari NicĂ©phore Bryenne, la succession d’Alexis ;
  • Marie, mariĂ©e Ă  GrĂ©goire Gabras puis Ă  NicĂ©phore Katakalon ;
  • Jean II ComnĂšne (nĂ© le , empereur en 1118, mort le ), successeur d’Alexis, qui dut faire face au complot menĂ© contre lui par IrĂšne Doukas et sa sƓur Anne ;
  • Andronic ;
  • Isaac ( – aprĂšs 1152), qui appuya son frĂšre Jean II dans le complot menĂ© par IrĂšne et Anne. Les relations entre lui et son frĂšre se tendirent par la suite et il fut Ă  deux reprises exilĂ© de Constantinople ;
  • Eudoxie ;
  • ThĂ©odora, mariĂ©e Ă  Constantin KourtikĂšs puis Constantin Ange (la dynastie des Ange descend de ThĂ©odora) ;
  • Manuel ;
  • ZoĂ©.

Notes et références

Notes

  1. La rĂ©putation de celui-ci avait Ă©tĂ© grandement ternie lorsqu’il avait abandonnĂ© Romain IV DiogĂšne lors de la bataille de Manzikert (1071).
  2. Le Grand Palais de Constantinople Ă©tait en fait un domaine sur lequel Ă©taient Ă©difiĂ©s de nombreux palais et pavillons, couvrant la pente s’étendant de Sainte-Sophie Ă  la mer de Marmara. Le BoucolĂ©on Ă©tait l’un des plus importants palais et avait son propre port.
  3. Les bĂątiments de ces deux monastĂšres ont disparu. Selon Raymond Janin, ils se trouvaient Ă  l'intĂ©rieur de la muraille de ThĂ©odose, Ă  environ 500 mĂštres de la Porte de Charisios, non loin de Saint-Sauveur-in-Chora. Selon son typikon, le monastĂšre de la KĂ©charitĂŽmĂ©nĂš fut installĂ© dans les bĂątiments d'un Ă©tablissement plus ancien.

Références

  1. Kazhdan 1991, vol. 2, « Irene Doukaina », p. 1009.
  2. Kazhdan 1991, vol. 2, « Maria of ‘Alania’ », p. 1298.
  3. Norwich 1996, p. 10-12, 59.
  4. Bréhier 1969, p. 243.
  5. Ostrogorsky 1983, p. 397-398.
  6. Gouma-Peterson 2000, p. 3.
  7. Alexiade, VI, § 8.
  8. Alexiade, X, 3.
  9. Alexiade, Prologue, § 3.
  10. Zonaras 1897, 754.6-755.1.
  11. Zonaras 1897, XVIII, 24 et 28-29.
  12. Norwich 1996, p. 60-61.
  13. Norwich 1996, p. 64.
  14. Bréhier 1969, p. 244.
  15. Kazhdan 1991, vol. 2, « Kecharitomene nunnery », p. 1118.
  16. Cheynet 2006, p. 56, 255.
  17. Alexiade, préface.
  18. Alexiade, III, 3 (traduction de l’anglais par l’auteur).
  19. Alexiade, III, 3.
  20. Alexiade, V, § 9.
  21. Alexiade, XII, 3.
  22. Cheynet 2006, p. 73-74.
  23. Alexiade, XII, § 6.
  24. Gouma-Peterson 2000, p. 53.
  25. Zonaras 1897, 747.
  26. Zonaras 1897, XVIII.29.18, 766.
  27. Norwich 1996, p. 60.
  28. Zonaras 1897, 747.12-18.

Bibliographie

Sources premiĂšres

  • (la) NicĂ©tas Acominatos, Histoire, coll. « Patrologiae Cursus Completus Migne, series greco-latina » (no CXXXIX-CXL).
  • (en) NicĂ©tas ChoniatĂšs (trad. Harry J. Magoulias), O City of Byzantium : Annals of Niketas Choniates, Wayne State University Press, .
  • (en) Anne ComnĂšne, « The Alexiad », sur Fordham University (consultĂ© le ).
  • (la) Jean Zonaras (trad. Theodor BĂŒttner-Wolbst), Epitome Historiarum, Bonn, coll. « CSHB », .

Sources secondaires

Articles connexes

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