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Huaynaputina

Le Huaynaputina (ou Waynaputina, en quechua : « le Nouveau Volcan ») est un stratovolcan situĂ© au Sud du PĂ©rou, dans la rĂ©gion de Moquegua. Il culmine Ă  4 850 mètres d'altitude. Il a connu une Ă©ruption destructrice en 1600, la plus forte de la pĂ©riode historique en AmĂ©rique du Sud.

Huaynaputina
Illustration sous licence libre bienvenue !
GĂ©ographie
Altitude 4 850 m
Massif Cordillère Occidentale (Andes)
CoordonnĂ©es 16° 36′ 29″ sud, 70° 51′ 58″ ouest
Administration
Pays Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou
RĂ©gion Moquegua
Province General Sánchez Cerro
GĂ©ologie
Roches Andésite, dacite
Type Volcan de subduction
Activité Endormi
Dernière éruption 17 février 1600 - début mars 1600
Code GVP 354030
Observatoire Aucun
GĂ©olocalisation sur la carte : PĂ©rou
(Voir situation sur carte : PĂ©rou)
Huaynaputina

GĂ©ographie

Situation, topographie

Le Huaynaputina se situe dans la province de General Sánchez Cerro, au sein de la rĂ©gion de Moquegua, dans le Sud du PĂ©rou. Il se trouve Ă  80 kilomètres d'Arequipa[1]. Il fait partie de la cordillère Occidentale et de la zone volcanique centrale[1] des Andes.

MalgrĂ© ses 4 850 mètres d'altitude, le Huaynaputina a une hauteur de culminance infĂ©rieure Ă  1 000 mètres[1]. Il s'Ă©lève au-dessus d'un cratère en forme de fer-Ă -cheval de 2,5 kilomètres de large qui comprend trois cĂ´nes volcaniques de 100 mètres de hauteur formĂ©s par les cendres de l'Ă©ruption de 1600[2]. Un autre cratère a formĂ© un maar au pied de la montagne.

GĂ©ologie

En raison de l'épaisseur de la lithosphère au niveau de la zone volcanique centrale des Andes, les volcans de cette région sont sensiblement différents du reste des volcans andins[1]. Le Huaynaputina est composé d'andésite et de dacite riches en potassium[3]. L'actuel cratère surmonte des roches sédimentaires et magmatiques de la formation de Barroso sur son versant occidental, lesquelles reposent sur un socle de gneiss et de granites du Précambrien entrecoupé de dikes et de failles. La partie orientale de la caldeira a été creusée par le rio Tambo et forme des gorges[1] tandis que ses rebords nord et est surmontent des sédiments de la formation de Yura et des roches intrusives comme de la granodiorite et de la tonalite âgée de 22,8 millions d'années[3].

L'histoire de la région du Huaynaputina est marquée par un magma riche en silice. Les témoins de ces éruptions se retrouvent dans la formation de Barroso, datée du Miocène. L'étude du socle de la région révèle une activité volcanique et intrusive évidente pouvant remonter au volcan Ticsani, légèrement plus ancien que le Huaynaputina, mais présentant des similarités dans sa composition et son histoire éruptive.

Histoire

Histoire humaine

Il existe peu de rĂ©cits de l'histoire rĂ©gionale avant la colonisation espagnole. Il est probable que les indigènes pratiquaient des sacrifices humains rituels, mais aussi des sacrifices d'animaux et des offrandes de vĂŞtements, Ă  destination du volcan. MalgrĂ© l'introduction du catholicisme par les Espagnols et l'interdiction des sacrifices, les indigènes persistent Ă  croire que les Ă©ruptions sont dues Ă  la colère de Supay, le dieu de la mort dans la mythologie des Incas et des Aymaras. Le père Alonso Ruiz d'Arequipa prĂ©dit, en 1599, un « coup du ciel Â», Ă  l'Ă©poque ou peu de temps avant les premiers signes de rĂ©veil du volcan.

Éruption de l'an 1600

Illustration de 1615 représentant la ville d'Arequipa pendant l'éruption de 1600.

Le volcan n'a pas de profil volcanique immĂ©diatement identifiable. Il entre en Ă©ruption le (indice d'explosivitĂ© volcanique ou VEI de 6). C'est la plus forte Ă©ruption volcanique jamais enregistrĂ©e dans la pĂ©riode historique en AmĂ©rique du Sud. La phase Ă©ruptive se prolonge jusqu'en mars et fait plus de 1 500 victimes. Un rĂ©cit de l'Ă©vĂ©nement est fait par Antonio Vazquez de Espinosa dans son Compendio y Descripcion de las Indias.

Lors de l'explosion, des coulĂ©es pyroclastiques parcoururent une distance de 13 kilomètres vers l'est et le sud-est, tandis que des lahars dĂ©truisent plusieurs villages sur leur passage et atteignent pour certains la cĂ´te de l'ocĂ©an Pacifique, Ă  120 km de lĂ [2]. Des pluies de cendres sont signalĂ©es dans un rayon de 250 Ă  500 kilomètres dans le Sud du PĂ©rou, dans le Nord du Chili actuel et dans l'Ouest de la Bolivie. L'Ă©ruption dĂ©bute par un panache plinien qui atteint la stratosphère. Les pluies de cendres et les sĂ©ismes endommagent Arequipa, 70 km Ă  l'ouest, et Moquegua. L'agriculture de la rĂ©gion met 150 ans Ă  se rĂ©tablir au niveau antĂ©rieur Ă  l'explosion[2].

La couche de cendres est un marqueur stratigraphique utile au Pérou. L'explosion a des effets sur le climat dans l'hémisphère nord. Au Groenland, le pic d'acide sulfurique est plus grand que celui du Krakatoa (1883).

Notes et références

  1. (en) [PDF] Richard A. Oliver, Nicole Vatin-PĂ©rignon, Pierre Goemans, Francine Keller, The Geochemistry of Huaynaputina Volcano, Southern Peru, Third ISAG, Saint-Malo (France), 17-19 septembre 1996, page 609
  2. (en) Huaynaputina, Global Volcanism Program
  3. (en) [PDF] Richard A. Oliver, et al, op. cit., page 610

Liens externes

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