Histoire du cannibalisme en Chine
Le cannibalisme en Chine s'est pratiqué depuis l'Antiquité et sous plusieurs formes, notamment avec un cannibalisme de survie à l'occasion des grandes famines et un cannibalisme rituel lors de la révolution culturelle.
Les différents cas de cannibalisme
Le sinologue Robert des Rotours indique dans son article Quelques notes sur l'anthropophagie en Chine que le cannibalisme se retrouve dans quatre cas : « pour survivre (en période de famine), dans un but de vengeance (sur un ennemi défini), pour satisfaire ses goûts culinaires, et enfin dans un but médical ». L'universitaire Solange Cruveillé y ajoute un cinquiÚme cas avec la « piété filiale[1] ».
Dans son ouvrage Cannibalism in China, le professeur Key Ray Chong a recensé entre l'Antiquité et la fin de la dynastie Qing en 1912, 1 219 cas de cannibalisme dont « 780 motivés par la piété filiale, 329 liés à la famine, 82 à la haine et à la guerre, et une infime minorité motivée par des penchants culinaires »[1].
De l'Antiquité à 1912
Dans son ouvrage Cannibalism in China, Key Ray Chong indique que le cannibalisme de « piété filiale » augmente en nombre sous les dynasties Song (à partir de 960) et Yuan (1279) et atteint son ampleur maximale sous les Ming (1368) et les Mandchous (1644 à 1912)[2].
PĂ©riode de Mao Zedong (1949â1976)
Grand Bond en avant (1958â1962)
Afin d'accĂ©lĂ©rer la transition du socialisme vers le communisme, Mao Zedong lance de 1958 au dĂ©but 1960 le Grand Bond en avant, qui « provoque un gigantesque dĂ©sastre Ă©conomique ». Pour approvisionner les villes, « les paysans sont affamĂ©s »[3] : le monopole d'Ătat sur les cĂ©rĂ©ales, mis en place en 1953[4], couplĂ© Ă la collectivisation et Ă des chiffres de production totalement surĂ©valuĂ©s (425 millions de tonnes en 1958, pour une rĂ©colte rĂ©elle de 200 millions[5]), provoque dĂšs la fin 1958 une famine d'ampleur nationale[6].
Au pire moment de la crise, Mao-Zedong refusa de limiter les exportations de cĂ©rĂ©ales qui finançaient le dĂ©veloppement de lâindustrie en faisant ce commentaire â: « Distribuer les ressources de façon Ă©galitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il nây a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitiĂ© de la population, afin que lâautre moitiĂ© puisse manger suffisamment ». Quant Ă Liu Shaoqi, aprĂšs avoir visitĂ© sa rĂ©gion natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer Ă Mao. Ce dernier accusa Liu dâavoir « lĂąchĂ© pied devant lâennemi de classe ». Liu Shaoqi rĂ©torquaâ: « Tant de morts de faimâ! Lâhistoire retiendra nos deux noms et le cannibalisme sera dans les livres.âŻÂ»[7].
L'historienne chinoise Zhou Xun indique, dans un ouvrage sur la grande famine[8] - [9], des cas de cannibalisme dans les provinces du Henan et de lâAnhui[10].
Dans le Sichuan en 1960, l'écrivaine Jung Chang mentionne des meurtres d'enfants dont les assassins vendaient la viande séchée sur les marchés[11]. Dans son autobiographie, l'ancien garde rouge Wei Jingsheng évoque des cas de cannibalisme dans son village natal[12] - [13]. Gilles van Grasdorff rapporte à ce propos, ses écrits dans La cinquiÚme modernisation et autres écrits du Printemps de Pékin :
- « Devant mes yeux, parmi les mauvaises herbes, surgit soudain une scĂšne qui m'avait Ă©tĂ© rapportĂ©e au cours d'un banquet : celle des familles Ă©changeant entre elles leurs enfants pour les manger [âŠ] Je distinguais clairement le visage affligĂ© des parents mĂąchant la chair des enfants contre lesquels, ils avaient troquĂ© les leurs[14] ». Francis Deron Ă©voque, quant Ă lui, les « bourses aux bĂ©bĂ©s[15] ».
Dans son autobiographie, Joies et malheurs de l'enfant de Naktsang, Naktsang Nulo un Tibétain de l'Amdo évoque la révolte en Amdo de 1958. Il indique qu'une des façons de survivre, pendant le Grand Bond en avant, était le cannibalisme[16].
RĂ©volution culturelle (1966â1976)
Le cannibalisme a également été pratiqué dans certains endroits durant la révolution culturelle[17].
Province du Guangxi
C'est notamment le cas au Guangxi[18], mais aussi dans le Sud du Hunan. Le cas du Guanxi a Ă©tĂ© l'objet d'une enquĂȘte de l'Ă©crivain chinois Zheng Yi dans cette province en 1986 et 1988, au sujet d'Ă©vĂ©nements survenus en 1968[19]. Le rĂ©sultat de cette investigation publiĂ©e sous le titre de StĂšles rouges : du totalitarisme au cannibalisme[20] est accablant pour les autoritĂ©s locales, qui ont laissĂ© faire[21]. Zheng Yi dĂ©crit des scĂšnes de cannibalisme et affirme qu'au moins 10 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et mangĂ©es en Chine durant cette pĂ©riode[22]. Ce nombre est Ă mettre en relation avec les 100 000 morts estimĂ©es au total dans le Guangxi[23] - [24].
Une quinzaine d'annĂ©es aprĂšs, la rumeur des massacres au Guangxi pousse les autoritĂ©s Ă engager une enquĂȘte officielle, mais les conclusions ne sont pas rendues publiques[25].
Aspects rituels
Le philosophe et universitaire Christian Godin considĂšre que le cannibalisme pratiquĂ© pendant la rĂ©volution culturelle, « cautionnĂ© par le parti communiste chinois », doit ĂȘtre « compris comme un acte magique » visant Ă la disparition complĂšte de l'ennemi[26]. De mĂȘme, Jacques Andrieu, chargĂ© de recherches au CNRS, y analyse des « mises en scĂšne inversĂ©es » de l'idĂ©ologie maoĂŻste pour qui l'exploitation « capitaliste » et le « rançonnement fĂ©odal » est un « cannibalisme mĂ©taphorique »[27].
Les victimes sont les « ennemis de classe ». Les parties humaines les plus apprĂ©ciĂ©es sont « la cervelle, le cĆur, les intestins, lâutĂ©rus et surtout le foie »[28]. Pour X. L. Ding, professeur Ă l'universitĂ© des sciences et technologies de Hong Kong, « c'est un cannibalisme causĂ© par des Ă©vĂšnements politiques, une haine politique, au nom d'une idĂ©ologie et de rituels politiques »[29]. Ursula Gauthier prĂ©cise : « On prĂ©lĂšve le cĆur, le foie, le pĂ©nis, piĂšces de choix rĂ©servĂ©es aux maĂźtres de la milice ou du comitĂ© rĂ©volutionnaire »[30]. Le journaliste Philip Short indique que les prĂ©tendus traĂźtres furent tuĂ©s et leur foie mangĂ©. Cela fut aussi le cas, quarante ans auparavant, dans le soviet de Hailufeng (en) oĂč les partisans de Peng Pai organisĂšrent des « banquets de chair humaine ». Il Ă©voque des cas similaires au Cambodge sous le rĂ©gime des Khmers rouges[31].
Laogai
Dans son ouvrage Chine : l'archipel oublié, le sinologue Jean-Luc Domenach indique que le laogai (goulag chinois) a plus souffert de la famine que le reste de la Chine ; plusieurs cas d'anthropophagie y ont aussi été signalés[32].
De mĂȘme l'Ă©crivain chinois Yang Xianhui Ă©voque des cas de cannibalisme dans le camp de rĂ©Ă©ducation de Jiabiangou oĂč 2 500 prisonniers sont morts sur les 3 000 prisonniers initiaux[33]. Dans son film Les Ămes mortes, traitant aussi de Jiabiangou, le rĂ©alisateur Wang Bing Ă©voque certains dĂ©tenus qui pour survivre pratiquĂšrent l'anthropophagie et la nĂ©crophagie[34].
Le dissident chinois Harry Wu, détenu pendant 19 ans, de 1960 à 1979, dans les camps du laogai, rapporte que le pÚre d'un responsable d'un camp ùgé de 71 ans avait, pour ses propriétés thérapeutiques, mangé cru la cervelle d'un homme exécuté[35].
Dans son roman Beijing Coma (en), l'écrivain Ma Jian évoque des cas de cannibalisme qui eurent lieu sous la révolution culturelle :
- « Je me rappelai un passage du journal de mon pĂšre qui dĂ©crivait un acte de cannibalisme dont il avait Ă©tĂ© tĂ©moin [dans un camp du] Gansu : « Trois jours aprĂšs que Jiang est mort de faim, Hu et Gao ont dĂ©coupĂ© des tranches dans sa fesse et sa cuisse et les ont rĂŽties sur un feu. Ils ne s'attendaient pas Ă ce que la femme de Jiang vienne chercher le corps le lendemain. Elle avait pleurĂ© pendant des heures en tenant son corps mutilĂ© dans ses bras. » [âŠ] Je n'arrive tout simplement pas Ă imaginer comment on peut se rĂ©soudre Ă manger de la chair humaine. Mon pĂšre m'a dit que sur les trois mille droitistes qui avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s [dans le camp de rĂ©Ă©ducation du Gansu], mille sept cents Ă©taient morts de faim. Parfois les survivants Ă©taient si affamĂ©s qu'ils Ă©taient obligĂ©s de manger les cadavres »[1].
Expressions artistiques
Littérature
Le roman classique Au bord de l'eau présente plusieurs scÚnes de cannibalisme.
Le Journal d'un fou de l'Ă©crivain Lu Xun, paru en 1918, se prĂ©sente sous la forme d'extraits d'un journal rĂ©digĂ© par un jeune homme, persuadĂ© que son entourage est composĂ© de « mangeurs d'hommes ». Pensant que son frĂšre a mangĂ© sa sĆur morte Ă l'Ăąge de cinq ans, croyant comprendre que depuis plus de quatre mille ans les hommes mangent de l'homme, le fou en vient Ă se demander s'il n'est pas lui-mĂȘme devenu cannibale Ă son insu. La nouvelle se termine ainsi : « Se pourrait-il qu'il y ait encore des enfants qui n'ont pas mangĂ© de l'homme ? Sauvez-les ». Zheng Yi Ă©crit en 1993 Ă son propos : « Ce qui n'Ă©tait que du symbolisme dans son roman Ă©tait malheureusement devenu rĂ©alitĂ© dans la grandiose et radieuse sociĂ©tĂ© socialiste[36] ». Dans son ouvrage Fleurs du matin cueillies le soir (Zhao hua xi shi æè±ć€æŸ), Ă©crit en 1928, Lu Xun Ă©voquerait un de ses amis devenu gouverneur de l'Anhui. Il sera tuĂ© puis « son cĆur et son foie furent donnĂ©s Ă manger aux soldats du gouvernement »[1].
Mo Yan, prix Nobel de littĂ©rature en 2012, Ă©voque lui aussi des comportements cannibales dans Le Pays de l'alcool, roman publiĂ© aprĂšs les manifestations de la place Tienamen et oĂč des membres du Parti dĂ©vorent des enfants[37]. Sur le cannibalisme, Mo Yan indique :
- « Existe-t-il rĂ©ellement dans la sociĂ©tĂ© chinoise des faits de cannibalisme ? Historiquement, c'est sĂ»r. Prenez l'exemple de Yi Ya Ă la pĂ©riode des Royaumes combattants, qui a donnĂ© son fils Ă manger au duc Huan de Qi. D'autres faits sont attestĂ©s Ă l'Ă©poque fĂ©odale ; la piĂ©tĂ© filiale contraignait Ă donner sa propre chair pour soigner ses parents ; Lu Xun et son Journal d'un fou qui se termine par l'appel « Sauvez les enfants » ; les tĂ©moignages de Zheng Yi Ă l'Ă©poque de la RĂ©volution culturelle sur des actes de cannibalisme dans le sud du pays. Tout prouve que le cannibalisme a existĂ©. On en trouve aussi des traces dans le Roman des Trois Royaumes ou dans Au bord de l'eau ; mais, pour ce qui est de notre Ă©poque, nous n'avons pas rĂ©ellement de preuves que des enfants aient Ă©tĂ© dĂ©vorĂ©s, comme je l'Ă©cris dans mon roman, oĂč le cannibalisme a une valeur plutĂŽt symbolique[1] ».
Art contemporain
L'artiste chinois Zhu Yu a travaillĂ© sur le cannibalisme en 2001. Un documentaire de la BBC prĂ©sentant son Ćuvre a suscitĂ© un vif Ă©moi en Grande-Bretagne[38]. Le documentaire prĂ©sente des photographies intitulĂ©es Eating People. Zhu Yu y mange un bĂ©bĂ© mort-nĂ©, un fĆtus humain. L'artiste se prĂ©sente comme le premier artiste cannibale[39] - [40].
Bibliographie
: Ce logo indique que la source a été utilisée pour l'élaboration de l'article.
- Zheng Yi, StĂšles rouges : du totalitarisme au cannibalisme, Ă©d. Bleu de Chine, 1999,
- Yang Jisheng, StĂšles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961, Ăditions du Seuil, 660 p., 2012.
- Zhou Xun, The Great Famine in China, 1958-1962, Ăditions Yale University Press, [41].
- Georges Guille-Escuret Sociologie comparĂ©e du cannibalisme â Tome 2, La consommation d'autrui en Asie et en OcĂ©anie PUF 2012.
- Key Ray Chong, Cannibalism In China Longwood Pr Ltd; y First printing Ădition 1990. L'ouvrage a Ă©tĂ© traduit en chinois sous la rĂ©fĂ©rence : Key Ray Chong ééșäŸ, Zhongguo gudai de shiren, ren chi ren xingwei toushi äžćć€ä»ŁçéŁäșș: äșșćäșșèĄçșéèŠ. Beijing : Zhongguo she hui ke xue, 1994.
Article
- La consommation de chair humaine en Chine. Les raisons d'un cannibalisme subi ou choisi de Solange CruveillĂ©, MaĂźtre de ConfĂ©rences au dĂ©partement de chinois de l'UniversitĂ© Paul-ValĂ©ry) Impressions d'ExtrĂȘme-Orient 2015.
Références
- Solange Cruveillé La consommation de chair humaine en Chine : Les raisons d'un cannibalisme subi ou choisi
- Georges Guille-Escuret Sociologie comparĂ©e du cannibalisme â Tome 2, La consommation d'autrui en Asie et en OcĂ©anie, PUF, 2012.
- "StĂšles : la grande famine en Chine 1958-1961" de Jisheng Yang chez Seuil (Paris, France), 20minutes.fr, 30 septembre 2012.
- Yang Jisheng, StĂšles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961, Seuil, 2012, p. 462.
- Rapport du 16 novembre 1958 de Tan Zhenlin et Liao Luyan à Mao Zedong et au Comité central, cité par : Yang Jisheng, StÚles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961, Seuil, 2012, p. 472. Production réelle, p. 468.
- Yang Jisheng, interview d'Ursula Gauthier, La Grande Famine de Mao : 38 millions de morts, Le Nouvel Observateur, 21 novembre 2012, « Dâabord la faim est terrible. Quand on a dĂ©vorĂ© jusquâĂ lâĂ©corce des arbres, il ne reste plus que la fiente des oiseaux, le coton, le charbon, le kaolin⊠Et la chair des cadavres. Il y a eu des dizaines de milliers de cas documentĂ©s. Jâai rencontrĂ© des gens qui avaient mangĂ© de la chair humaine. On dĂ©terrait les cadavres dâĂ©trangers. MĂȘme au sein des familles, il y a eu du cannibalisme. Beaucoup sont devenus fous. »
- Alain Roux, Le Grand Bond en avant⊠vers la famine en Chine, L'Humanité, 15 avril 2013.
- The Great Famine in China, 1958-1962. A Documentary History Yale University Press, « It covers everything from collectivization and survival strategies, including cannibalism, to selective killing and mass murder. ».
- Thomas P. Bernstein, Zhou Xun (Ă©d), The Great Famine in China, 1958-1962: A Documentary History Revue Perspectives chinoises, « Les titres des chapitres donnent une idĂ©e de lâĂ©tendue des questions abordĂ©es : 1. « Famine dans les communes populaires (mars-septembre 1958) » 2. « Terreur, rĂ©pression et violence (1958-l961) »; 3. « Saisons de la mort (1959-l962) »; 4. « Cannibalisme (fin l959-dĂ©but l961) »; 5. « DĂ©solation dans les campagnes (l958-l961) »; 6. « Le recours Ă la religion (l957-l962) »; 7. « StratĂ©gies de survie (1959-l962) »; 8. « Lettres de dolĂ©ances (l957-l962) », suivis dâun « Ăpilogue » pour 1961-1962. ».
- Le cannibalisme durant la Grande Famine chinoise Nouvelles NTD, chaĂźne de tĂ©lĂ©vision chinoise de Hong Kong, 24 octobre 2012, « Zhou Xun (historienne chinoise) : Je suis allĂ©e dans la rĂ©gion de Xinyang dans la province du Henan et dans la province de lâAnhui pour faire des interviews, les survivants mâont dit que presque chaque village avait eu des incidents cannibales et que certaines personnes avaient mĂȘme mangĂ© leurs propres enfants. »
- Jung Chang, Les Cygnes sauvages, Plon Pocket p. 278.
- Amnesty International « Chine, Wei, « ambassadeur » de la dĂ©mocratie »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?) 30 novembre 2005, « Sillonnant alors la Chine dans lâintention dâexalter lâĂ©galitarisme maoĂŻste, il dĂ©couvre la rĂ©alitĂ© du goulag chinois dans les solitudes glacĂ©es des contreforts du Tibet, la misĂšre extrĂȘme que lui rĂ©vĂšle, dans une gare, la vue dâune jeune mendiante vĂȘtue de sa seule chevelure, le cannibalisme des paysans affamĂ©s de son village familial, les amours impossibles quâengendre lâaustĂ©ritĂ© imposĂ©e des mĆurs. »
- Walter Moss, An Age of Progress? : Clashing Twentieth-Century Global Forces 2008.
- Gilles van Grasdorff, La Nouvelle Histoire du Tibet, Perrin, 2006, p. 340 Ă 342.
- Francis Deron CimetiĂšres du maoĂŻsme(Quelques rapprochements malsĂ©ants en matiĂšre de massacres) : « Durant les pĂ©riodes de famine extrĂȘme, lorsquâune « bourse aux bĂ©bĂ©s », sous couvert dâadoptions croisĂ©es, sâinstaurait de facto entre lointains cousins pour permettre aux affamĂ©s de se nourrir de viande de nourrisson sous couvert dâune suffisante distance familiale. »
- Françoise Robin, La rĂ©volte en Amdo en 1958, site du SĂ©nat, Groupe d'information internationale sur le Tibet, 18 juin 2012, « Naktsang Nulo nous livre un tĂ©moignage de premiĂšre main : Ă Chumakha, dit-il, les affrontements sino-tibĂ©tains de la fin du printemps avaient laissĂ© 1 000 orphelins et 600 personnes ĂągĂ©es sans famille â et fait plus de 3 000 prisonniers. Les enfants et les vieillards furent parquĂ©s Ă partir de dĂ©cembre 1958 dans un camp. La mise en place simultanĂ©e des communes signifia l'arrĂȘt de la production agricole et pastorale. Quatre mois plus tard, seuls 50 enfants et 10 personnes ĂągĂ©es avaient survĂ©cu Ă la famine qui caractĂ©risa cette dĂ©sastreuse campagne, soit un taux de survie entre 3,5 %. Naktsang Nulo, enfant Ă l'Ă©poque et rĂ©sidant dans ce camp, confirme dans son tĂ©moignage que l'une des stratĂ©gies de survie fut souvent le recours au cannibalisme. »
- (en) Barbara Rudolph, Unspeakable Crimes Times Magazine, 24 juin 2001 « Now tales of even more horrible excesses from the years between 1966 and 1976 are coming to light: allegations of cannibalism, involving hundreds of men and women who violated mankind's most powerful taboo in the name of revolutionary purity. Evidence that cannibalism was not only practiced but condoned and even encouraged by some Communist Party officials emerged last week with the arrival in the U.S. of Zheng Yi, a dissident novelist who has been on Beijing's most wanted list since the 1989 »
- (en) A Tale of Red Guards and Cannibals New York Times, 6 janvier 1993.
- Michel Bonnin, « Zheng Yi : un écrivain chez les cannibales », Perspectives chinoises, vol. 11, no 11-12, 1993, p. 68-71. [lire en ligne]
- Le cannibalisme au Guangxi (extrait de StĂšles rouges de Zheng Yi) Persee
- Max Lagarrigue, StĂšles rouges, Arkheia
- The cannibal within, par Lewis F. Petrinovich.
- (en) Steven Bela Vardy, Agnes Huszar Vardy, « Cannibalism in Stalin's Russia and Mao's China », East European Quarterly, XLI, no 2, University of Colorado, 2007, p. 234.
- Les Massacres de la RĂ©volution culturelle, p. 40.
- Silence sur les banquets cannibales de la révolution culturelle chinoise L'Obs, 11 juillet 2016
- Christian Godin, La totalisation intensive 2003,
- Jacques Andrieu, Les gardes rouges : des rebelles sous influence
- Jean-Jacques Gandini, Lecture critique : Zheng Yi : StÚles rouges Persée, février 2000
- Chine : les « banquets » cannibales oubliés de la Révolution culturelle, Le Point, 12 mai 2016.
- Ursula Gauthier La Chine de Mao : les cannibales de la révolution L'Obs, 18 août 2016.
- Philip Short, Mao TsĂ©-Toung. Titre original : Mao: a life (1999), traduit de lâanglais (Royaume-Uni) par Colette Lahary-GautiĂ©, page 502.
- Jean-Luc Domenach, Chine : l'archipel oublié, page 240 et 241, « des cas d'anthropophagies sont mentionnés. Au camp de Qiujin, un détenu chinois surnommé « le vautour » tue un enfant de 8 ans et le mange. Dans celui de Linyi (Shandong) un prisonnier rendu fou par la faim déterre les cadavres pour les dévorer... »
- Brigitte Duzan, Yang Xianhui æšæŸæ 14 mars 2011 « Dans ces conditions, chacun tentait de survivre comme il pouvait, les rĂ©flexes de survie prenant avec le passage du temps et la dĂ©tĂ©rioration de la situation, des formes de plus en plus inhumaines, jusquâau vol des vĂȘtements et couvertures des morts pour les Ă©changer contre de la nourriture, et, in extremis, jusquâau cannibalisme⊠»
- Cannes 2018 : "Les ùmes mortes" de Wang Bing ausculte la mémoire d'un camp de redresement chinois Les Inrocks, 13 mai 2018
- Harry Wu, Vents amers, chapitre 20 : Travailleurs libres page 326, Ădition Bleu de Chine
- Le cannibalisme au Guangxi (extrait de StĂšles rouges de Zheng Yi)
- Pierre Haski, Mo Yan, prix Nobel de littérature, l'écrivain qui mangeait du charbon Rue89, 12 octobre 2012
- " Baby-eating art show sparks upset." (3 janvier 2003). BBC News.
- Boltanski Christophe, «Body-art» cannibale chinois à la télé britannique Libération, 4 janvier 2003
- Zhu Yu on file The MIT press, 2005
- Sylvie Kauffmann, Une grande famine peut en cacher une autre Le Monde, 17 septembre 2012
Ă voir
Article connexe
Liens externes
- Zheng Yi: un Ă©crivain chez les cannibales par Michel Bonnin.
- Le cannibalisme durant la Grande Famine chinoise, avec une interview de l'historienne chinoise Zhou Xun (chaßne NTDfrançais).