Accueil🇫🇷Chercher

Histoire du Belize

L'histoire du Belize commence à l'époque précolombienne ; il est alors une zone de l'aire culturelle maya, au sein de celle, plus vaste, de la Mésoamérique. Parmi les sites archéologiques mayas les plus anciens du pays figure Cuello (1200 av. J.-C.).

Haut lieu de la flibuste dans la mer des Caraïbes, l'ex-Honduras britannique n'attira, jusqu'au XIXe siècle, que quelques centaines de bûcherons britanniques fascinés par l'abondance de bois d'acajou. Les empires coloniaux européens ne firent aucun effort pour mettre en valeur cette contrée, dont les deux tiers étaient couverts de forêts vierges. En 1675, les esclaves d'un navire négrier naufragé dans les Antilles, se mêlèrent aux Indiens caraïbes locaux. Ainsi naquit le groupe ethnique des Caraïbes noirs. Révoltés contre l'autorité coloniale, certains d'entre eux débarquèrent le 19 novembre 1823 sur les rivages du futur Honduras britannique et y firent souche.

Époque précolombienne

Le pays a été sous la domination de la Civilisation Maya vers 2600 av. J.-C. à 1520 ap. J.-C. Début 2022, l'archéologue Heather McKillop et son équipe ont trouvé dans des sédiments sous le fond marin au Belize des cuisines avec des céramiques en argile dans des bâtisses en chaume parfaitement conservées[1]. On sait qu'ils cuisinaient à la saumure.

Colonisation

Premiers contacts entre indigènes et Européens et premières colonies

En 1502, Christophe Colomb navigua au large des côtes de l’actuel Belize, mais aucun document n'indique qu'il les explora[2] - [3] - [4]. Il semble en revanche probable que l'un de ses capitaines, Vicente Pinzon, accompagné de l'explorateur Juan de Solis, ait fait escale sur les côtes du Belize lors de leur exploration plus détaillée du golfe du Honduras en 1508 et 1509[4].

Des recherches archéologiques et ethnohistoriques ont établi que des groupes mayas vivaient encore dans cette zone à cette époque, contrairement à ce qu'ont pu prétendre auparavant des historiens influencés par l'idéologie colonialiste[5] ou une interprétation simpliste de l'effondrement de la civilisation maya classique.

La plus ancienne colonie connue fut fondée en 1638 par des marins britanniques[6]. Pendant un siècle et demi, les Britanniques fondèrent d'autres colonies qui subirent des attaques sporadiques des indigènes, ainsi que des colons espagnols du Yucatan et du Guatemala[6].

Piraterie et rivalité entre l'empire espagnol et l'empire britannique[7]

Au dĂ©but du règne de la reine Isabelle (Elizabeth 1re) sur le trĂ´ne d'Angleterre, les Britanniques, sans territoires annexĂ©s dans la rĂ©gion de l'AmĂ©rique Centrale et des CaraĂŻbes ne trouvèrent meilleure solution que de faire usage de la piraterie ainsi que de la mise Ă  sac des ports dans le Golfe du Mexique alors colonisĂ© par le royaume d'Espagne. Apparurent les pirates en 1568 pour la première fois dans la zone alors qu'ils interceptèrent un navire espagnol qui faisait la liaison avec l'Europe. En 1667, la piraterie fut supprimĂ©e officiellement par l'Angleterre via le traitĂ© de Madrid signĂ© avec l'Espagne. C'est alors que l'Ă®le de la Tortue est devenue la base de la « CofradĂ­a de los Hermanos de la Costa »; une confrĂ©rie de pirates qui n'acceptait pas la propriĂ©tĂ© privĂ©e, Ă©tait internationale, et devaient s'unir pour attaquer les bateaux et ports espagnols et protĂ©ger leur flottille. Ses membres prirent d'assaut les ports ce qui dĂ©plaça la capitale du Tabasco Ă  60 km vers l'intĂ©rieur vers une ville rebaptisĂ©e San Juan de Villahermosa. Les villes espagnoles de la pĂ©ninsule du Yucatan Salamanca et Bacalar furent abandonnĂ©es aussi pour le site de Pachá. Au milieu du XVIIe siècle, la prĂ©sence des pirates sur terre des deux cĂ´tĂ©s de la pĂ©ninsule Ă©tait une rĂ©alitĂ© en raison du dĂ©laissement des villes et des terres cĂ´tières par les espagnols et de l'Ă©tablissement des pirates Ă  leurs places, s'alliant parfois aux indigènes et se livrant Ă  diverses activitĂ©s de contrebande ainsi qu'Ă  l'exploitation sylvicole que l'Espagne voulait alors se rĂ©server.

L'interdiction officielle de la piraterie en 1667 fit prendre à nombre de pirates la décision de s'installer sur les côtes et de faire commerce du bois. Le terrain pris le long de la rivière Belize était très bon stratégiquement en raison du dépeuplement et de l'isolement du lieu mais aussi en raison de sa proximité avec la Jamaïque. Au début du XVIIIe siècle, la couronne espagnole délogea définitivement les Anglais de leurs enclaves de la baie de Chetumal et de celle de la lagune des Terminos, mais ne put déloger les colons du Bélize ni leurs esclaves. En 1763, le traité de Paris entre les couronnes britannique et espagnole donna autorisation aux exploitants de bois sujets de la couronne britannique l'autorisation d'exploiter les ressources et de se loger « avec leur famille » ce qui consacra le Bélize comme colonie de peuplement. En 1783 fut signé un nouveau traité de paix en délimitant le territoire pour les exploitants sylvicoles (mais en soulignant tout le temps que cela ne pouvait donner lieu à dérogation aux droits de souveraineté). La province du Yucatán s'insurgea auprès de la couronne espagnole contre un tel traité arguant que les colons du Bélize se livraient au trafic illicite de bois précieux, protégeaient les criminels des terres relevant de la couronne, et que dans le cas peu probable mais toujours possible d'une rébellion indigène, celle-ci serait armée par les britanniques et que leurs enclaves serviraient de base d'appui aux insurgés. Ainsi ces prévisions se réalisèrent intégralement durant la guerre des castes de 1847, durant laquelle la Jamaïque et le Bélize contrôlés par la couronne britannique armèrent les Mayas révoltés contre les Espagnols et les Créoles et leur achetèrent la totalité de leur butin, les capitaines mayas proposant à l'Angleterre de lui céder une partie de leurs territoires conquis. En 1786, le gouvernement espagnol fit de nouvelles concessions à la couronne britannique sur le Bélize qui virent à être peuplées par 1500 afro caribéens provenant de la côte nicaraguayenne des Mosquitos et des îles honduriennes. Le Bélize continua à s'étendre jusqu'en 1813 notamment vers le sud jusqu'au Río Sarstoon. Au nord, le Río Hondo constituait l'ultime front à ne pas franchir car la garnison espagnole de San Felipe de Balaras menaçait.

Époque coloniale

Carte du Belize, 1831

Après son indĂ©pendance, le Mexique promit aux esclaves asile, libertĂ© et meilleures conditions dans le but de vider la colonie BĂ©lizĂ©enne. Les États faibles du Guatemala et du Mexique nouvellement indĂ©pendants ne purent rĂ©sister Ă  de nouvelles exigences britanniques sur la scène internationale. Sans jamais renoncer officiellement Ă  la souverainetĂ© de ses terres, l'empereur mexicain Maximilien accepta que les BĂ©lizĂ©ens ne puissent ĂŞtre importunĂ©s dans leurs activitĂ©s de production et leurs activitĂ©s commerciales Ă  travers les traitĂ©s de 1864 et 1865. En 1859, le Guatemala reconnut comme dominion de sa MajestĂ© la Reine le territoire situĂ© au nord du rĂ­o Sarstoon et Ă  l'est d'une ligne droite tirĂ©e perpendiculairement depuis la frontière Mexicaine passant par le confluent du rĂ­o Garbutt et du rĂ­o Belice. En Ă©change, le BĂ©lize devait faciliter un accès Ă  la mer (Ă©ventuellement par voie fluviale) pour tous les GuatĂ©maltèques, clause qu'il ne respecta jamais et qui se ressent encore aujourd'hui dans les relations entre le Belize et le Guatemala. En 1893, le Mexique cĂ©da de nouveau un morceau de territoire habitĂ© par les indiens Yucatèques (qui n'eurent aucun mot Ă  dire dans ces nĂ©gociations) dans l'État du Yucatan n'opposant aucune rĂ©sistance aux revendications de la couronne britannique, et cessant d'armer les rebelles indigènes dans la colonie bĂ©lizĂ©enne. Ainsi s'Ă©tablit le territoire du Belize (25 000 km2) tel que nous le connaissons aujourd'hui peuplĂ© alors de 30 000 habitants environ.

Processus de décolonisation

Le Belize est entré dans le Commonwealth en 1981.


Indépendance

Le Belize est devenu indépendant de la couronne britannique le 21 septembre 1981[8].

Chronologie

  • 1763 : les Britanniques exportent le bois, en Ă©change ils protègent les Espagnols contre la piraterie.
  • 1783 : les Britanniques quittent la CĂ´te des Mosquitos (au Nicaragua).
  • 1798 : victoire britannique sur l'Armada espagnole, Bataille de St George's Caye.
  • 1802 : immigration du peuple "garifuna" depuis l'Ă®le Saint-Vincent.
  • 1838 : après plusieurs rĂ©voltes d'esclaves, les britanniques accordent la libertĂ© aux Noirs.
  • 1862 : la couronne britannique intègre le Belize, la colonie est baptisĂ©e Honduras britannique[9]. Depuis 1854, les habitants les plus riches Ă©lisaient au suffrage censitaire une AssemblĂ©e de notables qui est remplacĂ©e par un Conseil lĂ©gislatif dĂ©signĂ© par la monarchie britannique[10].
  • 1919 : la population noire se soulève pour contester la suprĂ©matie blanche.
  • 1934 : important mouvement social contre la crise Ă©conomique et le chĂ´mage.
  • 1935 : les Ă©lections sont rĂ©tablies, mais seul 1,8 % de la population est en droit de vote
  • 1954 : le droit de vote est accordĂ© aux femmes.
  • 1959 : les premiers immigrĂ©s d'origine allemande, vivant en communautĂ©s rurales selon un mode Ă  la fois religieux et anachronique sont arrivĂ©s vers 1959. Ces pionniers sont mal vus des autochtones mais l'État favorise leur venue.
  • 1964 : autonomie interne. Le Guatemala revendique le territoire.
  • 1981 : indĂ©pendance de Belize[9].
  • 1983 : tentative d'annexion partielle par le Guatemala : 600 soldats britanniques ont Ă©tĂ© rĂ©partis dans la jungle le long de la frontière du Guatemala (la Grande-Bretagne a voulu parer au danger).
  • 1994 : le Guatemala rĂ©clame un accès Ă  la Mer des CaraĂŻbes.
  • 2000 : l'ouragan "Keith" dĂ©vaste le pays.
  • 2002 : accord bilatĂ©ral avec Cuba pour promouvoir le tourisme.
  • 2003 : Said Wilbert Musa entame son second mandat de premier ministre après la victoire de son parti du PUP, parti uni du peuple.
  • 2008 : victoire de l'UDP aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales après deux mandats successifs du PUP.
  • 2008: En dĂ©cembre 2008, le Belize et le Guatemala ont signĂ© un accord visant Ă  soumettre les diffĂ©rends territoriaux Ă  la Cour internationale de justice, après les rĂ©fĂ©rendums dans les deux pays (qui n’ont pas eu lieu en dĂ©cembre 2013). Le Guatemala et le Belize participent notamment aux mesures de confiance approuvĂ©es par l’OEA, notamment le projet d’échange linguistique entre le Guatemala et le Belize.
  • 2019 : RĂ©fĂ©rendum belizien de 2019, rĂ©fĂ©rendum au sujet des revendications territoriales du Guatemala.

Notes et références

  1. housseniawriting.com
  2. (en) History, sur le site officiel du gouvernement du Belize.
  3. (en) Eliot Greenspan, Frommer's Belize, John Wiley & Sons, 2010, p.29.
  4. (en) Thomson 2004, p. 10.
  5. (en) O. Nigel Bolland, "Belize: Historical Setting", section "Pre-Columbian mayan societes and the conquest" in A Country Study: Belize, Tim Merrill, Library of Congress Federal Research Division, janvier 1992.
  6. (en) Michigan State University, Belize : History .
  7. Cette partie est notamment inspirée du chapitre "El Proyecto inglés" de l'ouvrage de Jan de Vos, Las fronteras de la frontera sur, CIESAS - Universidad Juarez Autonoma de Tabasco, Villahermosa, Tabasco, México, 1993
  8. Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, « Géographie et histoire », sur France Diplomatie : : Ministère des Affaires étrangères et du Développement international (consulté le )
  9. « Carte ferroviaire du Honduras britannique », sur World Digital Library, 1920-1929 (consulté le )
  10. https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/pdf/pdf_chronologie_lamerique_centrale.pdf

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.