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Hippocampus erectus

Description et caractéristiques

L’hippocampe rayĂ© a Ă©tĂ© nommĂ© Hippocampus erectus par George Perry en 1810[1]. C’est l’une des plus grandes espèces d’hippocampes, elle peut faire entre 12 et 17 cm avec un maximum de 19 cm de long. On confond souvent cette espèce avec les espèces H. reidi, H. hippocampus et H. kuda[2]. Toutefois, on peut la distinguer des autres espèces d’hippocampes par son motif lignĂ© sombre sur fond plus clair qu’on peut bien apercevoir, notamment sur son cou, d’oĂą il tire son nom « Hippocampe rayĂ© » ou en anglais « Lined seahorse ». Hippocampus erectus peut prĂ©senter de nombreuses couleurs, comme gris, noir, rouge, orange, jaune ou encore vert[2] - [3]. Il a la capacitĂ© de changer de couleur selon son environnement, son rĂ©gime alimentaire, son stress, son humeur[4]… Sa face a tendance Ă  ĂŞtre plus claire[3] et sa queue comporte souvent de petits points blancs. Il possède 11 anneaux de tronc, 34-39 anneaux de queue, 16-20 rayons de nageoires dorsales et 14-18 rayons de nageoires pectorales. Son corps est d’apparence musclĂ©e et rectiligne, et est composĂ© d’une cinquantaine de plaques osseuses. Comme tout hippocampe, il possède une queue prĂ©hensile avec laquelle il s’accroche Ă  son environnement composĂ© notamment de coraux et d’algues. La longueur de son museau est environ la moitiĂ© de la longueur de sa tĂŞte.

En raison de la disproportion de son corps par rapport Ă  ses nageoires, l’hippocampe rayĂ© n’est pas un très grand nageur. Il nage très doucement[3]. ne se dĂ©place donc que peu, et parcourt de longues distances uniquement pour migrer. Il est diurne, et a une durĂ©e de vie de 1 Ă  4 ans[5].

L’hippocampe est sexuellement dimorphe, c’est-à-dire qu’on sait visuellement faire la différence entre le mâle et la femelle. Les mâles Hippocampus erectus se distinguent des femelles par leur corps plus gros, leur queues préhensiles plus longues et leur poche à couvain[3]. Les femelles ont des nageoires dorsales légèrement plus grandes que celles du mâle, et celles-ci se situent plus bas sur leur dos.

Il semblerait que plusieurs sous-espèces composent l’espèce H. erectus, l’espèce du nord serait différente de celle du sud (des espèces trouvées au Brésil notamment), mais cette hypothèse reste à confirmer[2].

Distribution et habitat

Aire de répartition d’Hippocampus erectus.

L’hippocampe moucheté vit le plus souvent dans l’océan Atlantique occidental. On le retrouve du Canada jusqu’aux Caraïbes, mais aussi dans le golfe du Mexique et au Venezuela[3] - [6] - [7] - [8] - [9]. On le trouve parfois même jusqu’en Argentine[7]. C’est la seule espèce d’hippocampes qu’on retrouve dans la baie de Chesapeake[10].

On le retrouve dans les rĂ©cifs coralliens et dans les algues Ă  des profondeurs gĂ©nĂ©ralement comprises entre 0,5 et 30 m[8] mais il a Ă©tĂ© rencontrĂ© parfois jusqu’à 73 m[9]. Il migre selon les saisons, on a tendance Ă  le retrouver dans des eaux plus profondes durant les mois plus froids[3]. Les plus jeunes ont tendance Ă  nager prĂ©fĂ©rentiellement en surface. Leur habitat est composĂ© de vĂ©gĂ©tation marine, d’éponges, mangroves ou encore d’herbiers marins[3]. La tempĂ©rature de l’eau de son habitat varie selon la latitude Ă  laquelle on le trouve et a une influence sur le dĂ©veloppement de ses gonades, de la taille de sa couvĂ©e, et le dĂ©veloppement et la survie de ses progĂ©nitures.

Alimentation

L’hippocampe rayĂ© se nourrit principalement de minuscules crustacĂ©s, de zooplanctons et de mollusques qu’il aspire Ă  l’aide de son museau. Ne nageant pas très vite, il se camoufle donc dans l’attente de sa proie pour l’attraper[3]. Il se nourrit continuellement, jusqu’à dix heures par jour. En captivitĂ©, il consomme jusqu’à 3 600 larves d’artĂ©mies par jour[7] - [11] - [12]. On a pu observer du cannibalisme de mâles sur leurs propres juvĂ©niles après que ceux-ci soient sortis de leur poche[3].H. erectus est connu pour avoir une grande prĂ©cision lors de la capture de sa proie, du moins si celle-ci possède une taille d’environ 2,5 cm[7].

Reproduction

Comme toutes les espèces d’hippocampes, c’est le mâle qui porte les petits dans sa poche. Toutefois, les mâles doivent toujours se battre pour conquerir une femelle[8]. Ces hippocampes se font la cour dès leur naissance, mais ne peuvent cependant pas immédiatement procréer. Durant les parades nuptiales, qui durent quelques jours, le corps des hippocampes rayés change de couleur, il devient parfois presque blanc[2] - [3].

Cette image montre la queue préhensile utilisée par le mâle lors de la reproduction.

Hippocampus erectus se reproduit Ă  toutes saisons, et le mâle peut porter de 250 Ă  650 juvĂ©niles. Notons que la fertilitĂ© varie selon les habitats et la taille de l’individu. Le mâle ouvre sa poche afin de montrer son dĂ©sir de s’accoupler avec la femelle, qui vient alors dĂ©poser les Ĺ“ufs dans la poche Ă  couvain de son partenaire, qui ont un diamètre d’environ 1,5 mm. La pĂ©riode de gestation dure entre 20 et 21 jours et varie avec la tempĂ©rature de l’eau et le cycle lunaire[2]. Lorsque la naissance approche, l’environnement dans lequel se trouve les juvĂ©niles est similaire Ă  l’eau de la mer. Lorsque les bĂ©bĂ©s sont prĂŞts Ă  sortir, le mâle accroche sa queue Ă  une structure et se cambre d’avant en arrière pour permettre aux juvĂ©niles de s’extraire. Les nouveau-nĂ©s mesurent environ 11 mm et atteignent leur taille maximale dans les 8 Ă  10 mois[3]. Selon des Ă©tudes, seulement deux juvĂ©niles sur les centaines d’une portĂ©e atteindront l’âge adulte[10]. Il arrive que des Ĺ“ufs qui n’auraient pas Ă©clos meurent avant la naissance et que leur dĂ©composition gĂ©nère du gaz dans la poche du mâle, ce qui expulsera les Ĺ“ufs, les exposant Ă  la prĂ©dation[7] - [13].

Les hippocampes rayés sont monogames et tissent des liens forts avec leur partenaire, ils resteront d’ailleurs avec le même partenaire durant toute leur vie. Chaque matin, les hippocampes effectuent une danse et émettent des cliquetis en embrassant leur partenaire. Hippocampus erectus, si son compagnon venait à mourir, ne parviendrait pas ou que difficilement à le remplacer[7] - [14].

DĂ©veloppement

Dans cette vue de face, on peut voir les yeux de l’hippocampe qui ont la capacité de se mouvoir indépendamment de l’autre.

Les jeunes hippocampes rayĂ©s âgĂ©s entre deux et quatre semaines ont une queue plus souple que leurs parents[7]. Les mâles dĂ©veloppent une poche vers 5 Ă  7 mois. Ils sont considĂ©rĂ©s comme sexuellement matures dès l’âge de 4 mois, mais de manière gĂ©nĂ©rale, le mâle H. erectus est mature dès 8 mois et la taille minimum d’un hippocampe sexuellement mature est de 5,6 cm.

Prédateurs et parasites

Ses prédateurs sont les crabes, les raies, certaines tortues de mer, des oiseaux marins, les requins et les coryphènes. Il peut être parasité par de nombreuses espèces dont Glugea heraldi, un champignon. Ils ont la capacité de se camoufler pour réduire leur risque d’être mangé.

En captivité

En captivité, l’hippocampe rayé vit souvent quatre années mais est sensible aux maladies, parasites et agents pathogènes. Des taux de mortalité supérieurs à 75% sont très courants[2]. On recommande une température pour l’aquarium entre 22 et 25 °C[4]. Il faut le nourrir plusieurs fois par jour.

Intérêt pour les humains

L’hippocampe rayé est utilisé comme décoration ornementale et est populaire dans le commerce des aquariums[3]. Comme les autres espèces d’hippocampes, il est utilisé dans la médecine chinoise[7].

Statut de conservation

Les populations d’hippocampes rayés diminuent en raison de la destruction de leur habitat, de la médecine traditionnelle chinoise ou encore du commerce pour l’aquariophilie. Il est inscrit comme « vulnérable » selon la IUCN depuis 2003[3] - [15]. De plus, toutes les espèces du genre Hippocampus ont été inscrites à l’Annexe II de la CITES en 2002[3] - [16].

Notes et références

  1. (en) George Perry, Perry's Arcana, p.34
  2. (en) Heather Koldewey, Syngnathid husbandry in Public Aquariums, Zoological Society of London, , 137 p. (lire en ligne), p.54-61
  3. (en-US) « Hippocampus erectus », sur Florida Museum, (consulté le )
  4. « Seahorses - Hippocampus erectus », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) Rosamond Gifford, « Lined Seahorse », Zoo Volunteers,‎
  6. « Hippocampus erectus : Lined seahorse, Horsefish, Hippocampe rayé », sur Aquariophilie.org (consulté le )
  7. (en) Nick Gardiner, « Hippocampus erectus (Horsefish) », sur Animal Diversity Web (consulté le )
  8. (en) R. L. Teixeira et J. A. Musick, « Reproduction and food habits of the lined seahorse, Hippocampus erectus (Teleostei: Syngnathidae) of Chesapeake Bay, Virginia », Revista Brasileira de Biologia, vol. 61, no 1,‎ 2001-02-xx, p. 79–90 (ISSN 0034-7108, DOI 10.1590/S0034-71082001000100011, lire en ligne, consulté le )
  9. « Hippocampus erectus, Lined seahorse : fisheries, aquarium », sur www.fishbase.se (consulté le )
  10. (en) Bayville, Lined Searhose, Maryland Public Television,
  11. « Indian River Lagoon Species Inventory Home », sur irlspecies.org (consulté le )
  12. « Chesapeakbay.net », sur www77.chesapeakbay.net (consulté le )
  13. « Lined Seahorse », sur www.aquaticcommunity.com (consulté le )
  14. « Introduction to seahorses | Project Seahorse: Advancing Marine Conservation », sur web.archive.org, (consulté le )
  15. Riley Pollom (Project Seahorse), « IUCN Red List of Threatened Species: Hippocampus erectus », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le )
  16. « - CITES », sur cites.application.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

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