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Henri de Boulainvilliers

Henri, comte de Boulainvilliers, comte de Saint-Saire[1] - [Note 1], né à Saint-Saire le et mort à Paris, paroisse Saint Eustache, le , est un historien et astrologue français.

Henri de Boulainvilliers
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  63 ans)
Paris
Formation
Activités

Il est un des premiers historiens à considérer l’art de gouverner comme une science. Sa pensée fut connue, réputée, discutée mais aussi annexée par ses contemporains comme Montesquieu[1], Voltaire (qui en fit un père de la libre pensée)[2], ou encore Foncemagne (qui le qualifie d'illustre écrivain tout en le réfutant)[3]. Gobineau reprend sa théorie selon laquelle la noblesse française serait issue des envahisseurs germaniques, par opposition au peuple gallo-romain, à l'inverse de Joseph de Maistre qui réfute cette thèse.

Son patronyme connaît plusieurs orthographes[4] - [Note 2].

Famille

Origines

Il est issu d'une famille noble de seigneurs picards attestés depuis le XVe siècle[5] (seigneurs de Boulainvilliers et Bézencourt à Hornoy, et de Chepoix ; aussi de Verneuil-sur-Oise, que Thibaud de Boulainvilliers, père de Philippe Ier et grand-père de Perceval, aurait acquis en avril 1415[6] ; et vicomtes d'Aumale, peut-être par le mariage qu'un Jean (Ier)/Robert de Boulainvilliers aurait contracté vers 1310 avec Marguerite, fille de Jean II d'Harcourt et Jeanne de Châtellerault : or cette dernière était la fille d'Aymeri II de Châtellerault et d'Agathe de Lillebonne, fille de Simon de Dammartin, comte d'Aumale et de Ponthieu),

Mariage et descendance

Henri de Boulainvilliers se marie deux fois :

Il épouse à Paris le Marie Anne Henriette Hurault du Marais, morte à Saint-Saire le à environ 36 ans, fille de Charles Hurault, comte du Marais, maréchal de camp, et d'Anne Berryer[9].

Dont quatre enfants[10] :

Veuf, Henri de Boulainvilliers se remarie en 1710 avec Claude Catherine d'Alègre, morte à Paris le 1er et inhumée avec son époux dans l'église Saint-Eustache, le [12], fille de Jean, comte d'Alègre, marquis de Beauvoir, et de Marie Madeleine Françoise du Fresnoy. Sans postérité[13].

Biographie

Officier de carrière jusqu’à la mort de son père survenue en 1697, Boulainvilliers se lança alors dans l’écriture. Il voulut être un homme de pensée et de plume et fut de fait un écrivain prolifique comme Saint-Simon et des inédits existent encore[14].

Le champ de ses curiosités est très vaste et excède de beaucoup le seul domaine de l’Histoire ou des polémiques politiques et sociales : religion, réflexions sur l’Ancien Testament, sur l’histoire juive, projet d’une vie de Mahomet, « astrologie judiciaire » qui impliquait l’astronomie, philosophie, et d’abord celle de la connaissance, du pyrrhonisme au spinozisme[Note 3] - [14].

Cet encyclopédisme ne veut pas dire que Boulainvilliers se soit désintéressé des affaires publiques. Il fut à deux reprises membre des cercles influents qui aspiraient au pouvoir : les précepteurs du duc de Bourgogne (Fénelon, Beauvilliers), entre 1700 et 1712, puis les amis du duc de Noailles au tout début de la Régence[15]. C’est à la demande de ses amis qu’il entreprit d’écrire mais ses écrits ne furent publiés, et fort mal, qu'après sa mort dans les années 1730 : manuscrits et impressions sont si embrouillés qu’il est difficile d’en établir la chronologie[15]. Ses œuvres portent une contestation de la politique royale interdite en France et ne furent publiés qu'en Hollande.

Boulainvilliers a été un auteur prolifique, mais la paternité de certains des ouvrages qui lui sont attribués est parfois contestée : « Tout ce qui est imprimé sous le nom du comte de Boulainvillier n’est pas sorti de sa plume, ses ouvrages qu’il communiquait volontiers à ses amis ont été copiés dans des tems différents et plusieurs avant qu’il les eut retouchés... La réputation qu’il s’estoit acquise a fait mettre sous son nom plusieurs traités qu’il n’a ni composez ni revûs[16]. » Il a réalisé la première traduction française de l’Éthique de Spinoza, le manuscrit resté inédit jusqu’en 1907 est conservé à la bibliothèque municipale de Lyon (cote ms. 5165).

Il fut malheureux en famille, eut un procès interminable contre son père, remarié avec une servante et reçut des secours du Régent pour éviter la chute de sa maison. Obligé d’abandonner la carrière des armes, déplorant les mésalliances de la noblesse, il maria néanmoins la seconde de ses filles à Gabriel Bernard, comte de Rieux, fils du banquier Samuel Bernard[1].

Pensée politique et historique

Anti-absolutisme aristocratique

  • L’essentiel des Ĺ“uvres historiques et politiques de Boulainvilliers atteste[17] :
    • une information non nĂ©gligeable, allant de la lecture et de la discussion de textes d’époque mĂ©rovingienne jusqu’à celle des historiens les plus rĂ©cents comme François Eudes de MĂ©zeray et le père Gabriel Daniel ;
    • une très vigoureuse et personnelle vision de l’histoire de la monarchie française : origine des trois races royales, caractère Ă©lectif ou hĂ©rĂ©ditaire de la monarchie, rapports du monarque avec les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, place respective des trois ordres dans les Ă©tats gĂ©nĂ©raux, apparition des parlements, apparition sous les Carolingiens de la fĂ©odalitĂ© ou système des fiefs (peut-ĂŞtre un nĂ©ologisme qu’on lui devrait), sa dĂ©cadence et sa disparition progressive depuis Philippe Auguste, Saint Louis et surtout Louis XI, les usurpations royales engendrant le despotisme ministĂ©riel, la corruption de l’ancienne noblesse militaire par la Cour, l’argent, le pouvoir.
  • L’originalitĂ© est plus dans le ton modĂ©rĂ© et moralisant et dans l’argumentation historique que dans la thèse mĂŞme ; les options politiques de Boulainvilliers se rapprochent de celles de FĂ©nelon et d’Argenson : elles consistent en la dĂ©fense d'un anti-absolutisme aristocratique, passĂ©iste et partisan des libertĂ©s françaises. PĂ©nĂ©trĂ© d’idĂ©es aristocratiques, Boulainvilliers fut un ardent dĂ©fenseur du système fĂ©odal, le seul, Ă  ses yeux, juste, lĂ©gitime et conforme Ă  la rĂ©alitĂ© historique. Il fut le principal reprĂ©sentant du courant idĂ©ologique de rĂ©action fĂ©odale au XVIIIe siècle qui a envisagĂ© les institutions mĂ©diĂ©vales comme une rĂ©publique fĂ©dĂ©rative et aristocratique, plutĂ´t que monarchique. Boulainvilliers exalte l’ancienne noblesse militaire relativement appauvrie, Ă©trangère Ă  la Cour et aux bureaux dont l’histoire sĂ©culaire Ă©tait le garant d’un bon gouvernement.
  • Boulainvilliers identifie les causes principales Ă  la dĂ©cadence de la noblesse.
    • Il fait remonter le dĂ©but de ce dĂ©clin aux Croisades, pour lesquelles nombre de nobles auraient hypothĂ©quĂ© ou vendu leurs biens Ă  des plĂ©bĂ©iens aisĂ©s. En s’introduisant, Ă  cette occasion, dans la noblesse, ces derniers, qu’il qualifiait d’« ignobles » c'est-Ă -dire Ă©tymologiquement non nobles sans connotation pĂ©jorative, la corrompirent.
    • Ensuite, l’ignorance et la nĂ©gligence des seigneurs rendant la justice les forcèrent Ă  se dĂ©charger des fonctions judiciaires, dont ils Ă©taient les dĂ©positaires lĂ©gitimes, sur des clercs et des juristes, la dignitĂ© intrinsèque Ă  ce rĂ´le les rendant bientĂ´t aussi importants que ceux au nom desquels ils rendaient la justice. Boulainvilliers considĂ©rait la nouvelle « noblesse de robe » nĂ©e de cette circonstance comme une « monstruositĂ© ».
    • Il y avait enfin la politique de la monarchie capĂ©tienne, qu’il considère comme le fossoyeur du fĂ©odalisme. Il tenait la monarchie française pour responsable du dĂ©clin progressif des privilèges de la noblesse, parallèlement Ă  la montĂ©e de la bourgeoisie. Les CapĂ©tiens affaiblirent d’abord le pouvoir de la noblesse française, Ă©blouie par le brillant de la Cour, en ajoutant de grands fiefs au domaine royal. En rĂ©sultat, les rois assumèrent une importance jusque-lĂ  inconnue d’eux et bientĂ´t entièrement disproportionnĂ©e. Les seigneurs seraient alors devenus les serviteurs de ceux dont ils avaient Ă©tĂ© les pairs. L’admission au rang de la noblesse de bureaucrates plĂ©bĂ©iens qui n’y avaient nul droit, puis celle du Tiers Ă©tat aux États gĂ©nĂ©raux, aurait, selon lui, achevĂ© de consommer le renversement de la noblesse. Les rois de France, en crĂ©ant les grands fiefs et les apanages, dĂ©truisirent l'Ă©galitĂ© originelle de la noblesse qu'ils diluèrent Ă©galement en procĂ©dant Ă  de nombreux et perpĂ©tuels anoblissements[18].

Origine de la noblesse

  • L'ensemble de la pensĂ©e de Boulainvilliers est souvent occultĂ© au profit de sa conception des origines de la noblesse française. Pourtant, celle-ci tient une place marginale dans son Ĺ“uvre : cette rĂ©putation provient d’un seul texte et dans ce texte, la Dissertation sur la noblesse de la France de quelques phrases concernant la conquĂŞte de la Gaule par les Francs ; l'historien Claude Nicolet s'insurge que certains auteurs du XXe siècle en fassent anachroniquement la matrice du racisme europĂ©en, attribuĂ© de la sorte Ă  la France[19].
  • Selon Boulainvilliers, la noblesse française Ă©tait issue originellement des conquĂ©rants francs Ă©tablis en France Ă  la chute de l’Empire romain et le Tiers Ă©tat descendait des Gaulois. Ceci lui permet de donner un fondement historique au rĂ´le de la noblesse et Ă  la relativisation du pouvoir royal : les seigneurs francs Ă©taient, Ă  ce titre, indĂ©pendants et libres de faire justice Ă  leurs sujets, sans interfĂ©rence de la part du roi, simple magistrat civil choisi afin d’arbitrer les disputes entre individus. Tous les membres de la noblesse Ă©taient donc, comme tels, sur un pied d’égalitĂ© avec le roi, simple primus inter pares.
  • Pour Boulainvilliers, l'existence d'une noblesse n'est pas juste en elle-mĂŞme par son origine, mais elle se justifie par son utilitĂ© sociale comme soutien des États : « Il est certain que dans le droit commun tous les hommes naissent Ă©gaux, la violence a Ă©tabli les distinctions de la libertĂ© et de l’esclavage. Mais quoi que cette origine soit vicieuse, il y a si longtemps que l’usage en est Ă©tabli dans le monde qu’il a acquis la force d’une loi naturelle. Les premières monarchies de l’Orient Ă©taient fondĂ©es sur la dignitĂ© de la noblesse, dont l’emploi Ă©tait de gouverner les peuples sous l’autoritĂ© du souverain. C’est Ă  cette union des nobles et du prince que l’on doit attribuer la longue durĂ©e des dominations. Au contraire, les peuples chez qui l’ambition des particuliers n’était point soumise Ă  un corps supĂ©rieur qui lie et unit les divers membres d’un État sous un chef commun Ă  tous ont Ă©tĂ© sujet Ă  des rĂ©volutions continuelles[20]. »
  • Si Boulainvilliers pense que c’est la conquĂŞte qui a fondĂ© le pouvoir de la noblesse, il admet que cette filiation prĂ©sumĂ©e franque ne se rencontre nulle part car aucune gĂ©nĂ©alogie ne peut remonter au-delĂ  du Xe siècle sauf très rares exceptions[21]. De fait, les nobles francs venus en Gaule se mĂŞlèrent Ă  l'aristocratie gallo-romaine, ce que Boulainvilliiers reconnaĂ®t Ă©galement[22]. La noblesse se renouvelant sans interruption depuis les MĂ©rovingiens, il n'est pas possible de dĂ©terminer l'origine des lignĂ©es pour savoir si elles sont franques, gauloises ou romaines. L'idĂ©e du mĂ©lange des Francs et des Gaulois Ă©tait d'ailleurs rĂ©pandue sous l'Ancien RĂ©gime : Charles Loyseau, Ă©crit dans son TraitĂ© des ordres : « La noblesse de France prit son origine de l’ancien mĂ©lange de deux peuples […], Ă  savoir des Gaulois et des Francs »[23]. Pendant tout le Moyen Ă‚ge et le dĂ©but de la Renaissance, la lĂ©gende de l'origine troyenne des Francs, officiellement rĂ©pandue par la monarchie et universellement admise en France, postulait d'ailleurs que Gaulois et Francs ne faisaient qu'un seul peuple, issu du peuple Troyen, et assignait une mĂŞme origine ethnique aux nobles et au tiers Ă©tat.
  • Boulainvilliers, dans le reste de son Ĺ“uvre ne mentionnera plus les origines germaniques de la noblesse sauf pour en saluer l’effacement[24]. La question de l'origine de la noblesse est abordĂ©e ponctuellement et pour Boulainvilliers, elle relève de l’histoire ancienne, Ă  la fois accomplie et disparue car les Gaulois furent engagĂ©s dans les armĂ©es franques oĂą ils purent progresser socialement et par le mĂ©lange des sangs, les deux peuples vont ĂŞtre confondus dans un seul corps sous Hugues Capet[25].
  • Boulainvilliers n’est pas focalisĂ© sur la gĂ©nĂ©alogie des familles, en particulier de la sienne mais par le bien public et le bon gouvernement de son pays[24].
  • Claude Nicolet conteste la rĂ©putation rĂ©trospectivement faite Ă  Boulainvilliers : il est rĂ©ducteur et abusif d'en faire le thĂ©oricien d'une domination de la noblesse fondĂ©e sur des principes biologiques[26]. Ses prĂ©occupations sont beaucoup plus variĂ©es et riches : la nature des degrĂ©s supĂ©rieurs de la noblesse, la pairie, les règles de succession, l'usurpation du clergĂ©, l'apparition des États GĂ©nĂ©raux dĂ©tournĂ©s de leur but dès le règne de Louis XI. Ces thèmes sont longuement dĂ©veloppĂ©s dans les XIV Lettres historiques sur les Parlements ou États GĂ©nĂ©raux. Il adresse cinq mĂ©moires au rĂ©gent sur des sujets fiscaux et Ă©conomiques, mais aussi suggĂ©rant la convocation des États gĂ©nĂ©raux Ă  laquelle il est favorable[24].
  • Boulainvilliers n'est pas un irrĂ©ductible nostalgique hostile Ă  la progression historique des familles du Tiers État, il regrette surtout l'abaissement de la noblesse. Il Ă©crit : « Il serait mal convenable de reprocher perpĂ©tuellement au Tiers État et Ă  la Magistrature leur première condition[27]. » De mĂŞme, il Ă©crit : « Il ne faut point ĂŞtre irritĂ© ni jaloux de l'Ă©lĂ©vation de ces familles obscures qui entrent dans les travaux de nos pères et qui viennent jouir de la gloire qu'ils ont laissĂ©e Ă  leur patrie[28]. »
  • Pour Boulainvilliers, l'affirmation du droit de conquĂŞte ne fonde pas un droit moral ou juridique mais c'est une rĂ©alitĂ© de l'Histoire, d’ailleurs bien lointaine, qu'il faut prendre en compte et dont il faut tirer profit. Boulainvilliers veut dĂ©fendre le prĂ©jugĂ© de naissance si universellement rĂ©pandu en l’appuyant sur le service du roi aux armĂ©es et le bien public[29].
  • Pour Boulainvilliers, le phĂ©nomène de la conquĂŞte, fondateur selon lui des droits de la noblesse est crĂ©ateur d’histoire mais comme hors de l’histoire, puisque presque rĂ©duit Ă  un mythe repoussĂ© dans la nuit des origines ; il s'agit d'une sorte de faute originelle contre les effets de laquelle il y aurait prescription ; un pĂ©chĂ© originel que seule la valeur militaire qui l’avait permis excusait, Ă  condition que les hĂ©ritiers se montrent dignes de leurs ancĂŞtres[30]. Boulainvilliers recourt Ă  un schĂ©ma historique fictif mais c'est celui d'une origine acquise et non point native ou innĂ©e des droits de la noblesse. On ne retrouve dans Boulainvilliers aucun jugement collectif sur la supĂ©rioritĂ© des Francs sur les Gaulois ou Romains. Ce n’est pas la supĂ©rioritĂ© des Francs qui a engendrĂ© la conquĂŞte ; c’est le fait historique de la conquĂŞte qui assignĂ© Ă  certains des conquĂ©rants des avantages, au dĂ©part mĂ©ritĂ©s par leurs services et leur victoire, dont leurs descendants ont hĂ©ritĂ© parce que c’est un patrimoine acquis et non un patrimoine gĂ©nĂ©tique. Il reconnaĂ®t Ă  plusieurs reprises et dans des passages conclusifs l’idĂ©e de confusion, de fusion, de mĂ©lange des deux nations (franque et gallo-romaine), phĂ©nomène totalement accompli au bout de trois ou quatre siècles. Ă€ partir de lĂ , la lente Ă©rosion des privilèges de la noblesse n’est plus affaire de lignage mais d’institutions voulues et imposĂ©es par l’église et la royautĂ©[31].

Postérité

  • Si l'Ĺ“uvre de Boulainvilliers est riche, la postĂ©ritĂ© s'est souvent focalisĂ©e sur ses passages relatifs Ă  l'origine de la noblesse ; la pensĂ©e mĂ©lancolique et nuancĂ©e de Boulainvilliers fera l'objet d'une caricature que la postĂ©ritĂ© retiendra malgrĂ© les retouches progressives que la publication plus sĂ©rieuse de ses manuscrits entraĂ®nera[32]. Elie Carcassonne, dès 1927, a permis de suivre dans le dĂ©tail, de Montesquieu Ă  Mademoiselle de LĂ©zardière, de Mably Ă  Augustin Thierry, la permanence de cette rĂ©fĂ©rence Ă  un auteur plus souvent citĂ© que lu[32] - [33].
  • La première attaque publiĂ©e deux ans après sa mort dans les MĂ©moires de littĂ©rature et d’histoire du père Pierre Nicolas Desmolets, sous le titre anonyme de Lettre d’un conseiller du Parlement au sujet d’un Ă©crit du comte de Boulainvilliers, attribuĂ©e Ă  un abbĂ© de Trianon. Ce pamphlet s’en prend Ă  la thèse germaniste et brocarde l’idĂ©e du camp des Francs d’oĂą seraient sortis les ancĂŞtres de la noblesse d’épĂ©e, « trois ou quatre mille personnes de cette nation », alors que tout le reste aurait Ă©tĂ© avili dans la servitude. MatĂ©riellement impossible, cette thèse relève selon l'auteur anonyme d'une prĂ©tention risible car aucune famille ne peut administrer la preuve de sa noblesse jusqu'Ă  Ă©poque de l'arrivĂ©e des Francs en Gaule. Pour cet auteur, les Francs n’ont point rĂ©duit les Gaulois en servitude et leur ont laissĂ© la libertĂ©, d'autant que ce sont les Ă©vĂŞques et les populations gallo-romaines qui ont soutenu les Francs catholiques contre les autres barbares ariens.
  • Sous la RĂ©volution, l'idĂ©e d'une origine distincte de la noblesse et du Tiers État a nettement contribuĂ© Ă  nuire Ă  la première. On trouve en nĂ©gatif des traces de cette thèse dans le pamphlet Qu’est-ce que le Tiers-État ? Sieyès y invite en effet le Tiers Ă  « renvoyer dans les forĂŞts de Franconie toutes les familles qui conservent la folle prĂ©tention d’être issues de la race des conquĂ©rants et d’avoir succĂ©dĂ© Ă  des droits de conquĂŞte ». L'hostilitĂ© Ă  l’alliance entre le monarque absolu et le Tiers Ă©tat fit apparaĂ®tre Boulainvilliers comme un antinational, quand l’idĂ©e de nation, fondĂ©e sur l’égalitĂ© des droits, fut promue par les rĂ©volutionnaires. L’influence de l'idĂ©e Ă©mise par Boulainvilliers sur l’origine franque de l'aristocratie française se rĂ©pandit Ă  la veille de la RĂ©volution dans la pensĂ©e de certains nobles : ainsi, Du Buat-Nançay, dans ses Origines de l’Ancien Gouvernement de France, de l’Allemagne et de l’Italie publiĂ©es en 1789, reprenait certaines des idĂ©es de Boulainvilliers pour en appeler Ă  « la crĂ©ation d’une sorte d’internationale de l’aristocratie d’origine barbare ».
  • Cette identification des classes dominantes Ă  des races supĂ©rieures se retrouve ensuite chez les historiens français du XIXe siècle tels qu’Augustin Thierry, qui distingue « noblesse germanique » et « bourgeoisie celte », ou Charles de RĂ©musat, qui postule l’origine germanique de toute l’aristocratie europĂ©enne. C’est finalement avec Gobineau qu’elle versera dans le racisme Ă  prĂ©tention scientifique, loin de l'idĂ©e originelle de Boulainvilliers.
  • Après Augustin Thierry, les jugements se sont faits, pour un temps plus objectifs et sereins, avant les grands ouvrages d’érudition qui se sont rĂ©solus d’aller aux sources : RenĂ©e Simon, H.A. Ellis, AndrĂ© Devyver, Olivier Tholozan, Diego Venturino. Pour Claude Nicolet, des auteurs non historiens professionnels comme Hannah Arendt, Georges Lukacs ou Michel Foucault ont Ă©tabli Ă  tort un amalgame entre la pensĂ©e de Boulainvilliers et le racisme thĂ©orisĂ© en Allemagne et en France de Gobineau Ă  Alfred Rosenberg[34]. Ceci se traduira par le fait que La Dissertation, sera publiĂ©e de façon non scientifique sous le titre Le Sang Ă©purĂ© (Bruxelles, 1973), titre frappant mais dĂ©formant la pensĂ©e de l'auteur[19] ; le texte reprend mais en la centrant sur la noblesse toute la doctrine de l’auteur : rĂ©flexion politique, historique, morale et philosophique pour un milieu bien prĂ©cis, l’ancienne noblesse militaire, relativement appauvrie, dont l’histoire sĂ©culaire Ă©tait le garant d’un bon gouvernement. En fait, l'examen du texte fait apparaĂ®tre que cette garantie d'un bon gouvernement ne procède pas de « la race et de la puretĂ© du sang » mais des qualitĂ©s morales cultivĂ©es par la noblesse militaire : vertu, courage, fidĂ©litĂ© et sens aigu des « franchises » c’est-Ă -dire des libertĂ©s[19].

Des détracteurs de cette vision pourraient dire que les analyses de Arendt ou Foucault ne cherchent pas à établir ou déterminer une responsabilité chez tel ou tel auteur, mais utilisent la méthode généalogique pour permettre de comprendre les racines historiques des concepts modernes. En soulignant la filiation des idées de Boulainvilliers avec les théories racistes modernes, ils ne voulaient aucunement accuser Boulainvilliers de les penser, ce qui serait de toutes manières anachronique au vu de cette méthode généalogique qui soutient qu'on ne peut utiliser des concepts du XXe siècle pour analyser le XVIIIe, mais expliquer sur quels concepts existants elles se sont appuyées pour se solidifier et prospérer.

Astrologie

Boulainvilliers a aussi été un astrologue, mais ses ouvrages d'astrologie ont été interdits de publication de son vivant. Son Traité d'astrologie. Pratique abrégée des jugemens astronomiques sur les natiuités, écrit en 1717, reprend le titre et l'ordre du manuel d'astrologie d'Auger Ferrier de 1550, tout en tenant compte de la nouvelle place assignée au soleil, au centre des planètes (héliocentrique). Pour le rédiger Boulainvilliers a compulsé plus de deux cents ouvrages. Il a circulé sous forme de manuscrit pendant plus de deux siècles et n'a été publié qu'en 1947. Il semble ne subsister de cet ouvrage que trois exemplaires manuscrits, dans les bibliothèques publiques (deux à la Bibliothèque Nationale et un à la BM d'Angoulême).

Ĺ’uvres

  • MĂ©moire pour la noblesse de France contre les ducs et pairs, 1717
  • Histoire de l’ancien gouvernement de la France avec XIV lettres historiques sur les Parlements ou États-GĂ©nĂ©raux, La Haye & Amsterdam, aux dĂ©pens de la compagnie, 1727, 3 tomes.
    Cet ouvrage est considéré par Renée Simon comme « le chef-d’œuvre de Boulainvilliers ». Il dénonce ici l’absolutisme royal qu’il accuse d’avoir détruit le système féodal qui assurait plus de liberté au peuple. Il réclame le rétablissement des États généraux comme contrôle du pouvoir royal.
  • État de la France, dans lequel on voit tout ce qui regarde le gouvernement ecclĂ©siastique, le militaire, la justice, les finances, le commerce, les manufactures, le nombre des habitans, & en general tout ce qui peut faire connoitre a fond cette monarchie: extrait des mĂ©moires dressez par les intendans du Royaume, par ordre du Roi, Louis XIV. a l... Londres, T.Wood & S. Palmer 1727-1728.
  • MĂ©moires prĂ©sentĂ©s Ă  Monseigneur d’OrlĂ©ans, contenant les moyens de rendre ce royaume très-puissant, & d’augmenter considĂ©rablement les revenus du Roy et du peuple. A La Haye & Ă  Amsterdam, Aux dĂ©pens de la Compagnie, 1727. 2 volumes.
    Boulainvilliers étudie les finances publiques et essaye de trouver des solutions libérales pour faire progresser la situation des classes laborieuses. Il s’y montre opposé aux taxations arbitraires, à la gabelle et au désordre des finances publiques. L’édition originale fut interdite par les autorités françaises. Rédigé en réalité à la fin du XVIIe siècle, cet ouvrage posthume place Boulainvilliers, par les réformes qu’il propose, parmi les précurseurs de Boisguilbert et de Vauban.
  • La Vie de Mahomed ; avec des rĂ©flexions sur la religion mahometane, & les coutumes des musulmans. London, et se trouve Ă  Amsterdam chez P. Humbert, 1730. Amsterdam, Francois Changuion, 1731.
  • RĂ©futation des Erreurs de BenoĂ®t de Spinosa. Par M. De FĂ©nelon....., par le P. Lami...... & par M. le Comte de Boulainvilliers. Avec la vie de Spinose, Écrite par M. Jean Colerus, Ministre de l’Église LuthĂ©rienne de la Haye ; augmentĂ©e de beaucoup de particularitĂ©s tirĂ©es d’une Vie Manuscrite de ce Philosophe, faite par un de ses Amis. A Bruxelles, Chez François Foppens, 1731.
    Il existe 24 copies manuscrites de l'Essai de métaphysique établies à partir de 1704 : 21 dans des collections publiques (dont 16 en France)[35] et 3 dans des collections privées, dont celle de François Moureau[36] et celle de la famille Fürstenberg.
  • Essai sur la noblesse de France, contenans une dissertation sur son origine & abaissement. Avec des notes historiques, Critiques et Politiques ; Un projet de Dissertation sur les premiers Français & leurs Colonies ; et un SupplĂ©ment aux notes par forme de Dictionnaire pour la Noblesse, Amsterdam Rouen, 1732.
    Boulainvilliers s’y déclare favorable au commerce et attribue le déclin de la noblesse à une excessive centralisation. Son œuvre fournit des armes à Voltaire qui l’avait rencontré ; « il a servi d’inspirateur à Montesquieu et ses thèses sont reproduites dans la dernière partie de l’Esprit des Lois » (cf. G. Lefebvre, « Naissance de l’historiographie moderne », p. 100 sq.).
  • AbrĂ©gĂ© chronologique de l’histoire de France, La Haye : Gosse et Neaulme, 1733. 3 volumes.
  • Anecdotes curieuses du règne de saint Louis, roi de France, depuis 1226 jusqu’en l’an 1270, laissĂ©es manuscrites par le Comte de Boullainvilliers, 1753.
    Il s’agit en fait d’un ouvrage demeuré inédit dont l’auteur serait Antoine Aubéry. L’erreur d’attribution provient du fait que Boulainvilliers est l’auteur de la préface et non des Anecdotes proprement dites.
  • Lettres sur les anciens Parlemens de France qu’on nomme États-GĂ©nĂ©raux, A Londres, Chez T. Wood & S. Palmer, 1753. 3 volumes.
    Première édition séparée d’un des ouvrages importants de Boulainvilliers. Tous ses livres furent publiés hors de France, où, interdits, ils circulaient sous le manteau.
  • Doutes sur la religion, suivies de l'analyse du traitĂ© thĂ©ologi-politique de Spinosa, Londres (en rĂ©alitĂ© Pays-Bas), 1767. (Édition originale d'un texte qui a d'abord circulĂ© clandestinement sous forme manuscrite et qui fut ensuite imprimĂ©, sans doute aux Pays-Bas. L'analyse est de Boulainvilliers, mais les doutes sur la religion sont attribuĂ©s Ă  GuĂ©roult de Pival).

Éditions modernes

  • Ĺ’uvres philosophiques, Éd. RenĂ©e Simon, La Haye, Nijhoff, 1973-1975
  • TraitĂ© d'astrologie. Pratique abrĂ©gĂ©e des jugemens astronomiques sur les natiuitĂ©s [1717], Éd. RenĂ©e Simon, Garches, Éditions du Nouvel Humanisme, 1947.
  • Astrologie mondiale. Histoire du mouvement de l’apogĂ©e du Soleil ou pratique des règles d’astrologie pour juger des Ă©vĂ©nements gĂ©nĂ©raux [1711], Éd. RenĂ©e Simon, Garches, Éditions du Nouvel Humanisme, 1949.

Bibliographie

  • Hannah Arendt, Penser la race avant le racisme, in L’ImpĂ©rialisme, Fayard, 1982, p. 75-80.
  • Henri Belliot, Droit français: Boulainvilliers, Ă©tude de droit public au XVIIIe siècle, E. Valin, 1888, 192 p. ;
  • François-Xavier de Feller, Dictionnaire historique ; ou, Histoire abrĂ©gĂ©e des hommes qui se sont fait un nom, t. 4, Paris, Houdaille, 1836, p. 225.
  • Michel Foucault, « Il faut dĂ©fendre la sociĂ©tĂ© », Cours au collège de France (1975-1976), Paris, Gallimard, 1997.
  • Fabrizio Frigerio, « Une source mĂ©connue de la Vie de Mahomed du comte de Boulainvilliers », Studi settecenteschi, Pavie, 2001, n.21, p. 35-41.
  • Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003.
  • RenĂ©e Simon, Ă€ la recherche d’un homme et d’un auteur. Essai de bibliographie des ouvrages du comte de Boulainvilliers, Paris, Boivin, 1941.
  • RenĂ©e Simon, Henry de Boulainviller. Historien, politique, philosophe, astrologue 1658-1722, Paris, Boivin, 1941, 702 p. Ill. ;
  • RenĂ©e Simon, Un rĂ©voltĂ© du grand siècle, Henry de Boulainviller, Garches, Nouvel humanisme, 1948.

Hommages

Notes et références

Notes

  1. Il existe une rue et une gare de Boulainvilliers à Paris, mais elles doivent leur nom à Anne Gabriel de Boulainvilliers (1724-1798), prévot de Paris de 1766 à 1792, et non pas à Henri de Boulainvilliers.
  2. Mme R. Simon nous dit que Boulainviller est l'orthographe exacte, celle de la signature et celle de l'épitaphe de la famille dans l'église de Saint-Saire", Traité d'Astrologie par le comte Henry de Boulanviller (1717), Garches, 1947, p. VII, note.
  3. Il accumule notes et extraits sur Spinoza, dont il discute longuement avec Fréret.

Références

  1. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 68.
  2. Voltaire, Le dîner du comte de Boulainvilliers (1767). Cf Le Siècle de Louis XIV, p. 924 : « Le célèbre comte de Boulainvilliers. »
  3. Foncemagne, « Examen critique d'une opinion de H. le Comte de Boulainvilliers sur l'ancien gouvernement de la France », Mémoires de l'Académie des Inscriptions, X (1732), p. 525.
  4. Source: Cahiers Astrologiques no 12 (nouvelle série), novembre-décembre 1947, page 360.
  5. « Maison de Boulainvilliers, p. 2-4 et 11-14 », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2019 et 2022
  6. « Philippe de Boulainvilliers, fils de Jean/Perceval, p. 56-59 », sur Trois capitaines de Pierrefonds au XVe siècle, par Paul Fleuret, 1914
  7. « La seigneurie de Malassise, p. 111-113 », sur Historique des seigneuries de Laversine et Malassise (à St-Maximin et Aigremont), par Gustave Macon, chez Vignon à Senis, 1919 ; mis en ligne par BnF-Gallica
  8. « Jean de Chabannes, comte de Dammartin, p. 289-334 », sur Histoire de la Maison de Chabannes, t. II, par le comte Henri de Chabannes, chez Eugène Jobard, à Dijon, 1894
  9. Comte Henri de Vibraye, Histoire de la Maison Hurault, Sans lieu, l'auteur, , 240 p., p. 147
  10. Inventaire après le décès d'Henri de Boulainvilliers, le 13 février 1722 devant Jean Le Masle, notaire à Paris (Archives Nationales, MC, Et. XIV/255).
  11. « Portrait de la marquise de Sesmaisons », sur Louvre - Les Collections du département des Arts graphiques, (consulté le )
  12. Vicomte de Poli, « Vieux Us et coutumes, Billets d'obsèques et lettres de faire part », Annuaire du Conseil Héraldique de France,‎ , p. 140
  13. Comte Albert de Remacle, Dictionnaire généalogique, Familles d'Auvergne, tome 3, Clermont-Ferrand, ARGHA, (ISBN 2-9503286-5-2), p. 442
  14. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 69.
  15. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 70.
  16. Bibl. du SĂ©nat, ms. 985. II
  17. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 72.
  18. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 81-82.
  19. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 73.
  20. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 75-76.
  21. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 79.
  22. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 77.
  23. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 84.
  24. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 80.
  25. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 81.
  26. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 86.
  27. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 82.
  28. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 83.
  29. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 83-84.
  30. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 89.
  31. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 88.
  32. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 85.
  33. Elie Carcassonne, Montesquieu et le problème de la constitution française, p. 478 et suivantes.
  34. Claude Nicolet, La Fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Perrin, Paris, 2003, p. 87.
  35. « Essai de métaphysique dans les principes de Benoît de Spinoza », sur philosophie-clandestine.huma-num.fr (consulté le )
  36. François Moureau, « Essai de métaphysique », La Lettre Clandestine,‎ , p. 397 (ISSN 1242-3912)

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