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Droit de conquĂȘte

Le droit de conquĂȘte est un droit de propriĂ©tĂ© sur un territoire aussitĂŽt aprĂšs en avoir pris possession par la force des armes. Ce principe, autrefois partie intĂ©grante du droit international, est peu Ă  peu tombĂ© en dĂ©suĂ©tude jusqu'Ă  son interdiction aprĂšs la Seconde Guerre mondiale en vertu du concept de crime contre la paix figurant dans les principes de Nuremberg.

Histoire

L'interdiction de conquĂȘtes territoriales est rĂ©affirmĂ©e et Ă©largie avec la charte des Nations unies, qui garantit l'intĂ©gritĂ© territoriale et dispose (article 2, paragraphe 4) : « Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir Ă  la menace ou Ă  l'emploi de la force, soit contre l'intĂ©gritĂ© territoriale ou l'indĂ©pendance politique de tout État, soit de toute autre maniĂšre incompatible avec les buts des Nations Unies »[1]. MĂȘme si les guerres civiles sont frĂ©quentes, les guerres entre États ont dĂ©clinĂ© Ă  partir de 1945. Depuis l'entrĂ©e en vigueur de la charte, les nations qui ont recouru Ă  la violence ont, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, invoquĂ© l'autodĂ©fense ou le droit Ă  la dĂ©fense collective (en)[2].

ConquĂȘte et occupation militaire

Jusqu'en 1945, la disposition d'un territoire acquis selon le principe de la conquĂȘte militaire devait ĂȘtre menĂ©e conformĂ©ment au lois de la guerre en vigueur Ă  l'Ă©poque. Autrement dit, le territoire passait par une phase d'occupation suivie d'un accord de paix et le souverain vaincu n'avait guĂšre de probabilitĂ©s de recouvrer ses terres. MĂȘme si un traitĂ© de paix Ă©tait souhaitable, il n'Ă©tait pas obligatoire. Il Ă©tait inutile que la puissance vaincue reconnaisse officiellement sa dĂ©faite : « les droits d'acquisition confĂ©rĂ©s par la conquĂȘte ne dĂ©pendaient pas du consentement de l'État perdant »[3]. Il existait l'alternative de l'annexion (tout ou partie) ; si cette manƓuvre Ă©tait dĂ©noncĂ©e, un traitĂ© de paix reprĂ©sentait le seul moyen de lĂ©gitimer une conquĂȘte en temps de guerre. Fondamentalement, la conquĂȘte elle-mĂȘme Ă©tait une procĂ©dure juridique consistant Ă  Ă©liminer les droits d'autres États sans obtenir leur consentement. AprĂšs 1945, la conquĂȘte et l'occupation hors d'une guerre sont frappĂ©s d'illĂ©galitĂ©[3].

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, les guerres relatives Ă  une acquisition territoriale ne se sont pas toutes achevĂ©es par un traitĂ© de paix. Par exemple, la guerre de CorĂ©e s'est interrompue sur un armistice mais aucun traitĂ© de paix ne l'a conclue. Techniquement, en 2022, la CorĂ©e du Nord est toujours en guerre contre la CorĂ©e du Sud et les États-Unis[4].

Notes et références

  1. « Charte des Nations Unies (version intégrale) », sur un.org
  2. Silke Marie Christiansen, Climate Conflicts – A Case of International Environmental and Humanitarian Law, Springer, (ISBN 9783319279459, lire en ligne), p. 153
  3. Korman 1996, p. 128.
  4. « The Korean War never technically ended. Here's why. », sur History,

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Sharon Korman, The Right of Conquest: The Acquisition of Territory by Force in International Law and Practice, Oxford University Press, (ISBN 0-19-828007-6)

Liens externes

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