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Henri Mille

Henri Denis Mille, né le à Saint-Saturnin-lès-Apt dans le Vaucluse et mort le à Apt, est un officier français d'origine modeste devenu Général dans l'Armée française et Grand Officier de la Légion d'Honneur sous la Troisième République.

Henri Mille
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  67 ans)
Apt
Nationalité
Activité

Biographie

Origine et formation

La famille Mille est connue dans le pays d’Apt depuis le XVIIe siècle. Camille, père du futur gĂ©nĂ©ral, est un artisan « fabricant de drap » Ă  Saint-Saturnin-lès-Apt, dans le Luberon oĂą il cultive Ă©galement quelques arpents de vignes et d'oliviers Ă  l'instar de nombreux artisans tisserands de la rĂ©gion sous la monarchie de Juillet[2]. Henri Mille naĂ®t au 19, rue de l’Horloge Ă  Saint-Saturnin le [3]. Élève dans l'Ă©cole du village (tenue par les frères maristes), puis au petit sĂ©minaire d'Avignon, au collège de Carpentras, et enfin grâce Ă  une bourse obtenue sur concours, au lycĂ©e impĂ©rial de Marseille : ses bulletins mentionnent un Ă©lève appliquĂ©, sĂ©rieux plutĂ´t que brillant, disciplinĂ© et bien Ă  l’aise dans ce cadre. Sa famille, catholique aux penchants bonapartistes[3], engagĂ©e dans la vie politique locale, l’encourage et le soutient : baccalaurĂ©at scientifique, classes prĂ©paratoires, concours d’accès Ă  l’ESM de Saint-Cyr en 1855 ; reçu dans un rang modeste, il prend un engagement volontaire dĂ©crit par lui comme une vocation et une ambition.

Début de carrière

Henri Mille a effectuĂ© au dĂ©but de sa carrière deux ans d’école militaire, avec en fond de tableau la campagne de CrimĂ©e (1853-56). Lors de ses deux annĂ©es, il a pratiquĂ© des exercices militaires au-jour-le-jour, les sorties parisiennes de temps en temps[interprĂ©tation personnelle], tout en ayant l'aide financière de la famille[3]. *l[pertinence contestĂ©e] Sorti sous-lieutenant dans un bon rang, il est affectĂ© au 1er RTA Ă  Mostaganem : c’est la voie « coloniale », une promesse de dĂ©couvertes, d’exploits et de promotions.[style Ă  revoir]. Le gĂ©nĂ©ral de Mac Mahon vient de maĂ®triser la rĂ©volte kabyle dans le massif du Djurdjura[style Ă  revoir]: l’heure est au quadrillage militaire et Ă  l’accompagnement de la mise en valeur agricole dans le centre et l’ouest de l'AlgĂ©rie.[pertinence contestĂ©e] Mille est en poste Ă  Geryville, Laghouat et Mascara. Les missions et les chevauchĂ©es s’enchaĂ®nent mais l’avancement tarde, malgrĂ© les dĂ©marches de son père[3]. Il faut l’affaire de 1864 – la colonne « Beauprète » est dĂ©cimĂ©e par un groupe rebelle – pour que le jeune officier, engagĂ© dans la rĂ©pression, gagne son 2e puis son 3e galon en 1868[3].

La guerre de 1870

Lors de la guerre avec la Guerre franco-allemande de 1870, Mille est rappelĂ© en France, d’abord dans l’ArmĂ©e de la Loire avec le gĂ©nĂ©ral d'Aurelles de Paladine , puis dans l’ArmĂ©e de l'Est, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Bourbaki, qui Ă©choue devant Belfort avant d'ĂŞtre dĂ©sarmĂ© avec ses troupes Ă  la frontière suisse. Mille, alors jeune chef de bataillon, est internĂ© quelques semaines Ă  Lucerne, jusqu’à son « rachat » par le gouvernement d'Adolphe Thiers après l’armistice[3].

Retour en Algérie

Mille revient en pleine nouvelle rĂ©volte kabyle : le djihad proclamĂ© par El Mokrani mobilise plusieurs centaines de milliers de combattants et enflamme tout le centre et l’est du pays. L'intervention militaire est lourde, dès la fin de la Commune de Paris, pour rĂ©duire la rĂ©bellion ; le commandant Mille, assiĂ©gĂ© un mois durant avec son bataillon du 1er Zouaves dans la place de Cherchell, y gagne sa LĂ©gion d’honneur en 1872[4]. Puis, pendant quatre ans, il s’efforce de rĂ©tablir routes, Ă©coles, tribunaux et dispensaires, dans le nouveau cadre dĂ©partemental mis en place par le gouvernement de la Troisième RĂ©publique, tout en facilitant l’implantation des colons (alsaciens entre autres) dans ce secteur fertile de la plaine de la Mitidja.

Garnison en France

Mille est nommé en 1875 à Marseille, toujours comme chef de bataillon. C'est la vie de caserne entrecoupée de manœuvres tandis qu'il s'insère progressivement dans la bonne société bourgeoise de la ville[3] : il songe à « s’établir » et envisage un beau mariage; mais des malentendus et les exigences des familles en matière de dot font avorter le projet et il y coupe court en acceptant un commandement en Corse, bientôt honoré d’une cinquième barrette.

Campagne de Tunisie

Le TraitĂ© du Bardo () a Ă©tabli en Tunisie le rĂ©gime du « Protectorat », consacrant une forte emprise politique et Ă©conomique de la France sur le pays. Des rĂ©voltes Ă©clatent dans le centre et le sud du pays, des conscrits « indigènes » dĂ©sertent : une colonne de renfort de 1700 hommes dĂ©barque Ă  Gabès en juillet 1881 sous le commandement du lieutenant-colonel Mille. Raids contre les rebelles, construction de fortins, destruction de villages hostiles, puis Ă  partir de l’hiver 1881- 82, dans le cadre de la « colonne Janais », rĂ©organisation de toute la rĂ©gion sous administration militaire. Le Bey de Tunis dĂ©core Henri Denis Mille de l’ordre du Nichan Iftikar[3].

Pompier Ă  Paris

Fin 1882, à sa demande, il est nommé commandant en second du Régiment des Pompiers de Paris. Bon organisateur, il introduit quelques innovations techniques (grande échelle, tuyaux en caoutchouc) et paie de sa personne au cours de quelques sinistres spectaculaires (dont celui de la Rue Parmentier en ) : il y reçoit la Médaille d’Or des Pompiers[3].*

Retour dans le Midi de la France

Promu colonel (1885), puis gĂ©nĂ©ral (1890)[3], Mille obtient des commandements de plus en plus larges dans la 24e subdivision, basĂ©e Ă  Toulouse, jusqu’à en prendre la direction avec sa troisième Ă©toile (1895)** et sa promotion au rang de Grand Officier de la LĂ©gion d’Honneur. RĂ©sidant dans la Ville Rose, accueilli dans une vieille famille locale, il finit par y trouver la femme de sa vie, Jeanne Cantareuil, devenue veuve Ă  la mort de son Ă©poux. Admis Ă  prendre sa retraite en 1902, il a alors 65 ans, il se retire avec elle dans son Luberon natal[3].

Retraite

En 1896, lors d'une mise en disponibilité temporaire, il revient quelques mois dans son village natal, Saint Saturnin les Apt, accueilli avec enthousiasme. Dès 1900 , en prévision de sa retraite, , il y acquiert un grand terrain et lancé la construction d’une belle maison de maître, portant en façade la reproduction de sa Légion d’Honneur et de ses trois étoiles. Mais depuis deux ans il souffre de troubles digestifs, malgré plusieurs cures à Vichy. À l’été 1902, versé dans la Réserve, il s’installe à Apt pour s’y faire soigner, en attendant l’achèvement de la « Villa Mille » toujours en construction[5]. Il n’y résidera que quelques semaines, avant de mourir à Apt le [6].

Commandements

DĂ©corations

  • LĂ©gion d’honneur : chevalier (1872), officier (1882), commandeur (1893), grand officier (1900)
  • Ordre du Nichan Iftikar : commandeur (1884)
  • MĂ©daille d'or des Pompiers de Paris (1885)[3]

Notes et références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Michel Wanneroy et Émile Obled, Saint Saturnin les Apt, histoire, société, patrimoine, Éditions Archipal (Académie du Vaucluse), Apt, 2007
  3. Émile Obled, Général Henri Mille, une carrière militaire avant 1914, Presses de Valmy, 2003
  4. Archives de l'Ordre de la LĂ©gion d'Honneur
  5. Archives municipales de Saint-Saturnin-lès-Apt
  6. Le Mercure Aptésien 20/11/1904
  7. Archives du Service Historique de l’Armée de Terre

Bibliographie

  • Émile Obled : GĂ©nĂ©ral Henri Mille, une carrière militaire avant 1914, Presses de Valmy, 2003
  • Michel Wanneroy et Emile Obled : Saint-Saturnin-lès-Apt, histoire, sociĂ©tĂ©, patrimoine, Éditions Archipal (AcadĂ©mie du Vaucluse), Apt, 2007
  • Claude Martin, Histoire de l'AlgĂ©rie française, tome I, Robert Laffont, 1979

Liens externes

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