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HMS Sea Rover (P218)

Le HMS Sea Rover[Note 1] (numéro de coque P218) était un sous-marin de la troisième série d'unités de la classe S, construit pour la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale par Scotts Shipbuilding and Engineering Company à Greenock en Écosse.

HMS Sea Rover
illustration de HMS Sea Rover (P218)
Le HMS Sea Rover en août 1943

Type Sous-marin
Classe S - 3e groupe
Histoire
A servi dans Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Scotts Shipbuilding and Engineering Company
Chantier naval Greenock - Écosse
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Vendu pour la ferraille en octobre 1949
Équipage
Équipage 48 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 66,1 m
Maître-bau 7,16 m
Tirant d'eau 3,4 m
DĂ©placement 879 tonnes en surface / 1006 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs Ă©lectriques
2 arbres à hélice
Puissance Diesel : 1 900 ch (1 400 kW)
Ă©lectrique : 1 300 ch (970 kW)
Vitesse 14,75 nœuds (27,32 km/h) en surface)
8 nœuds (15 km/h) en immersion
Profondeur 91 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles de 533 mm
13 torpilles ou 12 mines
1 canon de pont de 76 mm
1 canon AA de 20 mm Oerlikon
3 mitrailleuses de 7,7 mm
Électronique ASDIC type 129AR ou 138
Radar d'alerte précoce type 291
Rayon d'action 6 000 milles marins (11 112 km) Ă  10 nĹ“uds (67-92 tonnes de fuel)
Carrière
Indicatif P68/P218

Conception et description

Schéma d'un sous-marin de classe S

Les sous-marins de la classe S ont Ă©tĂ© conçus pour patrouiller dans les eaux resserrĂ©es de la mer du Nord et de la mer MĂ©diterranĂ©e. Les sous-marins de la troisième sĂ©rie de cette classe Ă©taient lĂ©gèrement plus grands et amĂ©liorĂ©s par rapport Ă  la sĂ©rie prĂ©cĂ©dente. Ces sous-marins avaient une longueur hors tout de 66,1 mètres, une largeur de 7,2 m et un tirant d'eau de 4,5 m. Leur dĂ©placement Ă©tait de 879 tonnes en surface et 1 006 tonnes en immersion. Les sous-marins de la classe S avaient un Ă©quipage de 48 officiers et matelots. Ils pouvaient plonger jusqu'Ă  la profondeur de 90 m.

Pour la navigation en surface, ces navires Ă©taient propulsĂ©s par deux moteurs Diesel de 950 ch (708 kW), chacun entraĂ®nant un arbre et une hĂ©lice distincte. En immersion, les hĂ©lices Ă©taient entraĂ®nĂ©es par un moteur Ă©lectrique de 650 ch (485 kW). Ils pouvaient atteindre 15 nĹ“uds (28 km/h) en surface et 10 nĹ“uds (19 km/h) en plongĂ©e. Les sous-marins de la troisième sĂ©rie avaient une autonomie en surface de 6 000 milles marins (11 000 km) Ă  10 nĹ“uds (19 km/h), et en plongĂ©e de 120 milles (220 km) Ă  3 nĹ“uds (5,6 km/h).

Ces navires Ă©taient armĂ©s de sept tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm). Une demi-douzaine de ces tubes Ă©taient Ă  l'avant, et il y avait un tube externe Ă  l'arrière. Ils transportaient six torpilles de rechange pour les tubes d'Ă©trave, et un total de treize torpilles. Douze mines pouvaient ĂŞtre transportĂ©es Ă  la place des torpilles stockĂ©es Ă  l’intĂ©rieur. Ils Ă©taient Ă©galement armĂ©s d'un canon de pont de 3 pouces (76 mm). Les navires du troisième groupe de la classe S Ă©taient Ă©quipĂ©s d’un système ASDIC de type 129AR ou 138 et d'un radar d'alerte prĂ©coce de type 291 ou 291 W.

Construction et carrière

Commandé le dans le cadre du programme de construction de 1940, le HMS Sea Rover est mis sur cale aux chantiers Scotts Shipbuilding and Engineering Company à Greenock en Écosse le et lancé le [1]. Le 5 juillet 1943, le Sea Rover, sous le commandement du Lieutenant John P. Angell, quitte le chantier naval pour se rendre à Holy Loch, où il a été admis en service dans la Royal Navy deux jours plus tard, le [1] - [2].

Entre juillet et septembre 1943, le Sea Rover effectue des exercices avec divers autres sous-marins et navires de surface au large du fleuve Clyde et de Larne. Du 9 au 24 octobre, le sous-marin patrouille au large de la Norvège, mais ne voit aucune cible. Le 27 novembre 1943, le Sea Rover est réaffecté au théâtre du Pacifique; il quitte Holy Loch, et après un séjour à Casablanca, part pour Beyrouth le 22 décembre. Il continue par le canal de Suez et Colombo, et arrive à Trincomalee à Ceylan le 10 février 1944[1].

Le 21 février 1944, le sous-marin part en patrouille dans le détroit de Malacca; le 3 mars, il aperçoit un sous-marin japonais, peut-être le sous-marin de classe Ro-100 : le RO-111, et tire six torpilles; le sous-marin japonais change de cap, peut-être pour échapper aux torpilles, mais on n'observe aucun impact. Plus tard dans la journée, le Sea Rover coule le navire marchand japonais Matsu Maru No.1 sous les tirs d'artillerie; trois jours plus tard, le sous-marin coule un grand caboteur japonais sous les tirs du canon de pont principal de 76 mm et du canon de 20 mm Oerlikon AA. Le 8 mars, le sous-marin aperçoit un convoi de cinq navires marchands, avec une escorte; il torpille et coule le navire de transport japonais Shobu Maru. Il retourne ensuite à Trincomalee le 13 mars[1].

Le 1er avril, le Sea Rover part en patrouille au large de Diamond Point, à Sumatra; le 10, il tire six torpilles sur un grand navire marchand, mais le manque. Le 20, le sous-marin fait surface en ouvrant le feu avec son canon de pont sur un train de marchandises à Lhokseumawe, Sumatra; après avoir tiré 59 obus, le train a été considéré comme détruit. Il est ensuite rentré au port le 25. Le sous-marin reçoit alors l'ordre de patrouiller au large de Penang, et le 18 mai, il pose un champ de mines de huit mines au large de la péninsule malaise. Quatre jours plus tard, il torpille la canonnière japonaise Kosho Maru au sud du port de Penang tout en attaquant un convoi de deux navires marchands. Il ne lui reste plus que sa torpille arrière, et il arrive au port de Trincomalee le 28 mai[1].

Le sous-marin commence sa patrouille suivante le 16 juin 1944; quatre jours plus tard, il est bombardé sans succès par un avion ennemi. Plus tard dans la journée, il aperçoit un sous-marin japonais, probablement le I-8, mais ne peut pas manœuvrer en position d'attaque. Dans la soirée du 26 juin, le Sea Rover est attaqué par des charges de profondeurs par deux navires anti-sous-marins japonais au sud de Penang, subissant des dommages considérables aux équipements et instruments internes, et embarquant deux tonnes d'eau. Le lendemain, le commandant du sous-marin décide de couler un voilier avec des charges de démolition pour remonter le moral de son équipage, puis dans les jours suivants, il détruit deux autres voiliers par des tirs d'artillerie[1].

Après avoir été réparé, le sous-marin est chargé de récupérer les aviateurs abattus au-dessus de l'océan Indien. Aucun avion allié n'a été vu, mais le sous-marin est attaqué à plusieurs reprises par des avions ennemis avec des bombes et des mitrailleuses. Après un arrêt dans le golfe d'Exmouth, il termine sa patrouille à Fremantle, en Australie. Au cours de ses deux patrouilles suivantes, le Sea Rover coule deux petits bateaux, mais le 17 décembre, le sous-marin entre en collision avec la corvette HMAS Bunbury; des réparations temporaires sont effectuées pour lui permettre de rentrer en Grande-Bretagne. Il arrive à Portsmouth le 13 mars, puis fait la traversée jusqu'à Philadelphie sous les ordres du Lieutenant H. S. May, où il arrive le 26 avril. Le sous-marin est ensuite remis en état dans le chantier naval Philadelphia Naval Shipyard de Philadelphie jusqu'en septembre 1945, date à laquelle il revient en Grande-Bretagne et est placé en réserve[1].

Le Sea Rover est vendu à la ferraille en octobre 1949 et a été démantelé à Faslane, en Écosse[1].

Palmarès

Au cours de son service dans la Royal Navy, le Sea Rover a coulé 9 navires pour un total confirmé de 3 370 tonneaux de jauge brute (TJB), plus environ 1 000 TJB de petits navires[1].

DateNom du navireTonnageNationalitéDestin et position
3 mars 1944 Matsu Maru No.1 - Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© au canon au 4° 55′ N, 100° 12′ E
6 mars 1944 Inconnu ~750 Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© au canon au 3° 31′ N, 99° 15′ E
8 mars 1944 Shobu Maru 2 005 Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon TorpillĂ© et coulĂ© au 3° 38′ N, 99° 12′ E
22 mai 1944 Kosho Maru 1 365 Marine impĂ©riale japonaise TorpillĂ© et coulĂ© au 4° 52′ N, 100° 16′ E
27 juin 1944 Inconnu ~25 Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© avec des charges de dĂ©molition au 4° 54′ N, 99° 32′ E
5 juillet 1944 Inconnu ~50 Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© au canon au 5° 38′ N, 99° 57′ E
5 juillet 1944 Inconnu ~40 Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© au canon au 5° 38′ N, 99° 57′ E
4 octobre 1944 Inconnu ~80 Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© au canon au 8° 04′ S, 117° 55′ E
7 dĂ©cembre 1944 Inconnu - Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon CoulĂ© au canon au 3° 12′ S, 118° 43′ E

Commandants

  • Lieutenant (Lt.) John Peter Angell (RN) du 30 aoĂ»t 1943 au 23 mars 1945
  • Lieutenant (Lt.) Hugh Seaburne May (RN) du 23 mars 1945 au 27 dĂ©cembre 1945

Notes: RN = Royal Navy

Voir aussi

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

  1. (en) Guðmundur Helgason, « HMS Sea Rover (P 218) », sur uboat.net (consulté le ).
  2. Akermann, p. 347

Source

Bibliographie

  • (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, (ISBN 1-904381-05-7).
  • (en) Erminio Bagnasco, Submarines of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-962-6).
  • (en) Brian Best, The Forgotten VCs: The Victoria Crosses of the War in the Far East During WW2, Oxford, UK, (ISBN 1-52671-800-6).
  • (en) Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946, Greenwich, UK, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7).
  • (en) Karl, Eric Heden, Sunken Ships, World War II: U.S. Naval Chronology Including Submarine Losses of the United States, England, Germany, Japan, Italy, History Reference Center, Branden Books, (ISBN 0-82832-118-3).
  • (en) Innes McCartney, British Submarines 1939–1945, vol. 129, Oxford, UK, Osprey, (ISBN 1-84603-007-2).
  • (it) Alberto Santoni, Il vero traditore. Il ruolo documentato di Ultra nella guerra del Mediterraneo, Milan, Ugo Mursia Editore, (ISBN 8-84253-329-7), p. 257–258.

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