Guyencourt-Saulcourt
Guyencourt-Saulcourt est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Guyencourt-Saulcourt | |||||
L'entrée du village avec la silhouette élancée de l'église. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | CC de la Haute Somme | ||||
Maire | 2020-2026 | ||||
Code postal | 80240 | ||||
Code commune | 80404 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Les Guyancourtois Les Guyancourtoises |
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Population municipale |
142 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 28 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 00′ 01″ nord, 3° 04′ 51″ est | ||||
Altitude | Min. 110 m Max. 147 m |
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Superficie | 5 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Péronne (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Péronne | ||||
Législatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Géographie
Description
Guyencourt-Saulcourt est située au nord-est de la Somme entre Épehy et Liéramont.
En 2019, elle est desservie par la ligne d'autocars no 48 (Épehy - Villers-Faucon - Péronne) du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France[1].
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Guyencourt-Saulcourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,2 %), zones agricoles hétérogènes (11,8 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Guincurt en 1174 ; Wiencort en 1207 ; Guiencort en 1211 ; Goiencort en 1215-1230 ; Wiencourt en 1350 ; Guyeucourt et Saucourt en 1567 ; Guiencourt en 1660 ; Guiancourt en 1753 ; Guincour en 1761 ; Guincourt en 1787 ; Guyencourt-Saulcourt en 1836 ; Guyancourt en 1856[9].
Histoire
(vers 1750).
La carte de Cassini montre qu'au milieu du XVIIIe siècle, Guyencourt (écrit Guiancourt) est une paroisse avec une église alors que Saulcourt (écrit Saucourt) est un hameau qui n'en possède pas. Un moulin à vent en bois figure à l'est de Guyencourt. Sur le plan cadastral napoléonien de 1836, 3 moulins à vent existent à l'est du village au bout d'un chemin appelé alors Chemin des Moulins (aujourd'hui Rue des Bois qui prend naissance au pied de l'église de Saulcourt [10].
Guyencourt et Saulcourt ont été réunis en une seule commune entre 1790 et 1794 [11].
« La commune se compose de deux hameaux d'égale importance. Par ordre alphabétique, Guyencourt est considéré comme le chef-lieu. Néanmoins, tous les services publics et édifices communaux sont concentrés à Saulcourt, sauf l'école des filles. » (monographie communale de M. Létocart, instituteur en 1898)[12].
Guerre 1914-1918
Comme la plupart des villages de la région, Guyencourt-Saulcourt est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement détruit.
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Guyencourt-Saulcourt.
Dès lors commence l'occupation allemande qui dure jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consiste principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligent, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides doivent effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. En , le général Hindenburg décide de la création d'une ligne de défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Les habitants sont évacués à pied jusqu'à la gare d'Heudicourt et ensuite dans des wagons à bestiaux dans le nord de la France et en Belgique. En , avant le retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin[13], les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à un mètre de hauteur : "En avançant vers le nord, les localités de Nurlu, Sorel, Fins, Saulcourt, Heudicourt n'existent plus"[14].
Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il sera le théâtre de nombreux combats en mars, avril et [15]. Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est que le , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Guyencourt-Saulcourt sera définitivement libéré par les Britanniques. Dans le cimetière militaire situé non loin de l'église, reposent les corps des soldats britanniques tombés lors des combats de 1917 et 1918 à Guyencourt. Peu à peu, les habitants reviennent s'installer dans le village et alors démarre une phase de reconstruction qui durera une dizaine d'années. De 441 habitants avant la guerre en 1911, Guyancourt n'en compte plus que 206 en 1921, soit moins de la moitié.
Sur le monument aux morts sont écrits les noms des 18 soldats de Guyencourt-Saulcourt morts pour la France[16].
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[17], la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le [18].
Le front les 18 et , jours de la libération de Guyencourt-Saulcourt. Carte montrant l'étendue des destructions d'Épehy lors de la guerre 14-18. Le cimetière militaire, derrière le cimetière civil.
Politique et administration
Liste des maires
Distinctions et labels
- Classement au concours des villes et villages fleuris : quatre fleurs récompensent en 2015 les efforts locaux en faveur de l'environnement[21].
- En 2019, la quatrième fleur est confirmée. La fête des villages fleuris, le premier week-end de juillet, rassemble près d'un millier de visiteurs[22].
- Médaille d'or au concours Européen de l'Entente Florale en 2010.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].
En 2020, la commune comptait 142 habitants[Note 3], en diminution de 4,05 % par rapport à 2014 (Somme : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame-de-l'Assomption.
- Chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance à Guyaucourt, édifiée à l'emplacement de l'ancienne église. La première chapelle datait de 1891[26].
- Chapelle Saint-Michel à Saulcourt. La première chapelle a été construite en 1563. L'édifice actuel date de 1890[26].
- Monument aux morts.
- L'église Notre-Dame de l'Assomption.
- Chapelle Notre-Dame de la Délivrance de Guyencourt.
- Le monument aux morts 14-18.
- Le monument aux morts du XIXe siècle.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Hector Josse, Le Dimanche, .
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Péronne », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 446 (lire en ligne sur DicoTopo) .
- http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011261412576U3Zmyq/1/1
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Archives de la Somme », sur somme.fr (consulté le ).
- « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « La guerre en 1917 : les crimes allemands : dans la Picardie dévastée / Maurice Thiéry ; préface de S. Pichon,... », sur Gallica, (consulté le ).
- « Le Petit journal », sur Gallica, (consulté le ).
- « Rechercher dans le fonds iconographique », sur geneanet.org (consulté le ).
- « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest] / [Service géographique de l'armée] », sur Gallica, (consulté le ).
- http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
- « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
- « Guyencourt-Saulcourt:Jean-Marie Blondelle réélu maire pour un troisième mandat », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ) « Entré au conseil municipal en 1983 et maire depuis 2008, Jean Marie Blondelle repart pour un troisième mandat à la tête de sa commune après sa réélection mardi 26 mai, avec une équipe de dix conseillers quasiment inchangée ».
- « Liste des localités figurant au palmarès des villes et villages fleuris », sur Villes et villages fleuris (consulté le ).
- « La passion de ma municipalité et des habitants pour les fleurs a transformé le village en jardin botanique » (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 256 (ASIN B000WR15W8).